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| Losing you. (ft. Adrastée) | |
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| Sujet: Losing you. (ft. Adrastée) Sam 12 Mai - 13:40 | |
| « Milan Adamson ». Lorsqu’il avait entendu ce nom, Cameron s’était immédiatement tourné vers sa femme. Elle était sous le choc, elle voulait hurler. Mais une autre voix lui avait volé sa tristesse. Une voix qu’il connaissait mieux que toute autre, une voix qu’il ne pouvait plus entendre : celle de Natalee. Il avait suivi Adrastée, qui courait alors vers la jeune femme éplorée. Elle la serra contre elle, comme pour l’empêcher de bondir sur la scène. Mais lui, il savait qu’il ne la réconforterait pas. Il resterait à côté d’elle, immobile, silencieux. Sans émotions. Il ne voulait pas s’émouvoir pour elle, pas de nouveau, jamais. Adrastée était pourtant partie rapidement rejoindre le père de Milan, et bientôt, il s’était retrouvé seul avec son ancienne amie. Mais il ne lui avait rien dit. Comment pouvait-il retrouver la parole en sa présence, alors qu’elle l’avait déçu terriblement et qu’il ne souhaitait plus qu’elle fasse partie de sa vie ? Il voulait la voir disparaître, pour toujours. Pourrait-il vraiment lui pardonner ? C’était peu probable. Bien sûr, il était parfois faible en sa présence, tout simplement parce qu’elle avait toujours fait partie de sa vie et que l’effacer totalement était plus facile à dire qu’à faire. Mais il ne se laisserait jamais plus submerger comme ça lui était arrivé. Ses sentiments avaient été éphémères. Il avait désormais découvert comment on pouvait passer de l'amour à la haine, en un claquement de doigts. Lorsqu’Adrastée était revenue vers eux, ils s’étaient éloignés, laissant Natalee seule avec sa tristesse. Il n’était pas là pour combler son chagrin. Il ne serait pas un substitut, jamais. Il s’y refusait. Et si elle devait être seule pendant plusieurs mois, voire tout le reste de sa vie si Milan mourait, et bien qu’il en soit ainsi. Cameron n’irait pas pleurer sa solitude. Adrastée était bien sûr dévastée. Lorsqu’ils étaient revenus à la maison familiale, le soir-même, elle s’était réfugiée dans leur chambre et avait pleuré pendant de longues minutes qui semblaient être une éternité. Cameron était resté assis juste devant la porte, le dos appuyé contre le mur. Il attendrait le temps qu’il faudrait. Même si ça devait prendre des jours. Il savait à quel point elle était peinée. Perdre son meilleur ami était une épreuve terrible : il en avait fait l’expérience assez récemment pour s’en souvenir. Pourtant, on ne lui avait pas arraché Natalee de la même manière que l’on avait délibérément pris Milan à Adrastée. Mais ça revenait au même. Au final, il était seul, enfin, seul avec elle. Ils étaient deux. C’était très bien comme ça. C’était censé se passer comme ça. Ils retournaient à leur petite entité solitaire, laissant les deux autres s’en aller, quel que fut leur chemin au final. Cameron s’en fichait bien maintenant. Natalee pouvait se détruire la vie toute seule, ce n’était plus son problème ; ou presque. Il n’aurait pas supporté de savoir qu’elle se laissait crever, mais après tout, elle l’avait cherché. Elle s’était servie de lui, et au final, elle n’avait eu que ce qu’elle méritait. Il ne voulait plus la fréquenter. Il ne voulait plus qu’elle interfère dans sa vie. Pire que tout, qu’elle l’éloigne de nouveau de sa femme, qu’il aimait de plus en plus. Il avait des tonnes de raisons de l’aimer, d’ailleurs. Son courage, sa douceur, sa sagesse. Elle était tout le contraire de Natalee, et au final, elle était son idéal. Il le savait, de plus en plus. Il la voulait. Il l’avait. Lorsque les pleurs s’estompèrent, il se releva. Ses doigts toquèrent à la porte, puis sans attendre de réponse, saisirent la poignée et la tournèrent. Adrastée était assise sur le lit, la tête baissée. L’espace d’un instant, Cameron songea à ce qu’il avait failli faire dans ce lit, sans que sa femme le sache. Mais il chassa rapidement ces pensées et s’approcha. Arrivé devant elle, debout, il lui attrapa tendrement le menton pour relever sa tête, et déposa un baiser sur ses lèvres. Un simple baiser, sans passion, juste pour lui faire comprendre qu’il était là, que tout irait bien, autant que possible. Puis il glissa sa main sur sa joue, balayant les traces de ses larmes. - Je t’emmène quelque part.Elle ne semblait pas être très emballée à l’idée de sortir. Mais Cameron ne lui laissa pas vraiment le choix. Il saisit sa main et l’invita à se lever. Dans un soupir, Adrastée consentit à le suivre. Il ne savait pas encore où il allait l’emmener, mais il voulait vraiment lui changer les idées. Elle en avait besoin. De plus en plus, il ressentait la peine de sa compagne comme si c’était la sienne. Il avait envie de pleurer lorsqu’elle était triste, d’enrager lorsqu’elle était en colère. Et pire que tout, il avait terriblement envie de l’embrasser lorsqu’elle se montrait tendre avec lui. Était-ce ça, l’amour ? Pouvait-il dire qu’ils étaient amoureux, simplement parce qu’ils avaient atteint le stade de l’empathie et de la prise en compte totale de l’autre personne ? Il le pensait de plus en plus. Peut-être était-ce aussi son incartade avec Natalee qui lui avait ouvert les yeux. Il avait toujours pensé qu’il l’aimait plus qu’une amie sur bien des points. Qu’il ressentait pour elle un amour qui ne serait jamais le même que celui qu’il avait pour Adrastée. Et pourtant, il s’était récemment rendu compte que c’était totalement différent. Il ne pourrait jamais haïr sa femme. En revanche, il haïssait désormais son ancienne meilleure amie. Il n’aurait pas pu assurer qu’il ne redeviendrait jamais proche de la blondinette ; mais ça ne serait plus comme avant. « Comme avant », ça n’existerait plus. Ils n’auraient plus jamais la même complicité que celle qui les avait unis lorsque pour la première fois, ils avaient établi un contact. Dans cette cour d’école, alors que ces brutes pourchassaient Cameron. Ils ne seraient plus jamais les deux enfants de cette photo, ceux qui s’étaient aimés sans se juger, au premier coup d’œil. Ceux dont l’amour était animé par une innocence qu’ils ne retrouveraient plus. Or, avec Adrastée, tout était différent. De plus en plus, il avait du mal à se passer d’elle. Peut-être parce que l’évidence de former tout de suite un couple était apparue. Ils n’avaient pas eu le choix, c’est vrai. Mais il n’était pas sûr de le regretter aujourd’hui. Si on lui avait laissé choisir, il aurait peut-être épousé Natalee. Une femme qui n’aurait pas été heureuse dans son mariage, simplement parce qu’elle en aimait un autre. Qui l’aurait trompé sans scrupules, car elle ne pensait qu’à elle. Une égoïste qui n’aurait jamais vraiment voulu de lui comme mari. Qui aurait été plutôt satisfaite car il était gentil, mais qui aurait couru dans les bras de Milan une fois la nuit tombée. Cameron en frémissait. Il s’agissait d’une image cauchemardesque. Au final, son plus beau rêve (épouser quelqu’un qu’il aimait) aurait été un enfer. Alors, il était heureux de ne jamais avoir été ami avec Adrastée avant de lui passer la bague au doigt. Elle était sa femme, et ce seul statut était le plus précieux au monde. Ils se dirigèrent lentement vers les champs. Cameron glissa un bras autour de la taille de sa femme et la rapprocha doucement de lui. La nuit était belle. Plutôt belle d’ailleurs, pour un jour où on avait finalement annoncé le nom d’enfants condamnés à mort. Arrivé à la lisière de son propre champ de blé, Cameron se plaça face à elle. Ses deux mains saisirent doucement ses épaules. - Je sais que c’est dur… Si j’avais pu échanger ma place avec la sienne, je l’aurais sans doute fait.Il ne mentait pas pour lui faire plaisir. Tout le monde aurait sans doute préféré que ce soit lui qui parte. À commencer par Natalee. Elle perdait l'homme qu'elle aimait - le seul homme qu'elle aimait - et Adrastée perdait son meilleur ami. Les deux étaient dévastées. Mais auraient-elle réagi de la même façon si la victime avait été différente ? Cameron tressaillit. Il avait peur de la mort, certes, mais pas plus que de la tristesse d’Adrastée. Il aurait fait n’importe quoi pour la rendre heureuse. Et il était persuadé qu’elle n’aurait pas été aussi malheureuse s’il avait été en âge d’être tribut et qu’il avait remplacé son ami. C’était douloureux de penser cela, et il détourna d’ailleurs le regard un instant. Il aurait été capable de se sacrifier pour elle. Est-ce que cela voulait dire qu’il l’aimait réellement ? Sa main droite glissa sur son bras et saisit celle de sa femme. Il entremêla leurs doigts, puis posa de nouveau ses yeux sur elle. - Mais je suis là. Maintenant plus que jamais.- Spoiler:
Désolée, c'est pas très bon...
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| | | Adrastée L. Huggins ADMIN - Burn out
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Sam 12 Mai - 15:24 | |
| La souffrance. L'envie de vengeance envers le Capitole. Le triste retour à la réalité. La souffrance une nouvelle fois. J'étais passée par de nombreuses émotions en une journée. Ce matin, je priais encore pour Milan. Je souhaitais qu'il ne soit pas sélectionné et j'étais persuadée qu'il avait toutes ses chances de s'en sortir indemne. Mais je m'étais trompée. Plus tard dans la matinée, j'avais éprouvé du stress. Celui de n'être pas certaine de ce que j'affirmais. Et si par malheur il était choisi ? Là encore, je fermais les yeux et tentais de me calmer. Il ne pouvait pas. Il n'était pas le seul garçon du district. D'autres avaient leur nom dans la sphère de verre. Mais j'étais tombée de bien haut lors de l'annonce des participants. Une fille : Léandre. Je ne la portais pas particulièrement dans mon coeur mais elle ne méritait pas ça. Un garçon : Milan. Le drame. Comment était-ce possible ? Mes prières n'avaient donc servi à rien. Si force divine il y avait, elle ne m'avait pas écouté. Jamais. Non parce que sinon il ne serait pas parti. Mais telle était la vie. Je n'avais jamais eu beaucoup de chance. Mais je vivais cela comme une véritable injustice. L'on me prenait mon meilleur ami alors que j'avais encore besoin de lui. Et je ne me doutais pas de ce qui m'attendait à la maison. J'aurais sans douté aimé qu'il soit là pour me réconforter. Parce que vivre un nouvel échec ne pouvait que me faire sombrer. Milan partait ; Cameron avait été à deux doigts de me tromper. Les malheurs s'enchainaient. J'avais peur d'apprendre ce qui m'arriverait ensuite. La mort peut-être. Même si je n'étais pas prête. Je voulais vivre pour mon meilleur ami. Profiter de chaque instant dans ce district. Mais sans lui, était-ce seulement possible ? J'en doutais fort. Et me rendre à l'évidence me donnait encore plus mauvaise. J'avais besoin d'être seule pour penser à mon avenir ici. Il me fallait quelques heures au moins pour me faire à la nouvelle de perdre tout ce que je connaissais et tout ce qui faisait de ma vie, un petit paradis. Certes, je n'avais jamais eu une famille riche mais mes amis et ma rage de vivre m'avaient permis d'aller de l'avant et de connaître un réel bonheur. Aujourd'hui, je perdais beaucoup. Et je ne savais comment le supporter. En rentrant à la maison après la Moisson et surtout après ma discussion avec Avalon, je m'étais enfermée dans la chambre. Ce n'est pas que je ne voulais pas voir Cameron car au contraire, sa présence aurait pu me faire du bien. Mais je ne voulais pas de sa pitié. Je ne pouvais contempler son visage en y lisant une expression désolée. Je n'étais pas prête. Il me fallait m'habituer à une vie sans Milan. J'avais envie de respirer un peu, de laisser aller ma peine sans que personne ne soit là pour me juger. Une fois sur le lit, je m'étais remise à pleurer. Je savais que Cameron était tout près et qu'il pouvait m'entendre mais au moins, il ne pouvait pas me regarder. Il ne pouvait pas soupirer à la vue de mon visage déformé par la tristesse. Je voulais au moins lui éviter cela. Nous étions peut-être un couple mais il n'avait pas signé pour ça. Il n'était peut-être pas prêt à me dire des mots doux afin de tenter de me faire sourire. Non, là n'était pas sa tâche. Je préférais vivre cela de mon côté et oublier très vite. Enfin, prétendre. De longues minutes s'étaient écoulées maintenant. Je pensais à Cameron assis devant la porte et qui attendait que j'aille mieux pour rentrer. Je pensais aussi à Milan dans le train. Cela provoqua une nouvelle crise de larmes. Le pauvre. Si j'étais triste de le perdre, je n'imaginais pas ce qu'il pouvait traverser en ce moment. Il savait que sa vie était terminée car il fallait être honnête, il avait peu de chances de revenir. Il m'avait promis de se battre mais je le connaissais bien. Il avait peur. Il n'était pas du genre à se faire des idées. Il n'était pas le mieux entraîné. Il n'avait jamais utilisé d'armes ou tué quelque chose. C'était un garçon bien trop doux pour cela. Mais il allait devoir apprendre. Sinon, il était mort. Il fallait au moins qu'il tienne quelques jours ; pour me prouver qu'il pouvait le faire. Je soupirai. Petit à petit, les pleurs s'estompèrent. Puis enfin, tout s'arrêta. Je n'avais plus assez d'eau dans mon corps pour pleurer. C'est comme si je m'étais desséchée. J'avais terriblement mal à la gorge. J'entendis toquer et la porte s'ouvrit avant que je ne donne une réponse. Je ne relevai pas la tête. J'étais assise sur le lit et je fixai mes mains posées sur mes genoux. Cameron se dirigea vers moi et s'arrêta. Il bougea et bientôt je vis sa main dans mon champ de vision. Je ne fis rien. Il me releva la tête et se pencha pour embrasser mes lèvres. Enfin, il essuya les larmes sur mon visage. J'aimais son contact sur ma peau brûlante. CAMERON : Je t'emmène quelque part. Je soupirai. Non c'est vrai, je n'avais pas particulièrement envie de bouger. Je voulais rester sur ce lit à m'apitoyer sur mon sort. Mais Cameron avait raison. I me fallait m'aérer et me changer les idées. Je me levai, prête à le suivre. Je n'avais aucune idée de l'endroit où mon mari voulait me conduite. Mais je m'en fichais. Je ne voulais pas particulièrement le savoir en réalité. Je me contentais d'avancer. Cameron semblait triste également. Etait-ce ma faute ? Je crois qu'il avait beaucoup de mal à me voir dans un tel état. Et j'aurais été dévastée de le voir ainsi aussi. Je ne pouvais que le remercier d'être là pour moi. Nous n'avions pas eu une minute à nous depuis notre dernière conversation. Oui nous partagions désormais le même lit mais à part dormir dans les bras l'un de l'autre sans un mot, nous ne faisions pas grand chose. Cependant, j'étais déjà satisfaite de ce que nous partagions. Quelques semaines auparavant, je me sentais si mal de ne pas lui parler et de me contenter de le fuir. Alors je ne pouvais espérer meilleure situation. Nous paraissions heureux et même parfois, amoureux. Je ne pouvais pas dire si c'était le cas mais j'avais des sentiments pour lui c'est vrai. Je n'avais jamais ressenti cela pour personne et j'avais peur d'aller trop vite. Mais Cameron savait y faire et me mettais en confiance. C'était un mari merveilleux. Je repensais à ces heures passées dans ses bras. A son odeur et ses caresses et cela me fit frissonner. C'est de ça dont j'avais besoin maintenant. Je voulais fermer les yeux et me blottir contre son corps chaud. Je voulais entremêler mes doigts aux siens et embrasser ses lèvres. Je ne voulais pas le perdre comme j'avais perdu Milan. Même si j'étais, encore une fois, loin de me douter de ce qui m'attendait. J'allais être bouleversée et très en colère. C'est un fait. Mais j'avais surtout très peur de ne jamais m'en remettre. Mais passons. Cameron se dirigea vers les champs. Je le suivais toujours sans rien dire lorsqu'il passa un bras autour de ma taille et m'attira à lui. Je soupirai de plaisir, contente de ce contact physique entre nous. Je ne le repoussai pas. Enfin, nous nous arrêtâmes. Cameron se plaça face à moi et posa ses deux mains sur mes frêles épaules. CAMERON : Je sais que c'est dur … Si j'avais pu échanger ma place avec la sienne, je l'aurais sans doute fait. ADRASTEE : Oh non, ne dis pas ça … Je ne l'aurais pas supporté. J'étais évidemment certaine qu'il l'aurait fait car je commençais à le connaître mais je n'aurais pas digéré la nouvelle. J'en serai sans doute morte de chagrin. Et puis, je ne pouvais pas penser à une telle atrocité maintenant. Ma peine était déjà trop grande. Je chassai cette image de mon esprit. Lui, se portant volontaire à la place de mon meilleur ami. Je déglutis. C'est vrai qu'il me voyait abattue aujourd'hui mais n'aurait pas été là pour voir à quel point son départ m'aurait affecté. Je ne pouvais pas imaginer la vie sans lui maintenant qu'il avait sa place dans mon coeur. J'avais besoin de lui. Sa main droite attrapa la mienne et il la serra fort. Nos doigts s'entremêlèrent et je fermai les yeux. CAMERON : Mais je suis là. Maintenant plus que jamais. ADRASTEE : Merci, Cameron. Je lâchai sa main pour le prendre dans mes bras. Nos corps ne faisaient plus qu'un car nous étions très proches. Ses bras me serraient à m'en étouffer mais j'appréciais la sensation. Je respirai son odeur que j'aimais tant et soupirai. Puis, je collai mon front au sien et embrassai ses lèvres. J'étais désormais incapable de me séparer de lui. Mais je pris mon inspiration pour lui dire ce que j'avais sur le coeur. Il le fallait. Je ne pouvais pas faire semblant. ADRASTEE : Perdre Milan est très difficile. Je ne suis pas sûre d'être la même à l'avenir. Il faisait partie de ma vie, il était mon meilleur ami et personne ne pourra jamais le remplacer. Mais tu as ta place dans mon coeur aussi, tu sais. Je n'aurais pas voulu que tu le remplaces et partes pour les Jeux car j'aurai été incapable de m'en remettre. J'aurais tellement voulu lui dire que je l'aimais. Que c'était presque une évidence mais le moment était mal choisi. Et j'avais peur de souffrir. J'avais peur de le perdre. Alors je préférais attendre. - Spoiler:
Arrête, j'adore vraiment darling
Dernière édition par Adrastée L. Huggins le Sam 12 Mai - 20:12, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Sam 12 Mai - 20:00 | |
| Cameron n’avait jamais été très bon pour les relations humaines, c’était un fait. Sans parler de son enfance solitaire, des maltraitances qu’il subissait régulièrement, il n’avait jamais vraiment su s’ouvrir aux gens. Sauf à certains. Sa petite sœur, par exemple. Malgré leur différence d’âge, ils se parlaient, ils communiquaient beaucoup. Il avait rapidement trouvé en elle une confidente, une présence apaisante qui lui permettait de savoir qu’il aurait toujours quelqu’un, même dans les pires moments. Après tout, Paloma ne le détesterait jamais. Il était sa famille, la seule qu’il lui restait désormais. Cela faisait plusieurs semaines que ses parents étaient morts. S’il s’était renfermé sur lui-même les premiers temps, rongé par la culpabilité et la tristesse, il avait vite rebondit. Pour Paloma. Il devait être là, il ne pouvait pas être faible. Pour la rébellion aussi, mais moins ; après tout, il ne pouvait pas se permettre de trop de mettre en danger. Du moins, pas maintenant que sa cadette pouvait se retrouver seul du jour au lendemain s’il mourait. Alors, il avait fait des efforts, des efforts incroyables. Il avait essayé de toutes ses forces de se reconstruire seul, et surtout, très rapidement. Et il avait réussi, après tout. Adrastée devait trouver bizarre qu’il se soit « remis » aussi vite de la mort de ses parents, mais après tout, c’était comme leur mariage : ils n’avaient pas le choix. Alors autant faire avec. Et puis, il s’était également ouvert à Natalee. Depuis la première fois qu’ils avaient réellement parlé ensemble, ils ne s’étaient pas quittés. Et puis, était venue la rupture, nette et inévitable. Il ne pouvait plus la voir, car elle avait bafoué l’un des principes les plus importants pour lui : le respect. En venant chez lui pour l’embrasser et frémir sous ses caresses, elle avait volontairement nié la présence d’Adrastée. C’était comme si elle se moquait ouvertement d’elle. Mais aussi de Cameron ; elle lui montrait qu’il n’était qu’un pantin, qu’elle pouvait lui faire faire ce qu’elle voulait sans qu’il puisse l’en empêcher. Il avait détesté cela. L’impression d’être manipulé, d’être considéré comme un être faible, inférieur. Alors, il s’était refermé, probablement aussi vite qu’il lui avait ouvert son cœur, dix ans auparavant. Elle n’était plus rien à ses yeux. Comme si elle était morte. Sauf qu’elle ne l’était pas ; parfois, il se prenait à craindre qu’il lui arrive quelque chose. Et lorsque ce sentiment le submergeait, il s’occupait vite d’une autre manière afin de ne pas trop y songer. Il ne voulait pas. C’était au-dessus de ses forces. Avoir dû se séparer d’elle était déjà une épreuve suffisamment dure. Il ne voulait pas l’aggraver en se ressassant les évènements qui s’étaient produits quelques jours plus tôt, dans cette même chambre qui avait vu pleurer Adrastée ce soir.
Alors qu’il pensait à ces personnes qu’il avait laissé entrer dans son cœur, son regard se posa une nouvelle fois sur sa femme. Avant qu’il ait pu réagir, elle l’avait pris dans ses bras et le serrait contre elle. Il sentait qu’elle avait besoin de lui, et rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Bien sûr, il aurait préféré qu’elle soit heureuse et que tout aille bien. Pourtant, s’il était devenu un besoin plutôt qu’une charge, c’était qu’il devait compter un tout petit peu pour elle. Il passa ses bras autour d’elle et la serra à son tour. Cette sensation était tellement belle. Lorsqu’elle agissait de la sorte, c’était comme si le reste n’existait plus. Comme s’ils étaient les deux derniers êtres humains sur terre, et qu’ils partageaient un instant unique qui ne se reproduirait pas avant un moment. C’était tellement unique qu’il n’aurait échangé ce moment pour rien au monde. Et lorsqu’elle colla son front contre le sien et l’embrassa, son cœur s’arrêta un instant. D’ailleurs, il avança légèrement la tête pour prolonger le baiser, ce qui lui arracha un sourire. Elle arrivait à le combler de bonheur. Mais bientôt, elle prit sa respiration pour lui parler. Une seule phrase resta véritablement gravée dans son esprit. « Je n'aurais pas voulu que tu le remplaces et partes pour les Jeux car j'aurai été incapable de m'en remettre ». Comment réagir, alors qu’elle lui ouvrait enfin son cœur ? C’était tellement compliqué. Il avait soudain envie de tout lui dire au sujet de Natalee et de ce qui s’était produit. Mais il comprenait à présent que ça lui briserait le cœur. Alors, fallait-il lui mentir et l’épargner, ou tout lui avouer dès maintenant ? De toute façon, elle serait au courant tôt ou tard. Il déglutit et glissa une de ses mèches de cheveux derrière son oreille droite, puis l’attira de nouveau contre lui pour l’embrasser. Il devait savourer ce baiser. Après tout, il ne savait pas si elle l’aimerait toujours autant après ce qu’il allait lui dire. Ce serait dur, même pour lui. Surtout pour lui. Il aurait dû mal à lui faire comprendre. Mais c’était nécessaire. Il détacha doucement ses lèvres des siennes.
- Adrastée… Je t’aime…
Ça n’avait pas été si dur de dire cela, mais c’était probablement parce qu’il le pensait au plus profond de lui. Il n’avait plus qu’elle, mais c’était tout ce qu’il voulait désormais. Elle, pour toujours.
- Et je t’en prie, souviens-toi que je t’aime… Surtout après ce que je vais te dire…
Elle hocha lentement la tête de haut en bas, presque imperceptiblement. Elle ne savait pas vraiment à quoi se préparer, ça se lisait sur son visage. Cameron souffla lentement et glissa ses doigts sur sa joue rose, comme si ce geste allait atténuer la dureté de ses mots.
- Il y a une dizaine de jours, Natalee a appris que Milan l’avait trompée avec une autre fille… Elle est venue à la maison.
Plus les mots sortaient de sa bouche, et plus il luttait pour ne pas les retenir. Il ne voulait rien lui dire, et pourtant, il ne pouvait pas s’en empêcher. Après ce qu’elle venait de lui faire comprendre, après les sentiments qu’elle avait partiellement mis à nus, il ne pouvait pas la trahir. Pas une nouvelle fois.
- Elle m’a embrassé. Je n’ai pas su quoi faire… C’était ma meilleure amie…
Il se racla la gorge. Dieu que c’était dur. Elle allait lui en vouloir terriblement. Mais il espérait qu’elle le comprendrait malgré tout. Après tout, elle avait aussi un meilleur ami. Était-ce si facile de repousser quelqu’un que l’on aimait, même en dehors de toute relation amoureuse ? Sa main glissa partiellement sur sa nuque, son pouce caressant sa joue froide.
- De fil en aiguille, on s’est embrassés. Et c’est impardonnable.
Il s’assénait lui-même le coup de grâce. Après tout, ça ne servait à rien de faire comme s’il n’était pas fautif. Il n’aurait pas dû entrer dans son jeu, se laisser guider par son désir. Est-ce que ça aurait rassuré Adrastée de savoir qu’il avait eu davantage de désir pour Natalee lorsque l’image de sa femme avait frappé son esprit ? Il ne le pensait pas. Il lui saisit les mains en tremblant légèrement. Il ne pouvait plus parler. Sa voix était bloquée, son pouls battait à une vitesse hallucinante. Il voulait qu’elle le serre de nouveau contre lui, mais ça n’arriverait pas. Pas après cette révélation.
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| | | Adrastée L. Huggins ADMIN - Burn out
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Dim 13 Mai - 13:02 | |
| Il est vrai que j'avais toujours eu du mal à dire mes sentiments. Dans la journée, j'avais dis pour la première fois à Milan que je l'aimais. Pas comme un amoureux mais comme un frère. Je m'étais décidée à dire les choses comme elles étaient car je le voyais sans aucun doute pour la dernière fois. Il ne reviendrait pas. C'était presque impossible. Les chances étaient trop minces et comme j'en avais conscience, je me devais de lui dire la vérité. Oui, je l'aimais et le dire à voix haute ne me ressemblait pas. Il nous arrivait d'être tendre l'un envers l'autre mais nous n'avions jamais avoué nos sentiments. C'est vrai que c'était très étrange de le dire à une personne que l'on considérait comme un membre de sa famille. Cameron avait-il déjà dis à la petite Paloma qu'il l'aimait ? J'en doutais. Ils étaient proches, ils parlaient et se confiaient mais ne disaient jamais ce qu'ils savaient. Tout comme Milan et moi. Je savais qu'il m'aimait et il se doutait bien que je ressentais la même chose à son égard. Alors pourquoi se le dire ? Ca paraissait insensé. Mais pas dans de telles circonstances. Pas alors que nous étions certains de nous dire adieu. Alors en cette journée, je me sentais d'humeur à être franche avec les individus pour qui j'avais des sentiments. D'abord mon meilleur ami mais devais-je franchir le pas avec mon époux ? Les choses étaient différentes. Je ne voulais pas tout gâcher en lui certifiant que j'avais des sentiments pour lui. Les choses pouvaient changer si nous nous disions les mots interdits. Alors je préférais attendre. Mais pourquoi au juste ? N'avais-je pas compris la leçon avec Milan ? Me faudrait-il attendre de voir Cameron partir ou mourir pour lui avouer mon amour ? Très honnêtement, j'étais perdue. Une part de moi voulait lui faire confiance mais l'autre se méfiait encore. Je refusais la souffrance. Je refusais de m'attacher à une personne qui pouvait partager ma vie comme le faisait Cameron car tout pouvait arriver.
Depuis ma naissance, j'avais un tempérament de feu. J'aimais mes parents plus que tout au monde mais je ne pouvais pas me permettre de le dire. Ils le savaient et j'en étais certaine mais je ne voulais pas formuler tout haut ce que je pensais tout bas. Au cours de mon enfance, je m'étais montrée dure avec ma famille sachant que je serai dès ma majorité passée, enfermée dans une prison de verre. Forcée comme mes soeurs de me marier, j'étais en colère contre mes parents. Comment pouvaient-ils obliger leurs filles à épouser des hommes qu'elles n'avaient pas aimé au premier regard ? C'était impensable. Quelle famille normalement constituée autorisait un tel acte ? Oh, les parents de Cameron. Mais c'était différent. Ils n'avaient pas préparé leurs enfants dès la naissance. Jamais mon époux et sa jeune soeur n'avaient grandi tout en sachant que l'amour ne leur serait pas permis. Qu'ils se devraient de vivre avec des inconnus. A vrai dire, je ne sais pas ce qui était le pire. Dans les deux cas, les choses étaient faites et impossible à défaire. Avec le temps, j'avais appris à vivre avec. Maintenant que je connaissais Cameron et que je savais ô combien il était un homme bon et courageux, je pouvais m'autoriser à l'aimer. Ce que je n'aurais pas fait avec n'importe qui. Mais le jeune homme m'avait apporté la paix. Nous nous étions trouvés dans le malheur et nous partagions des liens forts. Je pouvais lui faire confiance. Il n'allait pas me briser le coeur parce qu'il en était tout simplement incapable.
Oh, vraiment ? Parlons-en d'ailleurs. C'est malheureusement ce que j'avais toujours pensé. C'était un garçon honnête et fidèle. Mais l'était-il réellement ? Je ne pouvais pas le savoir. Après tout, je ne le connaissais pas si bien que ça. J'apprenais et je voulais pouvoir le certifier mais il nous fallait du temps. Serais-je prête à lui en accorder après les révélations ? L'amour est compliqué. L'amour fait mal. L'amour est incontrôlable. Alors que j'étais perdue dans mes pensées, Cameron glissa une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Il m'attira ensuite à lui et m'embrassa. Un baiser si tendre mais qui paraissait douloureux pour je ne sais quelle raison. Je me serai contre lui de peur de le voir s'en aller. Puis, il décolla ses lèvres des miennes pour m'avouer ses sentiments.
CAMERON : Adrastée … Je t'aime …
Ca faisait du bien de l'entendre. J'aurais voulu lui dire que moi aussi mais il semblait pressé d'ajouter autre chose. Je le laissai donc parler.
CAMERON : Et je t'en prie, souviens-toi que je t'aime … Surtout après ce que je vais te dire … ADRASTEE : D'accord, promis.
Toutefois, mon coeur battait la chamade. Je déglutis. A quoi devais-je m'attendre ? Je craignais le pire. Cameron semblait tendu, stressé. Pourquoi ? Il posa sa main sur ma joue et inspira un grand coup. « Il y a une dizaine de jours, Natalee a appris que Milan l'avait trompée avec une autre fille … Elle est venue à la maison ». Jusque là, rien de terrible. Je comprenais la peine de la jeune femme mais si elle était responsable. Elle avait fui son amour de peur de souffrir si ce dernier partait. C'était complètement insensé. Milan avait tenté de la récupérer maintes fois mais fatigué d'être repoussé, il était donc allé voir ailleurs. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Il avait le droit d'être heureux et si Natalee ne voulait plus de lui, inutile de chercher à la reconquérir encore et encore. Pourtant, je savais bien que les paroles de Cameron cachaient quelque chose. Il se sentait coupable. Mais de quoi ? Je l'écoutais sans rien dire. « Elle m'a embrassé. Je n'ai pas su quoi faire … C'était ma meilleure amie … ». D'accord. Cette fille était donc une égoïste. Elle ne pensait qu'à elle. La haine montait en moi et mon coeur se serrait en pensant à Milan. Comment avait-elle osé ? Avec mon époux qui plus est. Cameron se racla la gorge alors que je lui lançai un regard noir. C'était très difficile pour lui de me dire tout cela et je sais qu'il fallait être très courageux ; ce qu'il était bien évidemment. Mais je sentais que cette histoire n'était pas terminée. Je pinçai les lèvres. Il lui fallait prononcer la sentence. Il caressa ma joue alors que mon coeur explosait.
CAMERON : De fil en aiguille, on s'en embrassés. Et c'est impardonnable. ADRASTEE : Tu as raison, ça l'est.
Il en avait terminé. Et il venait de m'achever. Il saisit mes mains ; il tremblait. Je me dégageai de ce contact. Comment osait-il lui aussi ? Pourquoi me confesser cet acte immonde alors que j'étais déjà très mal ? Je venais de perdre Milan et je comprenais que quelque part, j'avais aussi perdu Cameron. Et c'était un peu trop difficile à supporter. Je m'éloignai de quelques pas, lui tournant le dos. La tête me tournait. Cette fois, le feu avait pris possession de mon corps. Je me sentais trahie, violée, moins que rien. Sans prendre la peine de me retourner, je brisai le silence.
ADRASTEE : Tu avais promis. Tu m'as dis la nuit de nos noces que tu me serai fidèle. Pourquoi avoir menti ? Je sais que j'ai fait des erreurs mais lorsque nous avons appris à nous connaître, j'ai commencé à avoir de réels sentiments pour toi. Je pensais pouvoir te faire confiance. Mais j'avais tord. Comme toujours. Et ça fait vraiment mal.
Je n'étais pas dure. Je tentais simplement de comprendre. Il avait promis. Il avait promis ! Et j'avais été idiote de croire en lui et même en nous. Je m'en voulais aujourd'hui. |
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Dim 13 Mai - 14:06 | |
| L’être humain est particulier. Il s’attache aux gens, puis il les trahit, d’une manière ou d’une autre. De façon indirecte, en changeant son comportement. Ou bien plus directement, en les trahissant véritablement. C’était un fait. Mais pourquoi devait-on se faire souffrir, se quitter, lorsqu’on s’aimait ? Ça n’avait aucun sens, c’était idiot. Cameron avait toujours détesté ça… La nature humaine de manière générale. Cette faculté fascinante à tout foutre en l’air, puis à s’en étonner, comme si on n’était pas conscient de ce que l’on allait perdre avant de l’avoir définitivement perdu. C’était ce qu’il avait ressenti pour Adrastée. Il l’aimait et n’avait pas voulu la faire souffrir ni lui être infidèle. Ce n’était pourtant pas une excuse que de dire qu’il n’avait pas tout de suite pensé aux répercussions de ses actes. Bien sûr qu’il y avait songé. Mais au final, il avait préféré faire comme si de rien n’était. Sur l’instant, il n’avait pas l’impression de faire quelque chose de mal. Mais c’était tellement immoral de ne pas s’en rendre compte, tellement injuste pour elle de ne pas penser à son malheur. L’être humain est particulier, oui. Il tue, quitte, massacre, assassine, et puis pleure sur les cadavres et les souvenirs passés, en se maudissant secrètement de ce qu’il avait bien pu commettre. C’était fascinant et terrifiant à la fois de voir qu’il avait un jugement aussi médiocre sur sa propre condition. Mais ça n’avait jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui. Et déjà, Cameron se détestait de n’être qu’un simple mortel, faible et influençable. Il savait qu’il n’était pas comme ça normalement. Natalee avait décidément un effet très nocif sur lui. Elle le rendait incapable, trouillard, frileux de prendre une décision cohérente. Elle l’étouffait, elle le changeait. Et pourtant, il voulait rester le même. Celui qui avait réussi, au fil du temps, à séduire une femme qui le détestait pourtant au premier abord. Une femme qu’il avait appris à aimer, et dont il ne pouvait désormais plus se passer. Alors, il souffrait. Mais en silence, surtout.
Ça arriva. La réaction que Cameron redoutait plus que tout. Après tout, pouvait-il y en avoir une autre ? Il l’avait profondément déçue, il en était conscient. Elle n’aurait pas pu le prendre bien. Qui pourrait sourire en apprenant qu’une personne chère avait fait preuve d’une telle déloyauté ? Qui pourrait faire comme si de rien n’était ? Sûrement pas Adrastée, plus que quiconque. Elle qui était tellement droite et honnête ne pouvait accepter cela. C’est aussi la raison pour laquelle il s’en voulait énormément. Elle ne lui aurait jamais fait ça. Jamais. Et lui, il l’avait trahie. Il aurait dû repousser Natalee et la faire sortir de chez eux. Au lieu de ça, il s’était laissé aller. Et pour ces millièmes de seconde durant lesquels l’image de sa femme avait quitté son esprit, il s’en voulait terriblement. Oui, car il n’avait pas pensé une seule seconde à ce qu’elle pouvait ressentir. Du moins, pas pendant qu’ils s’embrassaient. Bien sûr, il avait ensuite fait comprendre à Natalee qu’elle avait été ignoble d’occulter la présence d’Adrastée dans sa vie. Mais ce n’était pas suffisant. Ainsi, il prenait aujourd’hui une belle claque invisible, mais il l’avait cherchée. Il n’aurait pas pu se comporter plus mal s’il l’avait voulu. Il avait tout de même fait souffrir la personne qui comptait le plus à ses yeux, et lui-même avait désormais honte de croiser son regard dans un miroir. Malgré tout, le fait de lui avoir avoué sa trahison lui enlevait un poids du cœur. C’était sans doute le premier pas, même s’il s’agissait aussi du plus douloureux. Adrastée s’était écartée de lui et avait commencé à s’éloigner. Bordel, qu’avait-il fait ? Est-ce qu’elle lui reparlerait un jour, ou avait-il décidément tout gâché, pour de bon, en la décevant de manière définitive ? Elle avait mal, c’était certain. Et il n’avait pas dans l’idée de lui révéler tout ça lorsqu’il l’avait emmenée dans les champs, ce soir. Au contraire, il souhaitait lui changer les idées. Mais il ne pouvait pas la laisser ignorer l’abominable vérité, qui était que Cameron Huggins n’était certainement pas le garçon qu’elle pensait, bien malheureusement. Il était d’ordinaire fidèle et loyal, bon et altruiste ; mais il lui avait suffi d’un seul mauvais jugement pour basculer et devenir quelqu’un de mauvais. Elle devait connaître la vérité. Il ne pouvait pas la laisser dans le mensonge, l’embrasser et la câliner indéfiniment sans qu’elle soit au courant de son écart. Malgré tout, il regretta bientôt de lui avoir avoué avoir embrassé Natalee, car ses mots lui brisèrent littéralement le cœur. Il parcourut les quelques mètres qui les séparaient et saisit son poignet, puis l’invita à se retourner d’un petit geste. Elle opposait une résistance claire, et il décida donc de se placer lui-même face à elle. Ses yeux étaient baissés, elle refusait de le regarder. Un autre coup de poignard. La voix légèrement tremblante, Cameron reprit la parole.
- Je suis tellement désolé, Adrastée... Mais toi aussi, tu as promis.
Il fronça les sourcils, et saisit doucement son menton pour la forcer à relever la tête et à le regarder. Ses yeux semblaient remplis de larmes, et Cameron eut du mal à poursuivre ses paroles, tant il avait honte de lui.
- Tu as promis que tu te souviendrais que je t’aime. Je ne t’ai pas dit ça pour me faire pardonner. Je t’aime, toi, et pas une autre. Je te veux. S’il-te-plaît, ne me juge pas sur un écart de conduite. Ça ne veut rien dire. Absolument rien. C’est juste l’histoire d’un sombre con qui n’a pas réfléchi aux conséquences de ses actes.
Il se recula, la lâchant finalement. Il ne savait pas vraiment quoi dire ni quoi faire. Cette situation était insupportable, mais ils étaient obligés d’en passer par là. Il déglutit difficilement ; sa tête semblait comme prise dans un étau, et ses mains tremblaient. Il serra les poings pour contrôler ses mouvements.
- Tu as le droit d’être en colère et de m’en vouloir. Mais… qu’importe le temps que ça te prendra pour me pardonner, je serai là.
Alors qu’elle levait de nouveau les yeux vers lui, il plongea sa main dans la poche de son pantalon et en sorti l’anneau qu’il avait enlevé quelques temps auparavant. Lentement, il le fit glisser le long de son propre annulaire. Il regarda un instant sa main de nouveau habillée d’une alliance, comme si cette partie du corps avait été incomplète depuis qu’il l’avait ôté. Une évidence semblait s’éveiller à lui. Il ne s’imaginait pas sans elle, non. C’était impossible de seulement envisager une existence sans Adrastée à ses côtés. Depuis leur mariage, il n’avait eu de cesse que de la conquérir. Ce qui le rendait encore plus honteux… C’était comme si, maintenant qu’il l’avait, elle ne valait plus la peine qu’on se batte pour elle. Mais c’était faux. Plus que tout, elle méritait qu’il gagne de nouveau son cœur et sa confiance. Il ne voulait qu’elle, et si elle ne lui pardonnait jamais, il finirait sa vie seul.
- Je t’aime, Adrastée.
Ces paroles n’appelaient pas de réponse spécifique. Il n’attendait pas qu’elle prononce la réciproque, qu’elle se déclare aussi. Non, il était affirmatif. Il l’aimait, et elle devait bien comprendre ça avant de le détester pour toujours.
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Dim 13 Mai - 15:15 | |
| C'est vrai, l'homme était de nature cruelle. Prêt à tout pour satisfaire ses propres désirs ; un être abominable et égoïste. Mais était-ce une raison pour céder à ses pulsions en sachant pertinemment que toute personne ne pouvait résister bien longtemps ? Que partant du constat que l'homme était un vrai salopard, il ne fallait pas aller à l'encontre de cette affirmation ? L'être humain est un menteur. Cessera-t-il un jour de manipuler le monde pour réaliser ses desseins ? Je ne crois pas. Mais alors la vie ne valait pas la peine d'être vécue. Je ne pouvais pas continuer dans un monde où j'étais certaine de souffrir. C'était bien trop difficile pour moi. Pourtant, je n'avais pas le choix. Certaines personnes essayaient bien de changer et de défier la nature humaine non ? Je faisais partie de ces personnes. J'étais bien incapable de répandre le mal. Je ne pouvais pas me résoudre à être égoïste ; je me refusais de mentir aux individus que j'aimais. J'avais d'abord pensé que Cameron était comme moi. Que nous nous comprenions. Mais je me trompais. Et ce n'était pas l'acte en lui-même qui était douloureux mais ma bêtise. Croire que j'avais une chance d'être heureuse tout en sachant que j'avais été forcée de l'épouser. J'aurais du continuer à le détester. Tout était bien mieux ainsi. Je me devais de le fuir à l'avenir. De toute manière, je ne savais pas comment le pardonner. Selon moi, il avait dépassé les limites. La tromperie s'était arrêté à un baiser mais j'étais persuadée de ne pas tout savoir. Cameron voulait sans aucun doute me préserver et c'était mieux ainsi. Mais tout de même. Il m'avait trompé, blessé et humilié. Je ne pouvais pas continuer à lui faire confiance.
Mais il n'était pas l'unique responsable dans cette histoire. Lorsque je pensais à elle, seules la haine et la colère se répandaient en moi. Je n'avais pas envie de lui trouver des excuses. Tout était de sa faute à elle. Cette peste blonde au visage d'ange, la redoutable Natalee. Elle avait brisé Milan en se détournant de lui et maintenant, elle venait détruire mon mariage. Je me demandais ce qu'elle cherchait. Elle se sentait sans doute seule et déprimée et voulait entraîner les autres dans sa chute. Egoïste, comme les autres. Comme lui, mon cher et tendre. Je soupirai. Ils étaient peut-être faits pour être ensemble après tout. Non, je ne pouvais pas penser une telle chose alors que mon coeur pensait tout le contraire. Cameron était à moi. Il était mien et nous étions mariés. Natalee ne pouvait pas briser notre union. Elle avait essayé et mon mari s'était écarté du droit chemin mais semblait comprendre ses erreurs. Il reconnaissait ses tords et c'était déjà bien. Mais pas suffisant. Parce que c'était bien trop facile selon moi. Il pouvait faire ce qu'il voulait et prétendant être un homme honnête, tout m'avouer afin de se faire pardonner. Pouvait-il m'assurer que cela ne recommencerait pas ? De toute manière, je ne suis pas sûre que je l'aurai cru. Je me doutais que tout cela n'était pas facile pour lui mais il ne fallait pas craquer. Sur cela, il ne fallait me prendre pour une idiote. Si seulement il m'avait aimé comme il le dit, rien de tout cela ne serait arrivé. Non, il m'aurait attendu. Il lui aurait demandé de partir ou n'aurait pas continué les baisers.
Alors évidemment que j'étais hors de moi. Je ne pouvais pas comprendre. Pourquoi ? Comment cela avait-il pu arriver ? J'étais tellement déçue. Alors même si je le remerciais de m'avoir avoué la vérité, il m'était impossible de le pardonner comme ça en un claquement de doigts. J'avais besoin de temps. Et dans l'immédiat, il me fallait passer ma colère. Cameron regrettait son écart et je le voyais mais je voulais qu'il souffre encore un peu. Je voulais jouer à la fille fière et cruelle. Il ne pouvait pas s'en tirer comme ça. Pas avec moi. Moi qui avait tout donné pour le rendre heureux. Ce n'était pas prévu mais la mort des parents du jeune homme m'avait fait réfléchir. Il ne méritait pas d'être ignoré. Alors j'étais venue le voir et j'avais refusé de le laisser tranquille. Au contraire, j'étais restée avec lui jusqu'à ce qu'il comprenne que j'étais là pour lui. Et depuis, je ne pouvais m'empêcher de le voir autrement. Comme un mari, comme une personne à protéger et à aimer. Foutaises ! Tout cela n'avait plus d'importance. Je n'étais pas prête à passer à autre chose. Je comprenais que tout ce en quoi j'avais cru jusqu'ici était basé sur un mensonge. Cameron était loin d'être l'homme qu'il prétendait être. Il me rejoignit et lorsqu'il fut près de moi, il saisit mon poignet. J'étais folle. D'un geste sec, je repoussai sa main. Il se plaça donc face à moi. Mais je ne pouvais pas affronter son regard que j'aimais tant. Ses yeux dans lesquels je me perdais autrefois. Non, je n'avais pas envie de l'écouter.
CAMERON : Je suis tellement désolée, Adrastée … Mais toi aussi, tu as promis. ADRASTEE : J'espère que tu plaisantes.
Il saisit mon menton mais cette fois, je ne fis rien. Je ne voulais pas me battre contre lui. J'avais envie de pleurer c'est vrai et lorsqu'il vit la tristesse dans mon regard, il eut du mal à parler. « Tu as promis que tu te souviendrais que je t'aime ». Oh non. Il n'avait pas le droit de se servir de cela contre moi. Pas maintenant. J'avais envie de rétorquer mais il continue sur sa lancée. « Je ne t'ai pas dit ça pour me faire pardonner ». Il avait bien intérêt. Sinon, c'était mon poing dans la figure. « Je t'aime, toi, et pas une autre. Je te veux ». Je levai les yeux au ciel. C'était trop injuste de me dire une telle chose. Je n'arrivais pas à le croire.
CAMERON : S'il-te-plaît, ne me juge pas sur un écart de conduite. Ca ne veut rien dire. Absolument rien. C'est juste l'histoire d'un sombre con qui n'a pas réfléchi aux conséquences de ses actes. ADRASTEE : Je rajouterai que tu es aussi un salopard, un menteur et un manipulateur. Mais je dis ça sous la colère. Là est bien le problème. Et je ne te juge pas. Je suis simplement déçue. CAMERON : Tu as le droit d'être en colère et de m'en vouloir. Mais … Qu'importe le temps que ça te prendra pour me pardonner, je serai là. ADRASTEE : On verra si ce que tu affirmes est vrai.
Mon ton était sec. Mais je ce n'était pas vraiment ma faute. Alors que je levai les yeux vers lui, il plongea sa main dans sa poche. Il en ressortit son alliance enlevée quelques jours auparavant. Nous devions la remettre une fois réellement amoureux. Il la remit. Ce geste eut les répercutions souhaitées. Des larmes sur mes joues, des sanglots étouffés. Parce qu'évidemment, il me promettait son amour à nouveau. Pouvais-je continuer mon chemin sans lui ? Pouvais-je mettre un terme à notre relation ? Non, je ne le voulais pas. Je l'aimais. Je le voulais. Je ne rêvais que de nous.
CAMERON : Je t'aime, Adrastée. ADRASTEE : Arrête, par pitié …
« Arrête parce que tu sais que moi aussi. Je ne peux pas vivre sans toi. J'ai besoin de toi. Oui je suis brisée, anéantie mais je ne peux pas te laisser partir ». Voilà ce que j'aurais voulu lui dire mais au lieu de cela, je pleurais. Je pleurais à ne pouvoir m'en arrêter. Pour l'amour que je lui portais. Pour toutes ces choses que je pensais avoir perdues. |
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Dim 13 Mai - 17:37 | |
| Qu’importe le degré d’amour que l’on éprouvait pour quelqu’un, l’être cher finissait toujours par partir. Le départ le moins douloureux était sans aucun doute la mort, car on pouvait être sûr qu’il y avait toujours de l’amour, jusqu’au dernier souffle. Mais que faire quand celui que l’on aime doute de nous, qu’il ne veut plus faire confiance, de peur de se faire de nouveau briser le cœur ? Adrastée devait avoir la réponse. Cameron la comprenait, mais en même temps, il la trouvait incroyablement injuste. Qui sait comment elle aurait réagi si elle s’était trouvée dans la même situation avec Milan ? Aurait-elle repoussé son meilleur ami ? N’aurait-elle pas eu peur de le perdre pour toujours, paniqué et répondu à ses avances positivement ? Ce qu’il avait fait n’était définitivement pas pardonnable et surtout, ce n’était pas la meilleure solution. Il avait vraiment perdu Natalee, en ne sachant pas lui résister. Il l’avait embrassée, et puis, il en avait voulu plus. Alors qu’il se sentait déjà coupable d’avoir été infidèle à sa femme, il n’osait imaginer quel aurait été son état d’esprit s’il avait couché avec la blondinette. Il ne se le serait jamais pardonné. Simplement parce qu’elle ne devait pas être destinataire de son amour et de son désir. Non, il était pour Adrastée, complètement pour elle, et ne serait jamais pour une autre. C’était la moindre des choses, et après tout, c’était son souhait le plus cher depuis qu’il la connaissait. Elle lui avait ouvert son cœur, il se devait de lui rendre la pareille, et plus encore. Elle qui aurait souhaité un mariage d’amour, un mari désiré et voulu pendant de longues années au lieu d’être déjà promise à un homme à la veille de ses vingt ans. Il lui avait dérobé son bonheur, et lui restituer sous une autre forme était essentiel pour la garder en vie. Et puis, ce n’était pas comme s’il se forçait. Au fond de lui, il était certain que ses sentiments étaient là depuis longtemps. Trop sans doute pour rester cachés, trop aussi pour les assumer pleinement et l’aimer véritablement, d’un coup. Oh, c’est sûr, elle lui en voulait pour ça. Mais ce n’était pas évident pour lui. Elle l’avait déjà repoussé, et même si c’était justifié à l’époque car ils se connaissaient encore trop peu, il avait eu peur qu’elle persévère sur ce chemin et n’attende de lui que des paroles douces et une présence rassurante. Ce n’était pas assez. Il en voulait tellement plus. Il en était certain, elle le savait au fond d’elle. Elle savait qu’il l’aimait et qu’elle comptait plus que tout. Mais comment lui prouver réellement ? Certainement pas en s’entraînant aux préliminaires avec sa meilleure amie. Il avait été tellement stupide qu’il s’en voulait énormément. Il lui faisait pourtant une confiance totale, contrairement à elle, et il était certain qu’elle lui pardonnerait un jour… même s’il craignait que cela prenne énormément de temps.
Elle lui assénait des mots blessants, des mots tranchants, mais après tout, il les méritait. Oui, il était un salopard ; avouer le contraire aurait été hypocrite. Mais il avait mal. Elle pensait qu’il était quelqu’un d’autre. Non, il n’était pas comme elle aurait voulu qu’il soit. Il était faible, fragile, particulièrement depuis les évènements récents, qu’il s’agisse de leur mariage ou de la perte de ses parents. D’ailleurs, elle semblait l’oublier. Après tout, il avait de quoi être fragilisé, de quoi être perturbé et faire des choses qu’il n’aurait jamais faites en temps normal. Mais ça, elle s’en moquait. Et c’était logique ; tout ce qu’elle voyait, c’est qu’il l’avait lâchement trompée avec une fille en qui elle commençait à avoir confiance. Elle était donc doublement blessée. Et puis, elle sembla presque se radoucir. « On verra si ce que tu affirmes est vrai ». « Oui, c’est vrai. Tu le verras Adrastée. Je serai là, toujours. Même si on ne doit plus dormir dans la même chambre, même si on doit de nouveau vivre comme des étrangers. Je serai là. J’en souffrirai, mais je le mérite ».
- Ça l’est, se contenta-t-il de rétorquer en la regardant droit dans les yeux. Remettre son alliance était également nécessaire. C’était l’étape qui changerait tout. Il le voulait, il le lui devait. Ça voulait dire qu’il l’aimait. Qu’il l’aimerait. Les mots étaient d’ailleurs sortis tous seuls. Mais sa réplique, brutale, déchirante, arriva trop vite. « Arrête, par pitié… » ; il sentait la douleur dans sa voix. Et puis, elle se mit à pleurer, comme elle ne l’avait sûrement jamais fait, pas même pour Milan – du moins, pas de la même manière. Il la rejoint en quelques pas et l’entoura de ses bras. Elle sembla d’abord le repousser, puis elle le laissa faire, comme si elle n’avait plus la force de s’opposer à lui. Cameron se pencha à son oreille. Lui-même avait du mal à contenir ses larmes.
- Adrastée… Mon cœur est à toi, tu le sais… C’est toi, ça sera toujours toi… S’il-te-plaît, crois-moi.
D’un geste doux mais vacillant, il pencha son visage pour aller cueillir ses lèvres, qu’il embrassa avec douceur. Un baiser, puis deux, puis une avalanche de baisers.
- Tu es ma femme. Tu es la seule que j’aime. La seule.
Puis il s’empara de nouveau de ses lèvres, avec un peu plus de vigueur et de passion. Ça y est, comme le jour de leur mariage. Le feu de son désir le consumait. Il aurait tout donné pour qu’elle confie son cœur à lui, comme avant ; mais ça n’arriverait sans doute pas tout de suite. Du moment qu’elle se laissait embrasser, qu’elle lui permettait de dire qu’il l’aimait plus que tout, c’était tout ce qui comptait. Cameron s’en contenterait, du moins pour le moment. Et puis, il lui prouverait qu’elle était l’unique femme de sa vie. D’un coup, d’un seul, alors qu’il n’avait pas voulu songer à sa vie d’homme marié jusqu’à présent, il pensait enfin à la vie qu’il pourrait avoir avec elle. Ils avaient déjà une maison ; ils auraient en plus des enfants. Une magnifique petite fille qui aurait son visage. Cameron les voulait, c’était tout ce qu’il souhaitait. Il l’attira davantage contre lui pour lui voler plusieurs baisers, leurs larmes se confondant finalement sur leurs joues rafraîchies par l’atmosphère nocturne. Et puis, au bout de quelques secondes, il recula légèrement. Il dégagea ses mèches mouillées, effaçant par la même occasion les traces d’eau qui délavaient ce merveilleux visage, et murmura.
- Tu dois me faire confiance. Même si c’est dur. Tu dois me croire.
Il voulait une seconde chance. Une chance de tout rattraper, de montrer qu’il était quelqu’un de bien. Qu’il était toujours ce garçon qui était allé dormir dans une autre chambre pour leur nuit de noces, afin de la préserver du potentiel danger qu’il représentait. Qu’il était toujours celui qui avait dormi avec elle sur le canapé de leur salon, en la gardant contre son torse, en la protégeant de tout ce qui pourrait lui faire du mal. Il frissonna. Il voulait être cet homme, cet homme qu’il était toujours d’ailleurs. Pour elle.
Dernière édition par Cameron Huggins le Lun 14 Mai - 18:49, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Lun 14 Mai - 18:16 | |
| C'est vrai que Cameron pouvait me trouver injuste. Mais je n'avais pas envie de faire d'efforts. Pas alors qu'il n'en avait pas fait la jour où Natalee était venue le rejoindre. Pas alors qu'il aurait du lui rappeler son statut d'homme marié et l'envoyer voir ailleurs. Mais après, je comprenais quelque part. La jolie blonde était sa meilleure amie. Avant de penser autre chose qu'à cette envie soudaine d'aller plus loin, elle s'était tournée vers la personne en qui elle avait le plus confiance. Dévastée par le geste de Milan, elle avait eut besoin de parler avec son ami le plus proche. Elle voulait lui confier ses peines et pleurer sur son épaule. Alors oui, il n'avait pas été égoïste en lui proposant d'entrer dans la maison. Il avait fait ce que toute personne aurait fait dans cette situation : proposer son aide si précieuse soit-elle. Je suppose qu'il n'avait pas prémédité cet acte. Tout avait du arriver vite. En une fraction de seconde. Soudain, alors que l'amitié les liait, ils avaient voulu tout gâcher en allant encore plus loin. En franchissant la limite. Mais savaient-ils que faire marche arrière était impossible ? Ils devaient maintenant s'aimer ou se détester. Et si les choses avaient mal tournées, c'est qu'ils avaient du aller bien au delà de ce que je pensais possible entre eux. Pas un simple baiser mais bien plus. Mais ils n'avaient pas couché ensemble. Non, ils s'étaient arrêtés à temps. Car si jamais Cameron était venu ce soir et m'avait avoué qu'il avait couché avec une autre, je ne l'aurai pas pris exactement de la même manière. Je pense que je l'aurais quitté. Tout simplement parce que je ne pouvais pas imaginer vivre avec homme qui savait que j'étais prête à pardonner et que de ce fait, recommencer n'était pas interdit. Même si le jeune homme n'était pas comme ça. Mais après tout, ne m'étais-je pas trompée à son sujet ? Je soupirai. Je ne savais plus quoi faire. Je voulais avoir confiance en lui car si Cameron ne m'avait pas aimé, il ne serait jamais venu me voir aujourd'hui. Jamais les mots se seraient sortis de sa bouche délicieuse à laquelle j'aimais goûter et il aurait vécu dans le pêché. Mais il avait fait preuve de courage. Il avait pris la bonne décision. Il préférait tout me dire et me faire souffrir une dernière fois avant de prendre les bonnes résolutions. La première, arrêter de fréquenter Natalee. La deuxième, changer son comportement. La troisième, me revenir. La quatrième, m'aimer. Et j'étais prête à le pardonner si le jeune homme me promettait de m'être fidèle à l'avenir. Il est vrai j'avais également promis de me souvenir qu'il m'aimait. Oui, je me devais d'y penser. Mais j'étais bien trop blessée. Ce n'était pas si facile.
Mais en réalité, j'étais peut-être la fautive dans cette histoire. J'étais celle qui s'était enfuie en premier. Dès que j'avais appris que nos parents souhaitaient nous unir pour le meilleur et le pire. Je ne connaissais pas vraiment Cameron à l'époque mais je n'avais jamais fait l'effort de lui parler ou d'en savoir plus à son sujet. Je me le refusais. Pourquoi avoir des sentiments pour quelqu'un alors que nous étions enchaînés l'un à l'autre ? N'était-ce pas déjà assez difficile comme cela ? Mais je comprenais désormais qu'il était celui qui en avait le plus souffert. Lui qui avait tant fait pour nous. Lui qui m'avait aimé dès la première seconde. Quelle horrible créature j'avais été. Il m'avait accordé ma seconde chance le soir où je m'étais glissée dans le bureau de son père et que nous avions commencé à parler. Alors même si j'étais anéantie, même si je souffrais de cette trahison, je n'avais pas le droit de refuser d'en faire autant. Il méritait mon pardon. Mais cela ne se ferait pas en quelques minutes ou heures. Il nous faudrait du temps. Beaucoup de temps sans doute mais il se disait prêt à m'attendre. Je voulais bien le croire. Du moins, espérer que jamais il ne recommencerait à jouer avec mon coeur. En une seconde, mon visage si dur auparavant sembla s'adoucir.
CAMERON : Ça l'est.
Il me regardait droit dans les yeux. Mais je n'étais pas encore prête à affronter ce regard. D'où ma peine, mes larmes, ma folie. J'avais beau le voir faire des efforts et me faire comprendre que tout irait bien à l'avenir, je ne pouvais empêcher mon chagrin. Je ne comprenais simplement pas comment nous avions pu en arriver là. Reconnaître mes erreurs et affirmer que j'étais sans doute la responsable ne suffisait pas. N'avions-nous pas passé de bons moments depuis ? De réels sentiments s'étaient emparés de moi. Et voilà que je me devais de tout remettre en cause. Pour me protéger. J'avais les idées embrouillés ; des idées contraires. Être responsable ou victime de cette histoire. M'en vouloir ou lui en vouloir. L'aimer ou le détester. Le pardonner ou le faire sortir de ma vie. Mais je n'eus pas le temps de réfléchir beaucoup plus. Il se trouvait à mes côtés à nouveau et me serrait dans ses bras. Je cherchai à le repousser mais après quelques essais, je décidai de le laisser faire.
CAMERON : Adrastée … Mon coeur est à toi, tu le sais [ … ] S'il-te-plaît, crois-moi. ADRASTEE : J'essaye, vraiment.
Puis, il m'embrassa une première fois. Un baiser agréable et douloureux à la fois. Il s'arrêta et recommença. Une fois, deux fois, trois fois. Plusieurs fois. Je fermai les yeux. J'aimais retrouver ses lèvres, sa peau, son odeur. Lui tout entier. Il était mien et l'avait toujours été.
CAMERON : Tu es ma femme. Tu es la seule que j'aime. La seule.
Avant d'avoir le temps de dire quoi que ce soit, il m'embrassa une fois encore. Je sentais le désir monter en lui et ses lèvres s'emparaient des miennes avec passion. Mon coeur s'accéléra et je me laissai aller. Je ne voulais pas lutter. Je ne voulais pas me séparer de lui parce qu'il m'aurait trop manqué ensuite. Je luttais contre mes pensées noires et me concentrais sur nous ; sur ce moment. J'aurais tellement voulu lui dire que tout irait bien et que je serai là à nouveau, que tout serait comme avant cet incident et que j'étais prête à reprendre notre vie là où nous l'avions laissée. Mais je ne pouvais pas. Pas maintenant. Cependant, je ne voulais pas le repousser, pas cette fois. C'était sa seconde chance. Il avait tout le temps dont il aurait besoin pour me prouver que ce qu'il affirmait était sincère. Il avait ma parole là-dessus. Mais au moindre faux pas et c'était terminé. Mais je priais pour que jamais cette histoire ne s'arrête. Je le voulais lui. J'en étais certaine maintenant. Je le voulais dans notre maison, je le voulais père de mes enfants, je le voulais mari jusqu'à la mort. La souffrance me faisait au moins prendre conscience de cela. Il représentait tout pour moi. Il me serra contre lui, encore un peu plus et m'embrassa. Il pleurait lui aussi. Enfin, il recula.
CAMERON : Tu dois me faire confiance. Même si c'est dur. Tu dois me croire.
Je fermai les yeux, laissant aller ma peine encore un peu. Je passai ensuite mes bras autour de son cou et l'attirai à moi. Nos corps s'entrechoquaient et nous nous embrassions avec tendresse. Je glissai un « je t'aime » dans un murmure mais je n'étais pas certaine qu'il entende mes paroles. Mais ça n'avait pas d'importance. Il le savait. |
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Lun 14 Mai - 20:50 | |
| Ces révélations avaient été difficiles. Délicates aussi. Cameron ne pouvait pas être assuré qu’Adrastée l’aimerait toujours après ce qu’il allait lui dire. Mais lui mentir était définitivement pire que tout. Il n’aurait pas pu la voir tous les jours, lui sourire, en continuant de porter ce mensonge en lui. Il lui avait déjà caché la vérité pendant plusieurs jours. Bien sûr, elle avait dû voir que quelque chose n’allait pas. Il n’avait pas parlé de Natalee depuis tout de temps, alors qu’avant, il n’avait que son nom en bouche, car tout lui rappelait son amie. Aussi, il avait l’air triste, en permanence. Il pensait qu’au fond, Adrastée se doutait qu’ils s’étaient fâchés. Trop de signes allaient dans ce sens, en passant par la mauvaise humeur de Cameron. Ils ne s’étaient donc pas quittés en bons termes, si elle se posait vraiment la question. D’ailleurs, il était probable qu’ils ne soient plus jamais amis. C’était tellement douloureux. À qui allait-il raconter ses soucis maintenant ? Sa femme était là pour ça, oui. Mais malgré tout, il y avait un amoncellement de petites choses qui se révélaient impossibles à accomplir sans elle. Parler de ses sentiments, par exemple. Il pouvait dire directement à Adrastée qu’il la désirait plus que tout, mais sans doute ne le prendrait-elle pas forcément bien. Il préférait avoir un intermédiaire, quelqu’un qui pourrait le comprendre sans le juger. Auparavant, Natalee faisait partie de ceux-là. Elle était même l’unique personne de son entourage à qui il pouvait s’ouvrir totalement. Elle le connaissait depuis presque toujours. Elle savait tout de lui, absolument tout. Il avait d’ailleurs été difficile de lui mentir en prétendant que ne plus être amis n’avait aucune importance. Cameron en mourait. Il voulait savoir ce qu’elle faisait, si elle vivait bien son absence ou non. Mais il s’était contraint à un silence qui n’appelait pas de réponse. Elle ne pouvait pas revenir vers lui. Pas maintenant, pas après ce qu’ils avaient fait – ou failli faire. Adrastée devait comprendre à quel point c’était difficile d’être coupé de son meilleur ami : c’était son cas, avec Milan qui était envoyé aux Jeux de la Faim. Ils avaient rétabli cette tradition barbare, et au premier coup, il y avait été envoyé. Quelle ironie. C’était injuste. Certes, il ne portait pas Milan dans son cœur. Pourtant, il ne méritait pas ça, non. Pas de quitter ses amis, sa famille et surtout, son amour, son petit ange blond. Cameron lui en voulait presque. Il lui en voulait d’autant plus que s’il n’avait pas été désigné, il ne se serait jamais fâché avec Natalee, simplement parce qu’elle ne l’aurait jamais embrassé. Ils étaient passés à côté de quelque chose de très grave. S’ils étaient allés plus loin, ça aurait changé leur vie, à jamais. Et dans tous les cas, Cameron aurait ressenti une insupportable culpabilité. Car au lieu de penser à Natalee au moment où leurs corps se touchaient, l’image d’Adrastée lui apparaissait, nette, brillante, comme s’il était en train de l’étreindre elle, au lieu de son amie. Il aurait ainsi imaginé faire l’amour à sa femme. Rien que pour Natalee, ç’aurait été insupportable. Et pour Astrée… Et bien, elle aurait simplement pensé qu’il l’avait trompée, sans se douter une seconde qu’elle ne quittait pas ses pensées. Il devrait donc remercier son amie de l’avoir arrêté à temps ; enfin, s’il lui reparlait un jour…
Plus ils s’embrassaient, plus ils se serraient, et plus Cameron sentait qu’Adrastée lui ouvrait de nouveau son cœur, progressivement. Elle voulait de lui. Elle voulait essayer de lui faire confiance de nouveau. C’était sans aucun doute le plus beau des sentiments. Il avait eu tellement peur de devoir partir, de devoir la laisser parce qu’elle aurait eu trop mal de l’avoir auprès d’elle… Il craignait aussi de devenir pour toujours « le mari infidèle ». Aux yeux d’Adrastée, « l’homme qui l’avait trompée ». Ce n’était qu’un baiser, en fait. Mais ça constituait tout de même une trahison, tout simplement parce qu’il avait posé ses lèvres sur celles d’une autre. Et pas n’importe quelle autre. Il était persuadé que s’il avait embrassé une inconnue, il n’y aurait pas eu autant de problèmes. Mais tout le monde savait que Natalee et lui formaient un duo depuis des années et des années. Que ce duo devienne un couple paraissait d’ailleurs possible pour beaucoup. Beaucoup, jusqu’à ce qu’il épouse cette magnifique femme. Tout le monde avait su que c’était un mariage d’intérêts, et pourtant, ils avaient ému l’assistance par leur naturel et leur altruisme pour l’autre. C’était aussi pour ça que Cameron se détestait. Lui qui, depuis le début, pensait au bonheur de son épouse, l’avait occultée l’espace d’un instant, et avait planté un poignard dans son joli dos. Elle ne lui ferait plus jamais autant confiance, et c’était terrible de savoir cela. Savoir qu’Adrastée vivrait toujours avec la peur de le voir partir avec quelqu’un d’autre, alors qu’il ne rêvait que d’elle.
Elle n’arrêtait pas ses baisers. Cela voulait dire qu’elle l’aimait. Qu’elle l’aimait assez pour lui redonner une chance, pour ne pas le juger totalement sur ce qu’il avait fait. Lorsqu’entre deux baisers, elle lui glissa un « je t’aime », son rythme cardiaque accéléra significativement, tellement que ses veines battaient dans ses tempes. Elle devait l’entendre, d’ailleurs. Une unique larme, la dernière, coula le long de sa joue et alla s’écraser sur leurs lèvres jointes. Il arrêta enfin leur baiser, à contrecœur.
- Merci, murmura-t-il.
Il avait gardé les yeux fermés et la serrait contre lui. Il avait trop peur que ça s’arrête. Peur d’avoir rêvé cette rencontre, qu’elle ne soit pas vraiment là, avec lui, mais qu’il rêve encore de leur possible réconciliation. Et puis, ses paupières se détendirent et révélèrent de nouveau ses iris bleus à sa femme. De nulle part, des mots sortirent d’entre ses lèvres.
- Je vais faire mon possible pour le sauver.
Oui, il l’avait dit. Alors qu’il avait chaque jour peur de mourir, il voulait s’impliquer davantage. Faire enfler la rébellion. Libérer Milan, et rendre le sourire à son épouse. Il le voulait. Quitte à mourir. Après tout, c’était aussi pour elle qu’il le faisait. Surtout pour elle. S’il mourait en essayant de sauver Milan, il considèrerait qu’il s’était sacrifié pour elle. Pas Natalee, non. Il se moquait bien de ce qu’elle penserait de lui une fois qu’il serait aux mains du Capitole. Mais Astrée… C’était le seul moyen qu’elle lui pardonne. Se donner entièrement à la rébellion, risquer sa vie, sauver son ami. Il n’avait pas d’autre choix, et dans tous les cas, même s’il en avait eu, il n’aurait pas considéré d’autre alternative. C’était ça ou rien. Elle comprenait ce qu’il voulait dire, il le lisait dans ses yeux. Elle comprenait qu’il ne comptait pas forcément s’en sortir vivant. Mais qu’il le ferait, et qu’elle ne pourrait pas l’en dissuader. Elle pourrait juste rendre son séjour sur terre plus agréable. Elle pourrait juste être présente. Il ne lui en demandait pas plus. Lentement, il glissa sa main gauche dans la sienne. Elle pouvait sentir son alliance ; cet anneau qui le brûlait, le consumait d’amour. Il l’aimait et l’aimerait toujours. Et il se sacrifierait pour elle. Pour qu’elle soit heureuse. D’ailleurs, s’il le pouvait, il donnerait directement sa vie pour cela.
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Mar 15 Mai - 18:41 | |
| En cet instant, j'aurais aimé me confier à Milan. Je sais que nous aurions pu partager notre peine. Je n'étais pas la seule personne trahie ce soir. Lui aussi, même si le jeune homme n'avait pas forcément respecté Natalee. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle qui avait décidé de le fuir ne méritait que la souffrance. Bon, il est vrai que j'y allais sans doute un peu fort. Mais c'était plus fort que moi. Elle était à l'origine de mes problèmes. Natalee ne m'avait jamais aimé. Elle s'était toujours montrée froide et méprisante envers moi. Pour quelle raison ? Peut-être parce que j'aimais moi aussi les deux hommes qu'elle portait dans son coeur. Et qu'elle ne supportait pas cela, qu'elle refusait de partager. Mais je me fichais bien de ce qu'elle pensait et jusqu'à ce soir, je n'avais jamais vraiment répondu à ses « attaques ». Elle me provoquait dès que nous étions face à face mais je n'étais pas comme elle. Je ne portais pas d'importance à ce qu'elle faisait. Je ne passais pas mon temps à critiquer ses faits et gestes. Non, je la laissais vivre. Je lui laissais la liberté d'aimer Milan et Cameron à sa guise. Il n'y avait pas à comparer ce que nous partagions chacune avec les deux hommes. Et puis je n'étais pas de nature jalouse. Mais les choses allaient changer. Je ne voulais pas crier vengeance mais j'étais prête à tout pour l'empêcher d'être heureuse. Maintenant que Milan n'était plus là, elle se retrouvait seule. Elle n'avait plus personne. Et elle allait chercher à retrouver Cameron. Parce qu'il était sa seule famille désormais. Mais ça n'allait pas arriver. Je devais lui faire comprendre qu'il lui fallait oublier son meilleur ami. Ce dernier était désormais avec une femme qui l'aimait et qu'il aimait plus que tout et je ne voulais laisser personne détruire une nouvelle fois cette relation. Et si elle n'était pas prête à coopérer, je ne lui laisserai pas le choix. J'avais des pensées bien noire, je devais l'avouer. Mais elle avait cherché la guerre. On ne me provoquait pas comme cela. Elle venait d'allumer le feu en moi. Et elle allait donc voir de quel bois je me chauffais. Elle n'allait pas être déçue du voyage. Dire que j'étais prête à la laisser entrer dans ma vie. Hier encore, je lui avais offert mon épaule pour qu'elle puisse pleurer la perte de Milan. Alors qu'elle savait ce qu'elle avait fait. La garce.
Je serrai les poings. Natalee me faisait entrer dans une colère si grande que j'avais encore du mal à me concentrer sur l'instant présent. Mais je ne voulais pas gâcher ce moment avec Cameron. Pas alors que nous étions en train de nous retrouver pour de bon. Les baisers de mon mari étaient plus intenses maintenant. Nos deux corps ne faisaient qu'un et je me laissai aller contre lui. Le jeune homme comprenait donc que cela sonnait comme une seconde chance. Je lui ouvrais de nouveau mon coeur mais il devait promettre de me respecter. Mais je n'étais pas prête à lui faire confiance directement. Nous venions de frôler la catastrophe. J'aurais très bien pu décider de mettre un terme à cette histoire. Après tout, il l'aurait mérité. Mais je n'étais pas comme cela. Pas alors que j'avais tant besoin de lui. Pas alors que je ne pouvais concevoir la vie sans lui. Il me faudrait du temps pour lui confier à nouveau mon coeur tout entier mais cela arriverait un jour. J'en étais persuadée. Cameron était la bonne personne. Et j'étais prête à tout pour lui faire comprendre que je le voulais lui et pas un autre. Je n'avais jamais aimé. Du moins, pas comme ça. J'aimais Milan du plus profond de mon être mais pas de la même façon. Milan était mon meilleur ami et mon frère. J'étais prête à sacrifier ma vie pour la sienne de la même manière que j'aurais pu le faire pour Cameron. Mais avec le beau blond, je me sentais revivre. & c'était agréable. Je savais que nous allions accomplir de grandes choses lui et moi. Dès le jour de notre mariage, j'avais compris que des liens particuliers nous unissaient. Puis de réels sentiments s'étaient développés. Voilà pourquoi j'étais véritablement anéantie par cette trahison. Parce que j'avais placé tous mes espoirs en lui. Je lui avais donné mon coeur et il l'avait transpercé d'une flèche en peu de temps. Mais même si mon coeur saignait je ne doutais pas que j'allais finir par guérir.
Nos lèvres ne s'étaient pas décollées. Et à vrai dire, je ne le voulais pas. J'aimais lui appartenir. J'aimais être sienne. Et comme j'avais rêvé de ce moment. Depuis le jour où nous avions réellement appris à nous connaître, je ne pensais qu'à ça. Lui et moi. Et voilà que nous y étions. Je devais avouer que c'était encore plus agréable que dans mes rêves. « Continue par pitié. Embrasse-moi encore ». Son coeur battait fort comme le mien. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que les larmes roulaient toujours sur mes joues. Puis soudain, il arrêta nos baisers. Mais il s'empressa de me remercier pour cette preuve d'amour. Cela semblait réellement important pour lui et ça l'était également pour moi. Il me serrait contre lui et je fermai les yeux. Etait-ce un rêve ? Je ne voulais pas que ça s'arrête. Je ne voulais pas ouvrir les paupières et me rendre compte que rien de tout cela n'était arrivé. Non pitié. Enfin, nos regards se croisèrent. Je le fixai.
CAMERON : Je vais faire mon possible pour le sauver. ADRASTEE : Cameron …
Oui, il voulait faire ça pour moi. C'était peut-être la seule solution qu'il avait trouvé pour se racheter. Pour me reconquérir. Mais même si je ne pouvais que lui en être reconnaissante, je refusais qu'il prenne de tels risques. Il ne pouvait pas mourir pour Milan. J'allais les perdre tous les deux, sinon. Et je ne voulais pas. Comment pouvait-il être certain qu'il réussirait ? Je lui faisais confiance mais c'était bien trop risqué. Nous parlions de défier le Capitole. Ces individus qui avaient pris la décision de rétablir les Hunger Games. Ces personnes qui n'avaient aucun sentiment et qui étaient prêts à sacrifier la population pour des jeux. Alors non, il ne pouvait pas faire ça. Même pour moi. Même si ça représentait beaucoup pour lui. Le pire dans tout cela, c'est que je comprenais que Cameron était prêt à mourir pour cette cause. Mais c'était bien pire que de laisser partir Milan. Bien pire que d'affronter la mort de mon meilleur ami en direct à la télévision. Il me demandait d'accepter son sacrifice pour être enfin heureuse. Pourquoi s'était-il mis une telle idée dans la tête ? Je me reculai et soupirai. Non, non. Il n'avait pas le droit de faire ça. Pas alors que j'étais prête à lui donner mon coeur une nouvelle fois. Je refusais de le perdre. Pas lui. Pitié. |
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Mar 15 Mai - 21:17 | |
| Il avait pris la décision de se battre, de mourir. De se racheter aussi. Il avait beau comprendre Adrastée, l’aimer de tout son cœur, il ne pensait pas un seul instant qu’elle puisse rejeter l’idée de sa mise en péril. Car pour lui, il faisait quelque chose de bien. Il faisait quelque chose d’utile. Il avait peur de mourir, oui, mais plus car le fait de ne jamais la revoir le peinait. Sinon, ce n’était pas important. Sa vie n’avait pas plus de valeur que ça. Elle en avait d’ailleurs de moins en moins. Son temps était compté dans tous les cas. Il devait prendre soin de beaucoup de personnes, se battre pour elles. Se battre pour que sa sœur puisse vivre une vie décente, sans craindre d’être choisie comme tribut, car il lui restait encore deux années de sélection potentielle. Et puis, se battre pour que ses propres enfants connaissent un jour une ère de paix. Il voulait fonder une famille avec elle. Il le voulait dès maintenant, dès qu’elle voudrait de nouveau de lui véritablement. Et bien sûr, cela le pousserait davantage à combattre le Capitole. Mais il ne souhaitait pas seulement mettre à profit la deuxième chance que lui octroyait Adrastée. Il voulait aussi s’impliquer. Il en avait assez de cette vie qui lui était dictée, cette vie qu’il n’avait pas choisie. Une vie de reclus, à ne cesser de craindre la mort. Avec un danger imminent à chaque instant. C’était insupportable. Aucun être humain ne pouvait vivre comme cela. Ils étaient des animaux élevés en captivité, puis lâchés dans un environnement hostile. Eux qui n’avaient jamais connu la dureté de ce monde qu’était Panem : ce monde qui, pendant tant d’années, avait sacrifié ses enfants pour un jeu stupide. Ils n’étaient pas habitués à tout ça. C’était comme inoculer un virus à un enfant qui aurait vécu dans un univers aseptisé depuis son plus jeune âge. Ils mourraient. Pas immédiatement, parce qu’ils n’étaient pas touchés directement. La subtilité du Capitole était de s’en prendre aux enfants. Le reste de la population pouvait dormir sur ses deux oreilles… Mais en réalité, ils étaient tous menacés. Chacun d’eux. Peu importe qu’ils soient forts ou faibles. Ils mourraient, comme s’éteignait une flamme privée d’oxygène. Cette bulle sous laquelle ils se trouvaient, cette cloche qui leur enlevait leur air, ça allait les tuer. Alors, il était vital qu’il s’engage, qu’il mette en danger sa vie pour les sauver. Ce n’était plus de Milan ou d’Adrastée qu’il s’agissait, mais simplement de survie. Aussi cruel que ça pouvait paraître, sa vie valait moins que celle de millions de personnes. Et s’il fallait faire couler le sang d’une seule personne pour en sauver d’autres, autant que ce soit le sien. Oui, il était prêt à faire ce sacrifice. Mais sa femme l’était-elle ? Pouvait-elle le laisser s’offrir à sa bonne cause ? Rien n’était moins sûr.
D’ailleurs, à peine eut-il prononcé son souhait de sauver Milan, qu’Adrastée recula subitement et soupira. Elle n’avait pas le droit, elle ne pouvait pas lui reprocher. Il faisait ça en immense partie pour elle, à la base. Il voulait qu’elle soit fière de lui, de ce qu’il faisait. Qu’elle se rende compte de l’amour qu’il avait pour elle, et de ce qu’il était capable de faire en son nom. Il la rattrapa par la main.
- Adrastée…
Mais elle continuait de reculer. Le monde de Cameron s’effondrait de nouveau, pour une toute autre raison. Qui voulait-elle vraiment ? Que devait-il faire pour qu’elle lui fasse confiance à nouveau ? Il était pourtant persuadé que se sacrifier était la bonne chose à faire. Elle ne pourrait rien lui reprocher. À part sa mort… D’un seul coup, il comprit. Elle avait peur pour lui. Elle ne voulait pas qu’il risque sa vie, qu’il se mette inconsciemment en danger. Bien sûr, puisqu’elle l’aimait. Mais là, elle ne lui disait pas seulement, elle lui prouvait. Malheureusement, il ne pouvait pas lui assurer qu’il ne lui arriverait rien. Depuis le début, il craignait la mort. Sa présence se faisait sentir partout, dans chaque rebelle, et elle avait même empoisonné son esprit, comme une idée malsaine qui aurait fait son chemin jusqu’à son cerveau. La mort était là, quoiqu’il fasse. Alors, qu’elle lui prenne son âme ou non, ça ne changeait pas grand-chose. Néanmoins, ça changeait quelque chose pour elle. Elle comptait sur lui. Et même si ça ne l’effrayait plus vraiment, il ne pouvait pas la laisser tomber. Une fois avait suffi. Il l’attira vers lui avec tendresse. Il sentait qu’elle se retenait de pleurer, voire d’exploser et de lui dire tout ce qu’elle avait sur le cœur. Il secoua la tête.
- Je suis désolé… Je ne voulais pas que tu penses que j’étais prêt à… Ce n’est pas le cas…
Il caressa doucement sa main, puis lui vola un tendre baiser. Malgré tout, l’aigreur et la tristesse se faisaient de nouveau ressentir entre eux. Lorsque Cameron reprit la parole, sa voix tremblait. De nouveau. Il la contrôla autant que possible pour lui dire ceci :
- J’ai trop de choses à vivre avec toi pour disparaître tout de suite… Je vais juste faire ce que je pourrai. Je ferai attention. Je ne t’abandonnerai pas…
Il voulait tout avec elle, absolument tout. Alors pourquoi ce désir d’absolu était-il incompatible avec d’autres obligations ? Pourquoi ne pouvait-il pas tout avoir ? Commencer à se comporter comme un mari et une femme aurait été un bon début. Pourtant, il avait tout fichu en l’air. Adrastée ne lui pardonnerait pas, pas ce soir du moins. Ni même les jours qui suivraient. Mais n’y avait-il aucune chance qu’elle lui laisse entrevoir un futur plus beau ? Il ne pouvait pas lui dire, mais il rêvait de la voir porter son enfant. Il voulait de cette vie. Et son infidélité d’un soir n’avait rien remis en cause. C’était ainsi depuis qu’elle s’était avancée vers lui le jour de leur mariage, et qu’ils avaient échangé leurs vœux. Jusqu’à ce que la mort les sépare. C’était ce qu’ils s’étaient jurés. Et même s’il avait dérogé à l’un de ses principaux vœux, il ne trahirait pas celui-là. Sa vie ne valait la peine d’être vécue s’il ne la passait pas avec Adrastée, dans ses bras, dans son cœur.
- Jusqu’à ce que la mort nous sépare, répéta-t-il en écho à ses pensées. Je ne provoquerai pas cet instant... J'espère qu'il arrivera le plus tard possible...
Il se pencha lentement vers elle et l’embrassa, d’abord doucement, puis avec plus de fièvre, d’envie. Ses mains tremblantes agrippèrent ses hanches avec délicatesse, et il se pressa contre elle. Il avait peur, peur qu’elle parte de nouveau, qu’elle ne veuille plus de lui et qu’il vive avec son ombre à ses côtés jusqu’à la fin de ses jours. Il ne le supporterait pas. Pas venant d’elle. Le monde entier pouvait le piétiner, mais Adrastée devait rester vers lui. Parce que sinon, il n’aurait absolument aucune chance d’en ressortir vivant. Il quitta un instant ses lèvres, juste le temps de murmurer « Ne m’abandonne pas, je t’en prie », et les attrapa de nouveau. Il ne pouvait plus se passer d’elle. Pas maintenant qu’elle l’avait laissé entrer dans sa vie. C’était de sa faute. Elle s’était ouverte à lui, elle l’avait laissé l’aimer. Et maintenant, il était détruit, parce qu’il ne pouvait pas imaginer un futur sans elle, et qu’il craignait qu’elle trouve un prétexte pour le laisser tomber. Après tout, il avait fait en sorte qu’elle parte. Ou bien était-ce l’inverse. Adrastée avait mis une telle énergie à le repousser qu’il avait fini par s’éloigner, bien malgré lui, bien malgré son amour. Elle lui avait brisé le cœur, et lui aussi. Au final, il y avait égalité entre les deux tortionnaires. Alors, ne pouvaient-ils pas remettre les compteurs à zéro ? Ne pouvait-elle pas considérer qu’ils avaient tous les deux assez mal comme ça ? Alors que la main de Cameron se glissait sur la nuque de sa femme pour l’attirer davantage contre sa bouche, il ne pensait qu’à une chose : il espérait ne pas être le seul à vouloir considérer qu’il n’y avait plus de méchant, mais juste deux amoureux qui se dévoilaient leur passion.
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| Sujet: Re: Losing you. (ft. Adrastée) Mer 16 Mai - 17:36 | |
| Tuer ou être tué. Telle était la politique actuelle. Nous vivions dans un monde où tous les hommes ne naissaient pas égaux et il est vrai que cela me donnait une raison de plus de me battre. Mettre fin aux injustices et rétablir la paix. Mais ce n'était pas si facile. Je ne représentais rien dans ce système. Je n'étais qu'un pion sur l'échiquier géant qu'était Panem et rien de plus. Je n'étais pas un véritable danger à moi seule et je pouvais être exterminée en un claquement de doigts. Un homme avait le droit de vie ou de mort sur nous. Il était le représentant de notre gouvernement et il était l'unique personne capable de prendre des décisions pouvant avoir une influence sur Panem. Moi non ; moi jamais. Mais je voulais pourtant faire quelque chose. Je voulais apporter mon aide aussi insignifiante soit-elle. Mais étais-je prête à mourir pour cette cause ? Je n'aurais su le dire. Cette guerre avait une signification pour moi mais je n'avais pas envie de sacrifier ma vie pour Panem. Combien étaient prêts à le faire ? Peu, très peu. Me battre et faire tomber la dictature était une chose mais je voulais vivre. Il me fallait vivre pour voir toutes ces choses se réaliser. Pas grâce à moi mais parce que des hommes et des femmes s'étaient liés pour libérer un pays, une patrie. Je voulais profiter de ma liberté. Je voulais courir dans les champs et caresser les hautes herbes du bout des doigts. Apprécier la vie. Apprécier le monde. Respirer, sourire, rire. Et je voulais également partager ses souvenirs avec les personnes que j'aimais. Ma famille tout d'abord. Voir mes parents heureux et ne se souciant plus de l'argent. Mes soeurs, mes neveux et mes nièces croquer la vie à pleine dents. Ensuite, mes amis. Ces personnes que je connaissais ; ces personnes que j'aimais. Toutes méritaient de vivre pour prendre conscience petit à petit que le gouvernement pouvait être renversé et que par conséquent, il n'était pas aussi puissant qu'il le disait. Mais plus que tout au monde, je voulais bâtir une nouvelle vie aux côtés de Cameron. Nous avions le droit à cette seconde chance. Et il ne pouvait pas abandonner. Pas maintenant. Pas alors que nous étions en train de vivre cette histoire. Notre histoire. Je voulais le voir construire notre maison. Je voyais si nettement son visage penché sur des plans que nous aurions dessinés. Je voulais aussi porter ses enfants. Je pouvais imaginer très facilement les traits de notre fille ainsi que ceux de notre fils. Des enfants qui auraient couru dans les champs, libres. Je voulais m'allonger aux côtés de ma petite famille et la protéger ; l'aimer aussi. Alors comment pouvait-il imaginer une seconde me laisser seule dans cette vie et sauver celle des autres ? Il est vrai qu'une vie contre celle de millions de personnes était un prix honnête à payer. Il pouvait ainsi assurer la sécurité de Panem. Mais premièrement, il ne fallait pas rêver. A lui seul, il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas sauver notre partie. Et ensuite, je ne pouvais pas accepter. Imaginait-il ma vie douce sans lui ? Me pensait-il capable de tenir dans ce monde cruel alors qu'il ne serait plus là pour m'épauler ? Non. Jamais. Je n'étais pas aussi courageuse.
Cameron ne comprenait pas ma réaction. Il semblait m'en vouloir ; m'en vouloir de lui interdire ce sacrifice. Etait-ce si difficile à comprendre ? L'amour me dictait ma conduite. Le jeune homme prononça mon nom dans un soupir. Mes yeux s'étaient emplis de larmes. Il attrapa ma main. Je déglutis. Je cherchais à rompre ce contact et à m'en aller. C'était trop difficile de vivre en sachant que je pouvais le perdre. Ce n'était pas de cette façon qu'il pouvait reconquérir mon coeur. Dans ma vision des choses, il avait simplement à être présent à mes côtés et à ne plus commettre aucun écart. Cela prendrait du temps avant que ma confiance soit totalement regagnée mais nous avions la vie devant nous. Dans la solution qu'il proposait, il pouvait tout aussi bien mourir demain. La mort. Sa mort. J'avais déjà tellement de mal à imaginer celle de mon meilleur ami alors celle de mon époux ! J'en étais bien incapable. Je ne pouvais pas imaginer une vie dans ce district sans lui. Je comptais sur lui. J'avais besoin de lui. Il m'attira à lui et me serra dans ses bras avec tendresse. J'avais les larmes aux yeux et je faisais un effort incroyable pour ne pas pleurer. Pas encore.
CAMERON : [ … ] Je ne voulais pas que tu penses que j'étais prêt à … Ce n'est pas le cas … ADRASTEE : D'accord, j'espère …
Il m'embrassa à nouveau. Mais lorsqu'il reprit la parole, sa voix tremblait.
CAMERON : J'ai trop de choses à vivre avec toi pour disparaître tout de suite … Je vais juste faire ce que je pourrai. Je ferai attention. Je ne t'abandonnerai pas … ADRASTEE : Je … Je te fais confiance là-dessus. J'ai perdu Milan aujourd'hui et je ne pense pas pouvoir survivre à une nouvelle disparition. Je suis déjà tellement anéantie par sa nomination et son départ. Je ne voudrais pas que quelque chose t'arrives à toi aussi, tu comprends ? Je compte sur toi. J'ai besoin de toi.
Malgré cela, je sentais que Cameron n'était pas tout à fait honnête. Certes, il avait des projets d'avenir avec moi mais je ne le connaissais déjà que trop bien pour affirmer qu'il avait autre chose en tête. Il s'était préparé à ce destin funeste. Il était prêt à donner sa vie pensant que tout irait mieux ensuite. Mais il avait tord. Sa mort en entraînerait d'autres. Voilà tout. Alors pourquoi ne pas se contenter de se battre sans se faire remarquer ? Il me fallait trouver une solution et vite. Cameron était un jeune homme imprévisible et lorsqu'il avait une idée en tête, il ne s'arrêtait que lorsqu'il était certain de pouvoir réaliser ses plans. Mais peut-être que le temps finirait par arranger cette situation. Maintenant que nous étions certains de nos sentiments, il ne pouvait plus penser pour un. ll devait penser pour deux. Nous formions un couple et tout ce qui se passait avec des répercutions.
CAMERON : Jusqu'à ce que la mort nous sépare.
Un maigre sourire se dessina sur mes lèvres. Oui, exactement. Nous nous l'étions promis le jour où nous nous étions mariés. Il s'était juré de m'aimer jusqu'au bout et j'en avais fait de même. Je soupirai. Le jeune homme se pencha ensuite vers moi et m'embrassa avec tendresse. Puis ce baiser devînt plus violent. Ses mains agrippaient mes hanches et même si mon coeur battait vite et que j'avais peur, je ne voulais pas l'arrêter. Je ne pouvais pas rêver meilleures retrouvailles. Et même si j'étais encore fâchée, il avait trouvé un moyen de calmer ma fureur. Cameron avait eu tellement de courage ce soir. Je savais que même si je semblais convaincue que jamais plus il ne recommencerait, il ne s'avouait pas gagnant. Il avait honte de ce qu'il avait fait et avait très peur de me voir partir. Comme cela, du jour au lendemain. Mais je n'en avais pas envie. J'étais bien avec lui. Je voulais que ça dure encore et encore. C'est vrai qu'il m'avait trompé mais il avait compris la leçon. Du moins, je l'espérais. De toute manière, j'accordais rarement une troisième chance. Mon mari de décolla de mes lèvres pour me suppléé de ne pas l'abandonner et m'embrassa une fois de plus. Je le serrai fort contre moi. Comment pouvait-il penser quelque chose d'aussi triste ? Je l'aimais et j'étais persuadée de l'aimer toujours. Il était mien et j'étais sienne. C'était aussi simple que cela. Pas besoin de mots, pas de gestes. Non, nous l'avions compris ce soir. Nous étions liés pour toujours. Et il est vrai que nous pouvions repartir de zéro. J'avais fait une erreur en m'éloignant de lui la première fois et il avait compris ses fautes et était prêt à ne plus me fuir. Alors nous étions quittes. Je me contentai de l'embrasser encore et encore et de le serrer contre moi pour lui prouver que jamais je ne l'abandonnerait. Je resterai avec lui. Jusqu'au bout. |
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