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 born to die | EZECHIEL

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Andrew-R. O'Connor
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MessageSujet: born to die | EZECHIEL   born to die | EZECHIEL EmptyMar 24 Avr - 15:52


Ezechiel & Andrew.




Depuis quelques temps, cette idée me trottait dans la tête. Sans que je ne trouve le moment idéal pour la partager. Jusqu'à aujourd'hui. Depuis des années, j'entraîne ma fille, chaque jour, dans l'optique de participer aux Jeux. Pendant des années, sa mère a accepté sans broncher. Mais l'annonce du Président a tout changé, a brisé l'équilibre de notre famille. Plus exactement, Marie a brisé cet équilibre, fabriqué de mes mains. Elle gêne, dérange, menace la vie de ma fille. Et je ne peux accepter ce fait. J'ai longtemps hésité à le faire moi-même. Pas par crainte des futurs remords. Plutôt pour laisser à Ezechiel la chance de terminer son entraînement. Tuer un humain. Elle ne l'a jamais fait. Et je veux qu'elle le fasse, aujourd'hui, en se coupant de ses émotions. Aujourd'hui, comme je lui ai demandé, elle tuera sa mère. Et deviendra ma plus grande fierté. Mais je dois avant tout lui en parler, loin des oreilles indiscrètes. Celles de sa mère. Mais aussi celles du district. L'emmener loin de tout, loin des habitants. J'ai l'excuse parfaite, tout le monde sait que je cours avec elle, dans les Rocheuses. Personne ne soupçonnera ce que je prépare. Personne. Des minutes, des heures, de course. Nous voilà à présent seuls. Isolés, loin des oreilles gênantes.

Nous nous installons sur une pierre, sans un mot. Les minutes défilent, nous gardons notre religieux silence. Je ne sais pas tellement comment le lui dire. Je sais qu'elle aura peut-être du mal à l'accepter. Tuer celle qui l'a élevé, qui l'a nourrie, blanchie. Au fond de moi, j'espère qu'elle est capable de mettre tout ça de côté, pour ne voir que l'objectif. Elle se fait tuer, à petit feu, par cette mère qui lui a donné la vie. Et si elle ne fait rien, tout l'entraînement effectué jusque-là sera .. inutile. Inutile. Ce mot reste en suspens dans mes pensées. Il correspond à l'état actuel de Marie. Inutile. Honteuse. Elle tue sa fille, sans même s'en rendre compte. Sans même vouloir s'en rendre compte. « Tu veux que je l'élimine. » Finalement, je décide d'aller directement aux faits, et elle comprend rapidement où je veux en venir. Je lui réponds par la positive, et observe avec attention son silence. Je ne sais pas ce qu'il se passe actuellement au sein de son esprit. Le mien est en ébullition, j'attends un signe. Quelque chose. N'importe quoi. Mais rien ne semble venir, j'ignore totalement si elle le fera. Ou si elle ne le fera pas. Dans le silence qui règne sur les Rocheuses, je la regarde se lever. Elle ne daigne aucun regard en ma direction, et part, me laissant seul. Je me mets à réfléchir. Est-elle ma digne fille ? Si oui, je sais qu'elle le fera, qu'elle aura hérité de mon objectivité, de mes capacités à enfermer mes sentiments. Si non, je crains qu'elle ne le fasse pas, qu'elle s'affaiblisse, qu'elle ne meurt. La première solution balaie immédiatement la seconde. Elle est ma fille, je l'ai formé, éduquée, pour ce jour. Je n'ai aucune inquiétude à avoir. Je n'en ai aucune. Elle fera ce qui est le mieux pour elle. Pour nous.

J'observe les dernières lueurs du soleil. Elles tournent à l'orange, et vont bientôt totalement disparaître, emportées sans pitié aucune par la nuit. Ténébreuse, impartiale, sans pitié. Je me sens comme elle. Je n'ai jamais connu la vie comme un enfant normal. Je n'ai jamais aimé mes parents de la même façon que tous les autres enfants. Mon père était un modèle pour moi, un exemple à suivre pour réussir. Mais ça n'allait pas plus loin. Je n'ai eu aucune tristesse le jour de sa mort. Et aujourd'hui encore, je n'en ai aucune. Est-ce que cette réaction sera également celle de ma fille lorsque je quitterai Panem, les vivants ? Je l'espère. Je ne veux pas qu'elle soit triste. Elle le sait. La tristesse affaiblit, rien de plus.

Je décide de prendre le chemin de la maison. Ezechiel doit être rentrée depuis un petit moment déjà. Peut-être a-t-elle eu le temps de faire ce que je veux qu'elle fasse. Tuer sa mère. En finir avec ce fardeau, ce boulet. Ce boulet qui essaie de la tuer. Je marche à pas mesurés, et il me faut plusieurs minutes pour atteindre la maison. Le silence y règne, un silence de monastère. Je prends la poignée en main et ouvre la porte. Devant moi, le spectacle est saisissant. Ma femme est allongée, au bas des escaliers. Morte. J'esquisse un sourire. Je ferme la porte, et monte les escaliers, avant de découvrir ma fille, dans la cuisine. La table est prête, la nourriture dans le four. Il ne manque plus que moi. Jetant un dernier regard en direction des escaliers, je me dirige dans la cuisine. J'ai faim. Je dépose un baiser sur le front de ma fille et m'installe à table. « Qu'as-tu préparé de bon ? »
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MessageSujet: Re: born to die | EZECHIEL   born to die | EZECHIEL EmptyMar 24 Avr - 16:59


EZECHIEL & ANDREW





Une seule chose importe réellement: VIVRE. C'est pour cela que je lutte, pour cela que je m’entraîne jour après jour. La vie est un jeu dangereux, où il faut être sans pitié. La vie, MA vie se résume aux Hunger Games, ne tourne qu'autour de ces jeux.
Pas de sentiments inutiles, pas de faiblesses, pas de remords, pas de doute. J'ai été entraînée à être forte, entraînée à penser comme une survivante. Aujourd’hui, la réalité m'a sauté aux yeux. Encore une fois, mon père, mon cher père m'a ouvert les yeux sur les risques que j'encourais.
Comment croire que ma propre mère ai déployé autant d'effort pour m'affaiblir? Comment croire que ma mère, peureuse et futile a put laisser à ce point son faible esprit vagabonder? Pourquoi mon idiote de mère a-t-elle essayer par tous ses vils moyens de m’empêcher de m’entraîner? La voix de mon père résonne dans ma tête, puisque dans mon esprit la voix de la raison c'est la sienne: *Elle voulait te voir morte!* Cruelle vérité, ma mère à tenter de me tuer à petit feu... * Imagines-toi dans l'Arène. Si quelqu'un menace ta vie, tu le tues. Tu es avec ta mère. Elle menace ta vie .. * Encore une fois, la voix de mon père raisonne dans ma tête et me convainc que j'ai fais ce qu'il fallait faire.


Assise à table, je regarde fixement le mur d'en face sans porter attention au corps de ma mère étendus dans la pièce voisine. Ma respiration est calme et posée, je me délecte de l'odeur du rôtis qui s'échappe du four. Je n'ai qu'une impatience, que mon père franchisse la porte d'entré et constate que j'ai fait ce qu'il fallait. Je me suis dégagée de toute émotions, ne voyant que l'évidence, n'agissant que par logique.
Je finis par entendre la porte d'entrée s'ouvrir et je vois mon père arriver. Il dépose un baiser sur mon front et je me sens instantanément plus forte. Je sais qu'il est fière. Je sens son approbation dans son regard... L'Homme n'est qu'un animal qui réfléchis un peu plus que les autres n'est-ce pas? Et l'instinct de survie est le seul qu'il faut écouter... C'est ce que j'ai fais. J'ai fais le bon choix, c'est sur! « Qu'as-tu préparé de bon ? » Je sourie et me lève alors que mon père s'installe. Je me dirige vers le four, l'ouvre et sorts le repas avec précautions tout en annonçant d'une voix enjouée: « Du rôtis! Mais je ne sais pas de quel animal il s’agit, Maman l'avait mis au four avant que je rentre... Ce sera la surprise! » Et après un haussement d'épaules, voila que je dépose le plat sur la table. Je fais de même avec le plat de pommes de terre et finit par ouvrir un tiroir où ma mère range les couteaux de cuisines potentiellement dangereux (ceux que je n'ai jamais eu le droit de toucher devant ma génitrice alors que je manie des armes bien plus dangereuses dans le sous sol de la maison...) Evidemment, je saisis la plus grande lame qui se trouve sous mes yeux et revint victorieuse vers la table en la faisant tournoyer entre mes doigts.

Prenant le temps de jouer un peu à la majorette avec ce couteau dont la lame devait faire au bas mot une vingtaine de centimètre, je finis par le tendre à mon père en disant: « Tu découpes la viande? » Puis je m'installe à nouveau sur ma chaise, fixant mon père comme s'il était le centre du monde.
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MessageSujet: Re: born to die | EZECHIEL   born to die | EZECHIEL EmptyJeu 26 Avr - 19:39


Je reste pensif. Tout ça est trop facile. Presque .. irréel. Elle l'a fait. Avec une facilité déconcertante. Et continue sa journée comme si de rien n'était. Quelque chose cloche. Mon esprit ne cesse de marteler cette phrase, encore et encore. Quelque chose ne tourne pas rond. Quelque chose.. Mais je ne sais pas mettre la main sur ce qui ne va pas. Pourtant, je le sens, comme une étreinte autour de moi. Qui se resserre, encore et encore, m'empêchant de l'ignorer. Je dois faire un effort considérable pour ne rien laisser paraître. Ma famille se déchire, et je ne sais pas si je peux lui faire confiance. Qui sait si elle ne prépare pas quelque chose pour venger mon ordre. Pour venger sa mère, que j'ai tué par son intermédiaire. Ma paranoïa reprend le dessus, elle qui avait disparu depuis longtemps. «  Du rôti ! Mais je ne sais pas de quel animal il s'agit. Maman l'avait mit au four avant que je rentre... Ce sera la surprise ! » Je reste silencieux, perdu dans mes pensées. Du bœuf, à première vue. Marie en faisait rarement, elle n'aimait pas ça. Savait-elle qu'elle ne terminerait pas la journée ? Qu'avait-elle prévu ?

Je finis par sortir de mes pensées, elle n'est pas comme moi. Elle n'imagine pas un seul instant tuer. Et elle est morte, pour sa faiblesse. Rien ne dit que Marie est capable d'empoisonner de la nourriture. Mais je me dois de protéger ma santé, et celle de Ézéchiel. Pour les Jeux. « Tu découpes la viande ? » Je jette mon regard dans sa direction. Et j'aperçois qu'elle me tend un couteau. L'un de ceux qu'elle ne devait pas toucher, et qu'elle touche avec un émerveillement à peine dissimulé. En silence, je le prends, y jette un coup d’œil. Je pourrais la poignarder, là, à cet instant. Les Jeux me manquent, j'aimerais revenir à mon adolescence, y participer, y gagner. Devenir riche, sans devoir lécher le Capitole. Les mettre à mes pieds. Diriger. Mais tout ça n'est qu'utopie. Jamais je ne ferai ça, malgré tout ce que je peux tenter. Tout ce que je peux faire, c'est aider ma fille à gagner pour moi. Et pour ça, j'ai l'arme idéale. La fille du Haut-Juge en personne. Je m'en servirai, comme je me suis servi de ma femme. J'atteindrai mon objectif, j'entrerai dans l'histoire. Avec, ou sans Ézéchiel. « Non, allons manger dehors. » Après une hésitation, je pose le couteau. La trancher, la saigner. Mon palpitant s'affole. J'ai soif. De sang. De chair. De meurtre. Les Jeux approche, j'y pense, jour et nuit. Je veux y être. Plus que tout. Mais je ne peux pas, foutu règlement.

Je sonde ma fille du regard. Je n'attends pas sa réponse, et je me lève, me dirigeant vers l'entrée. Je l'attends, et nous sortons finalement. Je ne sais pas où aller. Je veux juste être dans un lieu reposant, sans tension meurtrière. L'un des restaurants de la Grande Place doit être assez vide pour ne pas être dérangé. En quelques minutes, nous y arrivons, et j'en repère rapidement un. « Allons ici. » Je presse le pas. J'ai faim. Lorsque nous arrivons, un homme vient à notre rencontre, nous installe. Nous demande ce que nous voulons. Pour moi, ce restaurant ne coûte rien. Pour un douzième, ça correspond à un mois de travail. « Tu veux quoi ? » Je me tourne vers ma fille. Ma chère fille. Qui a tué pour moi. Et dont j'ai imaginé, l'espace d'un instant, le corps sans vie. Son sang s'échappant encore de sa gorge. Sa chair encore chaude. Je supprime rapidement cette image. Elle reste mon meilleur atout.
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MessageSujet: Re: born to die | EZECHIEL   born to die | EZECHIEL EmptyVen 27 Avr - 10:48


ANDREW & EZECHIEL





Mon esprit semble légèrement embué ce soir. Sensation déroutante de bonheur et d’excitation… Qui aurait cru que prendre la vie de celle qui m’avait jadis mise au monde serait une expérience aussi jouissive ?
Au moment où je tends le couteau à mon père, je le regarde droit dans les yeux, admirant son visage, ses traits que je connais par cœur. Savait-il cet après-midi, quel plaisir étrangement malsain j’allais ressentir ? Surement, car mon père savait toujours tout ! Et en particulier sur ce sujet, il devait en connaître beaucoup plus que quiconque… Je l’ai vu tuer 5 candidats en l’espace d’une semaine lors des jeux des mentors. Il avait été sauvage et minutieux, il avait agi sans jamais hésiter. Et moi, sa fille. Sa seule fille, je me plais à croire depuis des années que je lui ressemble à lui et non pas à ma mère. Je me plais à croire que j’ai hérité de son intelligence, de son jugement impartial et non de la faiblesse sentimentale de ma mère.
Ce soir, en regardant mon père prendre ce couteau de cuisine que je lui tends, je sais qu’il n’a pas douté de moi un instant. Qu’il doit connaître par cœur cette sensation d’engourdissement que je ressens. Je sais qu’il a déjà eu affaire à cette montée d’Endorphine provoquée par le meurtre. Et encore une fois, je suis infiniment abrutie devant la grandeur de mon père. Loin de lui en vouloir de m’avoir poussé à tuer ma mère (ce que la plupart des personnes bien-pensante aurait surement éprouvé) je lui suis au contraire reconnaissante de m’avoir fait éprouver cette sensation de bonheur et de légèreté encore plus puissante qu’après des heures d’entrainements physique.
J’espère qu’il est fier de moi au fond de lui, car pour obtenir cette fierté, pour lui faire honneur, je serais prête à tout ! ABSOLUMENT TOUT !



« Non, allons manger dehors. » Un éclair indescriptible passe alors dans les yeux de mon père, et moi, je suppose évidement que c’est toute sa fierté qui s’exprime. Qu’il m’aime tellement qu’il préfère que nous dinions dehors pour me faire plaisir ! Car oui, j’adore manger au restaurant, c’est bien connus !
Sans même attendre ma réponse, Andrew s’était levé, et je me suis évidemment empressée de le rejoindre dans l’entrée. Passant à côté du cadavre de ma mère, j’attrapais une veste et lançait : « Eeeeh oui ! Mais allons quelque part où ils servent d’énormes gâteaux en dessert heiiin... » Tout le long du chemin, mon père semble bien silencieux, comme s’il était perdus dans ses pensées. Je décide donc de ne pas trop l’importuner, avec l’expérience, j’ai compris qu’un grand esprit aussi parfait et complexe que le siens à parfois besoin de méditer calmement. Alala ! Comme c’est dur d’avoir un génial super héros comme papa…

Cela fait bien longtemps que j’ai appris à m’adapter aux sautes d’humeur des adultes, à leurs silences gênants, à leurs discutions incompréhensibles. Me taire et observer, avancer sans poser de questions. Certains pourraient me traiter de petit robot, d’enfant sans cervelle. Mais ce serait là bien mal me connaître. Je sais agir en circonstance des choses voilà tout ! Jouer la petite poupée, jolie, inoffensive et obéissante, est une activité qui me plait grandement. Ainsi je m’assoie à la table du restaurant qu’Andrew à choisis, je pose délicatement ma veste sur le dossier de ma chaise et scrute la carte qui se trouve juste devant moi tout en rajustant le col de mon chemisier (père ayant mis un peu de temps à rentrer, j’ai eu le temps de revêtir mes plus beaux habits avant le diner…) « Tu veux quoi ? » Je relève la tête et croise à nouveau le regard de mon père où brille toujours une étincelle de je ne sais quoi. N’arrivant pas à comprendre son expression, je lui sourie et annonce tant en réponse à mon père qu’au serveur : « Je veux le plus gros gâteau à la crème que vous puissiez trouver ! » J’attends que mon père commande aussi et que le serveur s’éloigne. Le restaurant est presque désert, je me permets donc de parler du début de soirée : « Tu savais ? Tu savais que j’allais aimer ça ? Que ça me donnerait encore plus envie d’entrer dans l’arène ? »
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MessageSujet: Re: born to die | EZECHIEL   born to die | EZECHIEL EmptyVen 27 Avr - 13:26


J'ignore ce qu'elle pense de mon mutisme. Si elle se pose des questions à ce propos. Je n'y songe pas. Je ne m'y intéresse pas. En cet instant, je tente juste de détruire cette envie de tuer. Je ne peux pas me le permettre, pas maintenant, alors que ma fille a fait ce qu'elle avait à faire. Je me dois d'être plus fort que mon envie. Je le dois. Mais elle est là, force irrésistible. Comment lutter ? Je me sens faible. Sous un poids dantesque. Comme si le monde lui-même est posé sur mes épaules. Tuer me libérerait de tout ça. Me rendrait à nouveau aussi léger que l'air. Me rendrait heureux, épanoui. C'est pour ça que je suis venu dans un lieu publique. Je suis assoiffé de sang, mais pas stupide. Je ne tue pas à la vue de tous. Pas encore.
Alors je marche, encore et encore. Sans un mot. Sans un regard pour ma fille. Si elle savait à quoi je pense à cet instant précis .. Comment réagirait-elle ? Je n'en sais rien, et j'évite soigneusement de laisser mes pensées apparaître à ses yeux d'enfant. Elle s'imagine sûrement des choses, de belles choses. Elle me prend pour un héros. Que tout ça ne change pas. Mais les Jeux la changeront. Évidemment. Elle se sentira assez forte. Pour quitter le cocon familial. Elle se croira meilleure que moi. Et si elle tente de le montrer, je n'aurai aucune hésitation. Je la tuerai s'il le fait. Si quelqu'un menace ta vie, tu l'élimines. Je l'ai appris à ma fille, je lui ai ressorti cet argument aujourd'hui. Pour qu'elle tue sa mère. Et elle l'a fait. J'évacue toutes ces pensées au moment de m'installer au restaurant. Aujourd'hui, nous fêtons quelque chose. La mort de sa mère. Sa survie avant les Jeux. Sa future participation aux Jeux.

« Je veux le plus gros gâteau à la crème que vous puissiez trouver ! » Et le plus cher, visiblement. Mais j'ai l'argent suffisant pour l'acheter. Je peux bien lui offrir ça. De façon exceptionnelle. Je ne veux pas qu'elle s'engraisse. Pas avant les Jeux. Elle subira ensuite un régime. Elle n'aura pas le choix. Le serveur se tourne vers moi. Il n'a visiblement pas l'habitude de voir un client commander directement le dessert. Je le regarde, il me regarde. « Ce sera un gâteau pour quatre. » Mollement, le serveur s'éloigne de notre table, et nous nous retrouvons seuls sur la terrasse. Le restaurant ferme dans quelques minutes, peut-être une demi-heure, et l'employé doit prendre d'un mauvais œil notre arrivée. Tant pis, je m'en fous. « Tu savais ? Tu savais que j'allais aimer ça ? Que ça me donnerait encore plus envie d'entrer dans l'arène ? » Je la fixe, muet. Évidemment, je le savais. Je sais ce que tuer procure, je l'ai fais à de multiples reprises. Et à cet instant, je rêve de recommencer, encore et encore. Un éclair traverse mes pupilles, je veux tuer. Ezechiel, le serveur, n'importe qui. Tuer .. « Oui. » J'interromps mes mots lorsque le serveur revient, notre commande entre ses mains potelées. Il la dépose sur la table, nous gratifie d'un signe de tête et s'en retourne à ses affaires. Qu'il s'en aille, c'est mieux pour sa vie.

J'avale une bouchée, deux bouchées. Manger m'empêche de réfléchir, et j'en ai bien besoin.[color:28a4=908660] « L'homme est un prédateur. Tuer des animaux, c'est quelque chose de banal. En revanche, c'est lorsqu'on tue un autre prédateur, un autre humain, que l'on ressent le mieux l'excitation, l'adrénaline. » Je continue de manger. J'imagine que la conversation que je tiens avec ma fille n'est pas partagée dans toutes les familles. Dans les familles normalement constituées.[color:28a4=908660] « Un jour, un Homme a dit : Tues un homme, tu es un assassin. Tues-en des milliers, tu es un conquérant. Tues-les tous, tu es Dieu. » Je comprends parfaitement cette phrase. Dans des proportions inférieurs, je suis devenu un conquérant, un Dieu, lors de mon passage dans l'arène. Je sais que le Capitole est à mes pieds, qu'ils réclament le tueur de mentors aux Jeux. « Ce que tu veux dire, c'est qu'aujourd'hui, tu es un assassin. Quand tu rentrera dans l'arène, je veux que tu deviennes une conquérante, un Dieu. Que tu les tues, tous, jusqu'au dernier. »
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MessageSujet: Re: born to die | EZECHIEL   born to die | EZECHIEL EmptySam 28 Avr - 17:26


ANDREW & EZECHIEL





Les parts de gâteaux arrivent, comme de jolis présents que l’on ne voit pas tous les jours. Non pas que ma famille n’ait pas les moyens de se payer ce genre de festin sucré. Mais avoir une alimentation drastique fait partie de l’entrainement de pointe auquel je suis soumise. Pour gagner les jeux de la faim, je devrais être capable de tenir dans l’arène en ne mangeant que des feuilles et le fruit de ma chasse pendant plusieurs jours. Mieux vaut donc que je m’habitue. Mais ce soir c’est différent, ce soir j’ai bien envie de pousser le plaisir que je ressens jusqu'à son paroxysme. Et pour cela rien de tel qu’une énorme part de gâteau à la framboise tout plein de crème après un petit meurtre bien propre.
Avec les assiettes, arrivent aussi les réponses. Andrew semble enfin sortir de son mutisme solennel tandis que je savoure chaque instant de cette soirée particulière. Son « Oui. » résonne à mes oreilles. Evidement qu’il le savait ! Mon père savait tout sur tout, il était incroyable. Il était le meilleur mentor qu’on puisse imaginer. Évidemment, je bois ses paroles avec presque autant de délectation que je ne mange ce gâteau archi sucré. L’adrénaline, voilà donc l’hormone responsable de mon bonheur éphémère. Voila donc ma raison de vivre…


« Un jour, un Homme a dit : Tues un homme, tu es un assassin. Tues-en des milliers, tu es un conquérant. Tues-les tous, tu es Dieu. » A ces mots mon esprit s’éveille encore un peu plus, une étoile doit surement scintiller dans mes yeux et un sourire d’enfant émerveillé s’épanouie sur mon visage. Mes pensées s’éloignent et voguent jusqu’à mon arène, jusqu'à mes rêves fou : là où j’élimine 23 autres personnes, là où je gagne les hunger games. Perdue dans la contemplation de mes fantasmes, le regard dans le vide, je murmure sans même m’en rendre compte les paroles que mon père vient de prononcer : « tu es Dieu. » Cette perspective titille tout mon corps, je comprends alors (ou du moins j’imagine aisément) ce que l’on peut ressentir en triomphant dans l’arène. J’avale une bouchée, puis deux, sans rien prononcer.


Seule la voix de mon père est encore capable de percer le brouillard de mes pensées. Comme toujours, il est la voix de la sagesse dont les mots resonnent chaque soir dans ma tête avant que je ne sombre dans le someil. Mon père n’est pas seulement mon père, il est mon mentor, il m’apprend tout ! Il est un DIEU ! « Ce que tu veux dire, c'est qu'aujourd'hui, tu es un assassin. Quand tu rentreras dans l'arène, je veux que tu deviennes une conquérante, un Dieu. Que tu les tues, tous, jusqu'au dernier. » Alors je me redresse sur ma chaise et lâche un instant ma cuillère pour attraper la main d’Andrew. Plongeant mes yeux dans les siens, la voix presque tremblante d’excitation, je lui dis: « Je te promets que je te rejoindrais bientôt parmi les Dieux papa !! »

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MessageSujet: Re: born to die | EZECHIEL   born to die | EZECHIEL EmptyLun 30 Avr - 13:11


Le tirage au sort aura lieu demain, déjà. Que le temps est passé vite depuis l’annonce. Depuis que je suis devenu mentor. Le mentor de ma fille. J’espère qu’elle ira. Qu’elle se portera volontaire si elle n’est pas choisie. Elle le doit. Je ne sais pas comment réagir si je devais apprendre qu’elle ne participe pas aux Jeux. Tous mes efforts seraient vains. Tout cet entraînement, inutile. Non, elle ne peut pas ne pas y aller. Pour moi. Tous mes espoirs reposent sur elle. Que vais-je devenir, moi, si ma fille n’est pas capable de rentrer dans l’arène ? Mon nom serait souillé, par la chair de ma chair. Et je ne peux tolérer un tel affront. Elle profite de sa dernière soirée au district deux, j’en suis persuadé.

« Je te promets que je te rejoindrais bientôt parmi les Dieux papa !! » Je n’en doutes pas. Un léger sourire s’échappe de mes lèvres. Depuis se dix ans, elle est formée pour ce jour. Pour entrer dans l’arène, pour tuer. Et gagner les Jeux de la Faim. Voilà pourquoi Ezechiel est formée. Elle ne fera pas de la figuration, ne sera pas un jouet inutile. Elle servira, dans cette arène, à rendre la gloire d’antan à notre famille. A me couvrir de gloire. Ou elle mourra. De mes mains, de celles d’un autre, il n’y a aucune différence à mes yeux. Elle ira dans cette arène, y gagnera, ou mourra. C’est aussi simple que ça.

Je jette un coup d’oeil rapide à ma montre. Il se fait déjà tard. Et nous devons nous lever de bonne heure. « On y va. » Je me lève alors, et paie l’addition. Sans attendre d’être sûr qu’Ezechiel me suive, je prends la direction de notre domicile. Demain, la journée sera longue, et j’ai un corp à débarasser ..

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