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 I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn.

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Naït Delano
Naït Delano

◭ SOS : 248
◭ District : District 12 - Le charbon
◭ Arrivée à Panem : 26/04/2012
◭ Double compte : Loucian Caldin
◭ Localisation : Quelque part au Capitole

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MessageSujet: I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn.   I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn. EmptySam 5 Mai - 20:58

Naït Ҩ Eowyn
« La vaste nuit allume toutes les étoiles. »


Lorsque je m’étais réveillé sur le rebord de la fenêtre, des larmes séchées sur mes joues, Eowyn n’étais plus dans mon lit. Elle avait dû partir, bien sûre. Mais même si elle ne voulait pas spécialement de mon aide de peur que cela empire, je ferais tout pour l'aider, et pourtant je me sens inutile dans tout cela. Je fus cependant heureux de constater que le fromage de chèvre sur ma table de nuit avait disparus.
Je ne l’ait pas recroisé depuis cette matinée, à croire qu’elle m’évite… Je sais juste que son frère ne la retient pas comme une sorte de prisonnière chez eux, j’entends les rumeurs qui circulent et hier encore, une vieille dame parlait d’avoir vue Eowyn sur la place.
Aujourd’hui, mes parents rentrent du Capitole pour mon grand cauchemar. Je n’ai pas dormis de la nuit afin de profiter de ce dernier moment de répit. Ces dernier jours, j’ai rempli beaucoup plus mon carnet qu’à l’accoutumé, beaucoup plus de haine de tristesse et de peur à coucher sur les pages d’écriture.
Midi sonne, annonçant ainsi l’arrivée du train en gare, je n’ai plus que dix minutes de répits. Dix minutes de solitude et de bonheur divin si je puis dire. Non, je refuse d’avoir si peu de temps.
Sans aucune hésitation et le plus rapidement possible, je sors de chez moi et me dirige vers la forêt. Je ne sais pas pourquoi mais je me dit que peut être elle seras là-bas à m’attendre, à me regarder en souriant…
En arrivant sous notre arbre, il n’y a rien. Bien sûre, Eowyn ne viens jamais en pleine journée. J’observe plus attentivement les lieux. On peut retrouver ici la manche que j’avais arraché, pleine de sang, quand à l’herbe, on peut voir ici et là du sang sécher qui venait tous droit de la bouche d’Eowyn.
Finalement, ce n’était peut-être pas une si bonne idée que cela de revenir ici. Cela ne fait qu’accroitre ma souffrance et ma solitude n’en ait que plus pesante. Pourtant je refuse de rentrer chez moi, pas maintenant, pas encore…
Je marche et tombe sur une petite clairière. Je décide de m’y assoir et de regarder l’herbe se mouver au souffle du vent.
Soudain, un geai moqueur se pose près de moi, suivis d’un deuxième et d’un troisième. Je les regarde sans bouger de peur qu’il ne s’envole.
Profitant de la beauté de ce moment, je respire un bon coup et entame un chant écrit par mes soins il y a peu… :

Seul dans la brume où rien ne t’éclaire
Suis donc ma voix, suis la lumière
Ne pleure pas, ne leurs montre pas
Qu’ils ont gagné, bats-toi bats-toi.

Seul dans la brume si tu désespère
Pense à la maison, à la rivière
N’abandonne pas, ne tombe pas
Reste avec moi, bats-toi bats-toi.

Seul dans la brume dans cet enfer
Je t’attends loin, dans la lumière
Ne m’oublie pas, je ne t’oublie pas
Ne meurs pas, bats-toi bats-toi.


Je m’arrête et prend soudain peur. Et s'ils ne reprenaient pas ma mélodie, et si eux aussi me rejetaient, je crois que je ne supporterais pas cela. Pourtant cela ne dure pas longtemps car à peine ai-je terminé que les gaies moqueurs reprennent mon chant. Elle se développe ainsi en canon, englobant la forêt environnante.
Moment divin, moment parfait. Je ferme les yeux et laisse ainsi la mélodie envahir l’espace, mon ouïe, mes veines, mon cœur, mon âme.
Oui, le moment est parfait, mais lorsque la mélodie retombe peu à peu, que le silence refait surface, la solitude deviens un fardeau plus terrible que jamais.
Je reste cependant dans cette clairière, assis, immobile, regardant le soleil se décliner.
Aux environs de six heures, je décide qu’il est temps de rentrer. Je cours jusqu’à la maison, si mon père me demande où j’étais, je pourrais sans rougir lui dire que je m’entrainais.
Je rentre chez moi ainsi en sueur après une course rapide forcé, et je me courbe le dos, me rattrapant sur mes genoux afin de respirer.
- Naït… Viens là tout de suite.
Je me relève… Ce n’est pas normal. La voix était beaucoup trop froide, quand à la requête… C’était clairement un ordre. Je m’avance donc doucement jusqu’au salon où mon père m’attend, mais il n’est pas seul. Un homme me tourne le dos.
Je ne sais pas pourquoi, mais sa présence me dis quelque chose, sans que je sache vraiment pourquoi.
- Où est maman ?
- Elle est resté au Capitole avec une amie, et je suis maintenant persuadé qu’elle a fait le bon choix.
Il me regarde durement, serre le poing, et moi je ne comprends toujours pas jusqu’à ce que l’homme se retourne.
- Theodred, je crache, tel un venin.
Alors que je fonce vers lui, prêt à le frapper de toutes mes forces, mon père se lève, et me fait face.
- Papa, mais…
Je n’ai pas le temps de finir que je me reçois une gifle monumentale. Je me retourne vite afin de lui faire face à nouveau, sentant ma joue picoter, brûler même mais je fais abstraction de tout cela pour fixer mon père durement.
- Comment as-tu osé Naït...
Perdu… Je ne comprends vraiment rien.
- Mais de quoi est-ce que tu parles…
- OH JE SUIS AU COURANT NAÏT ALORS ARRETE CA MAINTENANT !
Il me regarde plus déçu que jamais et pour une fois, je suis blessé. Blessé car pour une fois, je n’avais rien fait pour le décevoir.
- Comment as-tu osé t’accouplé à cette pauvre, cette Eowyn… Et encore tu as osé faire pire… Lui faire un enfant… NOUS AVONS UN HERITIER CHEZ LES PAUVRES DE LA VEINE QUEL DESHONEUR NAÏT.
Moi… Avec Eowyn… Un bébé…
- Ewoyn à un enfant, je murmure…
- Ne fais pas comme si tu n’étais pas au courant, répond Theodred. J’ai gardé le secret assez longtemps sans que tu ne subisses aucune conséquence, mais maintenant il doit tenir ces responsabilités et donc nous venons réclamer une pension pour le bébé.
Ainsi elle avait un bébé… Mais de qui… Et soudain la réponse m’apparait et ma haine envers moi grandit encore plus devant ma nouvelle stupidité… Il n’avait pas fait que la battre… Il avait osé… Il l’a touché… Il lui a fait un enfant… Mais quel...
- ...IMMONDE SALAUD !!!
Je pousse mon père violement et frappe de toutes mes forces cet enfoiré. Mon père me rattrape vite, me plaque contre le mur, et j’ai droit à toute sorte de coup, du genou dans le ventre au poing dans l’arcade, dans le nez ou dans la joue. Il me lâche et je tombe aussi lamentablement que Theodred quelque jour plus tôt. Mais mon père n’en a pas fini ô non.
- Comment, coup de pied, as-tu, autre coup, osé !
Je me recroqueville telle une boule, voulant protéger à tout pris mon ventre. Pour finir de m’achever, il me crache dessus, comme pour me renier encore plus.
Alors que je l’entends un peu s’éloigner pour parler à Theodred, je me relève rapidement et je me demande comment je fais d’ailleurs, je me rue sur mon père et le frappe une seul fois, un seul coup qui le met KO. Oh pas que je sois si fort que cela, mais toute ces années de haine, ma colère. Il s’évanouit sur le coup et je sais que je vais le payer, très cher d’ailleurs, mais pour l’instant je m’en moque.
Je me retourne vers Theodred, plus en colère que jamais.
- Tu as osé la toucher, encore, et la violer en plus… TU AS VIOLE EOWYN !
Je l’attrape par le cou et le secoue afin d’avoir une réponse.
- Je… De toute façon elle n’est bonne qu’à ça !
Je le frappe encore et encore et encore… Je m’arrête avant de le tuer et le laisse ainsi, inconscient lui aussi.
Que ma maison est belle avec deux inconscientes, du sang partout et un blessé qui tient à peine debout.
Je sors de la maison en titubant, m’accrochant à chaque mur environnant tant la douleur m’écrase. Il n’y était pas allé de main morte cette fois ci, et je dois avouer qu’avec mon entrainement, j’avais de moins en moins mal. Je ne devais pas avoir souffert ainsi depuis la fois où il m’a tiré dessus.
Je tombe à plusieur reprise sur le chemin, et je ne sais vraiment pas ce qui me permet de me relever. La rage… Peut-être bien.
J’arrive devant mon but, j’ouvre la porte sans même frapper.
- Eo…
Ma voix n’est que murmure, et ne tenant plus, je tombe sur son sol, toujours conscient et souffrant plus que jamais.

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MessageSujet: Re: I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn.   I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn. EmptyDim 6 Mai - 0:33



Eowyn & Naït
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Je me souvenais à peine de ce qu’il s’était passé lorsque j’avais ouvert mes paupières dans un lit étranger. En fait, sans même avoir ouvert les yeux, j’avais senti que je n’étais pas chez moi, dans le grand lit aux draps grossiers, aux ressorts rouillés et au matelas défoncé avec la présence à mes côtés de mes deux petites sœurs. Non, le matelas était souple, j’avais l’impression qu’il épousait les formes de mon corps, les draps étaient doux au toucher et semblaient taillés dans du tissu fin, jamais je n’en avais touché du pareil auparavant. Mes paupières s’ouvrirent et le plafond également m’était inconnu. Dans un effort douloureux, je parvins à tourner la tête pour trouver Naït endormi sur le rebord de la fenêtre. Je me mordis la lèvre inférieure alors que les évènements de la nuit me revinrent en tête. Il savait ce que me faisait subir Theodred à la maison, enfin pas tout car je n’avais pu me résoudre à lui avouer qu’en plus de me battre mon frère aîné me violait quand bon lui semblait. Doucement, je me relevai et la douleur me fit grimacer, mes côtes me faisaient atrocement souffrir et je ravalai le sang qui déjà envahissait ma bouche. Ma robe était tachée de sang comme l’oreiller. Une de mes côtes cassées avait hélas eu la bonne idée de venir abîmer l’un de mes poumons. Je devais rentrer au plus vite pour me soigner car à la maison je possède tout ce qu’il me faut pour arranger cela… Je me levai tout doucement, luttant pour ne pas gémir de douleur. Je remarquai le fromage posé sur la table de chevet de mon ami et compris qu’il m’était destiné. Je le pris puis m’approchai de lui en titubant pour déposer un baiser sur ses cheveux. Il ne bougea pas mais je vis clairement les traces que les larmes avaient laissées sur les joues de Naït et j’avais senti mon cœur de serrer douloureusement. Descendre les escaliers de la maison de Naït fut un véritable supplice, j’eus l’impression que j’allais mourir à cause de l’horrible douleur qui me lançait de mes côtes jusqu’en bas de mes jambes. Heureusement, je rentrai à la maison sans croiser personne. Mais lorsque je franchis le seuil de la maison, mon frère aîné était là, assis sur une chaise avec un bel œil au beurre noir, vu que c’était un jour sans école, les autres dormaient encore. Je m’approchai de mon frère, je savais qu’il voulait que je soigne son œil et je le fis. Toutefois, avant que je ne range le baume, il attrapa mon poignet et d’un geste sec me fit me baisser pour murmure à mon oreille. « Vous ne perdez rien pour attendre ton copain et toi. » Sa voix était perfide, mon sang ne fit qu’un tour Naït avait osé faire quelque chose… Et nous allions en payer le prix.

C’est ainsi que toute cette histoire a commencé. Depuis ce jour-là, mon frère ne lève plus la main sur moi, il rentre toujours à la maison ivre mort mais ne s’approche plus de ma personne, il ne me regarde même pas. Et aussi étonnant que cela puisse paraître cela me fait peur… Oui car ce n’est pas normal que Theodred agisse ainsi, il doit forcément préparer un mauvais coup, quelque chose de pire qu’un coup de poing ou un coup de pieds, quelque chose qui me fera souffrir peut-être pas physiquement mais me fera souffrir. Tout comme à Naït d’ailleurs, car je ne suis pas dupe, je sais qu’il lui fera payer de l’avoir ainsi frappé, mon meilleur ami ignore dans quoi il s’est fourré… De ce fait, par peur de lui attirer des ennuis je fais tout pour l’éviter. Même lorsque je marche dans le district et que je l’aperçois au loin, je préfère changer de direction. Je ne me rends plus à nos rendez-vous dans la forêt, j’ai trop peur que mon frère me suive et qu’il trouve notre cachette ainsi que Naït. Cela me tue de devoir faire tout cela, je n’ai jamais été aussi longtemps séparée de mon meilleur ami et il me manque affreusement. Pourtant je dois résister afin de le protéger, je m’en voudrais toute ma vie s’il lui arrivait quoi que ce soit par ma faute… Alors je résiste, je résiste à mon envie, mon besoin même de courir le voir pour lui dire que je m’excuse d’être ainsi distante, qu’il me manque et que je veux que tout redevienne comme avant. Cette situation me rend maussade et ma sœur Maïlys s’en est rendue compte, je sens son regard interrogateur tous les jours, mais surtout le soir lorsque je vais me coucher bien plus tôt que d’ordinaire. Je n’ouvre pas la bouche, ne voulant pas impliquer ma sœur là-dedans sait-on jamais.

Grâce à mes connaissances poussées des plantes et de la médecine, mes côtes se soignent. Et plus rapidement que je ne l’aurais espéré. Je suis peut-être faible comme ça, mais je suis plus résistante qu’il n’y parait et surtout je guéris rapidement. Comme si mon corps sait qu’il est impératif que je me remette le plus rapidement possible, que c’est une question de vie ou de mort. Certes, lorsque je force trop, la douleur se fait rapidement insupportable mais je fais au mieux pour ne pas y penser. Je n’ai pas le temps de me ménager et il m’arrive de cracher du sang, enfin, d’avoir du sang dans la bouche mais je l’avale car je crains trop qu’une des mes sœurs ou que mon frère s’en aperçoivent. Je continue à vivre comme si de rien n’était, comme si aucunes douleurs ne me pourrissaient la vie. Je tiens bon, bientôt je n’aurais plus trop mal et je pourrais refaire tout ce que je fais d’ordinaire sans que cela ne devienne une véritable torture.

Je suis dehors, derrière la maison à étendre le linge que je viens juste de laver avec l’aide de Clotilde. D’ordinaire je fais cela seule, mais vu que les enfants n’ont pas école, ils m’aident un peu à la maison. Je n’aime pas trop ça, mais ils me supplient, je sais qu’ils veulent m’aider à porter le lourd fardeau qui repose sur mes épaules et aujourd’hui plus que d’habitude je trouve ça touchant. Je suis entrain d’étendre un drap lorsque surgit Nataël affolé. « Eowyn !! Viens vite, quelqu’un est entré dans la maison et il est blessé !! » Je fronce les sourcils et demande à Clotilde de terminer à étendre le linge tandis que je suis aussi rapidement que possible Nataël dans la maison. Je reconnais le dos de Naït et je me précipite sur lui. « Naït ! » Aussitôt, l’angoisse me serre l’estomac à m’en donner la nausée. Je le retourne doucement pour constater les dégâts : son visage est en sang et je n’ose imaginer le reste de son corps. Je le tiens contre moi, relevant sa tête à l’aide d’un de mes bras. « Que s’est-il passé ? » Mais finalement, les explications attendront, je regarde Gaëlle. « Gaëlle, prend Aerin et Elwing avec toi, ne sortez pas de la chambre tant que je ne vous en aurai pas donné la permission. » Ma voix est ferme, ma sœur n’a pas le choix. Elle attrape le bébé et dit à Aerin de la suivre puis toutes trois disparaissent. « Nataël, Maïlys, aidez-moi à le mettre sur la table. » Oui, il me sera plus facile de l’examiner sur la table plutôt que sur un lit. Avec l’aide de mon frère et de ma sœur je dépose Naït sur la table avec délicatesse. Comme lorsqu’on m’amène quelqu’un de blessé, Maïlys ferme la porte et les fenêtres pour que personne ne voie rien puis elle disparaît car le sang et le reste la rendent malade. Seul reste Nataël à qui ça ne dérange pas des masses de m’assister. Avec délicatesse je retire la chemise de mon ami pour pouvoir bien voir les dégâts, son torse est déjà maculé de gros bleus. Doucement, je palpe ses côtes et ses flancs pour voir si quelque chose est cassé, par chance il n’a rien. Je m’occupe de son visage, stoppe le sang qui coule, nettoie ses plaies et je remarque celle à l’arcade sourcilière est plutôt profonde et a besoin d’être recousue. Je m’en occuperai après car j’ai vu que le poignet de Naït est enflé, violet et surtout qu’il a une bosse étrange. Je fronce les sourcils et l’observe plus près sans le toucher, l’os n’est plus à sa place et il est très certainement fracturé, voilà qui complique les choses ! « Ne t’en fais pas Naït, je vais te soigner. » Ma voix est douce, posée, je sais ce que je dois faire et je ne doute pas de ma réussite. Je dépose un baiser sur son front manière de le rassurer avant de m’éloigner pour aller fouiller dans un placard et en sortir un bocal que je pose sur le plan de travail avec le mortier et le pilon puis je remplis la bouilloire d’eau que je mets à chauffer. J’ouvre le bocal et en sort de l’anis séché que je réduis en poudre rapidement pour ensuite mettre le tout dans un bol et verse l’eau chaude –mais pas brûlante-. Je laisse infuser quelques secondes et rajoute quelques goutte d’alcool que je cache soigneusement. L’anis en forte concentration et ainsi réduite en poudre et mélangée avec de l’alcool fait puissant sédatif qui enverra Naït dans le pays des rêves. Je prends le bol d’une main et de l’autre je soulève la tête de mon ami de l’autre puis lui fais boire en entier la préparation. Au bout de dix minutes il est endormi et je peux m’occuper de son poignet. Je le palpe délicatement et une fois sûre moi, je remets l’os en place d’un geste précis et rapide. Je mets en place une attelle pour maintenir le poignet en place, recouds l’arcade sourcilière de Naït, applique des baumes sur ses bleus en massant doucement pour que la pommade pénètre bien.

Avec l’aide de Nataël et de Maïlys, nous montons Naït à l’étage dans la chambre où couchait maman de son vivant. Personne n’y va jamais, c’est la chambre de notre père, mais étant trop ivre pour montrer les marches, il préfère coucher avec les garçons. Tant mieux pour nous ! Nous le couchons sur le lit, puis mon frère et ma sœur redescendent pendant que je couvre Naït avec le drap. Même si personne n’y couche plus, je continue d’entretenir cette pièce au cas où… J’ai bien fait hein ? Avec le sédatif administré je sais qu’il va dormir un bon moment et c’est le mieux. Je dépose un baiser sur ses cheveux bruns puis me lève en prenant soin de fermer la porte pour retourner en bas et faire comme si de rien n’était.

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Naït Delano
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MessageSujet: Re: I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn.   I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn. EmptyDim 6 Mai - 21:49

Naït Ҩ Eowyn
« La vaste nuit allume toutes les étoiles. »


Finalement, je crois n’avoir jamais eu aussi mal. Je ne parle pas seulement physiquement, car mon père y avait mis plus de cœur et de rage que d’habitude, mais aussi mentalement.
Au final, je ne réalise pas qu’Eowyn est la maman d’Elwing. Eowyn… Maman… Violé par ce salaud. Elle m’avait avoué se faire battre par cet enflure depuis quatre ans, et étrangement, je suis presque sûre qu’il la viole depuis tout aussi longtemps. Et elle a tout fait pour cacher cela, pour que personne ne vois rien, pour que je ne vois rien.
Eowyn est vraiment une fille extraordinaire, qui ne se plains jamais et qui donnerait tout pour sa famille…
Tout le contraire de moi, et j’ai honte d’être un ami aussi pitoyable.
Je ne mérite vraiment pas toute la confiance qu’elle à envers moi et toute cette gentillesse qu’elle me porte, je me demande même pourquoi elle est mon amie.
Moi j’ai une chance inouï de l’avoir, et j’espere qu’elle le sais.
Alors que je suis par terre, dans son salon tel un parasite, je murmure encre et encore :
- Eo… Eo…
Des bruits de pas s’approchent de moi. Un cri de douleur m’échappe alors que je tourne la tête pour tomber nez à nez avec Nataël. Il ne semble pas effrayé, juste intrigué par ma présence. En même temps, qui ne le serais pas…
Soudain, il semble s’agité et cours vers l’extérieur en hurlant.
- Et merde…
- Eowyn !! Viens vite, quelqu’un est entré dans la maison et il est blessé !!
Voilà qui devrait la faire rappliquer vite effectivement. Des pas reviennent vite vers moi, la pauvre loque incapable de bouger sans hurler de douleur.
- Naït.
- Eo…
Encore cette voix toute petite qui s’échappe de ma bouche… Je l’entends se précipiter vers moi et rien que sa main sur mon dos est un vrai supplice.
- Aïe fait gaffe.
Je rigole un peu, comme on le ferait si elle m’avait foncé dessus ainsi, dans la forêt sans que je sois blessé. Voilà qu’elle arrive à me faire rire. Je suis vraiment fou. Sentant qu’elle cherche à me retourner, car il est vrai que le nez contre le sol c’est pas super agréable, je l’aide tant bien que mal. Elle me regarde, effrayée et en même temps très sérieuse. Elle chercher déjà à me soigner. Je vois ça dans son regard, sérieux qui examine déjà mes blessures.
Ma tête me fait un mal de chien, mais lorsqu’elle la cale sur son bras, je dois avouer que ça va mieux.
- Que s’est-il passé ?
Un rire jaune m’échappe, mais ce n’est vraiment pas de sa faute, mais au fond de moi je suis sûre qu’elle sait, peut-être pas tout, mais elle se doute que son frère est dans le coup.
- Il se passe que je sais… Je suis au courant pour Elwing… Ton enfant… Que ton salopard de frère a osé te faire…
Je lève difficilement ma main pour la passé dans ses cheveux.
- Mais sache que mon père est maintenant persuadé que c’est notre enfant. Ça ne lui a pas vraiment plu d’être grand père.
Nouveau rire jaune.
- Ton frère ose me demander une pension pour notre p’tit bout d’chou.
Je la regarde, alors qu’elle semble plus sérieuse que jamais.
- Gaëlle, prend Aerin et Elwing avec toi, ne sortez pas de la chambre tant que je ne vous en aurai pas donné la permission. Nataël, Maïlys, aidez-moi à le mettre sur la table.
Alors qu’ils essayent de me porter, je les aide tant bien que mal car je sais que je dois être lourd, enfin, je ne pense pas leur être d’une très grande aide non plus, mais c’est toujours mieux que de se laisser trainer stupidement.
Ils me déposent délicatement sur la table. La petite fille ferme la fenêtre ainsi que la porte pour plus d’intimité je suppose, puis s’en va. Nataël reste auprès de sa sœur, et je ne sais pas vraiment si c’est une bonne chose si je veux discuter avec elle, enfin je ne suis pas en position d’imposer ce que je souhaite ou non.
- Je suis désolé… Désolé de m’imposer comme ça… Je ne savais vraiment pas où aller et… Aïe…
Oui, elle est déjà en train de me soigner plutôt que de m’écouter. Elle retire doucement ma chemise et grimace.
- Ce n’est pas si moche que cela. J’ai eu pire…
Je tente de la rassurer, oui j’ai eu pire, et je ne l’avais pas encore pour me soigner, mais je sais très bien que ce n’était vraiment pas beau, trop douloureux pour que ce ne soit pas trop méchant.
Elle me touche les côtes et les flancs. J’ai mal, mais je sens que rien ne semblent cassés. Une vrai chance vu les coups que me portaient mon père. Elle s’occupe de mon visage, et je me revois, quelques jours plus tard faire la même chose, sauf qu’elle était sur mon lit et non sur la table.
- Ca aussi tu aurais dû me le dire Eo…
Pas besoin d’en dire plus elle sait très bien de quoi je parle.
- J’aurais pu te soutenir, et non parce que je suis le père, mais parce que je suis ton ami et que je ne supporte pas de te voir souffrir.
Elle continue son inspection, touche mon poignet et là je hurle tellement j’ai mal.
- Je n’y suis pas vraiment allé de main morte…
Je lui souris, encore une fois pour la rassurer, je souffre, mais je ne veux pas que cela se répercute sur elle.
- Ne t’en fais pas Naït, je vais te soigner.
Elle ne m’abandonnera jamais. Alors que j’ai dû lui apporter des soucis en allant finalement voir son frère, elle est toujours là pour moi…
Oui, je ne mérite pas d’être son ami.
Elle me dépose un baiser sur le front, et je ferme les yeux sentant les larmes couler sur mes joues.
- Je ne te remercierais jamais assez pour tout ce que tu fais pour moi Eo…, dis-je toujours les yeux fermés.
Je l’entends s’agiter autours de moi, elle pose toute sorte de chose sur le plan de travail et s’active afin de faire je ne sais quel pommade…
Au final, elle m’aide à me relever et me fait boire un breuvage. Je la regarde droit dans les yeux.
- Cela ne va pas m’endormir au moins. Je refuse de m’endormir Eo… Je ne te lâches pas d’une seconde…
Elle répond par la négative et je bois docilement. A peine ai-je finis que je sens mes paupière se fermer.
- Non… Tu n’as pas osé… Tu me payeras ca Eo…
Encore une fois, son nom n’est que murmure alors que les ténèbres s’abattent sur moi.
Lorsque je me réveille, je mets un certain temps avant de me rappeler où je me trouve. Pas dans ma chambre, ça c’est sûre, la pièce est trop petite, le matelas peu confortable et les draps peu doux.
Je m’habitue à l’obscurité et me rends compte que je suis dans une pièce particulièrement propre et bien rangé. Je me demande si ce n’est pas la chambre de sa mère. Je regarde le coussin et remarque du sang dessus. Mon sang.
- Zut.
Je prends notes de lui racheter un coussin, ou alors d’acheter quelqu’un pour nettoyer ces vilaines tâches.
Je me lève péniblement, combien de temps ai-je dormis ? Je sens que la douleur est moins vive à mon poignet. Me l’aurait-elle remis en place ? Finalement c’était peut-être une bonne chose qu’elle m’ait endormi. Mes bleus me font moins souffrir, tout comme j’ai beaucoup moins mal à la tête, mais c’est quand même en titubant que je m’approche de la porte afin de sortir.
Je descends les escaliers de façon discrète à mon plus grand étonnement et soulagement, et là, c’est dans ces moments que mon père serait fier de ma discrétion…
Non, je ne dois pas penser à lui. Il doit m’attendre, et préparer ma prochaine punition.
Je plisse le nez rien qu’en imaginant l’horreur qui m’attends à la maison.
Je marche jusqu’à la pièce principale et suis heureuse de voir Eowyn me tournant le dos et préparant le repas.
Je m’avance vers elle, discrètement, et, toujours dos à moi, la serre contre moi. Elle a eu peur, mais je ne la lâche pas et lui chuchote à l’oreille :
- Je t’avais dit que tu allais me le payer… Mais merci petite rousse.
Je lui fais un bisou sur la joue et la serre plus fort pour lui montrer à quel point elle est précieuse pour moi.
- Merci pour tout Eo.

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MessageSujet: Re: I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn.   I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn. EmptyJeu 10 Mai - 22:25



Eowyn & Naït
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Pendant tout le temps où je m’occupai de Naït, il parla parla et encore parla. Impossible de l’arrêter. Mais à aucun moment je ne lui ai répondu, il parlait dans le vide, espérant peut-être, non sûrement une réponse mais je ne le voulais pas. Ce n’était pas le moment de discuter, pas avec mon petit frère à côté, ni même alors que j’étais entrain de le soigner. Je voulais être entièrement concentrée sur ma tâche, alors j’entendais sa voix, mais je ne l’écoutais pas. Le son traversait mes oreilles rien ne restait dans ma tête. Il était en mauvais état et tout ce que je voulais c’était le soigner du mieux possible, comme à chaque fois. Il protesta quand je voulus l’endormir, je dus même lui promettre que je ne comptais pas le faire, mais c’était des paroles en l’air. Je devais replacer son os, cela allait être très douloureux, il valait mieux pour lui qu’il soit endormi, qu’il ne sente rien. Tout comme pour recoudre son arcade sourcilière, il risquait de bouger et cela m’aurait compliqué les choses. Une fois Naït prêt, nous l’avons monté avec Nataël dans la vieille chambre de maman. Cela fait des mois qu’elle n’est plus occupée, en fait depuis la mort de maman, personne ne veut l’utiliser. Papa est trop ivre pour monter se coucher le soir. Pourtant, je continue d’y aller, de faire le ménage, changer les draps, comme si quelqu’un y vit. Peut-être que je prendrai cette chambre un peu plus tard, mais pour le moment, la présence de maman y est trop présente, je préfère attendre. Après avoir couché Naït dans le vieux lit en fer, je suis redescendue pour retourner aider Clotilde à finir d’étendre le linge. Elle galérait un peu avec un drap et elle fut soulagée lorsqu’elle me vit revenir. Quand nous avons été tous à table, j’ai expliqué à mes sœurs et mon frère qu’un ami dormait dans la chambre de maman, qu’il était blessé mais qu’il fallait à tout prix que personne ne le sache. Je sais que je peux faire confiance à chacun d’entre eux et après le repas terminé je les couchai et retournai à ma vaisselle. Theodred rentra très tard avec un œil au beurre noir et la lèvre inférieure tuméfiée, effectivement, Naït l’avait bien arrangé ! Theodred ne me regarda même pas et alla se coucher. Pour ma part, une fois sûre qu’il dormait, je montai à l’étage sur la pointe des pieds pour veiller Naït qui dormait profondément. Je ne sortis de la chambre qu’avant que le soleil ne se lève pour pouvoir préparer les affaires des enfants et leur déjeuner.

Ensuite, la journée passe lentement, comme toutes les autres. Les enfants vont à l’école, Theodred et papa à la mine où ils n’en sortiront que très tard. Mais aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres : Gaëlle fête ses neuf ans. Pour l’occasion, je lui ai glissé dans son panier repas une tartine de miel alors que ce n’est réservé que pour le petit déjeuner. Puis elle aura droit à son cadeau durant le diner : une robe toute neuve ! Cousue par mes soins bien sûr, avec un tissu qui lui plaît ! A chaque fois que nous passons devant la vitrine où est exposé le tissu, ma sœur s’y arrête à chaque fois pour le regarder avec envie. Il m’a été impossible de ne pas craquer, même se le prix était vraiment… Exorbitant, j’ai réussi en vendant mes cheveux ainsi qu’en vendant beaucoup de baumes, lotions et potions à certains Pacificateurs, à obtenir l’argent nécessaire. Et je suis fière du résultat ! Je sais que Gaëlle va aimer sa robe, surtout qu’il est très rare chez nous d’avoir des vêtements neufs, les plus petites récupèrent les vêtements des plus grandes, moi je porte ceux de ma mère qui sont parfois trop grand ma mère étant plus large que moi. La robe est bien emballée dans un carton qui est caché en haut d’une étagère dans notre réserve pour éviter que Gaëlle ne tombe dessus. Gaëlle est de loin la plus coquette de toutes les filles de la famille, Clotilde est un vrai garçon manqué, toujours à se battre dans la boue ! Mes sœurs ont toutes un caractère différent mais bien trempé !

Le restant de ma journée, je la passe à m’occuper des deux plus petites, à préparer des remèdes puis faire quelques visites chez des gens pour les soigner ou essayer du mieux que je le peux. Naït ne se réveille pas, j’ai peut-être forcé sur la dose pour l’endormir mais c’est peut-être mieux, ainsi il souffre bien moins ! Car son poignet cassé doit être douloureux même une fois immobilisé. Il faudra d’ailleurs que je lui mette le bras en écharpe pour qu’il évite le plus possible de le bouger, je sais qu’avec son père ce sera difficile mais ce serait mieux pour lui. Debout dans la cuisine, dos à l’escalier, je termine de préparer le repas qui cuit sur la cuisinière. J’ai réussi à me procurer un peu de viande de porc, autant dire que c’est vraiment la fête ! Maïlys lit sur le banc sous la fenêtre de la cuisine en plein soleil, Gaëlle et Aerin jouent dans leur chambre, Clotilde et Nataël se chamaillent comme toujours. Je suis plongée dans ce que je fais, si bien que je n’entends pas le moins du monde Naït et lorsque je sens ses bras autour de moi je sursaute, manquant de me couper avec mon couteau. « Je t’avais dit que tu allais me le payer… Mais merci petite rousse. » Je ris doucement, de toute façon cela ne pouvait être que lui ! « La prochaine fois je te laisse souffrir si tu veux, tu me supplieras de t’assommer ! » Je souris puis pose mon couteau sur le plan de travail. « Merci pour tout Eo. » Je hausse des épaules, il n’a pas besoin de me remercier cela me gêne même d’entendre ça. Je ne vois pas en quoi ce que je fais est exceptionnel, dans ma tête tout le monde ferait ça. Mais c’est uniquement dans ma tête. Je me tourne et pose mes mains sur le visage de Naït pour le regarder dans les yeux, il a bien meilleur mine ! Je souris et dépose un baiser sur sa joue avant de le lâcher. « Tu as dormi plus de vingt-quatre heures la marmotte ! » Je m’éloigne pour aller récupérer dans la réserve du tissu pour mettre le bras de Naït en écharpe, je ne lui laisse pas le choix de toute façon. « Il faut mettre ton poignet en hauteur, s’il pendouille il va te faire mal à cause du sang et surtout gonfler. Puis ne reste pas debout comme ça, va t’asseoir ! » Je ne lui laisse pas non plus le choix et une fois qu’il est assis, Nataël et Clotilde font leur apparition. Clo’ regarde Naït surprise tandis que Nataël sourit. « Ah ben il va mieux ! » Mon frère s’approche de lui et tend sa main pour serrer celle valide de Naït. « Moi c’est Nataël, la moche là c’est ma jumelle Clotilde. » Aerin apparait avec Gaëlle qui tient Elwing dans ses bras et Maïlys passe la tête par la fenêtre de la cuisine pour regarder. « La petite blonde c’est Aerin, l’autre blonde c’est Gaëlle qui tient notre petite sœur Elwing, et la tête flottante par la fenêtre Maïlys. » Lys tire la langue puis reprend sa lecture. Aerin va s’asseoir près du poêle éteint en cette saison pour jouer avec sa poupée sur le sol tandis que Gaëlle s’assoit sur une chaise avec Elwing sur ses genoux. Comme je m’étais retournée pour finir de découper mes légumes, je n’avais pas vu l’état des jumeaux. Lorsque je me retourne, ma réaction ne se fait pas attendre. « Où êtes-vous allés trainer pour revenir dans cet état ?! Vous êtes exaspérants parfois ! Allé hop, vous allez vous laver ! Et vu l’heure qu’il est ce sera à l’eau froide, le temps que l’eau chauffe le repas sera prêt ! » Clotilde me regarde en poussant un lourd soupir. Les visages normalement pâles des jumeaux sont brunis par la poussière et la terre, leurs vêtements sont poussiéreux et c’est en traînant des pieds qu’ils se rendent dans la réserve/salle de bain.

Je retourne à mes légumes et Gaëlle regarde Naït intriguée, nous n’avons pas pour habitude d’avoir des invités car les nourrir seraient bien trop difficiles ! Je mets les légumes à cuire au moment pile où Elwing se met à pleurer. Gaëlle la regarde perplexe, ne sachant pas trop quoi faire, mais je prends la relève et attrape le bébé pour le bercer. « Gaëlle, Lys, mettez la table s’il vous plaît. » Lys quitte son banc dehors et rentre pour aider Gaëlle. Elle aussi regarde Naït un peu intriguée mais ne fait pas de commentaires. Aerin se lève de son tapis avec sa poupée et s’approche de Naït pour la lui montrer. « Regarde, elle s’appelle Caroline. Elle est jolie hein ? Elle avait plus de cheveux mais Eowyn elle l’a soignée, maintenant elle est belle Caroline ! Tu veux lui faire un bisou ? » Aerin tend sa poupée vers mon meilleur ami avec un grand sourire sur les lèvres. Pendant ce temps, je donne son biberon à Elwing, appuyée contre le plan de travail. Clotilde et Nataël sortent de la salle de bain tout propre (enfin tout propre… Presque !) Mon petite frère fonce s’asseoir à côté de Naït. « C’est moi qui me met à côté de lui ! » Aerin prend un air boudeur. « Non moi je voulais aussi ! Ben mets-toi de l’autre côté ! Ah oui ! » Je me retiens de rire, les voilà qu’ils vont se battre pour pouvoir être à côté de Naït ! Lui qui ne connait pas les repas en famille, il va enfin découvrir quel joyeux bazar ça peut être ! Le biberon terminé, je vais poser Elwing dans son berceau et reviens terminer de préparer le repas. « Eh ! Avec qui tu t’es battu pour être aussi amoché ? Tu ressemblais à un mort vivant hier quand je t’ai trouvé sur le sol de la cuisine ! T’as dû mettre une sacrée droite pour te casser le poignet ! » S’exclame mon petit frère alors que je pose le plat sur la table. Commence le service des nombreuses assiettes et je vois bien aux regards de mes petites sœurs et frère qu’ils sont contents d’avoir de la viande même si le morceau est petit. « T’as réussi à trouver de la viande ! C’est l’anniversaire le plus génial du monde ! » Dit Gaëlle avec enthousiasme, c’est fou comme on peut facilement leur faire plaisir à ces enfants… Alors que certains rêveraient d’avoir de beaux jouets pour leur anniversaire, ma petite sœur est heureuse avec un peu de viande dans son assiette. Elle regarde Naït de ses grands yeux bleus « C’est mon anniversaire aujourd’hui, j’ai neuf ans ! Et c’est moi la plus belle ! » Maïlys s’esclaffe et Aerin proteste en disant que c’est elle la plus belle. Gaëlle tire la langue, Aerin boude, Nataël soupire en marmonnant que les filles sont compliqués puis Clotilde surenchère en disant que c’est Gaëlle la plus jolie pour embêter Aerin. Je regarde Naït « Ici le calme est un mot inconnu ! C’est comme ça tous les soirs, ou presque ! » Je ris. « Non en fait c’est Eowyn la plus jolie ! Même si elle était mieux avec ses cheveux longs ! » Je lève les yeux au ciel aux mots de Maïlys. « N’importe quoi ! Vous êtes toutes les plus jolies point à la ligne ! » Maïlys roule des yeux mais ne répond pas et se concentre sur son assiette et Nataël se penche vers Naït puis lui souffler : « Tu vois un peu ce que j’endure tout le temps à vivre qu’avec des filles ! Elles sont toutes folles ! »

code par toxic heart


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Naït Delano
Naït Delano

◭ SOS : 248
◭ District : District 12 - Le charbon
◭ Arrivée à Panem : 26/04/2012
◭ Double compte : Loucian Caldin
◭ Localisation : Quelque part au Capitole

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MessageSujet: Re: I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn.   I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn. EmptyLun 14 Mai - 2:16

Naït Ҩ Eowyn
« La vaste nuit allume toutes les étoiles. »


Je la serre dans mes bras, c’est l’un des seules moyennes que j’ai de lui montrer que je tiens à elle. Une marque d’affection beaucoup plus importante et louable que de l’argent.
Alors que je lui chuchote ce qui ressemble à une menace, enfin… Je n’oserais jamais la menacer, mais il fallait bien que je lui fasse peur.
Elle rit et cela me fait du bien de la voir sourire. J’ai l’impression que cela fait une éternité que l’on ne s’est pas retrouvé ainsi, à rire et discuter calmement. Les dernières fois où l’on s’est vu, elle était gravement blessée sous notre chêne. Aujourd’hui, ou peut être hier, c’était à mon tours de venir plus mal en point que jamais.
On est toujours là l’un pour l’autre, et on vient de se le prouver, en moins de deux semaines. Peu de personnes sont capables de dire qu’ils ont un ami tel qu’Eowyn. Moi encore, je n’ai rien fait mise à part l’emmener chez moi. Elle aurait très bien pu mourir là, dans mon lit en plein milieu de la nuit. Elle, avec ces talents de guérisseuse m’avait soigné, certes j’avais encore mal parce les blessures sont récentes, mais je vais beaucoup mieux qu’hier. Qui sait combien de temps il lui a fallu avant de se sentir comme je me sens aujourd’hui… Enfin elle a dû se soigner, mais c’est sûre qu’on est moins efficace que lorsqu’on est soigné par soit même, et surtout lorsqu’on est blessé.
En fait, on n’est pas deux à avoir de la chance, j’ai beaucoup de chance de l’avoir.
- La prochaine fois je te laisse souffrir si tu veux, tu me supplieras de t’assommer !
Me voilà en train de rire moi aussi.
- Moi te supplier… Jamais.
Je la vois reposer son couteau, car oui, elle était en train de cuisiner. Alors que je la remercie, elle hausse les épaules comme si ce qu’elle avait fait était la chose la plus banale du monde. Je ne suis pas d’accord, mais Eowyn est plus têtu qu’une mule. Sans elle pourtant, je serais encore en train d’agoniser. Quand j’y pense, sans elle je serais sûrement mort des années auparavant. Cela aurait peut-être mieux valu au final. Mon père aurait préféré me voir crever que de me soigner car, dans les Jeux, je n’aurais pas l’aide nécessaire.
Elle se retourne, pose ses mains sur mon visage tout en me regardant et je lui fais mon air moqueur, le sourire aux lèvres. Elle dépose un baiser sur ma joue, je fronce un peu le nez car ça fait un peu mal encore.
- Tu as dormi plus de vingt-quatre heures la marmotte !
- Sérieusement ?! Je crois que je n’ai jamais autant dormis de toute ma vie.
Encore un rire. Oui, cette soirée s’annonce merveilleuse tellement je suis de bonne humeur.
Elle me lâche, s’éloigne, et ramène un tissu et commence à vouloir me mettre le bras en écharpe.
- Non, je ne veux pas. De quoi j’aurais l’air avec un bras en écharpe ?!
- Il faut mettre ton poignet en hauteur, s’il pendouille il va te faire mal à cause du sang et surtout gonfler.
- Et alors ! Eowyn… Pose se tissu tout de suite !
Je tente de m’éloigner mais elle me rattrape vite et je me retrouve ainsi avec un bras en moins si je puis dire.
- Puis ne reste pas debout comme ça, va t’asseoir !
Encore une fois, je n’arrive pas à lutter bien longtemps avant de me retrouver assis. Bon sang, si je reste trop longtemps elle va me rendre chèvre.
Deux enfants font leurs apparitions. D’après la description que m’a fait Eowyn de tous ces frères et sœur, et de plus, je les voyais souvent avec elle lorsque je l’observais en cachète, de plus, le garçon n’est autre que celui qui a hurlé à la mort lorsqu’il m’a vu débarquer… je dirais que ce ne sont autre que Nataël et Clotilde qui font leur apparitions.
- Ah ben il va mieux ! Moi c’est Nataël, la moche là c’est ma jumelle Clotilde.
Je suis surpris par autant de… courage je dirais. Alors qu’il se présente, il me tend la main comme le plus grand des gentleman.
- Habituellement, c’est la main droite que l’on tend mais tu comprendras que je ne puisse te saluer correctement, je dis en montrant mon bras en écharpe.
Il n’empêche que je tends le bras gauche et lui sers la main.
La famille semble s’être passé le mot et voici que tous les petits frères et sœur d’Eowyn font leur apparitions. Je fais un clin d’œil complice à Nataël qui à la grande générosité de me présenter tout le monde.
- La petite blonde c’est Aerin, l’autre blonde c’est Gaëlle qui tient notre petite sœur Elwing, et la tête flottante par la fenêtre Maïlys.
Je salus tout le monde avec ma main valide et me présente à mon tours.
- Enchanté, moi c’est Naït.
- Où êtes-vous allés trainer pour revenir dans cet état ?! Vous êtes exaspérants parfois ! Allé hop, vous allez vous laver ! Et vu l’heure qu’il est ce sera à l’eau froide, le temps que l’eau chauffe le repas sera prêt !
Je rigole, ayant du mal à m’habituer à tout ce petit côté familial. Je n’ai jamais rien connu de tout cela. Pas les petites bagarres complices, les taquineries ou encore les regards qui montrent leurs amours.
Je n’ai pas de frère ni de sœurs, mais dans la famille dans laquelle je vis, je me dis que c’est franchement mieux ainsi.
Lorsque je la vois bercer le bébé, j’ai mon cœur qui se pince. Son bébé. Eowyn est maman de ce petit bébé…
- Tu aurais dû me le dire Eo…
Pas un reproche, plutôt une constatation.
Cela me fait tellement mal au cœur et je me dis encore et encore que j’aurais pû l’aider et peut être évité cela. Mais elle avait caché, elle avait gardé ce secret au plus profond d’elle-même et je souffre rien qu’en pensant à ce que tout cela a dû lui coûter.
- Gaëlle, Lys, mettez la table s’il vous plaît.
Je me sens inutile sur ma chaise, comme si j’étais gravement blessé. J’avais connu pire, et Eowyn le sais très bien. Je n’aime pas ça. Je suis encore tout à fait capable de me déplacer, de chasser, de mettre la table…
Pourtant, me voilà sur une chaise, alors que tout le monde s’active, je ne fais rien.
Alors que je suis en train de réfléchir, Aerin me tire de ma rêverie de la plus drôle des manières.
- Regarde, elle s’appelle Caroline. Elle est jolie hein ? Elle avait plus de cheveux mais Eowyn elle l’a soignée, maintenant elle est belle Caroline ! Tu veux lui faire un bisou ?
Je lui souris gentiment.
- Effectivement, elle est très jolie, mais beaucoup moi que toi. Et je préférais te faire un bisou à toi tient.
Je me penche et l’embrasse gentiment sur la joue. Elle sourit avant de repartir vaquer à ces occupations.
L’heure de dîner arrive, j’ai même droit à une petite bagarre pour que l’on s’assoit à côté de moi.
A la maison, mes parents son côté à côte. Moi, je suis à l’autre bout de la table, le plus loin possible afin d’éviter toute conversations désagréable. Bien sûre, ma famille est beaucoup moins nombreuse et ma table beaucoup, beaucoup plus grande qu’ici.
- Eh ! Avec qui tu t’es battu pour être aussi amoché ? Tu ressemblais à un mort vivant hier quand je t’ai trouvé sur le sol de la cuisine ! T’as dû mettre une sacrée droite pour te casser le poignet !
Je rigole mais suis un peu gêné. Je ne peux quand même pas dire que c’est son frère que j’ai frappé, et que je recommencerais avec plaisir.
- Je me suis battu avec quelqu’un de pas fréquentable ayant proféré des infamies et fait des actes inacceptable.
Je regarde Eowyn droit dans les yeux alors que je termine ma phrase.
- Je lui ai mis une sacré droite oui, il est pas prêt de l’oublier.
Je rigole alors que le repas tout chaud n’attend que d’être mangé.
- T’as réussi à trouver de la viande ! C’est l’anniversaire le plus génial du monde !
Elle semble si joyeuse et je la regarde un peu étonné. Il est vrai que je connais la situation dans laquelle vie Eowyn, pourtant… De la viande… J’en ai tellement à la maison, ils nous arrivent même d’en jeter lorsqu’elle devient pourrie.
Le soir, lorsque j’ai faim, il m’arrive souvent de grignoter de la viande, de me faire cuir un bon steak et de le manger avec appétit.
Est-ce qu’un jour ils ont seulement mangé un steak… Je doute même qu’ils en aient vu un jour.
- C’est mon anniversaire aujourd’hui, j’ai neuf ans ! Et c’est moi la plus belle !
Je rigole et pense qu’Eowyn est une sœur formidable si elle a réussi à avoir de la viande juste pour cette occasion.
- Joyeux anniversaire alors.
Je sens que je ne devrais pas être là. Je suis très heureux, attention, mais c’est quelque chose que l’on fête en famille et je n’en fait clairement partie.
- Ici le calme est un mot inconnu ! C’est comme ça tous les soirs, ou presque !
- Je trouve cela beaucoup mieux qu’un silence glacial autours d’une table presque vide.
Je lui souris. Oui, c’est beaucoup mieux ainsi.
- Non en fait c’est Eowyn la plus jolie ! Même si elle était mieux avec ses cheveux longs ! - N’importe quoi ! Vous êtes toutes les plus jolies point à la ligne !
- Tu vois un peu ce que j’endure tout le temps à vivre qu’avec des filles ! Elles sont toutes folles !
Je rigole, me penche vers lui et lui souffle à l’oreille :
- Crois-moi, au Capitole elles sont pire que ça.
Il me regarde avec de grand yeux
- C’est possible d’avoir pire !
- Je te jure !
Le repas commence, je regard l’assiette qu’Eowyn a placé devant moi. Je refuse de manger alors que je sais qu’il y a toute cette nourriture chez moi que je pourrais manger en rentrant sûrement cette nuit. Je découpe la viande en part presque égale, me lève et la distribue à tout le monde. Je vois bien le regard grave d’Eowyn mais je m’en moque. J’aurais mon morceau de viande aussi ce soir, et je me refuse de lui voler le sien.
Je pose mon assiette, et avant de m’assoir, je m’approche de Gaëlle.
- Encore un joyeux anniversaire et… Voici pour toi.
Je sors un livre de berceuse, l’un de mes préféré, mais les connaissant par cœur, les ayant recopié encore et encore, je me dis que la musique est un bon moyen de s’échapper du monde dans lequel nous vivons.
- Ce livre est très précieux à mes yeux, mais je décide de te l’offrir. Ce sont les berceuses les plus connus du district 12. Si jamais tu as un problème avec un air, tu peux me demander, je les connais par cœur, je lui dis en lui adressant un clin d’œil.
Je vais me rassoir et les observe manger, souriant comme jamais, regardant tout ce petit monde manger avec apétit, entrain et plein d’étoile dans les yeux. Cela est fascinant.
Je ne peux m’empêcher de penser au repas chez moi. Le silence est de mise, le regard est froid, et la haine y est plus que palpable.
Oui, je préfère ce repas de famille convivial, amusante et plus vivante que jamais.
Je regarde Eowyn dans les yeux tout en rigolant à l’anecdote que me raconte Nataël.
Elle a de la chance d’avoir une famille pareille. Malheureusement, il y a quelqu’un de trop là-dedans, et cette fois, je ne parle vraiment pas de moi.
fiche par century sex.
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MessageSujet: Re: I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn.   I will try to fix you - Naït Ҩ Eowyn. EmptyJeu 17 Mai - 20:32



Eowyn & Naït
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Être aussi nombreux à la table de la cuisine est pour nous tous une routine. C’est ainsi lorsque l’on a une famille nombreuse, le calme ne peut pas exister, à table, il est parfois difficile de tout suivre car tout le monde parle en même temps, demande l’avis de quelqu’un d’autre. Si bien qu’il règne lors des repas un véritable brouhaha qui peut filer un mal de crâne pas possible aux gens qui n’y sont pas habitués comme Naït par exemple. Pour ma part, je ne sais pas ce que je ferais si je n’avais pas tous mes frères et sœurs autour de moi, je crois que je serais perdue, vide et seule, affreusement seule. Car ils occupent toutes mes journées, je n’ai jamais le temps de m’ennuyer, de m’asseoir cinq minutes pour réfléchir à ma condition et finalement m’apitoyer sur mon sort. Je serais bien égoïste si je le faisais ! D’accord, nous n’avons pas beaucoup d’argent, notre père ne s’occupe pas de nous, mon frère aîné est un monstre sans nom et nous ne pouvons pas manger à notre faim tous les jours, mais bon sang ma vie n’est pas si noire que ça car je les ai eux. Mes yeux passent d’un visage à un autre, nos liens, notre amour suffit à les rendre heureux. Je ne vois jamais un air triste et désespéré sur les visages des mes sœurs et frère. Ils ne sont peut-être pas aussi bien nourrit qu’il le faudrait, mais ils ne se plaignent jamais, acceptent ce qu’ils ont, ils se rendent tous compte de la dureté de notre vie, mais ils savent aussi la chance qu’ils possèdent d’avoir une famille unie. Oui, pour rien au monde je ne voudrais échanger ma place, ne plus avoir ces enfants qui illuminent mes journées. Comme cela me ferait bizarre de me retrouver seule, sans avoir un chagrin à consoler, un bobo à soigner ou une bêtise à réprimander. La vie me semblerait plus morne et triste. Je ne pourrais pas vivre dans la famille de Naït, je ne sais même pas si on peut appeler ça une famille, son père est un horrible homme, sa mère ne se soucie pas de lui, bref il est seul au monde. Enfin, pas complètement seul puisqu’il sait qu’il m’a et il m’aura toujours.

Je vois bien que Nataël apprécie beaucoup mon ami, il ne voit pas souvent de grands garçons, ici la maison est pleine de filles ! Du coup il en profite pour parler, ses yeux gris brillent comme jamais. En fait, ils sont tous contents de connaître Naït et ainsi de voir que je ne suis pas complètement seule. Maïlys m’a parfois confié qu’elle s’inquiétait de me voir toujours à la maison avec eux ou voir des malades, jamais de personnes de mon âge. Mais je n’ai pas vraiment le temps de me faire des amis, ni même l’envie j’ai trop à faire et ma famille ainsi que Naït me suffisent amplement. Nous n’avons pas l’habitude d’avoir des invités et tous veulent parler à Naït, lui poser des questions et cela me fait rire. Maïlys, Clotilde et Gaëlle se lancent presque des regards incendiaires, qui sera celle qui plaira le plus à Naït ? Bonne question ! Mais elles sont toutes décidées à y parvenir. Je vois que Naït ne mange pas et je fronce les sourcils, il va même jusqu’à donner son morceau de viande, je soupire avant de me lever et de le re-servir. D’un regard, j’ordonne à Nataël de donner une tape derrière la tête de mon ami, ce qu’il se fait une joie de faire. Je pose l’assiette devant Naït. « Tu manges sinon j’te jure que je t’attache pour te le faire avaler de force ! » J’esquisse un sourire en coin et me rassois alors que Naït lui se dirige vers Gaëlle qui, sa cuillère dans la bouche, le regarde intriguée. « Encore un joyeux anniversaire et… Voici pour toi. » Je me redresse légèrement pour voir ce qu’il lui tend : un livre. Gaëlle repose sa cuillère dans son assiette pour prendre le livre avec une extrême délicatesse, un peu comme si elle craignait de l’abîmer. « Ce livre est très précieux à mes yeux, mais je décide de te l’offrir. Ce sont les berceuses les plus connus du district 12. Si jamais tu as un problème avec un air, tu peux me demander, je les connais par cœur. » Les joues blanches de ma petite sœur prennent une jolie teinte rose. « Merci Naït ! » Je sais qu’elle jubile de ce cadeau auquel elle ne s’attendait pas le moins du monde. Elle ouvre le livre toujours avec la même délicatesse, ici les livres sont une denrée rare. Gaëlle le referme pour le serrer contre son cœur, puis se lève pour aller embrasser la joue de Naït avant de venir près de moi pour me le montrer toute contente. « Tu en chanteras une avant qu’on dorme Eowyn ? On verra si tu es sage ! » Elle rigole avant d’aller déposer le livre sur la petite commode à côté de l’entrée afin de ne pas le salir pendant que nous terminons de manger. Je me lève pour débarrasser la table après avoir lancé un regard noir à Naït, manière de lui faire comprendre que s’il bougeait, j’le frappais !

Une fois la table vide, je quitte rapidement la pièce avec Maïlys pour aller chercher le cadeau de Gaëlle. Je reviens avec le paquet plat sur les bras et Lys avec un petit sachet que nous déposons devant Gaëlle qui est toujours assise à sa place. « Joyeux anniversaire Gaëlle » Ses yeux bleus brillent comme jamais, son excitation est palpable. Elle commence par ouvrir le petit sache pour en sortir deux rubans : un bleu et un rose. Ce sont Clotilde, Nataël et Maïlys qui se sont cotisés pour les lui offrir et au sourire de Gaëlle, elle est drôlement contente. « Oh ils sont beaux ! Merci ! » Puis son regard se pose sur mon paquet, elle pose ses mains dessus et hésite quelques instants avant de l’ouvrir. Ses yeux s’ouvrent en grand, et sa bouche forme un O sous la stupeur. Elle attrape délicatement la robe qui se trouve pliée dans le carton et la lève doucement pour la déplier et la regarder. J’ai passé de nombreuses semaines dessus et le résultat est parfait ! Le tissu est blanc avec de nombreuses fleurs de toutes les couleurs. A manches courtes, deux poches sur la jupe –car je sais que ma sœur aime mettre ses mains dans ses poches-, la jupe arrive aux genoux de Gaëlle et le bas est agrémenté d’une fine dentelle que j’ai trouvé dans un tiroir dans la chambre de ma mère. Elle devait le garder pour le revendre ou autre, mais il en a été autrement. Je vois presque des larmes briller dans les yeux de Gaëlle, mais elle se reprend bien vite pour courir nous embrasser. « Merci pour la robe » Les petits bras de ma sœur entourent mon cou et je la serre doucement contre moi après avoir déposé un baiser sur ses jolies boucles blondes. Ma sœur me lâche pour retourner admirer sa robe : « Je vais avoir la plus jolie robe du district ! » Lys hoche de la tête et Aerin se lève pour regarder la robe de plus près. « C’est vrai qu’elle est jolie ! » Je frappe dans mes mains. « Bon, c’est l’heure du bain les petits ! A part Clotilde et Nataël, les autres hop ! » Clotilde, libre, se lève pour aller dehors et jouer aux billes avec Nataël. Lys va dans la salle de bain pendant que je remplis un gros broc d’eau que je fais chauffer sur le poêle et un autre sur la cuisinière. Aerin enlève sa robe en plein milieu de la cuisine pour se retrouver en culotte et gambader sans faire attention à Naït. A quatre ans on n’est pas forcément pudique hein ! Elle s’assoit par terre pour jouer avec sa poupée. Je vide les deux brocs dans un grand baquet qui sert de baignoire dans notre salle de bain/réserve. « Les filles à l’eau ! » Aerin se lève, court dans la salle de bain suivie de Gaëlle. Je récupère Elwing dans son berceau et retourne dans la pièce avec mes sœurs, en passant dans la cuisine, j’esquisse un sourire à Naït qui a été rejoint par Nataël.

Dans la salle de bain, Aerin & Gaëlle sont déjà dans le baquet et elles se lavent le dos à tour de rôle. Je dépose la plus petite dans l’eau chaude qui au contact du liquide se met à gazouiller joyeusement en mangeant son poing. Les deux autres n’ont pas besoin de moi, tandis que Lys coiffe ses longs cheveux bruns, elle sera la dernière à se laver. Moi je me lave tôt le matin à l’eau froide, le soir c’est la place aux petits ! J’attrape le gobelet que je remplis pour le verser doucement sur les boucles rousses d’Elwing qui frémit en faisant une moue surprise. Aerin & Gaëlle chantonnent joyeusement en frappant dans leurs mains en rythme. Oui, il n’y a pas à dire, la vie est belle ! Même dans notre petite maison qui part endroit tombe un peu en ruine, au milieu d’un district où la suie recouvre tous les objets, où la nourriture manque, on trouve toujours des archipels, des endroits où règnent la joie et la bonne humeur comme dans cette petite pièce. Gaëlle tient Elwing le temps que j’attrape une serviette pour pouvoir y envelopper le bébé et le prendre contre ma poitrine. Les filles sortent de l’eau et s’enroulent dans la même serviette en rigolant, puis Lys prend leur place dans l’eau. Pendant qu’elles se mettent en chemise de nuit, je sors dans la cuisine où Naït et Nataël sont toujours là à parler de je ne sais quoi. « Vous avez fini de comploter vous deux ? » Je ris et pose le bébé sur la table toujours dans la serviette. « On ne complote pas, on discute juste ! » Je jette un coup d’œil à mon frère qui sourit de toutes ses dents, je lève les yeux au ciel, je ne veux même pas savoir ce qu’ils se racontaient. Je frotte doucement Elwing qui tout en suçant son pouce regarde autour d’elle, avant de poser ses yeux sur Naït qu’elle ne connait pas. Gaëlle et Aerin apparaissent derrière moi en chemise de nuit et les cheveux mouillés : « Après tu chantes une berceuse hein Eowyn ? » Je hoche de la tête en finissant d’habiller la petite puis la reprend dans mes bras. Je regarde Nataël. « Je suppose que toi tu es un grand garçon et que tu n’as plus besoin de berceuse ? » Mon frère lève fièrement la tête en bombant le torse. « Pfeu c’pour les bébés et les filles les berceuses ! Je peux dormir sans ça ! » Je ris, et suis toutes mes sœurs dans la chambre que nous partageons. Je mets Elwing dans son berceau et m’assois sur le bord du lit que je partage avec Aerin et Gaëlle. Cette dernière tient le livre que Naït lui a offert et me le tend en souriant. Je le feuillette rapidement, j’en connais certaines que nous chantait notre tante quand j’étais petite avec notre cousine. Je relis rapidement les paroles et l’air me revient naturellement :

« Doucement, doucement,
Doucement s'en va le jour
Doucement, doucement
À pas de velours.

La rainette dit
Sa chanson de nuit
Et le lièvre fuit
Sans un bruit.

Doucement, doucement,
Doucement s'en va le jour
Doucement, doucement
À pas de velours.

Dans le creux des nids
Les oiseaux blottis
Se sont endormis
Bonne nuit.
»

Pendant que je chante d’une voix douce et posée, je caresse les boucles blondes d’Aerin et Gaëlle dont les petits yeux se ferment doucement. Après une longue journée, tout le monde est fatigué ! Cette berceuse me rappelle de vieux souvenirs, de bons souvenirs. L’époque où mon frère n’était pas violent, où la vie était plus simple, plus belle. Je borde mes sœurs et les embrasse sur leurs fronts, je pose le livre de Gaëlle sur le petit guéridon près d’elle et sors en refermant la porte derrière moi. « Au lit Nataël, demain tu as école. » Mon frère hoche de la tête, souhaite bonne nuit à Naït en souriant, vient m’embrasser et file dans la chambre qu’il partage avec Theodred et papa, fermant la porte derrière lui. Nous sommes maintenant seuls avec Naït et je sais d’avance les questions qu’il va me poser, le sujet qu’il va aborder. Sans un mot, je mets de l’eau à chauffer pour faire la vaisselle et enfile à nouveau mon tablier que j’attache autour de mes hanches. « Je ne pouvais pas t’en parler Naït » Je plonge mes mains dans l’eau chaude sans détourner mon regard des assiettes. « C’est trop… Trop… » Je ne trouve pas les mots. « Je me sens tellement mal, tellement… J’ai honte de moi, honte de me laisser faire soir après soir. Honte de ne jamais réagir, de n’être qu’un objet… » Je murmure doucement : « C’est ce que je suis, un vulgaire objet. » Ma main droite sert avec la lame d’un des couteaux, et sans que je m’en rende compte, elle entaille la paume de ma main. « Ca a commencé quand j’avais treize ans, du jour au lendemain Theodred a commencé à se montrer violent. Au tout début, je me débattais, hurlais à mort. Personne n’est jamais venu m’aider, pas même ma mère qui se trouvait dans la pièce d’à côté, elle avait bien trop peur. » Je sens une vague d’amertume me submerger, ma propre mère ne m’a jamais protégée. « Mais plus je me débattais, plus il prenait un malin plaisir à me faire mal, alors j’ai fini par laisser tomber et à ne plus réagir. A tout subir la tête basse… De plus, je sais que si je n’en fais qu’à ma tête, il s’en prendra à Maïlys, et je préfère encore mourir plutôt que le laisser la toucher. » Je me rends soudainement compte du sang qui coule de mon entaille et le lâche enfin le couteau pour envelopper ma main dans un torchon propre, toujours dos à Naït. Je ne veux pas affronter son regard, j’ai trop honte, je me sens tellement minable… Des larmes coulent sur mes joues, pas question qu’il les voit ! Honteuse, je sors de la cuisine pour aller dehors, dans le jardin derrière la maison, à l’abri des regards indiscrets.





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