« District Un. Je regarde, à droite, à gauche, j’observe les gens. Ils me rappellent les habitants du Capitol, je me sens chez moi. Je marche, dans les rues propres, me promène, observe et analyse tout. Ma robe noire contraste avec mes cheveux blonds, si blonds. Mes yeux bleus se promènent sur les gens, les choses. J’apprends. Et puis, au loin, cette fille. Qui cri, s’essouffle, frappe. Je m’approche, pupilles dilatées, l’observant avec envie. Mes lèvres s’entrouvrent, et je reste fixée, à la regarder. S’entraîner, se battre. Elle est majestueuse, elle est superbe, elle est magnifique. Je suis revenue, jours après jours, la voir. Je l’observais, à la dérobée, analysait ses mouvements. Gracieuse, elle était. Un jour, cependant, elle a tourné la tête, et nos regards se sont croisés. J’en ai rougis, mal à l’aise de me faire prendre ainsi sur le fait. M’attendant presque à une pluie d’insulte. Au contraire de ça, ses lèvres se sont étirées. Les miennes aussi. Elle a fait un pas, j’en ai fait un. Et puis voilà. Lorsque j’ai dû partir du District Un, je suis allée lui dire au revoir, le cœur gros. Je l’aimais, moi, Heaven. J’avais trouvé en elle une amie plus sincère que celles que j’avais pu avoir au Capitol, car tout le monde sait que là bas… La sincérité n’est pas une qualité première. Et ça me faisait mal, de partir. Et puis, il y a eu la plateforme. L’arrivée au Capitol, ou plutôt le retour. Mon regard scrutant les autres enfants de la Moisson. Et sa chevelure blonde, que j’ai reconnue. Mon cœur s’est serré de la voir. Et puis j’ai vu Blake. Déchirement, déchirure, cassure, brisure. Apocalypse dans mon cœur. Toutes ces lettres que j’écris au jeune homme. Heaven le pigeon voyageur, qui l’eut cru ? »

« Maman. Madame Williams. Aideen. Tant de noms, tant d’appellation, une femme, une seule, ma mère. Pianiste d’exception, merveilleuse artiste. Reconnue, et qui me rendait fière, m’emplissait de fierté ! Engagée parfois, souvent même, pour jouer, dans des soirées, où elle passait de longues heures assise à un piano noir, à jouer longuement, pour les invités, qui convolaient autour d’elle sans la voir vraiment, je me souviens d’une soirée en particulier. J’étais venue avec elle (souvent, je venais) et, assise non loin, je la regardais, quand mon regard avait été attiré par une jeune fille qui était entrée. La fille des hôtes. J’avais neuf ans, elle seize, et quand je la voyais, je voyais une princesse. Eblouie par sa robe, sa grâce, ses rires, la façon qu’elle avait de virevolter parmi les invités. Elle avait remarqué mon regard, et je crois que l’admiration qu’on y lisait lui avait plu. Quand elle m’avait parlé, j’avais rougis, répondant à ses questions, n’en revenant pas qu’une jeune personne aussi belle et bien habillée qu’elle s’adresse à une enfant comme moi. Je suis devenue… Une sorte de poupée, pour elle. Je crois qu’elle m’aimait bien. Je crois, à vrai dire, je n’en sais rien. Quand ma mère est morte, j’ai passé de plus en plus de temps avec elle. Je n’sais pas pourquoi. J’étais une gamine. Dix ans, onze ans, douze ans… Et j’étais son cobaye. Quand ce n’était pas pour elle, c’était sur moi qu’elle testait ses robes. Les moments passés avec elle étaient des moments où je riais, souvent. J’aimais pouvoir rire avec elle. Et puis, j’ai dû quitter le Capitol. Pour le District Un, certes, mais quitter le Capitol quand même. Son regard en disait long, sur ce qu’elle en avait pensé. Je n’étais plus « une fille du Capitol », j’étais devenue ordinaire, comme les autres. Ça m’avait blessé, mais j’avais gardé la tête haute, espérant que malgré ça, nous pourrions rester amies, si nous l’avions jamais été. Et puis, j’ai été choisie comme Tribute. Et puis, je suis retournée au Capitol. Et puis elle est là, aussi. »

Toi tu dis que t'es bien sans moi et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid, toi tu dis que t'es bien, que t'es bien, que t'es bien sans moi et moi y'a quelque chose qui fait que j'entends pas.

Toi tu dis que t'es bien sans moi et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid, toi tu dis que t'es bien, que t'es bien, que t'es bien sans moi et moi y'a quelque chose qui fait que j'entends pas.

Toi tu dis que t'es bien sans moi et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid, toi tu dis que t'es bien, que t'es bien, que t'es bien sans moi et moi y'a quelque chose qui fait que j'entends pas.

Toi tu dis que t'es bien sans moi et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid, toi tu dis que t'es bien, que t'es bien, que t'es bien sans moi et moi y'a quelque chose qui fait que j'entends pas.

« Arrivée dans le District Un, je ne connaissais personne, ne savait pas où je mettais les pieds. Mal à l’aise, perdue, Blake a été le premier à me tendre la main. Me parler, me sourire, me faire rire. Nous étions des enfants, de jeunes enfants, insouciants. Amoureux… Un an, avec lui, de rires, de joie, de baisers, de rendez-vous galants, de déclarations enflammées près de la fontaine. Un ami, un amant, un amour. Pas une dispute, rien, juste le bonheur. Même notre séparation, mon départ pour le District Trois ne nous a pas séparé, il venait jusqu’à moi, aussi souvent qu’il pouvait. Et puis, il y a eu la Moisson. Mon nom, pioché parmi tous les autres. Une fatalité. Résignée à mourir, me voici débarquée au Capitol. Je veux vivre, pourtant, pour Blake. Mais voilà. Ces cheveux bruns, que je vois là bas, derrière Heaven, Tribute du District Un. Ce sont ceux de Blake. Tribute, lui aussi. Cri, hurlement, déchirement. Non… Pas lui… »

« Il aime Alayna, Alayna l’aime, c’est tout ce que je sais. Tout ce que je savais. Maintenant, je sais aussi que ce type est un psychopathe. Un jour, comme ça, sans raison, il est apparu devant moi, alors que je refaisais mon lacet, et m’a attaqué. Vivement, sauvagement, avec une force à laquelle je n’étais pas habituée. Je me suis débattue, poupée de son entre ses mains puissantes. Il m’a laissé là, haletante, face contre terre, avec l’impression que je venais d’échapper à la mort. Un « Tss » qu’il m’a semblé entendre, et l’incompréhension grondante en moi. Le pièce du puzzle qu’il me manque, c’est Alayna, justement. Qui lui a demandé de s’occuper de sa « poupée ». Ce qu’elle ignore sans doute, c’est qu’il a une façon bien à lui de s’occuper de moi. Attaques à répétitions chaque fois qu’il m’aperçoit, dans un endroit plus ou moins isolé, par surprise. L’avantage c’est que… La pratique vaut mille fois la théorie… »

Toi tu dis que t'es bien sans moi et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid, toi tu dis que t'es bien, que t'es bien, que t'es bien sans moi et moi y'a quelque chose qui fait que j'entends pas.

Toi tu dis que t'es bien sans moi et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid, toi tu dis que t'es bien, que t'es bien, que t'es bien sans moi et moi y'a quelque chose qui fait que j'entends pas.

Toi tu dis que t'es bien sans moi et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid, toi tu dis que t'es bien, que t'es bien, que t'es bien sans moi et moi y'a quelque chose qui fait que j'entends pas.

Toi tu dis que t'es bien sans moi et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid, toi tu dis que t'es bien, que t'es bien, que t'es bien sans moi et moi y'a quelque chose qui fait que j'entends pas.