LA FIN.

Si au début, il fut difficile pour les habitants de Panem de réaliser la fin des temps sombres, ils s’y habituèrent assez rapidement. La vie était si différente avec la disparition des Hunger Games ; elle était devenue beaucoup plus douce. Cela revenait en quelque sorte à enlever une lourde charge de roches des épaules d'un esclave. Tous les habitants se sentaient libérés d'un poids. Les sourires étaient plus faciles et les travaux acceptés avec gratitude maintenant que les districts pouvaient garder une partie des récoltes pour eux. Seules les personnes qui vivaient au Capitole ou les résidents des districts 1 et 2 n'avaient pas réellement changé leurs habitudes. En effet, non affectés par les Jeux ou prenant leurs nominations comme un honneur — les changements leurs enlevaient des vivres ou du plaisir.

En fin de compte, sans doute la vie fut-elle prise pour acquise après cela. Il y avait du relâchement, une liberté trop longtemps réprimée pour que l’on s’attende à une totale reconnaissance du nouveau gouvernement. Celui-ci, compréhensif, savait se montrer clément, même lorsqu’il aurait dû être plus dur. Sans figure d’autorité, les individus prennent de mauvaises habitudes et deviennent paresseux. Les nouvelles générations, aveugles à la douleur du passé, ne purent que modeler leurs habitudes sur les habitants libérés qui souhaitaient profiter de cette liberté plus que de l'avenir de leur patrie.

Quelques Présidents se succédèrent, et en 2046, l’un d’eux réussit à remettre Panem sur le droit chemin. Après des temps difficiles et un manque dans les besoins primaires de chaque côté du monde, les habitants finirent par comprendre qu’ils devaient reprendre le travail avec des conditions plus souples. La vie reprenait tranquillement son cours. Un rythme normal et bienvenu, sans peur qui noue l’estomac. Le renouveau de Panem après les temps sombres, les temps lumineux.


LE DÉBUT DE LA FIN.

Cependant, il est bien connu que dans toute situation, il existe toujours quelqu'un prêt à critiquer. En 2082, le futur Président assumait ce rôle. Ses paroles, bourrées de mensonges à demi dissimulés, étaient écoutées, et reconnues. Certains avaient un mauvais pressentiment à son égard mais la plupart ne se doutait de rien. Étant un excellent comédien, il savait comment agir ou quoi dire pour atteindre son but ultime : être à la tête du gouvernement de Panem et y insérer les règles de son choix. Il rêvait de faire ce qui lui plaisait en tant que représentant du pays et sans craindre de perdre sa place.

En 2084, il avait réussit. Avec un sourire victorieux, il annonçait aux habitants de Panem le retour des Jeux. Au Capitole, la nature naïve des résidents amenait une réaction positive, une exclamation d’excitation qui ne fut pas partagé par le reste des districts. Si pour le Capitole, pareille nouvelle annonçait le retour du plus grand divertissement que Panem n’est jamais connu — il s'agissait du retour de la peur pour le reste des districts. Les Hunger Games seraient remis en place sans changement et à nouveau, les enfants de douze à dix-huit ans devraient risquer de perdre la vie.

Tout recommençait. Le Capitole prenait à nouveau la place la plus importante tout en délaissant les districts et en les regardant sombrer peu à peu dans le besoin. Les plus jeunes ne comprenaient pas le désespoir des plus vieux qui pleuraient souvent en serrant leurs progénitures dans des bras tremblants. Ils devraient leur expliquer ce qui les attendait désormais, à savoir la peur et la faim. Tous savaient à quel point il serait difficile de s’habituer à nouveau à un tel rythme de vie. Mais le choix n’était plus là. La liberté avait cessé.

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