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 Elle est où, la mer ?

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MessageSujet: Elle est où, la mer ?   Elle est où, la mer ? EmptySam 14 Avr - 12:44

    C’était il y a dix ans…

    Je grommelai, comme je savais si bien le faire. L’inactivité ne me réussissait pas, et le train non plus, quelle que soit sa vitesse, sa beauté, son niveau technique ou tous ces autres paramètres dont je me fichais éperdument. J’en avais marre, marre et re-marre d’être dans ce tombeau roulant/volant selon les perspectives et il me tardait qu’on arrive enfin dans le District 10 où mon père devait rencontrer un autre maire, pour je ne savais trop quoi. A dire vrai, je n’avais aucune idée de ce qu’on allait faire, mais ça avait donné à Maman une bonne raison de se débarrasser une semaine de moi et de Julian, mon petit frère de quatre ans.

    Le paysage défilait sous mes yeux bleu. Des vaches, des vaches, des vaches… pendant un instant, je me demandai si je n’avais pas changé de dimension. Je courus vers mon père qui buvait de l’alcool dans le wagon-restaurant. Nous étions plusieurs à voyager, mais Julian et moi étions sans conteste les plus jeunes. Du haut de mes six ans, je me faufilai rapidement entre les jambes des adultes et j’atteignis mon père, avec un grand sourire aux lèvres. Je tirai sur son pantalon pour attirer son attention :

    « Papa ! Papa ! Y’a des vaches dehors ! comme dans les dessins de l’école ! Tu penses que je vais pouvoir en toucher une ? Y’a des gens comme nous dans le District 10 ou y’a que des vaches ? Ca pue vraiment le caca de vache ? Et… »

    « Adrian, tu te calmes ! Je suis en train de parler, là, alors tu vas jouer dans ta chambre tout de suite ! Je ne réponds pas aux petits garçons impertinents. »

    Je fronçai les sourcils et fixa mon père du regard, sans la moindre peur. De toute manière, je ne pouvais jamais poser de questions. C’était pas juste. Je reculai donc dans le wagon, un air boudeur qui fit rire pas mal d’adultes et partis me réfugier dans ma chambre avec Julian où j’entrepris de donner des coups de pied dans les meubles, les vases, sous le regard amusé de mon petit frère. J’évacuai ainsi ma frustration jusqu’à ce que je sentis une légère décélération du train. Nous étions dans le District 10. Enfin…

    Papa vint nous chercher lorsque le train fut totalement arrêté et ne jeta même pas un coup d’œil aux débris qui jonchaient le sol, à mon grand désarroi. Regarde moi Papa ! Regarde ce que j’ai fait ! Félicite moi ! Punis moi ! Mais regarde moi bon sang ! Je bouillonnais en silence, serrant les poings et pinçant mon petit frère qui geignait. Une claque de Hymes Père et j’arrêtai. C’était toujours ainsi avec mes parents. Il fallait que je touche mon frère pour qu’ils daignent remarquer leur quatrième fils, alors que tout détruire sur mon chemin, ça ne leur faisait ni chaud ni froid. Arrivés à la place publique du District, Papa nous confia à une de ses connaissances chez les Pacificateurs, et alla rejoindre son homologue du District des Bovins. Aussitôt hors de sa vue, je me tournai vers le Pacificateur.

    « Je peux partir ? Je vais pas me perdre. Promis. »

    Avant d’attendre sa réponse, je filai dans la foule, courant comme je courrais habituellement. J’avais toujours aimé bougé, c’était comme un besoin vital. Contrairement à Julian qui pouvait attendre des heures sans bouger pour pêcher les poissons, j’avais besoin d’être en constant mouvement. De l’énergie à revendre, sûrement. Je bousculai sur mon chemin un bon nombre de personnes, des adultes principalement, et je me perdis rapidement. J’avais beau avoir six ans, je savais que j’étais perdu. Dans un réflexe marin, je cherchai les mouettes dans le ciel, le bruit de la mer, l’odeur des embruns… Mais rien de tout cela n’était présent… Mais où donc était la mer ! Mes cheveux châtains me tombaient devant les yeux, la poussière collait mes vêtements de bonne qualité, mais je tournais tout de même toujours sur moi-même, cherchant un point de repère. Je questionnai les gens qui passaient, d’une petite voix :

    « Est-ce que vous… Excusez-moi je… Savez vous où… Mais ! Par mon trident ! Vous pouvez pas me répondre ! Elle est où ! »
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Neo A. White
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MessageSujet: Re: Elle est où, la mer ?   Elle est où, la mer ? EmptySam 14 Avr - 14:07

    Vous n'avez jamais repensé à certaines rencontres ? Ces personnes avec qui vous avez passé peu de temps, mais qui vont tout de même laisser une empreinte indélébile dans votre mémoire. Eh bien puisque je suis là, à vous écrire ma vie, je repense à une de ces personnes. Adrian Hymes. Oui, je me souviens très bien de lui. On s'était rencontrée à peu près 10 ans avant le renouveau des Hunger Games.

    À cette époque, les transports étaient toujours assez libre, même si clairement réservés aux élites, et la ferme de mes parents étaient toujours bien en place, sur ses quatre piliers en bois de chêne, commandé par mon grand-père, en provenance directe du District 7. J'avais donc 6 ans depuis peu, je me sentais grand, fort, et invincible ! Pour mon anniversaire, ma mère m'avait acheté un arc et des flèches, sans que je sache vraiment pourquoi. Je n'étais aucunement prédisposé à cette discipline, avec mes doigts boudinés et mon dégoût pour la chasse, mais allez savoir ! Dans ma tendre jeunesse, je ne voyais là qu'un cadeau maladroit, mais aujourd'hui, je me rendais compte qu'elle essayait désespérément de me rendre intéressant pour mon paternel. La déception fut d'autant plus grande lorsqu'elle me vit passer l'arc autour de mon cou, pensant qu'en fait, c'était peut-être une sorte de collier.

    Enfin ! Ce jour-là, ma mère m'avait envoyé voir sa soeur, ma tante donc. Cette dernière tenait une petite épicerie sur la place publique, et devait me donner un sac de soja pour nourrir les quelques poules de notre ferme. J'arrivais donc dans sa boutique, et en me voyant, elle sortait de sous le comptoir un gros sac couleur bisque un peu sale. Ni bonjour ni au revoir, elle déposait le poids lourd devant moi, et me faisait signe de tête de m'en aller. Cette aimable demoiselle me paraissait souvent plus proche génétiquement de mon père que de ma mère, mais ses yeux en amandes et son petit nez me rappelait sans cesse qu'elle était bien du côté maternel de la famille, et non l'inverse. J'attrapais le sac en tissu bien rugueux, et tentait de le tirer de toutes mes forces. Il ne bougeait que de quelques centimètres. Evidemment. Quelle idée aussi d'envoyer un gamin de 6 ans pour ramener, seul, les provisions de soja d'une semaine pour les poules ? Sérieusement ?

    Mais je n'étais pas là pour me plaindre, et ma mère étant la seule à la maison à m'accorder ce qui ressemblait à de l’importance, je ne pouvais pas la contredire, j'avais trop peur de me la mettre à dos comme mon père et ma soeur. Je tirais encore et encore, dépassant enfin le seuil de la boutique, pour me retrouver sur la place publique. Encore un effort, aller, la maison est pas si loin ! se dit le gamin optimiste que j'étais alors. Une heure plus tard, je me retrouvais dans une rue bondée, j'avais fait la moitié du chemin, juste après, il y avait les plaines, et là, la ferme, pas trop loin. Je m'accordais tout de même une pause ici, pas par choix, mais par nécessité ! Mes petits bras, pas encore musclé pour un sous, tremblaient d'épuisement, et je sentais un horrible mal de dos venir me ronger la colonne vertébrale. Je posais ainsi le sac contre un mur, et m'asseyait dessus sans le moindre remord, une mine boudeuse et exténuée sur le visage.

    Alors que je contemplais les foules qui se croisaient et ne s’adressaient même pas un regard, je remarquais un intrus au milieu de tous ces bonhommes en salopettes de polyester. Un jeune garçon, de mon âge à première vue. Il avait l'air un peu paniqué, et ses lèvres s'acharnaient à demander l'aide de tous les adultes, sourds car pressé, qui le rencontraient. Je me levais curieux, et m'approchais timidement de ce garçon qui m'était totalement inconnu. "Bonjour, t'as besoin de quelque chose ?" lui demandai-je en surveillant de quelques rapides coups d'oeil mon trésor de 10 tonnes laissé poser contre sur le mur.


Dernière édition par Neo A. White le Sam 14 Avr - 20:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Elle est où, la mer ?   Elle est où, la mer ? EmptySam 14 Avr - 19:07

    "Bonjour, t'as besoin de quelque chose ?"

    Une petite voix, aussi fluette que la mienne, me surprend dans mon début de panique. Moi ? paniquer ? Non… Non, pas du tout. Il fallait que je me reprenne. Après tout, j’étais le fils du maire. Je regardai le garçon d’à peu près mon âge. C’était lui qui m’avait parlé ? Je me mordillai la lèvre inférieure tout en me dandinant d’un pied sur l’autre. J’hésitai entre plusieurs solutions : me taire, faire demi-tour et chercher le Pacificateur qui devait encore être avec Julian en train de… en train de visiter les principaux centres du District à coup sûr, ou accessoirement répondre à la question qu’il avait posé. Je n’étais pas timide, non ! pas le moins du monde, mais il fallait avouer que je n’étais pas tout à fait à l’aise dans un monde qui n’était pas le mien. D’une voix assurée, autoritaire, je lui répondis donc finalement :

    « Je cherche la mer. J’avais envie d’aller pêcher. Tu sais où elle est ? »

    J’essayai de faire comme mon père lorsqu’il parlait à d’autres personnes du District, ou à mon grand frère de 22 ans. Un ton sans réplique, sans tressaillement… un ton de Maire, quoi ! J’avais un peu repris de mon assurance, et je savais me comporter comme un gamin qui se sent le maître là où il est… sans toutefois dédaigner les autres. Je tendis une main amicale à l’autre, qui devait venir du District Dix, si mes suppositions n’étaient pas fausses. Après tout, nous étions dans le district de l’élevage, donc… sauf si les habitants étaient tous des vaches, mais cette hypothèse me semblait désormais bancale, puisque la place grouillait de monde. C’était étonnant de voir d’autres districts… pour le moment, je n’étais allé que deux fois dans le Sept, et deux fois dans le Un qui n’était pas très loin. Je n’avais pas conscience que c’était déjà exceptionnel d’être sorti une fois de mon district, puisque c’était pour moi tout à fait normal de voyager. Mes frères l’avaient fait avant moi, Maman venait du District de l’Industrie Forestière… vraiment, je ne voyais pas que ce n’était pas donné au commun des personnes.

    « Je m’appelle Adrian, mais tu peux m’appeler Ad’. Tu es du 10 ? »

    J’étais curieux de savoir si les gens du 10 étaient vraiment des humains comme nous. Pour être franc, j’avais déjà une vague idée puisqu’ils marchaient, parlaient, criaient comme moi, mais bon… j’étais intrigué. Déjà que les membres du Sept étaient assez spéciaux dans leur genre, alors qu’ils n’étaient que des bûcherons, des personnes qui vivaient constamment dans de la bouse de vache, comme disait Papa, ne pouvaient pas être très évolués, contrairement à ceux qui maîtrisaient l’art rigoureux et l’intelligence, le savoir infini de l’océan. Nous quoi.

    « Dis, tu as des vaches ? Est-ce qu’elles mangent les gens ? C’est quoi le sac que tu regardes tout le temps ? Tu as peur qu’il s’envole ? Il est à toi ? »

    Oui, j’avais remarqué son manège nerveux qui le menait toutes les dix minutes à regarder vers le sac, le lourd sac qui était un peu plus loin. Je n’étais pas stupide. J’avais envie de bouger en plus, et pour le moment j’évacuais la frustration de l’immobilité en parlant vite, en mâchant mes mots et en me dandinant sur place. Soudain, un cri retentit sur la place.

    « ADRIAN JOHN HYMES ! SI JE NE TE TROUVE PAS DANS DIX MINUTES JE TE LAISSE ICI ! »

    Je ne bougeais pas. Mon regard se durcit et je cessais tout mouvement pendant un quart de seconde.

    « Mon père. »
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MessageSujet: Re: Elle est où, la mer ?   Elle est où, la mer ? EmptyDim 15 Avr - 1:28

    L’étrange petit bonhomme s’appelait Adrian. Il n’était pas plus haut que moi, mais avait un ton plein d’autorité et de fermeté qui le vieillissait énormément. J’étais impressionné, et ne savais quoi répondre à sa demande bizarre. Je n’avais jamais entendue parler d’une mer ici. Ma mère m’avait une fois raconté un de ses voyages au District 4, où elle s’était baignée dans un océan bleu turquoise, mais c’était tout ce que a petite tête associait au mot « mer » que le garçon prononçait avec espoir, ou affection, je ne saurais pas définir, sans savoir d’ailleurs si c’est ma mémoire qui me fait défaut, ou si sa voix tendait à mélanger les deux timbres. Toujours est-il que je finis tout de même par me remettre de mes émotions. "Oui, et je m’appelle Neo !" lui répondis-je fièrement en me perchant sur le bout des orteils afin de paraitre un peu plus grand. C’était un truc que je faisais souvent à cette époque. Allez savoir pourquoi, je n’étais pourtant pas spécialement petit pour mon âge, c’était peut-être les adultes qui me complexaient alors, qui sait ?

    Toujours est-il que je n’avais pas répondu à sa première question, ne sachant pas vraiment quoi répondre, et réfléchissant toujours à cette histoire de mer. J’avais vu en classe que le District 10 était une région légèrement surélevée du continent. La seule façon de toucher l’océan était ainsi de sauter d’une falaise. Peut-être pas une bonne idée, pensai-je en me grattant le menton, pour simuler la réflexion, comme les grands. "Tu sais, je crois qu’il y a pas de mer ici, pourquoi ? Tu viens du District 4 toi ?" demandai-je avec de grands yeux interrogateur. Il semblait en tout cas ne pas être d’ici, ses références à la mer et la pêche était clairement venu d’un autre District, et le fait que je ne l’ai jamais rencontré avant ni à l’école ni nulle part ailleurs me mettait aussi pas mal la puce à l’oreille. Eh oui, j’étais pas bête pour un gamin moi !

    Adrian commença ensuite à m’inonder de questions. Il parlait incroyablement vite, j’étais à encore bouche bée par son débit. Mais cette fois, quand je me préparais à lui répondre (dans l’ordre en plus, j’étais méticuleux), une voix vint briser ma concentration. Une voix d’homme, forte et autoritaire, qui me faisait presque frissonner. La provenance de cette dernière me fut alors donné par le même garçon qui me faisait face, c’était apparemment son père. J’étais partagé entre la peur de cet homme à la voix si stricte, et le soulagement. Le soulagement de voir que je n’étais pas le seul enfant de Panem à avoir quelques difficultés avec son paternel. Loin de là ! Mon nouvel ami me ressemblait plus que je ne l’avais pensé la première seconde où je l’avais aperçut. Je commençais à peine à l’apprécier, et on me le volait déjà ? Une question bête franchit alors le seuil de ma bouche : "Tu vas partir ?" dis-je d’une voix triste et un peu suraigu. Ma mine boudeuse et toute décousue allait parfaitement de paire avec mon ton qui tirait assez sur le registre de la lamentation. Là encore, j’étais partagé entre deux raisons principales pour ma tristesse. La première c’était que je pensais bien m’entendre avec cet Adrian, on pouvait devenir ami ! La deuxième, c’est qu’il me fallait de l’aide avec ce fichu sac de soja, et que je priais secrètement pour qu’Adrian me donne un coup d’main.
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MessageSujet: Re: Elle est où, la mer ?   Elle est où, la mer ? EmptyDim 15 Avr - 18:42

    "Tu vas partir ?"

    La voix de mon père me faisait peur à l’époque, bien plus qu’aujourd’hui, maintenant qu’il avait perdu tout le respect que j’avais pu lui porter jusque-là. Elle me faisait peur, mais pas autant que le fait qu’il existe un monde sans mer. Un endroit où il n’y avait pas de mer, c’était comme un District sans ciel… impossible. Je comprenais mieux pourquoi je ne sentais pas l’odeur des embruns, pourquoi les cris des mouettes ne résonnaient pas à mes oreilles et pourquoi je ressentais depuis mon arrivée une sensation d’étouffement. Pas de mer ? Pas de mer ? Mais comment était-ce possible ? A mes yeux d’enfant, je n’arrivais pas à concevoir que l’on puisse vivre éloigné de l’océan, l’océan qui avait la couleur de mes yeux. J’étais juste bouche bée et je pris quelques secondes à récupérer mon sang froid. La question de Neo, puisque c’était comme cela qu’il s’appelait, me fit sourire, et je chassai un instant l’absence d’océan de mon esprit, me promettant d’en reparler plus tard à Sebastian, mon grand frère de seize ans, ou James, ou Bill, mes deux autres grands frères. Ils devaient savoir pourquoi le District 10 n’avait pas le droit d’avoir de la mer. C’était tout de même troublant. Je finis donc par hausser les épaules, avec un petit sourire aux lèvres qui montrait une assurance que je ne possédais absolument pas à cet instant :

    « Oh, ne t’inquiète pas, tant qu’il ne me trouve pas, il va pas partir. J’suis peut être pas l’aîné, mais Maman ne serait pas contente que je reste ici. »

    Je pris la main de Neo pour l’emmener dans les rues sinueuses, me sentant pour le coup un peu le chef. C’était sûrement dû à ma position de quatrième, mais j’en avais assez d’être toujours le petit, qui devait obéir. J’aimais beaucoup plus faire obéir les autres, et me comporter comme le chef, le plus âgé, le plus grand de mes groupes d’amis. J’avais d’ailleurs envie de poser plein de questions à mon nouvel ami, de sa vie dans le 10 à la météo du jour, en passant par les jeux qu’il faisait. Je le tirai sans ménagement, sans faire attention à ne pas lui faire mal, vers le sac qu’il regardait depuis le début. Si je ne mettais aucun ménagement dans mes déplacements, ce n’était pas, à l’époque, par méchanceté mais plutôt par ignorance que ça ne se faisait pas. Après tout, mon père m’enserrait bien le poignet avec vigueur pour me tirer jusque dans ma chambre lorsque j’avais frappé Julian, alors… J’arrivai devant le sac, avec Neo derrière moi. Je désignai le sac :

    « C’est le tien ? Il est lourd ? Je peux le porter ? Viens, montrer moi chez toi ? Pourquoi tu réponds pas à mes questions ? Il pleut parfois chez vous ? Tu crois qu’il n’y a pas du tout de mer ou qu’elle est cachée parce qu’elle a peur de se montrer ? Parce qu’un District sans mer, ça doit être vachement triste et en plus ça doit pas être marrant. Vous mangez jamais de poissons ? »

    Sans réellement attendre de réponse, je souleva le lourd sac, trouvant dans cet effort un moyen de me dépenser. Je peinais, c’était vrai, mais bon sang que ça faisait de bien de se défouler ! Maman m’avait déjà dit que j’étais sanguin, impulsif. Autrement dit, que j’avais beaucoup d’énergie à revendre !
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MessageSujet: Re: Elle est où, la mer ?   Elle est où, la mer ? EmptyLun 16 Avr - 13:50

    Un soulagement mêlé d’enthousiasme. Oui, on peut dire que c’est ce que j’ai pu ressentir à l’annonce bien téméraire de mon nouveau camarade de jeux. Il devait avoir raison, du moins, dans sa situation, c’est aussi exactement ce que j’aurais pensé. Enfin, moi, je me serais dépêché de rejoindre mon père, et ensuite, là, je me serais dit que j‘aurais finalement pu rester un peu plus longtemps, en prenant bien sûr le risque de recevoir une bonne fessé et une paire de claque dès que Mr White m’aurait déniché, soit. Je ne pense pas que j’aurais eu le cran qu’il fallait pour exprimer ainsi sans crainte une désobéissance volontaire et assumée à son père. Mais au fond, j’étais bien content que lui l’ait eu, le gamin solitaire que j’étais alors n’avait pas des masses d’amis avec qui jouer – le triste ado torturé que je suis aujourd’hui n’en a pas beaucoup non plus remarquez - sûrement à cause de ma timidité, de mon manque de confiance en moi à cette époque-là (aujourd’hui, c’est plus parce que je m’en fiche que par timidité je crois…). Lui, il semblait être tout le contraire de moi, à l’exception près de sa relation visiblement tendue avec son géniteur. Il était téméraire quand moi j’étais déjà très réfléchis, à mesurer tout le temps le pour et le contre, il parlait très vite et avait visiblement un souffle de l’extrême, il venait définitivement bien du District 4 pour avoir une apnée pareille. Être différent ne signifie pas qu’on ne pouvait pas s’entendre, bien au contraire, je voyais en lui comme un leader, un petit chef qui pourrait m’aider avec ce maudit sac de soja.

    Avant que je ne puisse exprimer ma joie en un "super !" ou un "génial !", Adrian me tirait par le bras loin du milieu de l’avenue, près du poids qui me faisait des misères. Ça faisait un peu mal, mais j’étais bien trop heureux de savoir qu’il allait rester ici pour m’en plaindre. C’était comme ma mère et ses ordres un peu disproportionné des fois. Je les trouvais injustes, mais n’osais pas les contester tant j’avais peur de sa réaction. Je n’avais pas spécialement peur d’Adrian non plus, mais comme on ne se connaissait pas beaucoup, je ne voulais prendre aucun risque de le froisser d’une quelconque façon. Ni une ni deux, il recommença son tir mitrailleur de questions, mais celles-ci semblaient au moins plus simple cette fois. Je les remettais autant que possible dans l’ordre, et entamais une réponse sur un ton hésitant, tellement j’étais concentré à n’en oublier aucune. "Oui c’est le mien, il est très très lourd, y a plein de soja dedans. Il pleut pas beaucoup ici, mais ça arrive des fois." Je faisais une pause en le voyant soulever le sac, un sourire émerveillé fendant mon petit visage au teint pâlichon. "Je suis pas sûr que mon papa sera d’accord que tu viennes chez moi, mais j’ai plein de vaches !" poursuivis-je en me mettant à nouveau sur la pointe des pieds. "La mer a peut-être peur des vaches, mais il nous arrive, rarement, de manger du poisson. Ma mère en achète de temps en temps, ils viennent sûrement de chez toi !" finis-je avec excitation. Ce que je disais n’était pas bête, s’il venait du District 4, il avait peut-être carrément lui-même péché mon dernier diner, qui sait ?

    J’étais plutôt fier de moi à cet instant. Je m’étais trouvé un nouvel ami, j’avais, semblait-il, répondu à toutes ces questions, et il se portait volontaire pour être mon sherpa ! Alors que je réfléchissais à ce qu’on pourrait faire, une idée me vint. "Maman m’a demandé de lui ramener le sac là. Si tu m’aides, elle sera peut-être d’accord pour que tu restes un peu, même si mon papa veut pas !" dis-je en posant un index sur mon front. C’est là que je me rendais compte que j’avais oublié une de ces questions. "Euh si je t’ai pas répondu avant c’est parce que tu m’as tiré par le bras !". La phrase sonnait comme une réprimande, et je m’en apercevais bien vite. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, je cherchais et trouvais un amortis : "Mais c’est pas grave, je réfléchissais encore en fait…" tentais-je de me rattraper malhabilement. Oui, j’étais très poli quand j’étais jeune, à faire attention à tous ce que je disais etc… les temps n’ont pas totalement changé depuis non plus, mais je me suis rendu compte qu’il y avait peu de gens qui faisaient attention à ne pas vous brusquer dans la vie. Inutile donc de faire un effort avec eux…
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MessageSujet: Re: Elle est où, la mer ?   Elle est où, la mer ? EmptyMer 18 Avr - 15:22

    "Oui c’est le mien, il est très très lourd, y a plein de soja dedans. Il pleut pas beaucoup ici, mais ça arrive des fois. Je suis pas sûr que mon papa sera d’accord que tu viennes chez moi, mais j’ai plein de vaches !"

    J’observai Neo se mettre sur la pointe des pieds avec un air interrogatif. Il se trouvait trop petit ? Il voulait contester ma position de leader ? Il voulait que je lui apprenne à rester à sa place de membre du District 10 peut être ? Vu ses habits miteux et ses joues émaciées, il ne devait pas être le fils du Maire… de toute manière, il n’en avait pas la prestance. Je secouai la tête comme j’en avais la mauvaise habitude, pour remettre en place mes cheveux fins. Il avait commencé à répondre à mes questions mais c’était interrompu à la moitié. Etait-ce une erreur ? J’allais lui faire remarquer ce fait lorsqu’il reprit :

    "La mer a peut-être peur des vaches, mais il nous arrive, rarement, de manger du poisson. Ma mère en achète de temps en temps, ils viennent sûrement de chez toi !"

    Un grand sourire fendit mon visage et mes yeux bleu s’élargirent. C’était fichtrement vrai tout ça ! Peut être que c’était un poisson que Sebastian avait pêché ! Ou que moi j’avais pêché pour m’amuser ! Dans tous les cas, c’était sûr que c’était un poisson de la même mer que la mer qui était ma mer. Ca faisait beaucoup de mer, tout ça, mais c’était la vérité vraie et puis voilà ! J’avais totalement perdu le fil des questions réponses finalement, et je me demandais s’il allait continuer à répondre à des questions que j’avais oubliées… Lorsqu’il reprit la parole, je me souvins qu’il n’avait rien dit par rapport au sac. Enfin… jusque là :

    "Maman m’a demandé de lui ramener le sac là. Si tu m’aides, elle sera peut-être d’accord pour que tu restes un peu, même si mon papa veut pas ! Euh si je t’ai pas répondu avant c’est parce que tu m’as tiré par le bras !".

    C’était quoi ça ? Une menace ? Un reproche ? Aussitôt je fis volte-face pour me retrouver devant Neo et le surplomber de quelques centimètres… A l’époque, j’étais encore grand comparé aux autres, ce qui n’est plus réellement le cas maintenant. Si quand j’étais petit, on ne risquait pas de me sous-estimer, maintenant, avec ma petite taille et mon allure gringalette, je semble un petit poids plume… Bref, donc j’étais plus grand que Neo et je le regardais d’un œil noir. Serrant les poings, je m’apprêtais à le menacer d’avantage lorsqu’il dut comprendre qu’il avait fait un faux pas :

    "Mais c’est pas grave, je réfléchissais encore en fait…"

    Je ne resserais pas les poings, le regard toujours assassin mais je fis un pas en arrière. Mouais… il réflechissait. Qu’il dise direct que j’étais méchant, mesquin, vilain comme le disaient mes frères ! J’étais habitué et je répondais à coup de poing, pied, coude… bref je répondais par la force brute que j’avais déjà à cet âge là. J’inspirai bruyamment tout en soulevant le sac sans trop de soucis. En même temps, j’étais bien nourri, sportif, j’avais toujours eu besoin de me dépenser donc je m’étais musclé… Je me retournai vers Neo, mon sourire ayant refait surface sur mon visage bronzé :

    « Alors, elle est où ta maison ? Elle est grande ? Tu es sûr que tu as des vaches ? Je ne suis pas trop sûr que… ‘fin des vaches quoi ! Ca doit puer ! Alors, ça pue le caca de vache ? »

    Ce devait être ce qui m’intriguait le plus… A dire vrai, je ne connaissais pas vraiment les animaux, puisque ceux qui habitaient mon District vivaient principalement dans l’eau, et il n’y avait pas de forêt autour de nous. Je repensai soudain à mon père qui devait me chercher. Je n’étais pas très chaud pour avoir une punition… J’hésitai un instant à laisser Neo en plan et rentrer voir mon père qui devait m’attendre patiemment… Mais… c’était méchant et pas bien. Sinon, pour éviter la punition, je pouvais toujours déclencher une bagarre avec quelqu’un et dire que ce n’était pas ma faute. C’était une bonne solution ! Mais mes yeux océan se posèrent sur Neo. Je ne pouvais pas être méchant avec lui non ? Même si j’avais envie de me défouler… ce n’était pas bien non ? Je fis une moue agacée, peinant à me décider. Je choisis finalement la fuite et dis d'un ton très... adulte ou du moins voulant l'être.

    « Pour le poisson, moi je pense que c'est Sebastian qui l'a pêché. C'est le meilleur à la pêche Sebastian, c'est mon grand frère. J'ai quatre frères tu sais ? Et en plus, ma maman elle vient du Sept. Et on est une famille très importante. Toi aussi tu es important ? Tu as des frères ? Et ton Papa il est quoi ? Ta maman elle est gentille ? Réponds ! »
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MessageSujet: Re: Elle est où, la mer ?   Elle est où, la mer ? EmptyVen 20 Avr - 16:50

    C’est drôle comme en y repensant, il y a pleins de choses que je vois sous un autre angle. Vous savez, quand vous êtes jeune, naïfs, vous ne pouvez voir le mal que sur les personnes avec un nez crochu, les yeux exorbités et les dents pointus. Ce sont les personnes qui nous font peur généralement. Ce genre de personnes, on les croit capable de tout, du pire surtout en fait. Je me souviens d’une vieille dame, tout le temps assise sur le même banc à la place publique, qui me faisait peur. Le stéréotype de la vieille sorcière, avec des dents manquantes, un nez bien crochu, qui tenait d’ailleurs plus du bec à ce niveau-là, et des cheveux gris rares qui dévoilaient son crâne plein de pustules rosâtres ou oranges. Enfin, cette vieille dame me filait la chocotte quand j’étais petits, je l’imaginais mangeuse d’enfants, à torturer les animaux, et voler sur un balais avec un rire diabolique. Mais il n’en était rien, vraiment. En fait, elle était plutôt gentille, et c’est quelques années que je l’ai découvert. Quand ma sœur est morte, elle est venue à son enterrement et ma réconforté. Cette vieille dame m’apprenait que son mari était mort quelques années plus tôt, qu’elle comprenait ce que je ressentais. Elle ne me connaissait pas, j’étais juste le petit garçon qui la regardait de temps en temps quand il passait par la place publique, mais elle avait pris la peine de venir pour me soutenir moi et ma famille. Peu après, elle est morte, mais je n’ai pas été triste, j’imagine qu’elle est avec son mari maintenant au moins…

    Adrian lui, il ne faisait pas parti de ce groupe, au contraire même. Son âge lui offrait l’innocence sur un plateau d’argent, et pourtant, en y repensant, peut-être ne l’aurait-il pas vraiment méritée. Ce que je pris pour un jeu du haut de mes six ans m’apparaissait clairement aujourd’hui comme une tentative d’intimidation. Tentative bien sûr échoué, je n’avais tout simplement pas compris pourquoi il s’était mis à serrer les poings comme ça, non pas que j’étais particulièrement stupide, comme dit plus haut, dans ma jeunesse, je ne pouvais voir le mal que dans les personnes qui avaient l’air d’être très mauvaises. Même avec sa tête si sérieuse et son regard mauvais, je n’arrivais as, à cette époque, à le voir comme tel. Adrian n’était pas fait pour être un méchant, et le sourire qu’il affichait quelques secondes plus tard me conforta dans mes suppositions. Un sourire suivit d’une nouvelle giclée de questions, auxquelles je répondais sans plus attendre. " Ma maison est très grande, mais il y a beaucoup de place où il y a que les animaux qui ont le droit d’y aller, comme l’étable et tout ça. Elle est derrière les collines" dis-je en pointant l’est. " Et les vaches, je suis sûr qu’on en a, mais leur caca, je sais pas si il pue. Mon papa veut pas que je l’aide avec les animaux… " finis-je avec un ton un peu triste. C’était le temps où j’aurais tout fait pour qu’il m’adresse un mot gentil, et où il faisait tout pour ne pas avoir à me croiser, comme si j’avais la lèpre ou peut être encore la peste, ou même les deux en même temps en fait.

    Adrian se mit en route avec le sac sur l’épaule, et je lui servais de guide jusqu’à chez moi. Nous n’avions pas fait un mètre, qu’il rouvrait la bouche pour m’infliger une nouvelle salve de questions. J’étais très patient étant gamin, heureusement, je pense que ne serais-ce que 10 ans plus tard, j’aurais sûrement préféré porter le sac seul qu’avoir à supporter une nouvelle attaque de la part de son insatiable. D’autant qu’il appuyait cette fois ses demandes d’un "Répond ! " pressé on en peut plus agaçant. Mais pour le petit Neo, c’était comme un jeux, le but était en effet de répondre, et ce le plus vite possible et dans l’ordre. Mini-moi commençait ainsi à trouver la difficulté de ce jeux bien progressive. Je répondais dès qu’il eut finit, l’air fier et victorieux. " Bah on est pas beaucoup dans ma famille, et je crois pas qu’on puisse dire qu’on est plus important qu’une autre famille du 10. J’ai qu’une grande sœur sinon, et mon papa il travaille dans la ferme et il paye les employés, et ma maman elle est très gentille. Pourquoi ? Toi elle est méchante ta maman ? "
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MessageSujet: Re: Elle est où, la mer ?   Elle est où, la mer ? EmptyLun 30 Avr - 10:10

  • " Ma maison est très grande, mais il y a beaucoup de place où il y a que les animaux qui ont le droit d’y aller, comme l’étable et tout ça. Elle est derrière les collines. Et les vaches, je suis sûr qu’on en a, mais leur caca, je sais pas si il pue. Mon papa veut pas que je l’aide avec les animaux… "

    J’acquiesçais, très intéressé par tout cela. La vie dans le District Dix semblait si… différente. Dystopique aussi, comparée à la vie que je menais chez moi… en même temps, rien ne pouvait remplacer, à mes yeux bleu foncé, la beauté et le calme de la mer. Ca me fait bizarre, maintenant que j’ai grandi, de voir que l’une des seules choses qui sachent m’apaiser reste l’Océan et le regard de Steven. Mais si ce dernier me calme instantanément par son emprise sur moi et le contrôle qu’il a de mes mouvements, la mer, elle, m’apaise naturellement. Je ne sais toujours pas définir si c’est la houle lente et régulière, le silence absorbant des vagues qui se fracassent, l’immensité bleue qui s’étend à l’horizon ou les embruns qui constituent, pour moi, le seul parfum valable dans ce monde qui est le nôtre. Je sais que bien des personnes me disent fou, et je sais qu’ils se rapprochent de la vérité. S’il n’y avait pas eu Steven, c’est ce que j’aurai été. Fou. Et meurtrier puisque j’aurai fini par tuer quelqu’un involontairement (ou volontairement). En soit, commettre un meurtre, ça ne me dérange pas. Ce qui me dérange, c’est d’être esclave de cette violence qui m’habite et qui est devenue une amie. Oui, heureusement que Steven a été là au bon moment… Mais revenons à ce souvenir… J’acquiesçais donc, heureux de discuter tout naturellement avec un garçon de mon âge qui reconnaissait mon autorité. Le sac pesait sur mon épaule, mes bras criaient grâce et j’aimais ça. Déjà à l’époque, la souffrance et la fatigue dues à un dépassement de mes capacités étaient pour moi source de bonheur.

    " Bah on est pas beaucoup dans ma famille, et je crois pas qu’on puisse dire qu’on est plus important qu’une autre famille du 10. J’ai qu’une grande sœur sinon, et mon papa il travaille dans la ferme et il paye les employés, et ma maman elle est très gentille. Pourquoi ? Toi elle est méchante ta maman ? "

    Je fis un grand sourire à Neo. Mon instinct ne m’avait pas trompé, et loin d’être triste de voir que Neo m’était inférieur, j’en percevais une certaine satisfaction. Après tout, j’étais le fils du Maire, le quatrième fils d’une des familles les plus importantes de mon District ! Oui, c’était normal que Neo m’obéisse. A mes yeux d’enfant, plus les gens avaient de frères et de sœurs, plus ça voulait dire qu’ils avaient de l’argent, et donc plus ça voulait dire qu’ils étaient riches, c’était aussi simple que cela. Bon, c’était pas tout de réfléchir, mais il fallait aussi avancer, et accessoirement répondre aux quelques questions de Neo. Je n’y étais pas obligé, non ! Mais bon c’était mieux pour lui non ? Enfin, bref. Je fis quelques pas vers la direction pointée par le garçon.

    « Vous êtes pauvres alors ? Ma Maman elle est gentille, mais elle veut pas avoir Julian et moi dans les pattes alors on peut aller toujours là où on veut quand on n’a pas école. C’est chouette. Moi, je suis le fils du Maire du District Quatre, on est très important dans mon District. Faudra que tu viennes à la maison un jour ! Je te montrerai les poissons d’argent que Sebastian m’a offert pour mon anniversaire ! C’est rare un poisson d’argent, faut plonger très très loin sous l’eau pour l’attraper. Il est fort mon frère. Et je … »

    « Te voilà ! »

    Une main puissante s’abattit sur mon épaule, me faisant lâcher le sac dont le contenu faillit se répandre sur le sol… Heureusement que j’avais des réflexes ! La poigne solide de mon père me sciait l’épaule et j’avais déjà les larmes aux yeux mais je devais rester moi devant Neo. J’essayai quand même de me dégager mais la voix de stentor de mon Père me cloua sur place :

    « Adrian… qu’est ce que je t’avais dit ? »

    Je sentais mes entrailles se liquéfier. Oui, j’avais peur… pas de mon père, non, mais de la punition qui risquait de venir. J’avais beau faire le fier à bras, depuis tout à l’heure, je n’en menais tout de même pas très large du tout. Après tout, quel fils ne serait pas terrifié par un père haut comme un géant et aussi fort qu’un buffle ? (c’était à l’époque la vision que j’avais de mon paternel… j’ai la vue plus claire maintenant : je le vois tel qu’il est, autrement dit, lâche, faible, pleutre et trop doux. Oui, doux… comparé à moi). Je finis par grommeler :

    « De rester avec le monsieur. Mais il est nul ! Et en plus, Jul… »

    Je m’interrompis, trop sonné par la claque que venait de m’asséner mon père pour me faire taire, pour continuer de parler. Mon père me frappait, parfois, mais rarement devant d’autres personnes. Sa réunion avait du mal se passer… Un sourire fendit mon visage pendant que je comprenais ce que ce coup impliquait : mon père m’avait vu, et avait vu que je n’étais pas sage, pas respectueux. Il m’avait vu, moi, Adrian, comme étant son fils. Pas juste son quatrième fils, son fils ! La chair de sa chair. Et il avait senti le besoin que je me tienne comme tel en société ! Mon père me poussa vers la gare, et je tendis la main vers Neo pour attirer son regard.

    « On se reverra Neo ? Tu me montreras les vaches, hein ? Promets moi que tu ne vas pas m’oublier ! »
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