Sujet: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate Sam 28 Avr - 0:47
Naït Ҩ Hécate
« La vaste nuit allume toutes les étoiles. »
- Que tu es faible Naït… Allez continu… Encore… Encore… On en est qu’à soixante, continue, tu ne t’arrêteras pas à moins de deux cents. Un grognement. C’est la seule réponse que je peux fournir et franchement, je suis fier de pouvoir faire autre chose que de me concentrer. Je fronce le nez alors que je suis totalement concentré sur ce que je suis en train de subir. Me voilà aux dessus de bougies, en train de faire des pompes en hauteur avec mon père assis sur mon dos. Une vraie horreur. Je n’ose pas trop descendre trop loin et mon père qui ne l’entend pas de cette oreille force sur mon dos. Arrive ce qui devait forcement arrivé, ce dont je n’essaye de pas penser, mais ce qui hante mon esprit, mes bras lâche et je tombe dans le feu. Mon père prend son temps pour se relever, me laissant bien le temps aux flammes de lécher mon corps. Je me relève, et m’en sort avec quelque brûlures. Je hurle un bon coup tout en regardant mon père et je m’éloigne sans me retourner alors qu’il me hurle de revenir. Je rentre dans la maison, prend le premier T-Shirt qui me tombe sous la main, ma veste en cuir et sort le plus rapidement possible. - NAÏT, REVIENS TOUT DE SUITE… Je n’entends rien et me mets à courir torse nu jusqu’à la grande place. Lorsque j’ai pris assez de distance, j’enfile mon T-Shirt et c’est une vrai horreur, il me colle alors que ma peau me brûle, la transpiration n’aide vraiment pas. Je me remets enfin à trottiner dans la Veine, sous les regards interrogateurs de ceux qui trainent déjà dans la rue. Oui, le soleil vient à peine de se lever, et me voilà déjà blessé par mon père. La nuit est mon seul moment de répit, la nuit et le meilleur moment dans une journée, la nuit a donné mon nom. Night, ancien mot utilisé par certains hommes, ma mère était tombée sur ce mot dans un vieux livre dans une langue dont on ne connaissait plus grand-chose. Naït, voilà d’où vient mon prénom. Naït, peut être la seul chose dont je suis fier, l’une des raison, si ce n’est la seule, qui joue en faveur de mes parents. J’arrive enfin au grillage et m’assure qu’aucun bourdonnement n’en échappe… Alors que je vérifie, je me dis qu’un jour je serais trop distrait et que je mourrais électrocuté. Je crèverais grillé dans la boue et totalement seul. Je suis persuadé que mon père ne pleurera pas, il sera juste très déçu que ma mort ne soit pas plus spectaculaire. Cependant, ce moment de répit n’est pas pour aujourd’hui. Rien. Je n’entends absolument rien. Je passe le grillage et cours comme un enfant vers la forêt. Une fois les habitations cachées par les arbres et leurs feuilles, je me sens à l’abri et totalement comblé. Je marche encore un long moment sans trop savoir où je vais réellement. Je n’ai pas d’endroit précis où je me sens complet, la forêt entière me fait sentir comme ça. Enfin, j’arrive dans une petite clairière, c’est parfait. Je m’assois en plein milieu et laisse le vent caresser mon visage alors que je contemple les nuages. Je sors assez vite mon journal qui est dissimulé dans la poche intérieur de mon blouson, j’ai beaucoup trop de chose sur le cœur, trop de chose qui doivent sortir de ma tête, je dois écrire. Souffrance… Je devrais compter le nombre de fois où j’écris ce mot. Je n’écris pas pour me plaindre, j’écris juste ce que je ressens, et là en ce moment, je souffre, j’ai très chaud et je confirme, le feu sa brûle. Voilà que je deviens très philosophique... J’ai fuis, mais je sais que lorsque je rentrerais tout à l’heure je ne vais pas m’en sortir comme ça. J’aurais dû prendre de la nourriture, je vais surement en être privé ce soir, demain aussi sûrement. Enfin… "C’est un parfait entrainement pour les Hunger Games !" Hunger Games… Voilà que l’horreur revient, je crains le jour de la Moisson comme jamais je n’ai craint un jour. N’ayant jamais pris de tesserae, j’ai beaucoup moins de chance d’être piocher que mes camarades de la Veine, et pourtant, cela peut tomber sur n’importe qui. La beauté du hasard. On ne choisit pas sa famille, mais on choisit ces amis. On ne choisit pas de devenir tribut, ce sont les jeux qui vous choisissent. Mon père n’aspire qu’à une chose, que je devienne tribut, en fait je suis sûre qu’il veut ça car on se moque de nous dans les autres districts et au Capitole… Nous sommes la famille la plus riche du 12, mais franchement, notre richesse est moindre comparé à un véritable riche du district 2 ou 1. Souvent, mes parents font leurs snobs et sont vites remis à leur place, moi ça me fait mourir de rire. Je soupçonne mon père de vouloir me faire devenir tribut, et de m’entrainer afin que je sorte vivant des Jeux. Il mise tout sur moi, il veut montrer au Capitole que c’est un parfait petit toutou, prêt à tout sacrifier, même son fils afin de montrer sa loyauté. Ça me dégoute… Je referme mon carnet lorsqu’un geai moqueur vient s’installer auprès de moi. Je l’observe un long moment avant de me lancer dans l’Ode à l’hiver :
Dans la sombre nuit La neige tombe et tombe encore Les flocons refroidit Illumine le paysage incolore
Il fait froid ô tellement froid En cette nuit d’hiver Il fait froid ô tellement froid Que je souffre et désespère
Je ne chante que les deux premiers couplets, de peur que le geai moqueur ne se souvienne pas de la mélodie. Non, la chose qui me fait le plus peur, ce serait qu’il ne reprenne pas ma mélodie. La musique est une chose qui n’appartient qu’à moi et la forêt. Je veux dire que je ne chante jamais dans le district, ni pour personne. Seuls les geais moqueurs arrivent à me faire chanter, et je dois avouer que j’adore ça. Je n’ai pas vraiment le temps de m’inquiéter que le geai moqueur reprend ma mélodie. Un autre que je ne vois pas la reprend à son tour, et bientôt, cette mélodie m’entoure. Je ferme les yeux et me laisse aspirer par leurs voix. La mélodie va en decrescendo, et bientôt, la nature reprend ces droit. Je réouvre les yeux et regarde autour de moi. Il m’a semblé entendre du bruit. Je me relève discrètement, et regarde autour de moi. Personne. Sûrement un animal. Je décide cependant de bouger et commence à marcher, toujours à l’opposé de mon district. Je n’avance pas beaucoup avant d’apercevoir une silhouette assise dans l’herbe. Je me fige et l’observe un moment sans bouger. Je ne sais pas vraiment comment réagir. Je me dis que, tout comme moi, elle doit fuir quelque chose pour être ici, elle doit avoir besoin d’être seule. Je ne la connais pas en plus, et je n’ai pas le droit de lui retirer ce moment comme ça. Alors que je me retourne, je me demande si elle fait partit du district 12 ou non, quelque chose dans son allure me dit que non, je suis presque sûr de ne l’avoir jamais vue et on se connait tous dans notre district, on ne se parle pas spécialement, mais on se connait tous de vue. Je suis dos à elle et commence à marcher discrètement… Tellement discrètement que je marche sur la brindille la plus grosse et la plus bruyante possible. Je me fige tandis que le bruit emplit l’espace silencieux d’abord. Sans me retourner, je parle fort et distinctement : - Je m’en vais tu n’as pas à partir. Sans plus attendre, je commence à m’éloigner, toujours sans me retourner.
Sujet: Re: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate Dim 29 Avr - 16:27
Des fois le temps nous rattrape, nous replonge dans un monde que nous cherchons à oublier. Parfois l’on s’y retrouve, le cœur lourd d’appréhension, mais notre corps avançant toujours vers cet inconnu familier. Si cette forêt avait toujours été la même, elle n’était pour moi qu’une image passée d’un district que je cherchais à oublier. Ce n’était peut-être que la colère, la honte de n’être au fond qu’une faible, de savoir qu’il y avait des hommes plus fort que moi. La hantise d’être vaincue, souillée, celle de devoir à jamais vivre avec cette lâcheté de faire souffrir, de se venger. Car jamais je ne reviendrais sur ces pas qui dans la terre s’étaient effacés, qui dans cette fin d’après-midi m’avait amenée vers une vérité que j'avais toujours négligée. Je croyais pouvoir tromper le monde par un simple coup de passe-passe, le violer de mes actes et de devenir alors cet être intouchable dont je pensais pouvoir atteindre l’existence. Mais aujourd’hui j’avais compris, que tout ne résidais que dans une illusion enfantine et que malgré mes efforts pour cracher sur ceux qui m’entouraient, je ne parviendrais jamais à effacer ce complexe ridicule qui me hantais.
Je ne savais pas même pourquoi j’étais venue ici, affrontant intérieurement cette vérité qui avait fait apparaitre petit à petit une douleur dans mon estomac. Celle de la peur j’imagine, ou tout simplement celle de la connaissance. L’atmosphère y était toujours aussi différente, plus étouffante, plus glaciale. Je ne savais pas pourquoi je ressentais cette différence, comme si ce district n’était au fond qu’un monde différent. Il était si facile d’y pénétrer, et pourtant je ne parvins pas à continuer plus en profondeur, finissant par venir arpenter la grande forêt qui me séparait de lui pour sans doute me cacher aux yeux de ceux qui pourraient me voir. Je restais silencieuse, ma respiration en haleine cherchant à me protéger de cette faiblesse, mes mains caressant la peau de mes bras pour les réchauffer. Je n’avais même pas pensée à m’habiller plus chaudement, m’étant contentée d’un jean et d’un haut découvrant mes bras. J’avais alors l’impression d’être plus légère à sentir le vent frôler ma peau, à pouvoir courir sans que rien ne puisse m'arrêter.
Au fond je ne contrôlais rien, ni cette existence, ni même ces pensées qui semblaient vouloir continuer à me torturer. Je restais seule, marchant sans but sur des terres si misérables. Ni le bruit, ni le silence ne parvenaient à m'éveiller de ce rêve. J'avais l'impression que le temps s'arrêtait, le vent tiède qui soufflait amenant avec lui l'oxygène qui me manquait. Et pourtant je retenais ma respiration, écoutant chaque bruit de la forêt avec attention. Je n'étais pas capable de savoir si cette solitude au fond n'était que le reflet d'un manque. Un manque que je cachais et ne parvenais pas à avouer, à accepter. Peut être l'envie d'avoir quelqu'un, autre que ce père qui paraissait si fort et vaillant dans les yeux de mon enfance, et qui aujourd'hui n'était plus que l'image de l'injure d'un temps sur un homme. Quant aux autres, je ne voyais dans leurs visages que cette insouciance qui m'apeurait.
Mais il n'y avait plus aucun regard à présent, le bruit du vent se libérant dans la carrière m'attirant jusqu'à celle ci. Silencieusement j'y pénétrais, tapissant mon corps entre les hautes herbes pour profiter avec égoïsme de ce qui m'entourait. Un silence palpable qui dissimulait les chants des Geais moqueurs, et étouffait au plus profond de lui les onces de présence humaine. Je sentais mes paupières se fermer, la fatigue cherchant en vain à me plonger dans ce sommeil innocent. Et même si déjà les images des geais moqueurs laissant échapper une mélodie inconnue m'incitais à me laisser aller à cette sensation de plénitude, un bruit lointain et pourtant si proche résonna dans la clairière. Des frissons parcoururent mon corps, mes muscles se raidissant sous l'effet de la surprise. Je retenais ma respiration, cette seconde de peur me paraissant devenir des heures. Il y'eut alors cette voix rompant l'atmosphère étrange, mes yeux habitués à l'obscurité détaillant une silhouette un peu plus loin. Je laissais échapper ma respiration, soulagée de cette interminable attente. J'entendais ses pas s'éloigner, mon corps se dressant face à lui alors qu'il s'éloignait.
Il y avait cette pointe de curiosité qui m'immobilisait, mon corps ne faisant plus aucun geste alors que je le voyais s'éloigner au loin, sa silhouette se laissant haper par l'ombre de la nuit. Je savais qu'au fond j'avais envie de le rattraper, de combler inconsciemment ce vide creusé par la solitude. Une solitude aussi apaisante que destructrice... Et pourtant je ne bougeais pas, hésitant sans que le temps ne s'arrête, m'entraînant dans cette spirale infernale qui me demandais d'agir. Je cherchais une excuse, pour lui, pour moi même, pour l'interpeller. Mais il n'y en avait aucune. Alors sans attendre je me mit à marcher vers lui, me hatant pour freiner ma course à deux mètres de lui pour lui répondre sans attendre d'une voix ferme et froide.
« Je vais pas te manger... »
Je le méprisais, avant même de le connaître, sentant pourtant en moi une pointe au coeur regrettant ses mots, ou plutôt l'intonation que j'avais employée pour l'interpellé. Mon regard était froid, masqué pourtant par ce masque de la nuit. Il me faisait dos et je croisais alors les bras en le détaillant, tentant d'y apercevoir un signe quelconque. Mais il n'était que cet étranger mystérieux, mélange entre le mal et le bien, homme parmi les hommes et être humains parmi les humains. Je ne connaissais rien de lui, ni de la raison qui l'avait ammené à venir ici, et pourtant je continuais de vouloir l'arrêter, l'empêcher de fuir comme si sa présence me protégeait de ce qu'il pouvait être.
Naït Delano
◭ SOS : 248
◭ District : District 12 - Le charbon
◭ Arrivée à Panem : 26/04/2012
◭ Double compte : Loucian Caldin
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Sujet: Re: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate Lun 30 Avr - 22:54
Naït Ҩ Hécate
« La vaste nuit allume toutes les étoiles. »
Je suis toujours seul habituellement dans la forêt, du moins, le jour. Les seuls moments où je croisais des gens c’était par rendez-vous si je puis dire, où par surprise comme maintenant. En même temps, c’est censé être illégal et cela est étrange de voir autant de personne qui enfreigne les règles. J’ai de bonne raison de le faire, et je ne doute pas que les autres aussi, après tout, on ne risque pas sa vie pour une bonne raison. Moi je fuis un fou qui ose prétendre être mon père, mais qui agis comme le pire des salauds avec moi. Enfin, je dois avouer que mes raisons ne sont pas aussi bonnes et louables que celles d’Eowyn par exemple, qui vient afin de cueillir des plantes pour ces remèdes pour nourrir toutes sa famille. La journée, je suis seul dans la forêt, normalement. Le soir, je ne dors quasiment pas, profitant des bains de lune et d’étoiles, sinon, je sortais lorsque j’avais rendez-vous avec Eowyn, où l’on monte dans notre arbre et où l’on refait le monde, où l’on critique le Capitole encore plus qu’avant depuis le retour des Jeux, et où l’on parle de nos appréhension, justement. Refaire le monde, qui ne le fait pas franchement. Un monde où il n’y aurait plus de frontière, plus de Pacificateurs et plus de Capitole. C’est sûre qu’il y aura toujours des lois, mais ce seront des lois juste, productive et sans inégalité. Un monde idyllique qui ne verra jamais le jour, ça on le sait bien. En attendant, me voilà ici, dans ce monde terrible, avec un père plus stupide est inhumain que jamais. Alors que je pense à lui, mes brûlures se rappellent à moi. Bon sang, quel malade. Je dois absolument trouver ces plantes qu’Eowyn m’a montré un jour… Enfin, pour l’instant je dois m’éloigner de cette fille que je n’ai vu ni d’Eve ni d’Adam, pas que je ne suis pas curieux, loin de là, mais en général, lorsque l’on est ici, seul c’est que l’on a besoin de ce moment d’évasion. Elle ne souhaite certainement pas qu’un looser comme moi vienne l’embêter dans son moment à elle. Dès que le craquement ce fait plus fort que jamais, je vois bien qu’elle se raidit, il me semble même voir qu’elle retient sa respiration. Non elle ne doit pas avoir peur de moi, je ne ferais de mal à personne, mise à part mon père et ceux qui veulent du mal à ceux que j’aime. Le temps semble s’éterniser avant que je prenne la parole et commence à m’éloigner. Elle me regarde et semble soulagé. Je suis heureux d’avoir une tête qui la rassure. Je commence à m’éloigner, sans un regard derrière moi, mes pas m’emmènent au loin. Je ne peux m’empêcher de sourire lorsque j’entends des pas rapide me suivre. Je ralentis l’allure, et alors que j’avance toujours, je l’entends s’arrêter près de moi. - Je vais pas te manger. Sa voix est assez froide, et je n’aime pas vraiment cela. Pour qui elle se prend ?! Moi qui pensais que cette rencontre allait peut-être être constructive, me voilà avec une personne qui semble déjà me haïr sans me connaitre. Me voilà que je la hais pour me parler ainsi, je ne lui ait pas manqué de respect, loin de là, je lui aie même laissé mon terrain, là où j’aime me rendre pour méditer, enfin, toute la forêt peut correspondre à cela, mais je peux aussi faire le dur ! Je me retourne et m’avance vers elle, bouffant ainsi en deux enjambé les deux mètres qui nous séparer. Je la regarde dans les yeux, et me voilà en colère. Bon sang ! - Pourquoi tant de haine sans même me connaitre ? Je ne t’ai rien demandé, c’est toi qui reviens vers moi alors que je partais, tu pourrais être plus sympa non ? Ou alors tu me laisses partir sans rien dire, ça c’est une bonne solution aussi, ou alors on parle comme des gens civilisé et non comme des bêtes qui rêvent déjà de s’entretuer ! Je suis un peu trop agressif, mais elle m’a cherché. Je reste ainsi, proche d’elle, nos front se touchant presque, comme un défis, et j’attends de savoir sa réponse, de voir si jamais elle décide de se montrer enfin amical et qu’on puisse avoir une discussion constructive ou si alors, je ferais mieux de partir, sans me soucier de ces appels.
Sujet: Re: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate Mar 1 Mai - 18:22
Je ne le quittait pas du regard, constatant avec surprise qu'il l'avait mal prit. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, pas à ça c'était sur... J'avais peur oui, de le voir ainsi s'approcher de moi, attendant telle une victime un futur coup qu'il me porterait. Pourtant je n'ai pas bougée, la cause n'étant pas celle de la peur immobile, mais bien celle de ne pas vouloir faiblir. J'étais assez rapide pour m'enfuir, assez rapide pour échapper à cet étranger que j'avais moi même accostée. Mais j'avais envie d'être plus forte que ce que j'étais, du moins d'en donner l'apparence, me raidissant alors qu'il s'était immobilisé à quelques centimètres de moi, me crachant au visage ses injures sans que je ne dise quoi que ce soit. Je ne savais pas pourquoi je n'arrivais pas à déceller de réel danger en lui. Ses paroles étaient si étranges... Au fond je ne comprenais pas. Qu'est ce qu'il cherchait au juste ? A faire ami-ami avec moi ? J'avais horreur d'entendre cette agressivité ce répercuter sur moi, de le sentir aussi proche de moi sans que je ne puisse faire autre chose que serrer les poings de colère et de peur. Une peur que je masquais derrière mes frissons, mon regard affrontant le sien avec haine. Je voulais lui cracher au visage, n'arrivant pas à avaler ma salive. J'étais aussi pathétique qu'une gamine. Aussi faible qu'une proie, et assez stupide pour ne pas reculer, me confrontant sans cesse à ses reproches et à ce danger qui pourtant était apparut si innofensif.
Lentement je fermais les yeux, inspirant cet air chaud sous sa respiration. J'étais consciente d'être en tort. En tort pour avoir été froide, en tort pour l'avoir rattraper de mon propre gré... Et pourtant... Je le trouvais ridicule... Ridicule sous ces airs d'homme en quête de paix et de civilisation. Si j'étais loin d'adhérer à ce que nous faisait subir le capitole, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il n'avait rien comprit à la vie. Que chaque personne qui l'entourait n'était pas là pour lui faire du bien. Peut être étais je tout simplement parano... Mon esprit ne parvenant plus à réfléchir correctement sous l'effet de sa présence ettoufante. Je n'avais jamais eu dans l'idée d'être réellement méchante avec lui. Mais il restait un homme, un étranger. Je me pardonnais moi même par cette méfiance qui me suivait, cette appréhension de l'inconnu aussi attirant soit il. Pourquoi tant de haine ? Parce qu'il ne comprenait pas qu'aussi innocent puisse t-il être, il restait tout ce qui m'appeurait. Un tout que je continuais à approcher comme jouant avec un feu ardent qui un jour brûlerait le peu d'espoir et de dignité que je pourrais avoir. Alors peu importait cette compagnie que je cherchais, il y avait au fond de moi un instinct de survie qui mit à l'épreuve, avait décidé de ne plus se laisser envahir par la crainte.
« Très bien. Va t'en. »
J'avais rouvert les yeux, détaillant son visage dans l'obscurité comme me prenant réellement d'interrêt pour lui. Il avait ces traits vieillit et pourtant laissant apparaître la carrure d'un adolescent. Mon corps se détendait peu à peu, les frissons de peur qui m'avaient parcourus s'atténuants au fur et à mesure que le temps passait. Je ne savais pas si j'étais déçue. Sans doute cette deception se lisait elle dans ma voix, sans pour autant que celle ci ne se désarme de ma frigidité. Je n'avais pas voulue être douce parce qu'il le demandait, aussi envieuse que j'aurais pu l'être. J'attendrais qu'il s'en aille, sans doute immobile comme je l'étais, pas un seul cri des oiseaux de la prairie ne parvenant à troubler mon impassibilité. A quoi ressemblait mon visage en cet instant ? Qu'est ce qu'il voyait au fond de mon regard et de mon expression ? Je n'osais qu'à peine me regarder dans un miroir, esperant qu'il ne puisse pas voir autre chose que la froideur que je voulais faire apparaître dans mon regard. Aussi stupide puisse être ce duel.
« Tu ne comprends rien. »
Un rictus s'imisca sur mes lèvres, ce sourire méprisant qui le jugeait pour ne pas qu'il le fasse avant moi. Mais aussi la simple envie de lui faire comprendre qu'il avait tort de réagir comme ça, de me blanchir dans un sens tout en lui faisant comprendre sa propre culpabilité. Mes poings se déssérèrent, mes mains s'approchant avec hésitation de son torse et finissant par appuyer contre celui ci pour qu'il se recule. J'étais loin d'avoir la force de me protéger si il avait dans l'idée de me faire quelque chose, et encore moins de le faire reculer à ma guise. Alors c'est lentement et en silence que je laissais une grande partie de mes forces tenter de le priver de cette distance presque inexistante entre nous. Je sentais sous mes mains une drôle de sensation, son t-shirt écrasé étrangement adhérant à sa peau. Seulement j'avais besoin qu'il me laisse respirer, qu'il ne reste pas là tel un prédateur cherchant à effrayer sa victime. Car au fond c'était la place que je prenais dans cette scène.
Naït Delano
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Sujet: Re: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate Sam 5 Mai - 16:55
Naït Ҩ Hécate
« La vaste nuit allume toutes les étoiles. »
Je réagis peut être de façon excessif, de façon ridicule, mais après tout, elle ne me connait pas et ne sais pas qu’il n’en faut pas beaucoup pour m’énerver. Oui, il ne me faut vraiment pas grand-chose, une petite étincelle, un ton de voix agressif, et je pars au quart de tour. Mon caractère colérique et impulsif prend souvent le dessus. Après tout, ma vie n’était basée que sur cela, la haine et la colère. Quand on grandit sous les coups incessants et sous la violence de son paternel, ce n’est pas si étonnant que cela. Elle semble surprise par ma réaction, mais elle l’a cherché, non ? Oui, elle m’a clairement cherché, et pourtant, ne serais-ce de la peur que je lis dans ces yeux ? Elle semble fragile et est telle une proie impuissante, et je n’aime vraiment pas cela au final. Mais en même temps, son immobilité face à moi, son regard fort face au mien, le fait qu’elle me fasse toujours face et je ne peux qu’admirer son comportement. Je tente de me calmer, après tout, je ne veux pas m’énerver, enfin… Je ne veux plus m’énerver. Je ne sais pas vraiment ce que j’attends de notre échange, mais ma curiosité l’emporte toujours, ma soif de connaissance aussi, et j’avais envie de connaitre cette personne, de savoir d’où elle vient, son histoire, sa vie…. Enfin j’en demande peut être beaucoup, mais je dois avouer aimer savoir à qui j’ai à faire. Je la vois serrer les poings et je me demande si au final elle ne va pas me les balancer à la figure, après tout, je l’aurais mérité… Elle ferme les yeux, et moi, je tente de me décrisper. Moi qui parle d’un dialogue civilisé, je dois montrer un peu l’exemple sinon mes paroles sont vaines. Et alors que je commence un peu à me calmer, elle me lance : - Très bien. Vas-t’en. Je resserre les poings. Non sérieusement, elle voulait me mettre en colère. En plus, elle me regarde droit dans les yeux comme pour me provoquer, je ne vois que ça, et même dans l’obscurité je sens la colère qu’elle ressent. Non, je ne me laisserais pas avoir. - Il faut vraiment savoir ce que tu veux… que je reste ou que je parte ? Je ne la lâche pas du regard, afin de bien observer chacune de ces réactions, afin de voir si elle est vraiment agressive, ou comme moi, si cela est une sorte de façade. Son regard est froid, dur et pourtant, je sens qu’au fond elle n’est pas réellement comme ça. Pourquoi a-t-elle besoin de se cacher sous cette façade de froideur ? Oui, il doit y avoir une raison, il y a toujours une raison. - Tu ne comprends rien. Je rigole en souriant, alors que ces lèvres forment un sourire méprisant. Oui, je ne comprends rien et c’est pour cela que je me pose beaucoup de question, que j’ai beaucoup d’interrogation en tête. - Je ne comprends rien car tu ne me laisse pas la possibilité de comprendre. Pourquoi tant de froideur et d’hostilité… Enfin, oui je ferais mieux de partir, mais alors, pourquoi restes-tu planté la devant moi au lieu de partir de ton propre chef. Je la cherche un peu aussi, mais il est vrai que j’ai beaucoup de mal à la cerner. C’est assez troublant d’ailleurs. - Je ne comprends pas pourquoi tant d’agressivité et d’arrogance à mon égard. Ma voix est calme, je ne cherche pas à la menacer ou quoi que ce soit… - Je cherche vraiment à comprendre car, comme tu me le dis si bien, je ne comprends rien. Peut-être que tu pourrais m’apprendre… Si c’est instructif bien évidemment. Ses poings se détendent, elle semble moins crispée. Moi, je me détends aussi, je ne veux pas lui faire de mal, je tente juste de discuter et de… Enfin, de ne pas trop m’énerver face à ces piques, je n’y arrive pas forcement mais bon, je ne veux pas qu’elle croit que je vais la gifler ou je ne sais quoi. Je suis peut être quelqu’un de colérique, mais je n’irais pas jusque-là, enfin j’espère ne pas avoir à aller jusque-là. Elle semble même hésiter avant de finalement poser ses mains sur mon T-shirt pour me faire reculer. Mon nez se plisse et un petit cri de douleur m’échappe alors qu’elle touche mon torse. Oh je sais qu’elle ne voulait pas me faire de mal, mais les brûlures se firent plus présentes et plus douloureuses que jamais jusqu’alors. Je ne résiste pas longtemps et recule de deux pas, ne voulant plus lui faire peur, ne voulant plus souffrir non plus. Ces mains se font moins présente, mais reste collé à moi, elle a comme besoin de respirer et je me sens coupable de son état de manque d’air. - Je… Ça va aller ? J’ai toujours le nez plissé sous la douleur. Je prends ses mains doucement dans les miennes et les détachent de mon torse. Je les lâche assez vite, ne voulant pas qu’elle s’énerve ou je ne sais quoi encore. - Je sais que je suis agressif, et parfois oppressant, mais on ne peut pas dire que tu es le modèle de la courtoisie non plus. Maintenant, on continue de se regarder avec haine, de se lancer des piques et de s’énerver, ou alors on tente de reprendre un dialogue ?... Je m’apelle Naït, et je viens du D12. Je lui tends la main, sans vraiment savoir ce qu’elle va faire, me cracher au visage et fuir, ou alors me répondre civiquement et sans animosité aucune…
Sujet: Re: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate Dim 6 Mai - 18:06
Le destin change plus rapidement que la lumière mourante. Tu apportes l'envie et je nourrirais la rancune. Les reflets coupent chaque visage en deux. Distribuant des ombres dans la pâle forme du bleu.
Il parlait tellement, ses paroles se heurtant dans mon esprit sans que je ne cesse de l'écouter. Au fond je n'avais rien à répondre, consciente de ma faute comme de son ignorance. Je ne cherchais pas à ce qu'il comprenne quoi que ce soit, à ce qu'il décide de devenir mon confident. Je n'étais pas même sure d'attendre quelque chose de sa part. Peut être juste de la compagnie au fond, une compagnie que je continuais de me refuser par contradiction avec moi-même. Il avait raison, j'aurais pu partir de mon plein gré, mais c'était ce côté rebelle et ce besoin d'avoir le contrôle de tout qui me gardait figé ici devant lui, le regard aussi froid que possible comme pour me protéger de ce qu'il pourrait être. Pourtant il n'était qu'un étranger que j'aurais dû apprendre à connaître et qui se voyait devenir proie à mes instincts incompréhensibles face aux autres.
J'aurais dû détacher mes mains de lui lorsque son cri de douleur s'échappa d'entre ses lèvres. Mais victime de cette incompréhension et de cet égoïsme je n'ai pas cessé de le repousser. J'avais besoin qu'il recule, sans me soucier de ce que je pouvais lui infliger. Cruellement j'étais rassurée de le voir souffrir, de le voir faible face à moi, tout en ressentant ce pincement au cœur qui restait à deux doigts de faire trembler mes doigts contre le tissus de son vêtement. Je me refusais de ressentir ne serait-ce qu'une pointe de compassion pour lui, le voir reculer me laissant peu à peu reprendre confiance en moi. Je m'en voulais certainement de faire ça, seulement tout restait sombre en moi. Aussi bien l'envie de le voir se taire que celle de le garder loin de moi. Je ne savais plus vraiment quoi penser, ses paroles reflétant ses reproches sans que je ne puisse vraiment lui en vouloir. Je le laissais retirer mes mains de lui, me reculant alors doucement sans le lâcher du regard.
« Pourquoi tu fais ça ? Tu viens, tu m'agresses avec tes grands actes de bienveillance. Tu cherches à comprendre quoi au juste ? Je t'ai rien demandé il me semble. Apprends à moins parler et à rester à ta place... Ca vaudra mieux pour toi... »
C'était cette fois ci mes reproches qui s'exprimaient. Si le début de mes paroles étaient remplies de cette animosité, je n'avais pas pu empêcher cette faiblesse éteindre ma phrase dans un dernier souffle de déception. Et malgré tout je me sentais apaisée, mes mots crachés avec haine semblant faire taire les bruits habitant la forêt. Si je m'étais reculée quelques secondes auparavant, je me retrouvais désormais en train de m'avancer vers lui, comme anesthésiée de toute peur, croisant les bras sur ma poitrine sans me confronter à son regard. J'attendis d'arriver à une distance raisonnable de lui pour m'immobiliser, resserrant l'étreinte de mes doigts sur mes bras alors que j'observais son torse en silence, plus calme.
« Je m'appelle Hécate. Je viens du district 11. »
Je ne semblais pas accorder la moindre importance à cette coutume m'amenant à me présenter. Ce n'étaient que des lettres... Des numéros qui nous caractérisaient sans jamais pouvoir retracer au fond la réelle teneur de notre être. Mais à défaut de déconsidérer cette banalité, je m'étais résignée à lui répondre. Froidement certes, mais sans montrer la même agressivité que précédemment.
« Je t'ai fait mal ? »
Je continuais d'animer cet air absent qui masquait une certaine culpabilité, désignant du regard son torse alors que le silence déjà, prenait le dessus sur ma question. J'étais consciente que ce n'était pas la simple pression que j'avais exercée sur lui qui lui avait extirpé ce crissement de douleur, et pourtant je m'étonnais moi-même à lui poser la question, ma curiosité semblant rompre toutes les limites que je m’étais imposées. Sans doute le résultat de ce lunatisme qui changeait en un instant mon humeur. Je restais malgré tout méfiante, raccrochée encore et encore à une illusion, mais pourtant belle et bien prise dans ce cercle vicieux que je formais par le refus de la vérité.
J'aurais bien sur pu continuer sur cette lancée qui me protégeait et garder le refus de la raison, mais les couleurs du tout avaient comme changées, s'intensifiant peu à peu de blanc. Il restait malgré tout cette atmosphère du douzième district que j'étais sans doute seule à voir comme menaçante et qui laissait battre mon cœur dans un rythme irrégulier. Il venait lui aussi de là-bas après tout, rentrant dans cette classe de préjugés qui me laissait soutenir l'idée que ce district était maudit. Je restais tenaillée entre l'idée de voir en lui un simple individu dont le numéro arborerait à jamais la couleur de la souffrance, et celle qui me disait que je perdais peu à peu la tête face à cette seule menace qui pesait au-dessus de moi : Ma propre ombre.
Dernière édition par Hécate D.Winslet le Sam 12 Mai - 18:56, édité 2 fois
Naït Delano
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Sujet: Re: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate Jeu 10 Mai - 17:28
Naït Ҩ Hécate
« La vaste nuit allume toutes les étoiles. »
Plus je parle, tentant de me calmer et de calmer la situation, plus j'ai l’impression qu’elle ne m’écoute pas. C’est vraiment à croire qu’elle fait tout pour m’énerver. Je parle beaucoup certes, mais je n’aime pas ce silence qui s’installait entre nous, j’avais l’impression que dans ces conditions on allait se sauter dessus d’une minutes à l’autre alors que quand je parle, ça laisse une sorte de répit. Je ne suis pas spécialement bavard de nature, je préfère écrire et de loin. Seulement, écrire ne fait pas tout. Le carnet ne répond pas aux questions que l’on se pose, il ne nous aide pas à réfléchir totalement à travers des conflits et des avis différents. Mais au moins il ne m’énervait pas, finalement un dialogue à sens unique n’était pas si mal que cela. Mince, pourquoi elle faisait tout pour que cela me vexe et m’énerve, à croire qu’elle le fait exprès… Elle ne cesse pas de me repousser, comme un besoin plus que vital de mettre une distance entre nous, une plus grande que celle que je lui avais offert. Ce besoin est plus important que ma souffrance, et ça je peux le comprendre sans le moindre problème. Je recule encore, ne sachant pas vraiment jusqu’à quand elle va me lâcher… Bon sang, ça brûle ! Au moins si elle ne veut pas m’écouter, ça marche, je suis bien trop occupé à tout faire pour ne pas hurler de douleur, se serait vraiment trop pathétique… Alors que je récupère ses mains, elle se laisse faire et je suis heureux qu’elle ne s’énerve pas ou je ne sais quoi, elle prend quand même le temps de se reculer sans me lâcher une seule seconde du regard. Je fais de même, ne voulant pas qu’elle revienne trop vite à la charge, à la place de cela, elle me dit la phrase la plus longue qu’elle n’est jamais prononcé : - Pourquoi tu fais ça ? Tu viens, tu m'agresses avec tes grands actes de bienveillance. Tu cherches à comprendre quoi au juste ? Je t'ai rien demandé il me semble. Apprends à moins parler et à rester à ta place... Ca vaudra mieux pour toi... - A la base, je voulais partir, rappelle-toi que c’est toi qui n’as pas voulu que je parte. Ensuite tu me parles de la façon la plus froide et tu es pire qu’un glaçon et tu crois que c’est agréable. Je ne cherche pas à t’agresser non, je cherche juste à rencontrer cette personne qui ose s’aventurer dans la forêt. Je ne suis pas un méchant et je suis parfaitement à ma place, je n’ai pas besoin de toi pour savoir où elle est ! Me voilà de nouveau en colère alors qu’elle tente de faire sa pseudo-rebelle. Ca vaudrait mieux pour toi de quoi ! Je doute fort que cette fille puisse me faire du tort si on venait à se battre, et je ne veux pas me battre avec elle de toute façon. Voilà qu’elle me crache sa haine sans vergogne et elle pense que je vais la regarder et m’excusez… Elle peut toujours attendre ! - Et je te conseille plutôt à toi de faire attention. Une menace… Oui en quelque sorte, mais elle m’a bien menacé elle aussi alors je ne vois pas en quoi je me gênerais ! Pourtant je ne voulais pas la menacer, je voulais dialoguer avec elle, mais elle avait le don de dire la phrase de trop qui me mettais hors de moi. Bon sang ! Pourrons-nous un jour discuter sans nous cracher dessus. Elle s’avance près de moi sans aucune peur. En un sens, son courage me plait beaucoup. Elle croise les bras sur sa poitrine et affronte une nouvelle fois mon regard, puis il descendit sur mon torse qui doit être dans un salle état. Je dois avouer ne pas avoir voulu trop regarder les dégâts, mais rien qu’à la douleur que je ressens, ca ne doit pas être jolie à voir, même avec un T-shirt dessus… Lorsqu’elle me parle, elle semble calmée et cela me soulage : - Je m’apelle Hécate. Je viens du district 11. Enfin un dialogue où l’on ne s’agresse pas ! Cela fait plaisir de pouvoir parler calmement, je crois que j’ai connu assez de violence dans ma vie, dans mon district pour qu’en plus cela m’affecte dans mon endroit favori, dans la forêt. Même si elle semble se moquer des convenances, j’apprécie son effort, sincèrement. - Je t’ai fait mal ? Le silence se réinstalle avant que je ne reprenne la parole : - Non tu ne m’as rien fait, c’était déjà là… Une des raisons de mon… Escapade. Je ne la regarde plus et me concentre sur la forêt au loin. Oui j’étais venu ici pour oublier, me détendre en quelque sorte, et je ne veux plus me mettre en colère, pas maintenant, pas ici. Non je ne veux plus paraitre comme un ennemie ou menaçant, même si elle me cherche fortement. C’est ainsi que, pour calmer l’accélération de mon cœur sur ma douleur, je décide de m’assoir dans l’herbe, pas en face d’elle, mais sur le côté, d’une façon ou je peux toujours la surveiller du coin de l’œil. Si elle veut m’attaquer c’est le moment, je suis totalement à sa merci. Je ne la regarde plus, trop concentré sur le ciel étoilé. La nuit est vraiment mon moment favori. Le moment où on peut réellement apprécier le silence qui est d’or, où les étoiles sortent et illumine un peu toute cette obscurité. Mon prénom qui dans l’ancienne langue, night, la nuit, ne m’a pas été donné par hasard, je ne peux le croire. Elle pourrait très bien partir que je ne m’en rendrais peut être même pas compte. Je suis ici pour me détendre, oublier, et pourquoi pas, profiter de ce moment afin que mes blessures ne s’aggravent pas trop.
Sujet: Re: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate Sam 12 Mai - 18:56
You're aching, you're breaking And I can see the pain in your eyes Says everybody's changing And I don't know why Keane
Ma bouche s'écorchait à chaque mot que je lui adressais, cette envie irrépressible de lui montrer son tort me tenaillant de l'intérieur. Pourtant je n'avais rien dit, semblant me résigner alors que je cherchais en vain ce qui pouvait le rendre aussi sur de lui. Il se voyait comme cet homme emprunt à la sagesse, en paix avec lui-même et le reste du monde. J'étais loin d'être aveuglée par ma haine, celle-ci ne reflétant qu'un atout de puissance. Car à jamais ce serait elle qui me garderait debout. Il était certain que l'on voyait les choses différemment, cette raison ne m'empêchant pas de prôner ma propre justice. Je le voyais là, s'asseyant paisiblement devant moi comme s'il ne craignait rien, comme si j'étais qu'une vulgaire passante. Si je ne savais pas moi-même ce qui pourrait faire de moi plus que cela, je ne supportais pas laisser place à l'indifférence. Je ne supportais pas le voir assis là à regarder le ciel comme s'il croyait m'avoir intimidé par ses menaces indirectes. S'il avait été si capable qu'il le prétendait il se serait sans doute comporté autrement, avec violence, et pourtant il n'avait exprimé que ces paroles. Des paroles qu'il débitait et résonnait dans pour une cause faussement juste. Je ne savais pas comment j'aurais réagis face à une démonstration de violence de sa part. J'étais certaine de ne pas pouvoir lui faire face lors d'un combat et pourtant je n'en démontrais rien, continuant inlassablement de l'affronter du regard sans qu'il ne daigne considérer ma présence.
Peut-être n'était ce que la réaction puérile d'une gamine de ressentir ce malaise alors que déjà un gouffre sombre me séparait des regards. Je n'étais pas décidé à le laisser en paix, à la fois curieuse et entêtée. Je ne supportais pas ce monde parallèle qui m'emprisonnait derrière mon propre regard, derrière mes propres pensées, et m'éloignait peu à peu du contrôle abstrait que je pouvais avoir sur les autres. Ce n'était qu'une illusion, une illusion qui m'était propre et qui ne devrait jamais se briser. Lentement je m'approchais de lui, gardant le silence. Qu'il ne dise pas que je ne faisais aucun effort. Ce n'était pas parce que j'arborais ce comportement rustre qui faisait de moi ce que j'étais que je restais incapable d'une marque de sociabilité. Il aurait au moins sa petite fierté pour ça... Contrastant avec cet air paisible que j'arborais, je vins me mettre au-dessus de lui, me gardant debout au-dessus de ses genoux alors que je me penchais pour entraver sa vision du ciel.
« Ôtes moi l'idée de vouloir une fois de plus te vexer, mais je t'ai jamais retenu... »
J'aurais presque eu l'air innocente avec ce sourire empoissonné qui étirait mes lèvres. Même si j'étais sans doute la seule à m'amuser de ce petit jeu, je gardais néanmoins une voix plus douce. J'avais l'appréhension de le voir une nouvelle fois mal réagir. Après tout il était tellement facile de le voir sortir de ses gongs que je commençais à le prendre avec des pincettes. Et c'était cette persuasion de savoir que ça lui plaisait sans aucun doute de me voir gentil qui m'amenait quand même à lui parler ainsi. J'espérais quand même inconsciemment qu'il décèle une forme de gentillesse au travers de mes mots, ceux-ci ne restant pas que des lames à double tranchant cherchant à vexer les autres.
« Et puis tu devrais soigner ta blessure. C'est pas moi qui vais le faire à ta place... »
Cette fameuse blessure qui lui avait laissé échapper un gémissement de douleur et qui m'intriguait tout autant. Pourtant je gardais la volonté de ne pas lui poser de questions, glissant mes mains dans mes poches tout en le regardant. Et bien que je me contredisais moi-même en lui recrachant mes mots avec calme, je ne pus m'empêcher de rouler des yeux en me trouvant vraiment ridicule à vouloir jouer la fille qui n'en a rien à faire. Je savais juste qu'à défaut de vouloir me résigner à être la plus fautive des deux, je ne m'abaisserais pas à l'aider sans une certaine forme de rédemption de sa part. Mais ça ne m'empêchait pas de rester là debout au-dessus de lui, fronçant les sourcils avec curiosité et maladresse en voulant laisser transparaitre une preuve de ma gentillesse paraissant inexistante.
Naït Delano
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Sujet: Re: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate Mar 15 Mai - 15:57
Naït Ҩ Hécate
« La vaste nuit allume toutes les étoiles. »
Assis dans l’herbe, je n’attends vraiment rien de sa part. Elle pourrait partir, je serais déçu mais je ne ferais rien. Pourtant elle reste plantée là. Je ne veux pas non plus qu’elle pense que je la trouve faible. Pas du tout, au contraire, elle a un sacré caractère. Disons que notre dialogue m’épuise au final, j’ai mal, ça me brûle beaucoup trop, et je veux trouver la tranquillité en venant ici, dans mon coin… Enfin ce n’est pas mon coin attitré certes, mais c’est toujours là que je me rends pour trouver un certain calme. Je dois avouer que si elle ne faisait pas mouche pour m’énerver tout le temps, je suis persuadé qu’on aurait une conversation très intéressante. Pourtant voilà, malgré ma respiration que je tente de calmer pour ne pas me mettre en colère, je me trouve plutôt calme. Le contact de l’herbe sous mes doigts m’apaise, je joue ainsi avec ces fines brindilles tout en observant le ciel. Magnifique. J’ai beau tenté de lui parler calmement, pas que je me prenne pour quelqu’un de sage ou quoi que ce soit, mais je voulais vraiment créer un dialogue. Je suis loin d’être quelqu’un de sage, j’essaie de me montrer civilisé, sympathique et posé. - On peut vraiment pas avoir un dialogue plus calme… Je suis fatigué, je murmure en prenant ma tête entre mes mains. Je ne suis même pas sûr qu’elle m’entend tant ma voix est faible. Oui, j’ai vraiment, vraiment besoin de calme à présent. C’est étrange, mais pourtant, lorsqu’elle s’approche de moi je souris. Même si on n’arrête pas de s’énerver, même si lorsqu’on se parle c’est pour se lancer des piques, il est étrange de voir que l’on a du mal à se dire au revoir. C’est étrange cela, à croire que l’on est totalement fou… Elle se place devant moi, toujours debout, puis se penche me cachant la vue du ciel. Je souris voyant qu’au final elle n’en avait pas totalement finis avec moi. - Ôtes moi l'idée de vouloir une fois de plus te vexer, mais je t'ai jamais retenu... Oui… Encore une fois j’ai envie de m’emporter, mais il est vrai qu’elle ne m’a pas explicitement retenu, même si je suis sûre qu’elle avait envie que je reste. Mais son sourire montrant qu’elle se moque clairement de moi ne m’aidait pas vraiment à garder mon calme, c’est peut être sa voix plus douce qui me le permet. - Plus ou moins, sinon tu m’aurais laissé partir sans un mot. Ne te vexe pas, mais je crois que tu avais envie que je reste. Au final, on est tous les deux coupables. Je souris, la défiant gentiment. C’est à mon tour de jouer un peu sur ces nerfs. - Et puis tu devrais soigner ta blessure. C'est pas moi qui vais le faire à ta place... Je ris jaune. - Merci, je n’aurais jamais trouvé cela tout seul…, oui c’est le l’amertume qu’on entend dans ma voix, mais il ne faut pas qu’elle m’en veuille. Je ne peux pas faire grand-chose sinon attendre. Je ne pense pas que mon père appréciera de voir ces brûlures diminuer en une nuit. Oui, ce genre de blessures doit forger mon caractère. J’ai toujours fait très attention en me soignant, en prenant les petites potions qu’Eowyn cachait dans la forêt pour moi. Je n’ai jamais le droit de voir quelqu’un. Je me souviens lorsque mon père m’a tiré dessus, j’ai bien failli y passé, et c’est Eowyn qui m’a soigné dans la plus grande discrétion. J’ai toujours une marque sur l’omoplate d’ailleurs, et la balle est pendu à mon cou. Je sais que je ne vais pas pouvoir soigner ces blessures avant au moins demain. Pourquoi je dois subir toute cette douleur… Parce que je vis dans une famille de fou ! Oui, les Delano sont totalement fou, mais je me dis qu’il vaut mieux moi… Je suis prêt à subir cela plutôt que de voir des gens que j’aime beaucoup subir cela. Je pense notamment à Eowyn ou encore Avery. Je ne sais pas si elles auraient survécu à ce que je subis et je serre le poing en imaginant leurs corps roué de coups pour les satisfactions d’un père pro-Capitole. Je prends le col de mon T-shirt tire dessus pour enfin voir les dégâts. Je fronce le nez. Oui ce n’est vraiment pas jolie… Et puis… - Je risque de garder de sacré marque… Merde…, je pense fort. Je la regarde de nouveau. - Oh, rien de bien méchant au final, j’ai des cicatrices partout… Pardon, tu dois vraiment t'en moquer... Oui, comme au bas du ventre, mon père m’a attaqué avec un couteau alors que j’étais en train de dormir. J’ai beaucoup souffert, et même si je fus soigné plus rapidement que ce que j’aurais dû, j’avais toujours une fine marque blanche. - Tu ne veux pas t’asseoir ? Oui, je voulais enfin discuter calmement, même si c’est pour se lancer des piques, autant à ce qu’on soit bien installés.
Sujet: Re: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate Jeu 24 Mai - 19:01
« Personne ne saurait en finir. On peut changer de souffrance. On ne peut supprimer la souffrance. » Henri Troyat
Comment peut-on choisir de ne plus rien ressentir ? Comment arriver à oublier toutes ces sensations qui nous submergent, tortures notre corps, notre esprit, expiant nos derniers soupirs d’espoir dans le néant, les faisant revivre d’une lueur larmoyante ? Chaque goutte de sang tombant de mon cœur devient une de ces larmes qui ne coulent pas. Une de ces larmes qui doucement étouffées se muent en cri de souffrance. Plus aucun son ne sort, plus aucune once de bonheur, de malheur. J’aurais aimée être un oiseau, perdre le contrôle de cette âme trop lourde à porter, de cette conscience qui m’empêche de voler. Le marbre peu à peu ensevelit mon corps, piégeant ma respiration dans le temps pour m’obliger à regarder ce spectacle qui m’entoure. Seulement mes yeux aveuglés par ma haine ne voient plus, plongés dans la peur de perdre, de devenir le dernier mort de cet échiquier géant. Je refuse pourtant d’être un pion, d’être cette jeune femme peureuse qui m’effraie de son insignifiance, de son impuissance face à ce vaste sablier qui peu à peu noie son corps.
Quitte à tomber je deviendrai celle que je ne suis pas. Quitte à tomber je serais une de ces reines de glace. Quitte à tomber je pourrai enfin regarder mon reflet dans le miroir.
Nous luttons tous contre ces fantômes qui ombrages notre existence, marquant au fer les pires craintes dans notre chaire. Alors pourquoi sommes-nous si seuls ? Emprisonnés dans cette cage d’or et d’égoïsme, prison ultime de cette sensation de perte. Parce que personne ne peut savoir, parce que les mots libérés deviennent réalité et qu’en les retenant la noirceur du monde sera peut-être plus douce.
C’était cela… La raison de mon silence. Cette peur de devoir affronter les démons des autres, mes propres démons, et d’en être à jamais brisée. Je le regardais toujours, éclairée de cette ombre sur mon visage, droite telle une statue au-dessus de lui. Pourtant j’avais besoin d’échapper à ce marbre qui me consumait, mes bras et leur mouvement venant m’éloigner de lui. Je m’écartais de lui, prenant place sur le sol à un mètre de lui. Par contradiction je m’étendis dans l’herbe, des frissons parcourant mon échine sous l’humidité de cette nature.
« Pourtant je t’écoute. Et puis si tu veux attraper une infection et rajouter une copine à tes marques de guerre… Ca ne regarde que toi. »
Je fermais les yeux un instant, n’écoutant même plus le son qu’émettait ce reste. Le reste se séparant de mon corps. Quelques frissons encore excitaient ma peau, mes doigts se recroquevillant dans la chaleur de mes paumes. Ce n’était plus le contact glacial de la végétation qui animait ces secousses, mais l’appréhension de ne plus écouter, de se laisser aller au monde. Au fond c’était peut-être contre lui que je luttais, trop perdue pour me l’avouer. J’avais peur de rouvrir les yeux sur une de ces silhouettes menaçantes qui se reflétaient contre les murs de cette maison, d’entendre à nouveau le son incessant des horloges accélérer le temps, le bloquer dans un instant de souffrance, de réalité.
Mais en ouvrant les yeux je n’eus que la vision de ce ciel enflammé par les millions de météorites le peuplant, le simple bruit du vent et du silence venant apaiser mes cauchemars. Je bougeais à peine, éternellement hypnotisée par l’oubli. Le roi soleil n’était plus là, et son absence me tétanisait, laisser les dernières forces de mon éveil m’aider à tourner la tête avant que mon bras vienne masquer mes yeux pour ne pas que je le regarde. Je me contentais d’écouter le moindre son qu’il pouvait émettre, mes jambes repliée cherchant à faire naître cette barrière qui me protégeait.
« Tu comptais passer la nuit ici à déprimer ? »
Je ne savais pas ce qui me retenait là, trop occupée à ne pas être. La nuit devenait sombre, les prédateurs rodant sans doute déjà dans la forêt. C’était comme pénétrer dans un autre monde que de voir ainsi le jour se mourir, laisser place à cette nuit meurtrière. Le jeu se finissait avec la présence du noir, les habitants des districts déjà protégés dans ce confort éphémère. Pourtant bientôt la peur ne serait plus qu’une condamnation, les images à jamais gravés des victimes de leur passé retrouvant la terreur d’un jeu auquel ils auraient dû échapper. Si j’espérais que le papier compressé entre les doigts de ces gens ne porte pas mon nom, je savais qu’au fond il ne porterait pas seulement celui de la victime, mais celui du district entier. Un district qui mêlé entre l’espoir et le désespoir, se retrouverai spectateur d’un massacre qu’il ne pourrait arrêter.
« Je devrais peut-être te laisser seul… »
Tout devenait insensé... Cette rencontre, mon soudain intérêt pour un parfait inconnu. Il représentait l'image de ce démon nocturne hantant mes nuits, une fébrilité naissante prenant part de moi. Pourquoi étais-je venu toucher du doigt cette peur qui me terrorisait ? Les réponses néfastes venaient enfin à moi. J'aurais aimée pouvoir affronter la seule chose qui m'effrayait, et arranger en un simple regard derrière moi le passé qui m'avait prit d'assaut. Pourtant cette nuit restait sombre, et perdue dans mon impuissance je reculais désormais jusqu'à l'illusion de ma protection. D'un mouvement je me redressais, ôtant en un geste vers Naït la moindre réaction de sa part. Je m'enfuyais comme j'avais l'impression de l'avoir toujours fait, retraçant une fois encore le chemin sur lequel mes pleures c'étaient laissés mourir il y a peu de temps.
« La solitude de l'esprit est la véritable solitude. » Charles Hamel
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Sujet: Re: Fuir, encore et toujours... Ҩ Naït & Hécate