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| Between a rock and a hard place (w. Adrastée) | |
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| Sujet: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Sam 14 Avr - 11:31 | |
| ©peeta-everdeen.tumblr.com La nuit était tombée depuis une heure à peine, et déjà, Cameron avait mis une soupe à réchauffer sur la gazinière. Il ne cuisinait pas beaucoup, et lorsque Paloma n’avait pas le cœur à s’occuper de la nourriture, il lui arrivait parfois de ne quasiment rien manger. La jeune fille étant partie toute la journée, il avait du s’occuper du repas, ce qui allait probablement déplaire à sa femme. Il grimaça à cette pensée. Adrastée était trop polie pour critiquer les talents culinaires de son mari, mais il savait parfaitement ce qu’elle pensait au fond d’elle lorsqu’il décidait de se mettre derrière les fourneaux. Il tourna les talons et se dirigea vers le bureau. Il n’y avait pas mis les pieds depuis la mort de son père. À vrai dire, ce lieu qu’il trouvait si austère autrefois se révélait être une subtile source de recueillement, maintenant que son propriétaire n’était plus là. Cameron hésita un instant, puis entra dans la pièce sombre. Il ne voyait presque rien, mais ce n’était pas si grave. Il retrouvait cette atmosphère cérémonieuse qui l’avait autrefois tant effrayé et fasciné. Timidement, il se dirigea vers la bibliothèque en cèdre bordée de moulures anciennes, et effleura les livres du bout des doigts. Des ouvrages qu’il n’avait jamais lus, des parfums de colle et de papier qu’il n’avait jamais humés, mais surtout, des histoires dont il avait souvent entendu parler. Il en tira un et examina la couverture : L’histoire du Capitole et de la Rébellion. Il l’ouvrit et le feuilleta rapidement. Il y avait encore tant de choses qu’il ignorait à ce propos ; il prenait cependant la suite de ses parents dans la direction de cette révolte, et il devait donc apprendre un passé qui lui était presque inconnu. Alors qu’il était en train de lire un passage sur les coulisses des Hunger Games, les planches du parquet craquèrent derrière lui. Il plongea sa main droite dans la poche de son jean, qui dissimulait une petite dague argentée. Il était toujours armé désormais, de peur de se faire tuer lors d’un moment d’égarement. Alors qu’il se tournait lentement vers la personne qui venait d’entrer dans le bureau, ses doigts se resserraient progressivement, jusqu’à ce que ses jointures blanchissent. Lorsqu’il se fut entièrement retourné, il tenait la dague tellement fort qu’elle lui faisait mal. Mais la personne qui se tenait face à lui n’était pas un ennemi. Juste Adrastée. Son cœur eut un raté, et il lâcha soudain sa prise. Il ne put prononcer aucun mot, ses lèvres étant tout simplement scellées par l’emprise qu’elle avait sur lui. De l’extérieur, elle devait le croire froid et insensible. En effet, il détourna rapidement le regard, et alla s’asseoir derrière le grand bureau sombre avec son livre. Cette indifférence devait la tuer, mais il ne pouvait faire autrement. S’il s’était soucié d’elle, il en aurait souffert tôt ou tard. Alors, il valait mieux ne pas lui parler, lui tourner le dos, détourner ses yeux d’elle, et surtout, ne pas dormir dans son lit. Si seulement elle avait pu deviner qu’il ne faisait pas tout cela parce qu’il la détestait, mais au contraire, parce qu’il la désirait plus que tout, cela lui aurait facilité la tâche.
Car Cameron était, en fait, totalement perdu. Il ne savait plus quoi penser d’elle. S’il devait être fasciné ou énervé par la façon qu’elle avait de lui rendre sa désinvolture, de faire comme si elle aussi ne souffrait pas de cette distance inhabituelle entre époux. Il frémit. Ce n’était pas encore de l’amour. Pourtant, il ne voulait qu’elle et était persuadé qu’il s’était, malgré lui, marié avec la bonne personne. Mais il était sans doute trop tôt pour se l’avouer. Ou peut-être était-il, comme lui avait asséné sa sœur, un lâche, un homme sans courage, qui ne pouvait même pas avouer à sa femme que l’obligation qui avait caractérisé leur union ne les privait pas d’un possible désir. Il était un peu au courant des histoires familiales d’Adrastée, et savait ce par quoi ses sœurs avaient du passer. Elle les avait vues se marier les unes après les autres, avec des hommes qu’on leur avait choisis, et s’était sans doute jurer de ne pas accepter cela sans broncher une fois son heure venue. Malheureusement, elle n’avait pas eu son mot à dire. Cameron en était désolé, sincèrement, mais il n’était pas fautif. Lui non plus n’avait pas pu choisir sa femme. Il s’était vu imposer une fiancée, charmante certes, mais infligée. Il rouvrit son livre sur le bureau. Il ne fallait pas qu’elle l’appelle, ni qu’elle lui parle. Mais elle fit pire que cela. Avant qu’il ait pu réagir, elle avait refermé son livre dans un claquement sec, et avait laissé sa main posée dessus. Sa main gauche, portant une alliance à l’annulaire. Cameron croisa les bras et leva enfin les yeux vers elle.
- Que veux-tu ? - Parle-moi.
Elle avait presque dit ça sous forme de supplique. Cameron ne savait pas quoi dire. Il ne savait pas de quoi lui parler. Ses parents venaient de mourir, il avait terriblement peur pour Paloma et elle, alors comment pouvait-il admettre cela ? Comment pouvait-il avouer que c’était trop, qu’il ne pouvait pas tout assumer ? Il décroisa les bras et, changeant radicalement d’attitude, plongea sa tête dans ses mains. Lorsqu’elles glissèrent sur son front, révélant de nouveau son visage, il lui montra ouvertement ses yeux remplis de larmes. Il étouffa un sanglot, et serra sa mâchoire. Il prit une grande inspiration pour tenter de se contenir, mais les larmes perlaient déjà au coin de ses yeux, et coulaient lentement le long de ses joues. Mais il reprit rapidement ses esprits et essuya maladroitement son visage humide.
- Je gère la situation.
Ses yeux rougis se posèrent sur Adrastée. Elle n’en croyait pas un mot, et lentement, elle secoua la tête. Mais il n’avait rien d’autre à lui dire. Il ne tenait pas à s’excuser pour l’avoir presque violée le soir de leur mariage ; ce n’était pas son genre. Bien sûr, il s’en voulait, mais les quelques secondes durant lesquelles il avait caressé sa peau étaient inoubliables, et il ne les rendrait pour rien au monde. C’était incroyablement cruel de penser cela : cruel et monstrueux. Il se leva enfin, contourna le bureau et s’y adossa, à un mètre à peine de sa femme.
- Tu me détestes, et tu as le droit. J’ai abusé de ta bonté et de ta patience, je m’en excuse. Être ton mari n’excuse pas mes actes, ni ma manière de me comporter avec toi. Alors franchement, je suis la dernière personne à mériter ta pitié. Va-t’en.
Il la regardait fixement, sans ciller. Il ne cessait de la repousser, mais elle revenait tout le temps vers lui. Pourquoi lui rendait-elle la tâche si difficile ? Pourquoi ne pouvait-elle pas s’évanouir dans la nature, en quête d’une autre personne à épouser, une personne moins complexe et moins violente, plus douce, plus compréhensive ? Elle était immobile, si proche de lui, comme si elle n’avait pas vraiment entendu sa sommation.
- Tu as vu ce que j’ai fait, tu sais qui je suis. Je détruis ceux qui m’approchent. Et je ne veux pas te faire du mal une nouvelle fois. Pars Adrastée. Je t’en prie.
Elle ne bougea pas. Cameron baissa la tête. Plus elle restait près de lui, moins il pouvait se contenir. Il la désirait tellement qu’il lui aurait fait mal. Sans l’aimer vraiment, il pensait à elle et ne voulait qu’elle. Il était capable d’user de force pour qu’elle se plie à sa volonté. Il n’était pourtant pas aussi violent en temps normal ; mais les évènements récents l’avaient purement et simplement transfiguré, si bien que tout ce qu’il se serait interdit en temps normal était désormais du domaine du possible. Serrer son bras dans sa main pour qu’elle se rapproche de lui, sans prendre en compte sa douleur. L’attirer brusquement dans ses bras quitte à brises ses côtes. L’embrasser jusqu’à dévorer ses lèvres. Lui arracher ses vêtements et faire l’amour avec elle sans se soucier de son plaisir. Ces pensées l’horrifiaient, car il se savait capable du pire. Sa voix s’éleva, beaucoup plus puissante, presque dans un cri.
- Pars ! - Non.
Il leva les yeux. Elle venait se désapprouver ses ordres, et le cœur de Cameron se serrait à cette idée. Il devrait encore contenir son désir quelques dizaines de minutes. |
| | | Adrastée L. Huggins ADMIN - Burn out
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Sam 14 Avr - 11:34 | |
| J'ouvris les yeux. Les quelques rayons de soleil filtraient à travers les minces rideaux et j'avais finalement décidé qu'il me fallait me lever. Je soupirai, tournant la tête vers l'oreiller vide. Quelques minutes plus tôt, j'avais fait le rêve que je m'éveillais enfin aux côtés de l'homme que j'avais épousé. Nous étions heureux. Dans mes songes, il avait doucement caressé mes cheveux et avait enlacé mon corps endormi. Ses mains avaient serré les miennes et ses baisers m'avaient tiré des bras de Morphée. Puis, je m'étais rapidement rendu compte que tout cela était loin de la réalité. Dans notre monde, celui dans lequel je me contentais de survivre jour après jour, j'avais été mariée de force. J'avais épousé un homme que j'avais appris à respecter et admirer avec le temps mais les sentiments étaient encore loin d'être présents. Je l'appréciais -- le craignais également mais il n'y avait pas d'amour. Simplement de la gêne entre nous. Et cela m'attristait beaucoup. Pourtant, je sentais que notre situation pouvait évoluer. Mais comment le faire comprendre à Cameron alors qu'il semblait vouloir s'éloigner ? Nous n'avions presque pas parlé depuis les noces et il m'évitait. Pourtant, je voulais lui prouver mon affection. Après les drames qui s'étaient produits récemment, il avait besoin de moi. Et très honnêtement, j'avais également besoin de lui. Je l'entendais parfois hurler dans son sommeil, à seulement quelques pièces de ma chambre. J'avais voulu le rejoindre plus d'une fois mais j'avais eu peur. Peut-être n'avait-il pas envie de me voir. Sans doute préférait-il être seul que mal accompagné. Alors je fuyait cette maison.
Je fixai le plafond, cette dure réalité me rattrapant une fois de plus. J'étais seule. Je l'avais toujours été. Mon coeur se serra, je déglutis et je me levai afin de chasser ces vilaines pensées de mon esprit. Il me fallait avancer. Que faire, en cette journée ? Pourquoi ne pas faire quelques provisions ? Après avoir avalé un petit déjeuner qui me restait définitivement sur l'estomac, je me dirigeai vers la salle de bain. Un brin de toilette et j'étais fin propre. Je nouai mes cheveux, laissant pendre la tresse dans mon dos humide. J'enfilai un pantalon, des bottes et un tee-shirt afin de me sentir à l'aise puis je quittai la maison pour la journée. J'avais des heures devant moi. Je détestais cette impression de se sentir profondément inutile mais je n'avais pas le choix aujourd'hui. Cameron avait disparu, Paloma était introuvable et je n'avais pas envie de me confronter aux miens. Je n'avais besoin de personne. Je passai plusieurs heures au champs à ramasser des graines et des épis. Le panier était plein à craquer ; il me fallait rentrer le poser. Ce n'est que sur le chemin du retour que je remarquai qu'il faisait déjà presque nuit. Finalement, la journée était passée plutôt rapidement. J'étais contente de mes réserves. J'allais pouvoir cuisiner pour ma nouvelle famille. Lorsque je refermai la porte de la maison, l'odeur de soupe s'empara de moi. Cameron avait sans aucun doute fait à manger et cela m'arracha un petit sourire. Il n'aimait pas particulièrement cuisiner et je savais qu'il faisait des efforts considérables pour me faire de bons petits plats. C'est vrai que j'étais trop timide pour lui avouer que parfois, ses aliments manquaient de saveur mais il essayait au moins. C'était déjà tellement. J'entrai dans la cuisine ; vide. Je déposai mon panier, rangeai les aliments et saisis une assiette. J'avais faim. Je versai la soupe dans son récipient que je posai sur la table et je m'assis. Je pris mon temps, histoire de ne pas croiser Cameron. Pourtant, la fin du repas arriva et je fus bien obligée de me lever. Que faire ? Je réfléchis un instant. J'avais envie de le voir, de lui parler. Sachant pertinemment où s'était enfermé Cameron, j'avançai à pas feutrés dans le couloir menant au bureau de son père. J'avais raison. Il s'y trouvait et n'avait pas fermé la porte. J'avais de la chance. Je déglutis. Une grande inspiration, et voilà que je me dirigeai lentement vers lui. Il m'avait entendu et s'était redressé, comme pour écouter le bruit de mes pas. Il se retourna doucement et lorsque nous fûmes en face, il ne prononça pas un mot. Moi non plus d'ailleurs. A quoi bon ? Je me contentai de le fixer mais il détourna le regard et alla s'asseoir derrière le bureau. Je ne bougeai pas.
Si seulement les choses avaient été plus simples. Je le voyais en perpétuelle souffrance et j'étais incapable de faire quoi que se soit. Mais n'allez pas croire que je me fichais de cela. Au contraire. C'était très dur pour moi. J'aurais aimé le prendre dans mes bras, lui dire que tout allait bien. Je ne pouvais pas. Par respect pour lui. J'avais appris il y a peu qu'il avait des sentiments pour moi. Une révélation qu'il aurait préféré garder secrète j'imagine. Mais je m'étais trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Et maintenant, j'ignorais comment m'y prendre avec lui. Je ne regrettais pas notre union, même si Cameron s'obstinait à le penser. Je n'étais pas malheureuse à cause de lui. Comme je m'en voulais d'avoir joué la corde de la jeune femme sensible et triste. J'avais été bête depuis le début. J'aurais dû garder tout cela pour moi seule et faire semblant. Du moins, au début. Ensuite, de réels sentiments m'auraient habités. Mais au lieu de cela, j'avais contrarié tout le monde et Cameron se sentait mal. C'était tellement douloureux. Je laissai échapper un mince soupir. Puis, prenant mon courage à deux mains, je tendis la main. Celle-ci se posa sur l'épaule de Cameron. Pas besoin de mots. Pourtant, ce geste paru bien pire. Le jeune homme croisa les bras et leva les yeux vers moi, comme agacé. Je redoutais déjà ses paroles.
CAMERON : Que veux-tu ? ADRASTEE : Parle-moi.
C'est étrange mais j'avais presque l'impression de devoir le supplier. Il avait fini par se fermer aux autres et cela me rendait triste. J'aurais voulu lui dire que j'étais désolée pour ses parents, que j'étais là. Même si ces mots étaient sortis de ma bouche une fois, alors qu'il s'était endormi sur le canapé. Cependant, je voulais qu'il soit éveillé désormais. Je voulais qu'il comprenne. J'attendis, patiemment. Mais ce que je vis me glaça le sang. Cameron plongea sa tête dans ses mains et lorsqu'il me regarda à nouveau, ses yeux étaient emplis de larmes. Aussitôt, les miens en firent autant. J'aurais aimé m'enfuir mais il me fallait être forte. Je pinçai les lèvres alors qu'il se refermait aussitôt. J'en avais trop demandé. J'étais venue perturber son intimité et il était perdu. Alors qu'il m'assurait gérer la situation, je levai les yeux au ciel. Mensonges. Je n'en croyais pas un mot et comme pour accompagner ma pensée, je secouai la tête négativement. Il était inutile de prétendre aller bien avec moi. J'avais tout vu, l'espace d'un instant. Je le fixai. Il se leva, contourna le bureau, s'y adossa et brisa le silence.
CAMERON : Tu me détestes, et tu as le droit. J'ai abusé de ta bonté et de ta patience, je m'en excuse. Être ton mari n'excuse pas mes actes, ni ma manière de me comporter avec toi. Alors franchement, je suis la dernière personne à mériter ta pitié. Va-t'en. [ … ] Tu as vu ce que j'ai fait, tu sais qui je suis. Je détruis ceux qui m'approchent. Et je ne veux pas te faire de mal une nouvelle fois. Pas Adrastée. Je t'en prie.
Il avait beau parler, je n'écoutais plus. Je ne pensais qu'à une chose : le serrer contre moi et ne plus le lâcher. Il en avait besoin. N'aurait-il pas pu demander ? Au lieu de cela, il tentait de me repousser en me remémorant des moments peu agréables. Notre nuit de noce, pour commencer. Depuis cet évènement fâcheux, il n'osait plus m'approcher. Sans doute devait-il se considérer comme un monstre. Mais l'erreur était humaine. Et si il avait de réels sentiments pour moi, je me sentais flattée de provoquer en lui de telles émotions. Je soupirai. Cameron avait baissé les yeux et semblait lutter. Soudain sa voix s'éleva dans la pièce. Forte, puissante.
CAMERON : Pars ! ADRASTEE : Non.
Je m'étonnai moi-même. Il releva les yeux, choqué par ma réponse. Je déglutis, sentant mes joues s'enflammer. Mais pourquoi me cacher ? Après tout, je lui devais la vérité. Je ne réfléchis pas. Je m'approchai de lui, si près que je pouvais sentir son coeur s'emballer. Ou peut-être était-ce le mien. J'attrapai sa main, presque violemment. Une voix dure s'échappa de mes lèvres.
ADRASTEE : Maintenant, tu vas m'écouter.
Il tenta de se délivrer de ce contact mais je n'étais pas prête à le laisser partir. Je saisis son visage, l'obligeant à me regarder. Nous étions si proches, son souffle chaud se mêlait au mien.
ADRASTEE : Tu dois arrêter de te punir, Cameron. C'est trop difficile pour moi. Je sais que je t'ai blessé et je m'en excuse. J'aurais voulu que les choses se passent différemment mais c'est ainsi que nous avons procédé. Nous ne reviendrons pas en arrière mais pouvons aller de l'avant maintenant. Ensemble. Tu entends ? Toi et moi, Cameron. Je veux que tu saches que je suis là et que je ne partirai pas. Tu es mon mari et je ne t'abandonnerai pas. Je -- Hmm ?
Ma voix s'était brisée après tant d'efforts mais je devais continuer de jouer la fille forte. Je chassai les larmes, ravalai mes sanglots et fixai le jeune homme. Avait-il compris mes propos ? Me faisait-il confiance ? J'attendis sa réponse, nerveuse, perdue dans l'immensité de ses magnifiques yeux. |
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Sam 14 Avr - 16:57 | |
| L’amour avait mené la vie dure à Cameron. En fait, il ne l’avait jamais vraiment connu. Il avait fréquenté des filles, mais c’était en toute désinvolture, sans véritablement y prêter attention, sans penser que c’était réellement important. Il avait l’habitude de dire qu’il aurait le temps plus tard, qu’il n’était pas obligé de s’engager alors qu’il était jeune, et par-dessus tout, qu’il était mieux seul. La solitude avait toujours été sa meilleure alliée, aussi bien dans les premières années qu’aujourd’hui, alors qu’il avait désormais fêté ses vingt printemps. Il s’était également juré de ne pas aimer, de ne pas ressentir quelque chose pour quelqu’un, car il s’agissait pour lui d’un signe de faiblesse. Il ne voulait pas que quiconque connaisse ses failles, ses doutes, ses pensées. Tout ce qui faisait qu’il était humain, faible, mortel. Mortel. Il savait qu’un jour, il n’existerait plus, et cette seule pensée lui glaçait le sang. Mais ce qui l’effrayait davantage, c’était qu’une autre personne puisse le tuer, d’une manière bien plus subtile. Un ami, en le trahissant. Un parent, en le quittant pour toujours. Une femme, en brisant son cœur. Il avait malheureusement connu les deux premiers. L’un de ses amis, qu’il connaissait depuis toujours, avait récemment quitté le camp de la rébellion, ne supportant plus de risquer sa vie un peu plus jour après jour. C’était compréhensible ; pourtant, Cameron avait l’impression d’avoir pris un poignard en plein cœur lorsqu’il avait appris la nouvelle. Même s’il savait que ses raisons étaient bonnes, il ne voulait pas voir la vérité en face : car en réalité, il n’y avait que des fous, aujourd’hui, pour mettre leur existence en péril au nom de la liberté. Il en faisait partie, et par une généralisation narcissique, il pensait que tout le monde devait être comme lui, au moins un peu. Après tout, il se battait pour, peut-être, connaître bientôt une ère nouvelle, où aucune menace ne pèserait plus sur eux, jamais. Où ils pourraient vivre en paix. Où ils pourraient fonder une famille, avoir des enfants, sans craindre que ceux-ci soient envoyés à la mort pour une raison qui demeurait obscure à ses yeux. Alors, il avait perdu cet ami, cet unique ami qui l’avait tant fait souffrir par sa disparition, il avait l’impression que ça n’avait plus d’importance désormais. Car il avait aussi vu ses parents mourir, ce qui le rapprochait un peu plus de cette mort morale qu’un individu pouvait connaître lorsque tout s’écroulait autour de lui. Son père et sa mère n’étaient plus, et sans eux, il ne savait vraiment pas comment aborder la vie, dans toute sa complexité et sa dangerosité. Ils étaient ses repères, ses guides, et il avait l’impression que la terre tournait moins vite depuis qu’ils l’avaient quitté. Les jours étaient devenus des semaines, les nuits des éternités obscures qui l’engloutissaient totalement. Chaque soir, lorsqu’il s’endormait, les mêmes images terribles venaient frapper son esprit. Une pendaison, celle de deux êtres chers à son cœur. Il criait, horrifié. Et puis, il voyait Adrastée, elle qui était d’ordinaire si forte et combattive, aux mains du Capitole. Emmenée à la potence. Cameron criait davantage, mais personne ne pouvait l’entendre. Lorsque la corde se resserrait sur son cou, il se réveillait enfin, en pleurs, et ne se rendormait pas. Il se rendait alors compte qu’il avait perdu un ami et des parents, et il s’apercevait soudain que sa vie amoureuse était inexistante. Pire que ça, elle était présente, mais ramenée au point mort, sans possibilité immédiate de rattraper les erreurs qu’il avait commises.
Sa femme ne l’aimait pas, ne l’aimerait jamais, il en était convaincu. Pouvait-il penser autrement alors qu’il était clair qu’Adrastée aurait voulu épouser quelqu’un d’autre, quelqu’un pour qui elle aurait ressenti ne serait-ce qu’une légère attirance ? Elle n’en avait pas pour Cameron. Comment le jeune-homme pouvait-il vivre avec elle sans que ses sentiments soient partagés ? Il avait tellement envie de la serrer contre lui, de l’embrasser, de dormir dans son lit, d’être complètement à elle, qu’il en mourait réellement. Cela le tuait bien plus que la mort de ses parents, bien plus que la responsabilité de la rébellion qui pesait désormais sur ses épaules. Ça l’achevait. Déjà à terre, il avait l’impression qu’elle le visait d’une arme, un sourire aux lèvres, fière d’avoir assassiné celui qu’elle avait été contrainte de prendre pour époux. Il n’en pouvait plus. Il ne voulait plus l’éviter, vivre sans elle, la contraindre à cette vie maritale qui n’en était pas vraiment une. En même temps, était-ce réellement une contrainte si elle ne voulait pas de lui, si elle ne ressentait rien pour lui ? Il lui faisait au contraire le plus beau des cadeaux : celui d’un mari absent, qui autorisait sa femme à nier jusqu’à son existence si elle le souhaitait. Après tout, elle aurait dû être ravie. C’était le souhait de n’importe quelle conjointe insatisfaite.
Pourtant, elle venait de nier son ordre. Elle ne voulait pas partir. Et rapidement, elle était à quelques centimètres de lui. Lorsqu’elle s’était approchée, le cœur de Cameron s’était emballé. Elle était imprudente. Elle savait peut-être ce qu’il cachait, d’ailleurs, mais voulait jouer avec le feu. Se brûler avec sa langue, se perdre dans ses yeux. Du moins, c’était ce dont il avait envie. Mais elle, le souhaitait-elle ? Elle n’avait sans doute pas changé d’avis depuis le soir de leur mariage. Elle ne l’aimait pas. Pas un instant. Adrastée lui prit la main. Elle ne l’aimera jamais. Cameron essaya de s’en défaire, mais elle serra ses doigts sur les siens, si bien qu’il dut y renoncer. Jamais. Elle saisit son visage, l’obligeant à poser les yeux sur elle. Pas une once d’amour. Cameron rouvrit les yeux sur son merveilleux visage, à quelques centimètres du sien désormais. Pourquoi s’acharnait-elle à lui faire vivre ce calvaire ? Il avait besoin d’elle, besoin de sentir qu’elle voulait être avec lui, besoin de lui dire qu’il ne pouvait pas s’en sortir seul, qu’il voulait qu’elle soit là, chaque jour. C’était étrange, il ne la connaissait pas. Pourtant, il l’avait côtoyée dans son enfance. Elle l’avait toujours attiré, même s’il l’avait seulement vu à quelques reprises. Et puis, il s’était tenu devant l’autel avec elle, avait serré sa main, avait touché sa joue et plongé son regard dans le sien. Comment pouvaient-ils faire comme si ça n’avait aucune importance, comme si ça n’avait pas changé leur vie ? Un soir, oui, il avait baisé ses lèvres, griffé son dos et goûté la peau de son cou. Il n’était plus le même, il ne le serait jamais. Et la côtoyer de jour en jour en niant son statut de femme, d’amante, le détruisait lentement. Alors qu’elle lui parlait, il ne regardait que ses lèvres. Ses lèvres si parfaites. Lorsqu’elle eut fini de parler, il leva finalement les yeux pour capter son regard.
- Tu te forces encore à faire quelque chose que tu ne veux pas. Je t’y oblige. Je…
Il le savait, il l’avait compris en voyant ses yeux noyés dans les larmes. Ce n’était pas ce qu’il voulait pour Adrastée. Surtout pas pour elle. Elle n’avait pas à vivre un destin qu’elle n’avait pas choisi. Pire, il ne voulait pas qu’elle s’engage à ses côtés comme elle avait l’intention de le faire. Elle était là, mais pour combien de temps ? Si elle était sa femme, si elle voulait vraiment l’être, si elle voulait avancer main dans la main avec lui, elle devait nécessairement être confrontée, à un moment ou l’autre, à la mort. Peut-être la sienne. Cameron n’aurait pu le supporter.
- Je pourrais mourir. Je m’y attends chaque seconde en fait. Je suis toujours persuadé qu’un homme du capitole entrera chez nous une nuit et me tranchera la gorge dans mon sommeil. Je vis chaque jour avec cette peur de ne jamais revoir la lumière, de ne jamais entendre une nouvelle fois les oiseaux chanter, de ne jamais plus voir les feuilles des arbres jaunir à l’automne. Ma mort, je m’y suis préparé. Je n’ai pas peur. Mais toi…
Il leva une main vers le visage délicat d’Adrastée, enfin.
- Toi… Je ne peux pas imaginer une seule seconde que tu ne fasses plus partie de cette planète.
Il déglutit et baissa la tête. Cette simple pensée le glaçait. Il voulait lui faire comprendre que sa proposition du premier soir qu’ils avaient passé ensemble tenait toujours. Qu’elle pouvait s’en aller, ne courir aucun danger, auprès de quelqu’un qui saurait vraiment prendre soin d’elle et la garder saine et sauve.
- Alors pars, souffla-t-il, épuisé de devoir la repousser sans cesse alors qu’il voulait être avec elle plus que tout au monde.
Comme pour contredire ses paroles, il caressa lentement sa joue, levant de nouveau les yeux vers elle. Pars, mais reste. Voilà ce qu’il voulait tellement lui dire, ce qui lui brûlait les lèvres.
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Dim 15 Avr - 12:35 | |
| J'avais du mal à me concentrer sur ses propos. Je voyais la colère monter en moi, au fur et à mesure que la conversation avançait. Je n'étais pas d'accord avec ce qu'il disait. Premièrement, je ne comprenais pas pourquoi il s'obstinait à penser que je disais les choses sans les penser. Certes, nous n'avions pas eu d'excellents rapports jusque là mais tout de même. Personne ne me forçait à faire des choses que je ne souhaitais pas accomplir. Jamais. Pas même mes propres parents. J'avais du caractère, je n'étais pas du genre à me laisser faire. D'accord, nous avions été forcés de nous marier. Non, je n'avais pas encore les sentiments que toute femme se doit de ressentir pour son époux. Mais si je restais, il y avait une raison. J'avais du respect pour lui. Il avait supporté toutes ces épreuves sans se plaindre. Pas une seconde. Il avait été le premier au courant de notre union et pourtant, il avait accepté. Sans même hausser la voix ; sans même tenter de se défendre. Il était loin d'être comme moi. Lorsque j'avais appris la nouvelle, j'étais entrée dans une rage folle. Non pas pour le choix du mari mais parce qu'on me privait de ma liberté. C'était déjà assez difficile comme ça. Vivre dans un district où régnait la pauvreté, la misère. Maintenant, on me volait aussi mon innocence. On m'enlevait ce à quoi je tenais le plus : l'envie de choisir ma propre voie. Mais j'avais finalement décidé d'accepter même si mes parents ne m'avaient pas demandé mon avis. Simplement, il était important pour moi de faire croire que la décision finale venait de moi. Le jour du mariage, Cameron avait passé sa journée à me rassurer que tout allait bien. Pourtant, il aurait pu paniquer. C'était son droit. Mais il ne semblait pas avoir envie de s'enfuir en courant. Moi si. En réalité, la liste des différences entre nous était longue. J'en venais donc à la conclusion que Cameron était une personne bien trop gentille pour oser dire quoi que se soit et que j'étais une enfant indigne à la langue bien pendue. Quel couple étrange nous formions. Malgré tout ce que nous avions traversé, Cameron ne me connaissait pas vraiment. Il n'avait pas le droit de me dire des choses aussi dures et difficiles à encaisser alors que je faisais l'effort de me comporter correctement. Je le faisais pour lui mais également pour moi car je ne pouvais pas passer ma vie entière à lui reprocher des actions dont il n'était pas maître. Il me fallait lui expliquer ma façon de voir les choses. Une bonne fois pour toute. J'écoutai donc tant bien que mal ce qu'il avait sur le coeur sans ne jamais ouvrir la bouche. Il avait besoin de vider son sac, c'était la moindre des choses de ne pas l'interrompre. Il termina son discours en me suppliant presque de partir. Il me repoussait une fois de plus alors que ses gestes lui dictaient tout le contraire. Je pouvais lire dans ses yeux qu'il voulait que je reste. J'esquissai un sourire mais la colère pouvait clairement se sentir. J'avais du mal à me contrôler.
ADRASTEE : Décidément … Tu n'as rien compris.
Il fronça les sourcils, apparemment étonné par mes propos. J'étais moi-même un peu gênée car je ne souhaitais pas m'adresser à lui de la sorte mais parfois, il fallait se montrer dur pour faire comprendre un message. Il s'arrêta de caresser ma joue, laissant retomber sa main dans un bruit sourd le long de son corps. Je regrettai déjà ce contact chaud et apaisant. Je soupirai.
ADRASTEE : Ce que je veux dire, c'est que tu n'as pas tout compris.
J'avais rectifié la phrase afin de faire redescendre cette tension qui s'était installée entre nous. La seule chose qu'il avait mal interprété était ma soit disante envie de partir. Je voulais rester. J'avais besoin de lui et il avait besoin de moi. C'était aussi simple que ça. Mais il pensait sans cesse qu'il n'était pas assez bien pour moi. Il avait l'impression que je mesurais chaque geste et chaque mot dans le but de le satisfaire. Mais c'était faux. Je n'avais pas la langue dans ma poche et si j'avais eu l'occasion de dire ce que je pensais réellement, je l'aurais fait. Mais c'était bien ça le problème. Je ne pensais rien. Rien du tout. Cameron n'était pas un mauvais mari. Si au moins j'avais pu le lui reprocher. Toutefois, il était parfait. C'est moi qui ne l'était pas. Même si nous avions beaucoup de mal à nous comprendre, je nous voulais pas quitter cette maison. Il y avait aussi Paloma. Je m'étais attachée à cette petite. Et puis, ce n'était pas le moment surtout. Ils venaient tous deux de perdre leurs parents. Je ne pouvais et ne voulais pas les abandonner. Ils étaient ma famille maintenant. Une drôle de famille, mais une famille quand même. Le soupir du jeune homme me ramena à la réalité. Je lui devais des explications. Il attendait maintenant depuis deux bonnes minutes durant lesquelles j'avais gardé le silence pour tenter de trouver les mots justes. Je ne voulais pas le blesser, juste lui faire comprendre qu'il n'allait pas dans la bonne direction. Il se voilait la face et c'était insupportable.
ADRASTEE : Bon, pas où commencer ? Je crois que je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je te demande de m'excuser d'avance car je vais peut-être te sembler méchante et rude. Mais il faut que tu comprennes. Je ne me suis jamais forcée à faire quelque chose que je ne veux pas. Tu ne m'as jamais forcé à rien. Alors arrête de croire que je dis ou fais les choses pour te faire plaisir. J'ai envie de rester ici, avec toi et Paloma. Vous êtes ma famille et je ne vous abandonnerai pas. J'espère que je suis claire, Cameron. Que tu comprends bien ce que j'essaye de t'expliquer ?
Il me regardait, droit dans les yeux mais ne prononça pas un mot. Je déglutis. J'avais peur de l'avoir brusqué. Je saisis sa main. J'entrelaçai nos doigts, incapable d'être une fois de plus aussi dure avec lui. J'avais dis ce que j'avais à dire. Le premier acte était terminé. Il nous fallait parler de la mort, maintenant. Depuis que ses parents avaient quitté ce monde, Cameron était différent. Il avait malheureusement endossé de nombreuses responsabilités qui ne me plaisaient pas. La principale était son rôle dans la rébellion. J'avais peur pour lui à chaque instant. Il pouvait mourir n'importe quand et je ne pouvais pas imaginer une vie sans lui. Même si je ne ressentais pas de l'amour pour lui -- du moins pas encore, je l'appréciais énormément. Je n'avais pas envie d'apprendre à vivre dans un monde où il n'était plus. Toutefois, en étant le chef d'une armée de rebelles, il ne risquait pas uniquement sa vie. Paloma, moi, mes parents, mes soeurs. Nous étions tous condamnés à le suivre si jamais il échouait. Mais j'avais confiance en lui. Il ne pouvait pas nous laisser mourir. Je levai donc les yeux vers mon mari, affichant un mince sourire. La colère était passée. Je m'étais calmée.
ADRASTEE : Je vais maintenant te parler de la rébellion. Je sais que tu peux mourir à chaque instant. Je m'y suis préparée. Je me suis déjà imaginée mille fois assise sur le canapé, pleurant ta perte. Mais ça n'arrivera pas. Pas tant que nous serons ensemble. Personne ne viendra te chercher dans cette maison ! Je sais me défendre, en plus. Que quelqu'un essaye de passer la porte sans mon consentement …
Je murmurai quelques mots qu'il ne pu comprendre. Des insultes. Je ne pouvais pas imaginer cette maison aux mains du Capitole. Pas si j'en avais décidé autrement. J'étais ici chez moi et personne ne pouvait entrer sans ma permission. J'avais déjà eu l'occasion d'apprendre à me battre dans ma jeunesse et j'étais prête à recommencer. Perdue dans mes pensées, Cameron éleva la voix.
CAMERON : Adrastée ? ADRASTEE : Oh, pardon. Je disais donc que rien ne t'arrivera tant que nous sommes ensemble. Il ne faut pas croire mais si tu ne peux imaginer le monde sans moi, rappelle-toi que moi non plus. Je ne veux pas te perdre.
Nous y étions. C'était la première fois que je me montrais aussi franche avec quelqu'un. Mais c'était la vérité. Cette fois, il devait me croire. |
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Lun 16 Avr - 9:42 | |
| Pas tout compris : Cameron le savait, c’était ça. Il ne savait rien, en fait. Il n’était pas au courant de l’affection qu’Adrastée lui portait, ni de l’importance qu’il avait pour elle. Mais c’était vrai. Il était sa seule famille à présent. Enfin, pas tout à fait ; elle avait toujours ses parents, au fond. Mais ils avaient assez à s’occuper d’eux-mêmes. Cameron avait été choisi pour pallier à leur manque, pour s’occuper d’elle lorsqu’ils ne le pourraient plus, c’est-à-dire maintenant. Ils n’avaient plus les moyens de vraiment prendre soin de leur fille, et ça, Cameron le comprenait parfaitement. Mais il jalousait ce qu’il avait vu à leur mariage. Les sœurs de sa femme avaient l’air plus heureuses que cette dernière, malgré leurs mariages arrangés. Pourquoi Adrastée ne pouvait-elle pas au moins feindre ce bonheur ? Lui faire croire qu’il la rendait heureuse ? Ça le désespérait. Il voyait bien qu’elle n’était pas si convaincue que ça par cette union. Ainsi, même si elle commençait à lui exposer les raisons pour lesquelles elle n’avait pas pu être forcée à se marier, il savait pertinemment qu’elle mentait, ou du moins, qu’elle enjolivait la réalité. Car vraiment, si on lui avait demandé son avis, Cameron était convaincu qu’elle aurait refusé de le prendre pour époux. Pourtant, elle lui disait qu’elle ne l’abandonnerait pas, et le perdait au fil de son discours. S’il pensait qu’elle ne l’aimait pas et qu’elle avait été vraiment forcée de se marier avec lui, il la croyait pourtant lorsqu’elle lui promettait de ne pas les abandonner. Alors, son esprit faisait face à une vraie contradiction : lui faire confiance et la garder, ou la prier encore une fois de s’en aller, parce qu’il savait qu’elle ne voulait pas de cette vie. Il ne dit rien et la regarda longuement. Comment être vraiment sûr de la bonne manière de se comporter ? À plusieurs reprises, Cameron avait pensé prendre la bonne décision. Quand il l’avait embrassée, lui montrant qu’il ressentait quelque chose pour elle. Quand il l’avait chassée, lui permettant de reprendre sa liberté. N’importe quelle femme aurait choisi cette option à sa place. Il lui avait assuré qu’il continuerait de lui pourvoir une sécurité financière, qu’elle n’aurait à se soucier de rien. Elle pouvait avoir un futur, une vie, un semblant de garantie et surtout, ne pas rester avec lui. Être libre, vraiment libre. Bien sûr, ça aurait brisé le cœur de Cameron. Mais il aurait fait n’importe quoi pour elle. Pour qu’elle soit heureuse, pour qu’un sourire remplace ses larmes.
Sans lui laisser le temps de réfléchir plus longtemps, Adrastée saisit sa main et entremêla leurs doigts. Le pouls de Cameron s’accéléra sensiblement, tandis qu’il jetait un regard sur leurs mains unies. C’était ce qu’il voulait, bien sûr, mais il avait le sentiment que ça ne se passait pas vraiment comme il l’aurait souhaité. Se rapprocher d’elle était ce qu’il souhaitait plus que tout. Mais pas comme ça. Pas soudainement, comme s’ils s’y obligeaient, comme s’ils n’avaient pas d’autre choix et que, faute de mieux, ils procédaient de cette manière. Cameron leva les yeux vers elle, de nouveau, et elle pouvait cette fois sentir qu’il était perdu et ne savait plus quoi penser. Elle lui avouait désormais qu’elle souffrirait si elle le perdait. Elle n’aurait pas pu le toucher davantage. Lui qui pensait qu’il n’avait aucune espèce d’importance à ses yeux. Qu’il n’était qu’un bourreau, qu’elle aurait aimé ne jamais connaître. Elle tenait à lui. Ne serait-ce qu’un peu. Comment se comporter, à ce moment-là ? Pouvaient-ils garder cette distance dangereuse, alors que chacun savait ce que l’autre ressentait concernant sa perte éventuelle ? Tout cela embrouillait son esprit, et il ne savait plus vraiment quoi penser. Devait-il vraiment lui avouer qu’il tenait à elle, en prononçant distinctement les mots ? Il était certain que non ; elle lui aurait brisé le cœur en lui assurant qu’elle tenait à lui, mais que ses sentiments n’étaient qu’amicaux, au mieux. Comme il aurait aimé qu’ils s’y soient pris d’une meilleure manière. Qu’ils ne se soient pas mariés avant de s’aimer réellement. Ça lui aurait ôté une belle épine du pied. Ils auraient pu vivre une relation normale, et s’épouser lorsqu’ils se seraient sentis prêts. Cameron faisait comme s’il l’écoutait, mais son esprit était déjà ailleurs. Lorsqu’elle s’arrêta de parler pour maugréer, il la rappela à l’ordre. Elle devait finir de parler pour qu’il lui dise ce qu’il devait lui dire. C’était important. Chacun son tour. « Je disais donc que rien ne t'arrivera tant que nous sommes ensemble. Il ne faut pas croire mais si tu ne peux imaginer le monde sans moi, rappelle-toi que moi non plus. Je ne veux pas te perdre ».
- D’accord, répondit-il simplement, la fixant droit dans les yeux.
Il avait compris ce qu’elle avait voulu lui dire. Enfin. Mais il savait parfaitement ce qu’il voulait faire désormais, et il doutait que ça lui plaise vraiment. Elle allait penser qu’il était devenu fou, qu’il avait perdu la tête. Non, au contraire, il s’agissait de son premier moment de lucidité depuis longtemps.
- Nous resterons ensemble maintenant. Nous ne nous séparerons pas. Mais je ne veux pas qu’on soit ensemble de cette manière.
Elle semblait ne pas comprendre. Cameron secoua la tête. Oui, c’était insensé. Il entretenait en ce moment-même une conversation avec lui-même. Depuis le début, il savait quoi faire.
- Tu n’es pas ma femme. Nous ne sommes pas mariés Adrastée. Bien sûr, en théorie, nous le sommes… C’est juste que…
Il ne trouvait plus ses mots, maugréait presque. Il la désirait tellement. Il ne voulait qu’elle. Son seul désir avait laissé la pièce dans une tension sexuelle sans précédent. Du moins, c’est ce qu’il ressentait. Elle aussi sans doute, car il entendait son cœur battre un peu plus fort. Elle ne l’aimait pas, bien sûr, mais elle ressentait de l’attirance pour lui, il le savait. Une infime attirance, une attirance presque insignifiante pour des individus qui se prétendaient époux, qui vivaient ensemble. La respiration de Cameron s’accéléra. Son esprit lui dictait de ne pas faire ce qu’il était sur le point d’accomplir, mais son cœur n’en pouvait plus de jouer cette mascarade. Ils n’étaient pas mariés. C’était un mariage blanc, purement et simplement. Sur le papier, ils étaient ensemble. Unis par les liens sacrés, jusqu’à ce que la mort les sépare. Mais pas en réalité. Il prit la main gauche d’Adrastée et saisit délicatement son alliance, qu’il retira lentement. Il la posa dans sa paume ouverte, qu’il referma avec douceur. Il se racla la gorge, et posa de nouveau les yeux sur sa compagne, qui semblait examiner sa main nue sans vraiment croire à tout ça.
- Je tiens à toi. Je tiens vraiment à toi. Je te veux et… et je te désire. Je veux que tu sois ma femme. Mais je ne veux pas que notre mariage soit celui-là. Je ne veux pas divorcer, non. Tu resteras ici, avec moi, si c’est vraiment ce que tu souhaites. Mais je veux que tu m’appelles ton « mari » quand tu en auras vraiment envie. Quand tu m’aimeras…
Il enleva à son tour son alliance et la glissa dans sa poche. Il voulait qu’ils restent ensemble, oui. Mais pas à n’importe quel prix. Pas jusqu’à faire passer leur mariage factice pour quelque chose qui avait réellement de l’importance. Il plongea son regard dans le sien. Et elle devait comprendre ce qu’il voulait lui dire, sans prononcer aucun mot. « Fais-moi confiance. Reste. À deux, nous serons plus forts. Reste, et aime-moi. Ou commence juste à m’aimer ».
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Lun 16 Avr - 19:04 | |
| J'étais tendue. Je ne voulais surtout pas que le jeune homme interprète mal mes paroles. J'avais parfois du mal à m'exprimer correctement et aujourd'hui, cela pouvait très bien se retourner contre moi. Mais ce n'était pas le moment. J'avais besoin que Cameron me fasse confiance car c'était la base même d'un couple. Voilà où nous devions commencer. C'est vrai qu'après tout, je ne savais rien de lui. D'accord, il avait une soeur. Il venait de perdre tragiquement ses parents. Mais encore ? Quelles étaient ses passions, ses rêves, ses peurs ? J'avais envie de prendre le temps de faire connaissance avec lui, si nous pouvions employer ces mots. Pour le moment, nous avions beau nous apprécier mais nous restions des étrangers. Il était mon époux, j'étais sa femme. Rien de plus ne nous unissait. Et ce n'était pas une bonne base. Normalement, deux êtres se mariaient lorsqu'ils s'aimaient d'un amour sincère. Ils prenaient souvent le temps d'en savoir plus sur l'autre ou de le connaître par coeur et ils sautaient le pas. Nous avions tout simplement fait les choses dans le mauvais ordre. Ce n'était pas notre faute certes mais nous devions arranger la situation. Nous étions intelligents, prêts à faire n'importe quoi pour avancer. Nous ne pouvions plus souffrir inutilement comme c'était le cas depuis nos noces. Deux adultes ne pouvaient pas réagir de cette façon. Je m'en voulais tellement, pour ma part. Toutefois, il me fallait lui expliquer mon point de vue avant de commencer notre histoire. Je voulais qu'il sache que je l'appréciais sincèrement et que je voulais continuer à me battre pour nous. Je n'avais peut-être pas utilisé les bons mots mais le message était passé. Je tenais à lui. Beaucoup. Et rien ne pourrait m'empêcher de croire en nous. Mais Cameron avait-il compris les choses sous cet angle ? Il se contenta de répondre un simple « D'accord ». Il me fixait droit dans les yeux mais je n'étais par rassurée pour autant. Je ne comprenais pas le sens de ce mot, soudainement. Sans doute l'avait-il prononcé pour mettre court à notre discussion. J'attendis patiemment qu'il développe son point de vue.
CAMERON : Nous resterons ensemble maintenant. Nous ne nous séparerons pas. Mais je ne veux pas qu'on soit ensemble de cette manière.
Pour être honnête, je n'avais pas compris où il voulait en venir. Il voulait de moi, mais pas de cette façon. C'est à dire ? J'étais certaine qu'une fois de plus, je m'étais pas exprimée. Il fallait vraiment que je fasse des efforts de ce côté-là. Je ne pouvais pas me permettre de continuer ainsi. Maintenant que j'avais une famille, des responsabilités. J'avais l'impression d'être une parfaite idiote, comme d'habitude. Cameron avait sans doute l'intention de me quitter, ne pouvant plus supporter mon caractère. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Je n'étais pas vraiment une fille bien. J'avais passé mon temps à pleurer, à me plaindre sans ne jamais être positive. Je me détestais tellement. Puis, le jeune homme secoua la tête. J'arrêtai toute réflexion intérieure, me concentrant sur ses paroles. Toutefois, ce qu'il déclara ne fit que m'embrouiller davantage. Il m'appelait sa femme mais ne nous considérait comme époux. Je pense surtout qu'il avait beaucoup de mal à s'exprimer. Il devait être perdu, tout comme moi et trouver les mots justes n'était pas évident. Je me sentais moins seule désormais. Mais j'avais quand même des doutes. Après tout ce que j'avais avoué et les efforts que j'avais fourni pour être honnête à un point qui ne me ressemblait pas, était-il possible qu'il préfère s'en aller ? J'espérais bien que non. Pas alors que tout était sur le point de commencer. Le silence s'était installé ; une tension régnait. Mon coeur battait à cent à l'heure et j'avais peur qu'il l'entende. Toutefois, il ne semblait pas vraiment à l'aise non plus. Nous comprenions tout juste les sentiments que nous éprouvions l'un pour l'autre. De l'amitié, de l'amour, du désir. Mélangés. Quelque chose qui n'était absolument pas facile à gérer. Tout aurait été plus simple si nous avions eu du temps.
Mais il faut croire que nous étions destinés à vivre une telle vie. Les choses n'arrivaient jamais par hasard. Tout avait un sens. Je faisais confiance à l'avenir, de toute manière. Je savais que nous pouvions résoudre nos problèmes et que nous allions le faire à la perfection d'ici peu. J'avais confiance en nous. Comment ? Je l'ignorais encore. Mais nous avions déjà fait le premier pas en nous confiant nos doutes et nos souffrances. J'étais fière de nous. Le geste de Cameron me surprit. Il saisit avec douceur ma main, fit glisser mon alliance dans sa main et s'arrêta pour me laisser le temps de comprendre ce qui m'arrivait. Je me sentais soudainement nue, sans cette bague. Quelle étrange impression. Le jeune homme se racla la gorge et se décida à me donner des explications. Soudain, je comprenais son geste. J'écarquillai les yeux sans oser prononcer le moindre mot. Il tenait à moi. Il me désirait. Des choses que je savais déjà mais qu'il n'avait jamais osé me dire en face. C'était tellement agréable de l'entendre dire de telles choses. J'étais flattée. Mes joues prirent une jolie teinte rosée et je baissai la tête, gênée. Cameron avait raison sur tout. Notre mariage. Notre souffrance. Notre peur. Nous voulions rester mariés car le divorce n'était jamais bien vu de toute manière. Mais nous ne pouvions pas faire semblant plus longtemps. Les mots « mari » et « femme » n'étaient sincères qu'une fois prononcés avec amour. Or, ce n'était pas le cas pour le moment. Nous avions des sentiments et nous ne pouvions pas le nier mais rien de plus pour le moment. J'avais encore du mal à songer qu'il était bel et bien l'homme de ma vie. Je ne m'étais même jamais posé la question pour être honnête. Mais il était grand temps de commencer à y réfléchir. Nous avions choisi de continuer ensemble et ensemble nous allions vivre. Cameron enleva son alliance à son tour et la glissa dans sa poche. J'esquissai un sourire, avant de relever les yeux vers lui. J'étais heureuse et sereine pour la première fois depuis longtemps. Et ça me faisait du bien.
ADRASTEE : Tu as tout à fait raison. Nous ne sommes pas partis sur les bonnes bases. Ce n'est pas vraiment de notre faute mais il est temps de changer la donne. J'aimerais sincèrement apprendre à te connaître car je suis certaine que je vais beaucoup t'apprécier. Tu es quelqu'un de bon, Cameron.
Je ne pouvais être plus sincère. Doucement, je me hissai sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue. C'était la première fois que nous étions si proche. Enfin, si nous ne comptions pas notre nuit de noces. A cette époque, nous n'étions encore que deux enfants maladroits. Nous avions changé maintenant et étions devenus deux adultes prêts à affronter la vie. En tout cas, j'en avais envie. Je voulais vieillir et m'épanouir aux côtés de Cameron car j'avais confiance en lui. Il était là pour m'apporter quelque chose et j'étais certaine que toute ma vie allait en être bouleversée. Je soupirai de soulagement. Je me sentais bien, en sa compagnie. Maintenant que les choses étaient dites, nous pouvions commencer à vivre pour de vrai. Inutile de se mentir, de se cacher nos sentiments. Je relevai les yeux vers le jeune homme.
ADRASTEE : Nous avons beaucoup de temps à rattraper, j'en suis consciente. Alors je t'en prie, reste avec moi aujourd'hui. J'ai tellement de choses à te demander. Je ne connais pas ton deuxième prénom. J'ignore quelles sont tes passions. As-tu un plat préféré ? Une couleur que tu aimes plus que les autres ? J'ai l'impression de me réveiller après un cauchemar qui a duré si longtemps. Ce n'est pas un rêve, n'est-ce pas ? Tout ceci est bien réel entre toi et moi ?
J'avais besoin de parler. Je ne voulais pas le laisser filer mais j'avais pourtant peur qu'il me laisse seule ici. Je saisissais désormais l'ampleur des dégâts que j'avais causé en m'éloignant volontairement de lui. Mais en cette fin de journée, j'avais envie d'être près de lui. Je voulais profiter de ces instants en sa compagnie ; apprendre à le connaître. & je comprenais maintenant. Tout. Je m'étais éloignée de lui car j'avais peur de l'apprécier beaucoup trop, de n'être plus en mesure de me passer de lui. Cameron était une personne qu'on ne pouvait qu'aimer. Et j'étais consciente que petit à petit, je laissais mes sentiments glisser vers cette passion nouvelle que je pouvais appeler amour. |
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Lun 16 Avr - 20:42 | |
| La pire réaction d’Adrastée aurait été la colère. Elle aurait eu le droit de lui en vouloir. Après tout, Cameron venait de rejeter en bloc leur mariage ; du moins, jusqu’à ce qu’ils s’aiment réellement. Jusqu’à ce qu’ils se prouvent qu’ils tenaient l’un à l’autre, pour de bon. Peut-être allait-il le regretter. C’aurait été plus facile d’exiger de sa femme qu’elle l’embrasse, qu’elle se serre contre lui et qu’elle lui fasse miroiter des sentiments qui n’existaient pas en réalité. Bien plus facile. Plus simple en tout cas que de lui dire tout simplement que si elle n’était pas capable de ressentir quelque chose pour lui, il était plus simple de ne plus se prétendre mariés. Pourtant, dans son cœur, elle était et serait toujours sa femme. C’était étrange de ressentir ça, mais elle était sa famille, au même titre que Pal. Toutes deux étaient ce qu’il avait de plus cher, et il était hors de question qu’il fasse comme si cela n’existait pas ; comme si leur relation entière était un mensonge. Non, tout n’était pas fait d’histoires inventées entre Adrastée et lui. Il ne pouvait pas mimer ce désir, cette passion qui l’embrasait lorsqu’il l’apercevait. Ni ce feu qui colorait ses joues à la simple évocation de son prénom. Elle lui plaisait, et c’était pour cela qu’il avait accepté ce mariage sans trop rechigner. Si elle avait été docile et nécessiteuse, il ne l’aurait pas tant appréciée. Elle était indomptable, fougueuse, impétueuse. Bien sûr, elle avait dû se plier à la volonté des autres, comme lui. Mais elle avait une rage de vivre, un feu qui brûlait en elle, et qui commençait à consumer Cameron tout entier. Il ne voulait donc pas qu’elle prenne mal ses paroles, qu’elle se fâche et qu’elle s’en aille. Il mourait déjà de ne pas pouvoir vivre vraiment auprès d’elle, étant forcé de respecter son choix, ou plutôt, son manque d’amour pour lui. Mais si elle partait, si elle se mettait en colère à cause de sa décision de ne plus s’appeler « mari » et « femme », il n’y survivrait pas. Sa réaction, il l’attendait donc en croyant défaillir à chaque seconde. Finalement, il la vit sourire, et cela lui fit un bien fou. « Tu as tout à fait raison. Nous ne sommes pas partis sur les bonnes bases » ; elle le prenait bien. Elle pensait comme lui. « J'aimerais sincèrement apprendre à te connaître car je suis certaine que je vais beaucoup t'apprécier ». Certes, elle avait employé le verbe « apprécier », et Cameron tiqua lorsqu’il l’entendit, mais il ne le laissa pas transparaître. Non, il était déjà heureux qu’elle veuille bien recommencer à zéro, même s’ils avaient déjà un vécu commun. Il avait une envie folle d’embrasser à nouveau ses lèvres, de la serrer dans ses bras et de susurrer son nom dans l’obscurité d’une chambre, mais il savait que c’était bien trop tôt, et qu’ils n’étaient pas prêts, ni l’un ni l’autre, à s’engager de telle manière. Ils avaient déjà fait bien plus, et ça avait failli ruiner une quelconque chance qu’ils auraient eue de s’aimer réellement ; autant dire qu’il ne fallait pas gâcher celle-là, ni maintenant, ni jamais. Lorsqu’elle se hissa sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la joue, il glissa instinctivement une main sur sa taille, autour de laquelle ses doigts se resserrèrent quelques secondes. Il lui fallut un effort surhumain pour lâcher prise, effort qui ne prit malgré tout que quelques dixièmes de secondes, suffisamment peu de temps pour qu’Adrastée ne perçoive pas l’émotion qui submergeait son compagnon.
Ses prochains mots firent pourtant sourire Cameron. C’est vrai, ils ne se connaissaient absolument pas. Après tout, le fait d’avoir échangé le « je le veux » sacré ne suffisait pas à fabriquer un couple. Il fallait beaucoup de complicité, de tendresse, mais surtout énormément d’échanges. Lorsqu’elle le pria de rester avec lui « aujourd’hui », Cameron tourna rapidement son regard vers la fenêtre. La nuit était déjà tombée, la soirée avait commencé. Mais ce n’était pas grave ; ils pouvaient tout à fait passer la nuit à discuter s’il le fallait. Après tout, il fallait bien ça pour faire oublier le quotidien qu’ils vivaient et pour les rapprocher un peu plus. Et la perspective qu’elle s’endorme à un moment donné sur son épaule ne l’effrayait pas ; au contraire, elle le séduisait énormément. Lorsqu’elle eut fini, il lui prit doucement la main et l’emmena dans le couloir, puis au salon, sur le canapé. Il lui fit galamment signe de s’asseoir et prit place à côté d’elle.
- Jonathan, murmura-t-il en souriant légèrement.
Il venait de répondre à sa première question indirecte. C’était naïf, certes, et pas très important au final, mais l’air de rien, cela voulait dire quelque chose. Il avait du mal à faire des exercices de ce genre. Se livrer, ce n’était pas son style. Après tout, il était très secret, et cela pouvait se comprendre. Il devait l’être, pour ne pas tomber aux mains des gens du Capitole. Et puis, ce n’était pas dans son caractère de trop parler de lui. À cet instant, il pensa à ses parents. Ils n’auront jamais vraiment connu leur fils : il ne leur disait rien. Ils ne savaient pas à quelle heure il rentrerait, ni qui il allait voir. Ils ne savaient pas non plus quelles choses l’intéressaient, ce qu’il voulait faire plus tard. À cette pensée, son sourire disparut et il détourna le regard. C’était comme ça. Dès qu’il commençait à sortir des limites que son esprit avait fixées, il se refermait totalement. Il se racla la gorge pour tenter de reprendre une contenance, sans succès. Il reposa les yeux sur Adrastée. Elle ne le comprenait plus, soudain ; mais pouvait-il la blâmer ? Il était incompréhensible, tout en lui était une énigme. Il n’y avait rien de plus naturel, de moins étonnant, que d’être perdu en sa présence.
- Et toi ? Ton deuxième prénom ?
Il avait demandé cela comme si de rien n’était, comme s’il ne venait pas de se montrer faible et impénétrable. Adrastée ne répondit pas. Il se rendit compte qu’elle se moquait bien de lui répondre sur quelque chose d’aussi négligeable, alors qu’il venait de dévoiler sa tristesse encore bien présente. Car oui, si son mariage était un problème, presque depuis le début, la disparition de ses parents était sans aucun doute l’un des plus grands fardeaux qu’il ait dû porter depuis sa naissance – ça, et celui de vivre à Panem. Alors, il prit la décision de lui dire quelque chose de vrai, quelque chose qu’elle ne pourrait pas prendre à la légère. Quelque chose qui lui ferait comprendre que s’il était triste, s’il était détruit, tellement détruit qu’il peinerait sûrement à se relever un jour, il avait encore une raison de tenir debout. Cette raison étant qu’un jour, peut-être, Adrastée et lui seraient plus que de faux époux, qu’ils n’auraient plus besoin de jouer le jeu. Sa dernière question était donc, évidemment, la plus essentielle.
- Oui, tout ceci est réel. Bien plus que ça, même. C’est ce qui me permet de tenir. Adrastée, tu as été absente, tu as fui ce mariage. J’en suis conscient. Je ne t’en veux pas. Tu étais là quand même. Et là, en ce moment, tu es là. Ça, c’est vrai.
Il leva une main vers son visage si beau et l’effleura doucement, avant de poser véritablement sa main sur sa joue. Ses doigts étaient légèrement crispés, laissant penser qu’il n’était pas habitué à ce genre d’acte.
- Ma main sur ta joue, ça c’est vrai.
Il fit glisser le bout de ses doigts délicatement, subtilement, sur son oreille, puis dans sa natte brune. Il s’arrêta à la naissance de ses cheveux, dans sa nuque, et fit descendre sa main le long de son dos. Ses yeux n’avaient pas quitté ceux de la jeune femme, guettant la moindre réaction qui lui signifierait qu’il dépassait les bornes. Mais il ne les dépassait pas. Sa main descendit encore, jusqu’à atteindre le creux des reins d’Adrastée. Il caressa une seconde à peine sa peau, puis continua son geste vers le bras de sa compagne, qu’il effleura jusqu’à prendre sa main dans la sienne. Leurs deux regards étaient rivés sur leurs mains jointes. Il reprit, d’une voix beaucoup plus faible, tellement qu’elle seule pouvait l’entendre :
- Nous sommes ensemble, là, maintenant, chez nous, juste nous. Vraiment. Et je ne partirai pas cette fois. Je te le jure.
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Mar 17 Avr - 19:28 | |
| L'envie. Voici un sentiment que je n'avais jamais su maîtriser. Et voilà qu'aujourd'hui, il refaisait surface après une absence qui avait duré si longtemps. Cela se résumait à l'envie de vivre, l'envie de continuer, l'envie d'apprendre, l'envie de connaître. En quelques mots, Cameron m'avait redonné confiance en moi et en nous. Tout cela avait pourtant mal commencé. Il faut dire que je n'étais pas facile non plus. Je m'étais braquée dès le début. Je m'étais laissée submergée par la colère, la violence et la peur. Des émotions négatives qui m'avaient détruite en peu de temps. Cette jeune femme forte et rebelle avait disparu pour laisser place à cette personne que je n'appréciais pas. Cela avait été un véritable cauchemar. Je ne voulais plus rien faire, comme si j'avais perdu le goût pour toutes ces choses que j'aimais tant autrefois. J'avais d'abord pensé que Cameron en était le responsable. Il paraissait si humain, si gentil. Jamais un geste ou une parole de travers. Je lui en voulais de prendre la situation si bien. Je ne pouvais le regarder me sourire, m'aider à m'en sortir car c'était insupportable. J'aurais préféré qu'il ne soit pas enchanté par cet arrangement entre nos familles. Je voulais qu'il me déteste. Mais tout ce que je faisais renforçait ces sentiments qu'il avait pour moi. Et je ne pouvais pas comprendre. Comment faisait-il ? N'avait-il pas envie d'abandonner ? Mais rien en lui ne me montrait ce côté obscur. Il restait présent et agréable alors que je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Pourquoi ? Dans quel but ? Attendait-il quelque chose de moi ? Mais il avait suffit d'une conversation pour changer la donne. J'avais voulu faire le premier pas et me montrer forte pour nous donner une chance d'y arriver. J'étais heureuse de voir que cela marchait pour le moment. Certes, cela n'avait pas été facile. Il n'était pas convaincu. Il avait été tellement habitué à cette femme triste et sombre que constater que je pouvais tout aussi bien être souriante et heureuse ne semblait pas être une option plausible. Et pourtant, j'étais bien là. Je ne mentais pas sur mes intentions. Je souhaitais nous rapprocher, faire de nous un véritable couple. Et plus j'apprenais à le connaître, plus je l'appréciais. J'en venais même à penser qu'il se pouvait être le bon. Nous n'étions pas si différents dans le fond. Des réactions rebelles, des airs têtus, des envies révolutionnaires. Mais ce n'était qu'aujourd'hui que nous nous en rendions compte. Il avait fallu si longtemps ! Toutes ces journées sous le même toit, à éviter tout regard ou contact. Comme nous avions été idiots. Mais les choses semblaient rendre une tournure nouvelle, ce que j'appréciais sincèrement. J'avais tant attendu cette alliance. J'avais rêvé de marcher à ses cotés.
Lorsque Cameron avait serré ma taille lors de notre premier « baiser », mon coeur avait eu un raté. Comme cette sensation était agréable. Pourtant, je voulais rien laisser paraître. Il me fallait être naturelle. Je m'étais ensuite éloignée, continuant mon discours qui semblait le faire sourire. Oui, nous avions besoin de rattraper le temps perdu. Je voulais tout connaître de lui. Cela ne prendrait pas qu'une seule nuit mais j'étais prête à passer mes soirées à l'écouter me parler de son enfance ou son adolescence. Je l'avais croisé à plusieurs reprises par le passé mais savoir qu'il était le fils ou le frère de ces personnes que je connaissais désormais ne signifiait rien. Nous ne pouvions pas prétendre nous connaître. Pire encore. Nous étions en quelque sorte des étrangers. Mais il nous fallait remédier à cela. Je jetai un rapide coup d'oeil par la fenêtre. Nous avions déjà bien entamé la soirée et j'étais déçue de n'être pas venue à son encontre plus tôt. Mais j'avais la vie devant moi pour apprendre à le connaître. & tout commençait ce soir. Lorsque mon discours fut terminé, il ne prononça pas un mot. Il me saisit la main avec douceur et m'entraîna au salon. Il me fit asseoir sur le canapé et prit place à mes côtés. Dans un sourire, il murmura son deuxième prénom. Un petit rire s'échappa de mes lèvres, pour accompagner sa bonne humeur. J'étais bien heureuse qu'il joue le jeu. Cela prouvait qu'il avait envie d'aller plus loin également dans cette aventure et rien ne pouvait me faire plus plaisir. Toutefois, il sembla perdre son enthousiasme en une seconde. Perdu dans ses pensées, il avait cet air grave sur le visage qui ne me plaisait pas. Sans doute pensait-il à ses parents. J'aurais tellement aimé qu'ils soient avec nous ce soir afin de constater que nous réussissions doucement à nous apprécier avec sincérité. Mais ils étaient là, quelque part et veillaient sur nous. Cameron se racla la gorge mais paraissait incapable de reprendre la conversation là où nous l'avions arrêtée. Dans un ultime effort, il me demanda mon prénom sans trop attendre de réponse. Aucun son ne put sortir de ma bouche. Comme si tout restait bloqué dans ma gorge. J'étais inquiète pour lui car je le savais peiné. Il était inutile de lui dire pour la deuxième fois de la soirée que j'étais là pour lui, prête à l'écouter et à le réconforter. Il le savait et avait besoin de régler ces problèmes lui-même. J'attendis donc. « Oui, tout ceci est réel. Bien plus que ça, même. C'est ce qui me permet de tenir. Adrastée, tu as été absente, tu as fui ce mariage. J'en suis conscient. Je ne t'en veux pas. Tu étais là quand même. Et là, en ce moment, tu es là. Ca, c'est vrai ». Il leva une main vers mon visage et mes paupières se fermèrent à cet instant précis. Le contact était chaud et agréable.
CAMERON : Ma main sur ta joue, ça c'est vrai. ADRASTEE : Oui, ça l'est.
J'avais toujours les yeux fermés et j'avais murmuré ces quelques mots alors qu'il continuait ses caresses. Sa main descendait le long de mon corps. Soudain, j'avais du mal à respirer. Mon coeur battait fort et je sentais le désir monter en moi. Je ne voulais pas qu'il s'arrête. Puis, nos deux mains se trouvèrent à nouveau réunies et j'ouvris les yeux. Je regardais nos mains jointes, comme pour m'assurer que ce n'était pas un rêve. Cameron éleva la voix à nouveau et ses paroles résonnèrent en moi comme un écho. « Nous sommes ensemble, là, maintenant, chez nous, juste nous. Vraiment. Et je ne partirai pas cette fois. Je te le jure ». J'esquissai un sourire, tenant sa main avec force. Puis, à mon tour, je me confiai.
ADRASTEE : Merci pour tout, Cameron. C'est la première fois depuis notre mariage que nous avons une vraie conversation et je dois t'avouer que je suis soulagée. J'avais tellement peur que … Enfin …
« Que ça ne fonctionne pas », pensais-je. Mais je n'arrivais pas à le dire. Comme si le prononcer à haute voix pouvait nous emmener à échouer pour de bon. Je déglutis. C'était tellement bon de pouvoir parler avec lui. Comment avais-je pu passer à côté de cela pendant si longtemps ? Je m'approchai lentement du jeune homme, posant désormais ma tête sur son épaule. Il ne bougeait pas. Il semblait tendu. C'était normal, en réalité. Nous n'avions jamais été aussi proches. Mais c'était agréable, pour une fois, de se laisser aller. Je fermai les yeux. Je pouvais entendre nos coeurs battre à l'unisson. Une douce mélodie qui me calmait alors que je paraissais si paniquée en cet instant. Soudain, je murmurai ces quelques mots.
ADRASTEE : Reste avec moi, ce soir. Je n'arriverai pas à m'endormir toute seule.
J'avais peur. Mais de quoi, en fin de compte ? Sans doute que tout cela ne soit qu'un rêve. Cette soirée. Cette conversation. Ces aveux. Ce rapprochement. Je ne voulais pas me séparer de Cameron, persuadée que nous allions tout oublier dès demain et recommencer comme avant. Cette distance. Et ce n'était pas ce que je souhaitais. Je voulais que cette histoire continue. J'avais envie de croire à la fin heureuse que mentionnent la plupart des contes. Même si cela était impossible à Panem & surtout pas en ce moment, c'était possible. Lui et moi. Nous. C'était tout ce que je voulais. J'avais le droit d'y croire. |
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Mer 18 Avr - 8:27 | |
| Un baiser était sans doute tout ce qui les séparait à présent. Leurs cœurs n’avaient jamais été aussi proches, leurs âmes aussi liées. Malgré tout, Cameron ne se hasarderait pas à goûter les lèvres de son amie. Pas maintenant. Pas alors qu’ils venaient de rectifier ce faux départ et de se donner une nouvelle chance. Elle serrait sa main si fort qu’il en avait presque mal, mais ça lui faisait du bien. Il la regardait dans les yeux, et de plus en plus, il sentait son attraction qui se partageait, qui envahissait peu à peu le cœur d’Adrastée. Il caressa doucement le dos de sa main, adressant un léger sourire à sa femme. « Merci pour tout, Cameron. C'est la première fois depuis notre mariage que nous avons une vraie conversation et je dois t'avouer que je suis soulagée. J'avais tellement peur que… Enfin… ». Il secoua lentement la tête à ses mots. Non, ils ne seraient pas restés sourds et silencieux toute leur vie. Leurs sentiments n’étaient pas là pour être tus. Cameron ne l’aurait pas toujours fuie, et Adrastée n’aurait pas toujours tourné le dos à son mari. Plus que ça, leur mariage n’était pas une erreur, et sa négation muette était là pour répondre précisément à cela. Elle n’avait pas à craindre qu’ils ne s’aiment jamais, qu’ils ne se rapprochent pas. Leur histoire n’était pas faite pour en rester au stade platonique, Cameron l’avait su à l’instant où il avait posé les yeux sur elle, le jour de leur mariage. Il savait qu’il ne trouverait pas meilleure épouse, pas seulement car Adrastée était d’une beauté rare, mais également car son caractère attisait progressivement son attirance pour elle. Alors, si elle n’en était pas sûre, il pouvait lui promettre : leur mariage n’avait pas été une erreur, pour aucun d’eux.
Alors qu’elle s’appuyait sur l’épaule de Cameron, une phrase sortit de sa bouche, une phrase que le jeune homme rêvait d’entendre. « Reste avec moi, ce soir. Je n'arriverai pas à m'endormir toute seule ». Certes, il était un peu tendu. Ce rapprochement était particulier, inhabituel, mais après tout, ils avaient passé la soirée à opérer ce genre de gestes. Ce n’était donc pas si incongru que ça ; au contraire, ça semblait presque être la suite logique des évènements. Il passa un bras autour de ses épaules et la serra un peu plus contre lui.
- D’accord…
Puis il déposa un baiser sur son front presque fiévreux. Un long baiser, celui que l’on n’accordait qu’à la personne aimée, celui qui était réservé à de rares occasions, comme celle-là. De sa main libre, il se mit à caresser doucement la joue d’Adrastée. Tous deux avaient les yeux fermés, et peu de temps s’écoula avant qu’ils ne s’endorment réellement, enlacés l’un contre l’autre.
Lorsque Cameron ouvrit les yeux, la lumière filtrait déjà à travers les stores ajourés. Il s’était allongé sur le canapé sans même s’en rendre compte, alors qu’Adrastée était couchée sur lui, la tête posée sur son torse. À cette vision, son cœur s’emballa. Il avait presque peur que tout cela disparaisse soudain, tant cela semblait irréel et inespéré. Il resserra doucement son étreinte, comme si sa femme pouvait s’échapper d’une minute à l’autre. Il voulait qu’elle reste. Qu’elle soit avec lui, pour lui, toujours. Une seule petite nuit à se comporter autrement que comme des inconnus, et déjà, il sentait que leurs vies avaient un peu changé. Beaucoup, même. Allait-il pouvoir s’éloigner d’elle une fois qu’elle serait réveillée ? Rien n’était moins sûr. Goûter à un semblant d’amour répondait à tout ce qu’il avait espéré ces derniers jours. Il le lui avait dit maintenant, elle le savait : il la désirait véritablement, plus que n’importe quelle autre femme. Ils n’étaient pas amis, et ne le seraient jamais. Bien évidemment, ce qu’ils ressentaient était plus fort. Il savait que même Adrastée, qui n’avait auparavant aucune espèce de sentiment pour cet étranger d’époux, avait désormais du mal à se passer de sa présence. Et l’air de rien, cela le rassurait. Si elle commençait à tenir à lui, peut-être pouvaient-ils espérer devenir un véritable couple. La jeune femme bougea doucement, seulement pour se positionner davantage sur lui. Elle lui inspirait une tendresse qu’il avait rarement ressentie auparavant. Il avait envie de la protéger, d’être là pour elle. Ce qui n’était que du désir il y a quelques heures encore s’était transformé en réelle affection, un attachement qui était très différent. De vrais sentiments naissaient, une passion qui allait plus loin que le simple souhait de l’embrasser. Il prit sa main et l’embrassa lentement, plusieurs fois. Puis il se redressa aussi délicatement que possible, se dégageant finalement de l’étreinte de sa compagne. Faisant en sorte de ne pas la réveiller, il l’allongea avec soin sur le canapé puis se dirigea vers la cuisine. Il n’avait jamais vraiment fait à manger, mais il savait que désormais, tout serait différent. Ses parents disparus, il allait devoir assumer leur rôle, particulièrement auprès de Pal. Or, il ne pouvait laisser sa petite sœur mourir de faim, même si elle savait très bien se débrouiller. Il posa un instant son regard sur l’horloge, alors qu’il sortait des aliments du réfrigérateur. 8h32. Autant dire que sa cadette n’allait pas se lever tout de suite, elle qui était adepte des grasses matinées. Pour la première fois depuis longtemps, Cameron se sentait relativement innocent, comme si tout ou presque irait bien. Comme s’ils n’avaient plus de problèmes, plus d’impératifs. Il ouvrit deux œufs au-dessus de la poêle déjà chaude, ce qui produit un crépitement agréable. Il ajouta rapidement le bacon, qui ondula sous l’effet de la chaleur. L’odeur alléchante se répandit rapidement dans la maison. Alors que ce petit-déjeuner « de luxe » était tout juste cuit, il entendit Adrastée arriver derrière lui. Il se retourna et lui sourit. Il la trouvait encore plus belle que la veille, si bien que son cœur eut un léger raté. L’avait-elle ressenti ? Avait-elle la même impression que quelque chose n’était pas comme avant ? Instinctivement, il serait allé l’embrasser, naturellement, comme s’il s’agissait d’une habitude. Mais il se contenta de lui lancer un « bonjour », dans un murmure, alors qu’elle le fixait avec un regard qui semblait être déjà bien différent de celui de la veille.
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Mer 18 Avr - 21:22 | |
| Tout d'un coup, c'est comme si la Terre entière s'était arrêtée de tourner. Il n'y avait que nous. Cameron et moi. Nous avions enfin le droit de goûter au bonheur. Mais le monde pouvait bien être en guerre à cet instant précis ; il s'agissait du cadet de mes soucis. J'avais envie de penser à moi pour une fois. A mon bonheur, ma famille. Il était tellement rare de me voir dans un tel état ces derniers temps. Mais ça me faisait un bien fou. Sourire, rire, respirer, apprécier la vie. Je n'avais pas l'impression d'abuser pour une fois. J'avais mérité cela plus que n'importe qui. Terminé les souffrances. Je me devais d'aller de l'avant. Et très honnêtement, j'étais fière de moi. En une soirée, nous avions réglé les problèmes et arrangé la situation. Nous étions encore loin d'être un parfait petit couple mais nous étions prêts désormais. Prêts à grandir et à traverser les étapes difficiles de la vie tous les deux. Comme c'était agréable de pouvoir compter sur quelqu'un. C'est vrai, j'avais tant douté de nous. Ce mariage, cette alliance. J'avais pensé que rien ne pourrait jamais nous rapprocher. Nous semblions différents, incapables de faire un pas vers l'autre. Nous étions refermés sur nous-mêmes et n'avions besoin de personne. Nous nous trompions tous les deux. En réalité, nous étions seuls et désespérés. Cette situation n'était pas facile à gérer et nous devions être en mesure de réfléchir à une solution pour sauver ce que nous tentions de construire. Comment nous y prendre ? Je m'étais torturée l'esprit des nuits entières. Comment faire le premier pas ? Ce n'était jamais facile. Il aurait très bien pu interpréter mes gestes et réagir de manière violentes à mes actions. Mais nous avions géré la situation, pour ne pas y aller par quatre chemins. Il avait suffit d'une seule conversation pour retourner à la case départ. Seulement, cette fois, nous étions prêts à choisir une toute autre voie. Celle de la raison. Pour la première fois depuis nos noces, j'en venais à penser que ce mariage n'était en rien une erreur. Comme je le disais depuis déjà un moment car je croyais en ces choses-là, rien n'arrivait par hasard. Mais il ne fallait rien prendre pour acquis. Notre chemin avait été parsemé d'embuches mais nous avions réussi les épreuves avec brio. Sans ne jamais faillir à notre tâche. C'était une sacrée victoire pour nous. Nous étions plus forts que nous en avions l'air. Ensemble.
C'est pour cette raison que nous pouvions nous permettre d'être tendre l'un envers l'autre. Des gestes qui ne paraissaient pas naturels puisque jamais effectués mais qui prenaient tous leur sens en cette soirée de réconciliation. C'est pour cette raison précise que je m'étais laissée aller. J'avais posé ma tête sur l'épaule de Cameron et il avait accepté sans rechigner. Il en avait envie lui aussi. Nous n'avions pas le coeur à refuser, ce soir. Nous voulions profiter de ces instants magiques car nous avions peur qu'ils ne durent pas. Chacun voulait passer son temps avec l'autre. Qui sait ce qui pouvait arriver, demain ? Le monde était cruel et la vie courte. Il nous fallait donc apprendre à vivre pour de bon sans limites. Et j'adorais ça. J'étais bien idiote de n'avoir commencé plus tôt. Lorsque ma tête toucha enfin l'épaule du jeune homme, ce dernier passa un bras autour de mes épaules. Un geste protecteur et tendre qui m'arracha un soupir de satisfaction. Je le sentais resserrer son étreinte mais je ne voulais aucunement le voir s'arrêter en si bon chemin. Après avoir donné son consentement, il déposa un baiser sur mon front. Je sentais mes joues s'enflammer, mon corps en réclamer d'autres. Fort heureusement ce baiser dura plusieurs secondes -- des secondes qui ressemblaient à une éternité de plaisir. Cameron caressa ensuite ma joue et je frissonnai à ce contact. Bientôt mes paupières se fermèrent pour me concentrer sur ses caresses et je me laissai glisser vers le pays des songes. Dans les bras de cet homme qui était mien.
Mes rêves furent agréables et beaux. Je me voyais en compagnie de Cameron, dans un endroit qui semblait différent de celui que nous connaissions. Nous n'étions pas dans notre district. Sans doute était-ce le paradis. Je laissai échapper un rire. L'endroit était magnifique. Nous étions allongés dans une clairière ensoleillée. Nous étions tellement bien. J'aurais voulu que cet instant dure toujours. Nous rions et paraissions heureux. Il y avait également, Paloma à quelques mètres de nous. Elle laissait le vent la bercer, les paupières closes. J'entendais Milan et Alannis au loin. Voilà que j'avais presque envie de pleurer maintenant ; des larmes de joies. Et doucement, la réalité reprit le dessus. J'ouvris les paupières alors que le soleil illuminait la pièce. Nos stores n'étaient pas très épais et je voyais chaque détail de notre salon comme si je m'étais trouvée à l'extérieur. Malgré cela, j'étais encore endormie. Les paupières lourdes, les cheveux ébouriffés. J'étais allongée sur le canapé, seule. Toutefois, je sais que je n'avais pas dormi seule cette nuit. Je pouvais respirer son odeur qui se mélangeait maintenant avec celle du petit déjeuner. J'avais faim, soudainement. Je décidai de me lever. Paloma n'était pas encore debout car je n'entendais pas sa voix. Une personne se trouvait dans la cuisine. Je savais très bien qu'il s'agissait de Cameron mais j'hésitais à entrer dans la pièce. Il me fallait me persuader une fois de plus que tout cela n'était pas un rêve. Notre discussion, notre soirée, notre nuit même. Tout cela s'était véritablement produit. Le jeune homme se tourna finalement et me sourit. Ce simple geste me rassura. Je n'avais pas rêvé. Je souris à mon tour en m'approchant de lui. Mon corps entier réclamait ses caresses et ses baisers. Mais c'était trop tôt. Je voyais que Cameron hésitait lui aussi. Finalement, il se contenta de me saluer. Cependant, tout en nous avait changé. Nous n'étions pas les mêmes. Nous avions adopté une attitude nouvelle et cela me plaisait. Je m'assis sur une chaise ; la plus proche du jeune homme.
ADRASTEE : J'ai fait un rêve, cette nuit. J'aurais voulu qu'il dure encore.
Inutile d'en dire davantage. Il pouvait comprendre que cela avait un rapport avec lui. Et comment cela pouvait-il en être autrement ? Je n'avais que son nom en tête. Je ne pensais qu'à lui alors qu'il se trouvait tout près de moi. Mais c'était plus fort que moi. Mon coeur eut un raté. La vérité s'imposait à moi petit à petit. Etait-il possible que mes sentiments prennent le dessus ? Ils devaient être là, quelques parts, depuis le début. Enfouis. Mais ils étaient bien présents en cet instant. J'inspirai un grand coup. Avec ces sentiments venaient également des émotions nouvelles. Comme la peur de le perdre ou la jalousie. Et je n'aimais pas particulièrement cela. Cependant, j'étais encore en mesure de tout contrôler. Mais cela durerait-il toujours ? Je ne voulais en aucun cas montrer mes faiblesses. Je voulais rester forte, la tête haute. Malgré tout, je ne pouvais m'empêcher de chercher son regard ou d'attirer son attention. C'était à la fois effrayant et amusant. Je m'arrêtai lorsque le jeune homme me tendit mon assiette. Il s'assit à côté de moi.
ADRASTEE : Merci. Hmm, je suis affamée.
Il m'encouragea à commencer mon petit déjeuner. Je ne me fis pas prier. C'était délicieux. Mais il aurait pu faire n'importe quoi ; j'aurais forcément apprécié. Alors que le silence était de nouveau retombé, je décidai de poser la question qui me brûlait les lèvres depuis plusieurs minutes maintenant.
ADRASTEE : Tu as bien dormi ?
Je le regardai. Mon coeur battait fort comme si ma vie dépendait de sa réponse. Je connaissais sans aucun doute la réponse car Cameron affichait un sourire. Mais je voulais l'entendre de sa bouche. Je repensais à notre façon de nous endormir sur ce canapé. Ensemble. Comme un vrai couple. Il était évident que rien ne sera plus pareil entre nous. Non, nous étions passé au stade supérieur. La phase d'acceptation. Lui et moi avions des sentiments l'un pour l'autre. Inutile de le cacher plus longtemps. Et en l'espace de peu de temps, je ressentais déjà comme un manque lorsqu'il n'était pas tout près de moi. Je ne savais que penser. Peur ? Joie ? Un peu des deux sans doute. Mais prête à affronter la vie.
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Jeu 19 Avr - 22:45 | |
| Il n’avait pas dormi aussi bien depuis longtemps. À vrai dire, il avait l’impression qu’il s’agissait de sa première véritable nuit de sommeil depuis un siècle. Aucun cauchemar à l’horizon, pas l’once d’un malaise, et surtout, aucun cri, aucun réveil en sueur en plein milieu de la nuit. Il se sentait reposé et en confiance, auprès de cette femme qui était la sienne. Il savait à présent qu’il pouvait se livrer un peu plus à elle, car ce n’était pas de la faiblesse mais bel et bien de la sincérité, qu’il lui devait depuis longtemps. Elle avait confiance en lui, alors pourquoi ne croirait-il pas en son honnêteté ? Après tout, elle ne s’était pas enfuie. À la place de ça, elle était venue le rejoindre dans la cuisine et avait accepté le petit-déjeuner qu’il lui offrait. C’était un bon début. Un début qu’un couple normal aurait vécu depuis longtemps, c’est vrai, mais un début tout de même. Il fallait bien qu’ils commencent quelque part, si on prenait en compte le fait que leur mariage avait été un véritable fiasco pour leur histoire. Ça ne les avait pas fait avancer, bien au contraire. Ils avaient choisi de se détester, de s’éviter, simplement parce qu’on leur avait imposé de former un couple. Or, l’amour ne se commandait pas. Allez-y, essayez. Mettez deux personnes ensemble contre leur gré ; elles auront toutes les chances de s’honnir profondément en un rien de temps. C’est ce qui leur était arrivé, bien malheureusement. Cameron aurait aimé, maintenant qu’il connaissait mieux Adrastée, que les choses se fassent plus lentement, mais aussi plus naturellement. Il n’aurait peut-être pas ressenti autant de désir immédiat, il ne l’aurait peut-être pas brusquée, il aurait peut-être été plus patient, ils auraient peut-être pu passer par l’amitié amoureuse avant de se déchirer tout de suite à cause de la passion. Mais ils avaient fait les choses à l’envers. Alors, autant vivre avec ça, et essayer de régler l’histoire à leur façon.
Alors qu’il lui servait son assiette, elle lui parlait, et il appréciait énormément cette sensation de naturel, comme si tout allait bien entre eux, comme s’ils s’aimaient véritablement comme le couple qu’ils étaient censés former. Certes, il ne lui répondait pas, mais l’intention était là. Ainsi, il écoutait chacun de ses mots, et les reformait dans sa tête au son de sa douce voix. Il avait entendu qu’elle avait fait un rêve, et qu’elle aurait souhaité ne pas se réveiller. Quel était-il ? Pouvait-il lui demander ? Tout ce qu’il souhaitait, c’était que ce songe n’implique pas sa tête au sommet d’une pique. Apparemment, ce n’était pas le cas, et il en fut soulagé. De toute manière, aurait-elle pu vraiment souhaiter sa mort, lorsque l’on connaissait la teneur de leur discussion de la veille ? Il s’agissait presque d’aveux. Ils tenaient l’un à l’autre et l’avaient publiquement admis, si publiquement pouvait aussi vouloir dire « entre eux deux ». Alors, il imaginait presque des choses inavouables. Avait-elle réellement pensé à lui comme à un mari ? Étaient-ils ensemble dans son rêve ? Cameron ne remarquait pas qu’elle essayait d’attirer son regard, tant il était concentré sur l’image qu’il se faisait du possible rêve de sa compagne. Il failli d’ailleurs échapper l’assiette qu’il lui tendait, mais cela ne se remarqua pas : une chance. Il s’assit à côté d’elle et la regarda manger après l’avoir invitée à croquer un bout de bacon. Cameron, lui, n’avait pas faim. Il était rare qu’il mange quoi que ce soit le matin, et s’il mangeait, c’était essentiellement un bout de pain, parfois beurré – et encore, le beurre était un aliment de luxe pour eux, et il n’en avait donc que rarement. Au bout d’un moment, alors qu’elle avait presque fini son assiette, Adrastée se tourna vers lui et lui posa la fameuse question qui devait la tourmenter depuis un moment. Vu le ton sur lequel elle lui demandait cela, il savait parfaitement ce qu’elle insinuait. « As-tu mieux dormi que toutes les nuits passées depuis la mort de tes parents ? As-tu compris que tes cris n’étaient pas perdus dans le vide, mais trouvaient une oreille attentive avec moi ? ». Il fit une légère moue puis murmura :
- Tu m’avais donc entendu… Je… Je suis désolée d’avoir troublé ton sommeil pendant plusieurs jours… Ce n’était pas intentionnel…
Puis il sourit légèrement.
- J’ai dormi comme un bébé.
Presque timidement, il leva une main vers le visage d’Adrastée, et remis ses cheveux derrière son oreille gauche. Elle était décoiffée. Il avait peine à croire qu’ils avaient dormi ensemble, comme s’ils étaient vraiment amourachés, comme si leurs sentiments s’étaient démultipliés en une seule nuit.
- C’est étrange.
Ces mots lui avaient échappé. Oui, il trouvait ça étrange. Ils n’arrivaient pas vraiment à tout se dévoiler. Ils s’étaient tant dit hier soir, et ce matin, ils ne savaient plus comment se comporter l’un avec l’autre. Presque comme s’il n’avait pas effleuré le dos d’Adrastée, presque comme si elle ne s’était pas endormie sur lui, ou comme s’il n’avait pas baisé son front brûlant juste avant leur sommeil. Ce n’était pas étonnant qu’ils soient perdus. Cela paraissait de plus en plus limpide aux yeux de Cameron : Adrastée avait aussi des sentiments pour lui. Autrement, il ne s’expliquait pas les raisons pour lesquelles elle jouerait au chat et à la souris avec lui. Oui, elle le cherchait. Elle s’approchait, de plus en plus, et elle le fuyait. Sauf que s’il l’attrapait, il ne la lâcherait pas. Comme lors de leur nuit de noces. Il la désirait tellement que ça le rendait malade. Et malgré la montée de son affection pour elle, quasiment « en tout bien tout honneur », il ne pouvait pas mettre de côté ses pulsions. Ou du moins, peu de temps. Déjà, il avait de nouveau envie de l’enlacer, et bien plus. Sur ce même canapé où ils avaient passé la nuit. D’un seul coup, il se retrouvait perdu, de nouveau en proie à ses doutes et à ses démons. Il ne se voyait pas la côtoyer normalement, comme si de rien n’était, après avoir opéré un rapprochement si intense avec elle. C’était tout bonnement impossible, inconcevable. Il ne lui restait donc aucune solution. Il était coincé. Peut-être devrait-il partir, définitivement, de sorte à la laisser seule et à ne jamais revenir, à ne plus jamais se ramener ici avec ses sentiments stupides. Partir loin d’elle pour oublier ce qu’elle lui faisait subir, cette torture psychologique qui était celle de se rendre indispensable à lui sans pour autant être disponible. Elle était insaisissable et ça le tuait. Ça le tuait autant que ça le rendait de plus en plus fou d’elle, d’une folie capable de mettre sans dessus-dessous une maison entière.
Sa main retomba, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun contact entre eux. Rien à part l’air qui les séparait, chacun à un mètre à peine de l’autre. Il la regardait fixement. Que voulait-elle ? Devait-il la défier pour qu’elle ose faire quelque chose, ou allaient-ils faire comme s’ils s’appréciaient seulement jusqu’à la fin de leurs jours ? Tous deux savaient pertinemment qu’ils avaient dépassé les bornes, la veille. En se rapprochant ainsi, il n’y avait plus de marche arrière possible.
- Embrasse-moi, lança-t-il soudain. |
| | | Adrastée L. Huggins ADMIN - Burn out
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Sam 21 Avr - 17:45 | |
| Les cauchemars de Cameron. Quelque chose qui me glaçait le sang depuis plusieurs nuits déjà. Je pouvais l'entendre hurler dans ses mauvais rêves, appeler à l'aide et même si j'avais voulu le secourir plus d'une fois, je m'étais rappelée que nos rapports étaient loin d'être excellents et que ce n'était sans aucun doute pas à moi de faire une telle chose. Paloma était bien meilleure que moi à ce petit jeu. Elle n'avait pas besoin de faire semblant car elle s'entendait à merveille avec son frère et trouvait toujours les mots justes. Je ne me voyais pas débarquer au milieu de la nuit dans la pièce où dormait mon mari, pour lui glisser quelques mots d'amour entre deux embrassades. Non, ce n'était définitivement pas nous. Alors, je prenais soin de ne pas fermer l'oeil pour le soutenir d'une façon ou d'une autre. Je voulais être éveillée lorsque les cauchemars empiraient pour être certaine que nous traversions cette épreuve ensemble à notre façon. Ou alors, peut être ne pouvais-je simplement pas fermer l'oeil puisque trop terrorisée par les hurlements de Cameron et sachant que j'aurais été réveillée de toute façon. Pauvre garçon. Il avait mille et un tourments à un si jeune âge. Tout d'abord, ce mariage forcé que l'on nous avait imposé. Ce n'était pas grand chose mais ce n'était pas facile à gérer. Même si Cameron avait tout fait pour sauver les apparences, il vivait également des instants difficiles. A cause de moi, sans aucun doute. Je n'étais pas très agréable et certainement pas une compagne pouvant apporter le réconfort et la tendresse. Alors oui, je le plaignais d'avoir été contraint de m'épouser. Je lui en voulais d'être si gentil et serviable alors que je me montrais infecte. Comme j'avais été idiote. Maintenant, j'animais ses pires cauchemars et je n'étais même pas présente pour lui remonter le moral. Mais il n'y avait pas que moi bien entendu. Cameron devait également faire d'horribles rêves concernant la mort de ses parents. Ces derniers avaient été pendus et leur mort avait été rediffusée à la télévision pour donner l'exemple. On ne s'opposait pas si facilement au Capitole. On payait le prix de la rébellion. Tant d'âmes torturées pour le bon plaisir du président. Ca me donnait envie de vomir. Et il avait fallu que les Huggins y passent aussi. Je trouvais cela tellement injuste. Cameron et Paloma n'avaient même pas pu embrasser leurs parents une dernière fois. Ils étaient partis un matin, sans ne jamais réapparaître ensuite. J'avais été incapable de dire quelque chose après cette terrible nouvelle. Mauvaise femme que j'étais. J'aurais pu trouver les mots mais pourtant j'étais restée muette. Je me maudissais. Alors oui, comment aurais-je pu dormir alors que je savais pertinemment que je ne remplissais pas le rôle qui était le mien ; celui d'une femme aimante et attentive ? Je soupirai, alors que ces souvenirs douloureux faisaient à nouveau surface. Cameron n'avait pas à s'excuser d'avoir soit disant troublé mon sommeil. C'était à moi de lui dire pardon pour toutes ces fois où je n'avais pas été présente.
Alors que je m'apprêtai à le faire, il esquissa un sourire. Puis, il prononça des mots qui m'apaisèrent. « J'ai dormi comme un bébé ». A mon tour, j'esquissai un sourire. C'est vrai que je ne me rappelai pas vraiment cette nuit que nous avions passé ensemble mais c'était la première fois depuis longtemps que mes rêves n'étaient pas perturbés par les hurlements du jeune homme. Et si c'était un soulagement pour moi, je n'osais imaginer ce que cela représentait pour lui. L'espoir, sans doute. Tant qu'il était près de moi, je lui promettais des nuits meilleures. J'avais décidé d'enfin remplir mes devoirs de femme. Et si cela lui permettait d'aller mieux, j'étais prête à le faire tous les jours. Je voulais tant le voir sourire, l'entendre rire même. Des choses qui arrivaient rarement. J'avais cru pendant longtemps être l'unique responsable mais je n'étais pas le centre du monde. Pas du sien, en tout cas. Il avait tant de problèmes qu'il ne savait pas comment résoudre. Être le grand frère modèle pour Paloma, le chef de la rébellion, le meilleur ami d'une jeune fille brisée et le mari d'une autre. Il n'avait pas une vie facile. Timidement, Cameron leva une main vers moi. Puis, il replaça des mèches de cheveux derrière mon oreille. Ce geste me fit frissonner mais je repris mes esprits rapidement. « C'est étrange », dit-il. Mon rire s'éleva dans la pièce. Il était évident que la situation s'était inversée. Nous qui nous évitions encore hier et qui avions tant de mal à communiquer, étions désormais inséparables. C'est vrai que c'était très bizarre. Mais je ressentais le changement. Vraiment. Je me sentais vide lorsque Cameron était loin de moi. Puis lorsque je le voyais enfin, ma vie prenait un réel sens. Et tout cela, en quelques heures seulement. J'avais encore du mal à me faire à cette situation. Il me fallait me pincer pour comprendre que je n'étais pas dans un rêve. Non, nous rattrapions enfin le temps perdu. Ma voix brisa le silence qui s'était installé.
ADRASTEE : Etrange oui, mais il était temps que les choses se déroulent ainsi.
Après tout, maris et femmes se comportaient tous ainsi. C'est nous qui n'étions pas comme les autres ; nous qui avions tout fait à l'envers. Le mariage sans nous aimer, les disputes sans nous connaître et enfin, les réconciliations sans réellement savoir ce que nous étions supposés nous dire. Mais tout allait finir par rentrer dans l'ordre, j'en étais persuadée. Pour le moment, il nous fallait un temps d'adaptation. Je devais apprendre à vivre en présence de Cameron et inversement. Terminé ces journées entières à éviter l'autre. Nous devions nous comporter comme des adultes et vivre notre vie de couple normalement. Mais était-ce possible après toutes les épreuves que nous avions traversé ? Je me le demandais. Nous ne serions jamais comme tous les autres. Voilà mon avis. Mais nous pouvions faire mieux. Nous servir de nos erreurs pour aller de l'avant. Pour apprendre à procéder autrement. Pour nous aimer sincèrement. J'en demandais sans doute trop mais j'étais prête à attendre le temps qui fallait pour que tout cela se mette en place. Si Cameron avait des doutes, je me promettais d'être là pour les apaiser. Je voulais lui faire comprendre qu'à deux nous étions plus forts et qu'ensemble, nous pouvions relever tous les défis. Je levai les yeux vers Cameron. Il semblait perdu dans ses pensées ; ou peut-être perdu tout court. Avais-je dis quelque chose de mal ? Je me mordis la lèvre. Mais finalement, j'en vins à la même conclusion que lui. Nous ne pouvions plus faire marche arrière désormais. Toutes ces confidences, ces mots doux et ces petits gestes. Impossible de les oublier. Impossible de prétendre que rien de tout cela n'avait eu lieu. Cela pouvait paraître étrange mais j'étais sûre de moi désormais. Nous devions continuer. Mais si Cameron était perdu dans ses pensées, cela voulait-il dire qu'il n'avait pas les mêmes envies ou les mêmes projets ? Je déglutis. Puis, le jeune homme laissa retomba sa main. Il venait de rompre le dernier contact qui nous liait l'un à l'autre. J'interprétai ce message à ma manière. « Je ne peux pas, je ne veux pas ». J'avais l'impression que mon coeur se cassait en petits morceaux. Maintenais que j'avais compris et que je l'acceptais enfin, il me repoussait. J'avais décidément tout gâché. Mais c'est alors qu'il éleva la voix pour prononcer des mots improbables. Je me serai sans doute étouffée, si j'avais été en train de boire ou de manger. Mes yeux écarquillés le fixaient. Je ne savais que dire. Pourtant, il me fallait prendre une décision & je n'avais pas le temps de me torturer l'esprit.
ADRASTEE : Je … Je ne m'attendais pas à ça.
J'approchai mon visage du sien. Nous n'étions qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je n'avais pas encore pris de décision mais j'étais consciente que ce que j'allais dire allait tout changer. Si j'acceptais, nous allions donc commencer à nous comporter comme un couple. Si je refusais, tout était terminé. Etait-je prête ? Pouvais-je me permettre de le perdre pour toujours ? Je sentais son souffle sur mon visage, chaud et fruité. Je fermai les yeux quelques secondes, afin de reprendre mes esprits.
ADRASTEE : Tu es conscient que nous ne pourrons pas faire marche arrière ?
Il ne disait rien mais n'en pensais pas moins. Bien entendu, il le savait. Mais avait-il aussi peur que moi ? Malgré mes doutes et mes appréhensions, j'avançai encore de quelques centimètres mon visage, afin de presser mes lèvres contre les siennes. Nos mains se trouvèrent aussitôt et je serrai ses doigts fort. Nous y étions. L'instant magique. Ce baiser que j'aurais du lui donner le jour de notre mariage. Mais mieux valait tard que jamais. Et je dois dire que j'étais bien heureuse que ça nous arrive enfin. |
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Lun 30 Avr - 23:03 | |
| « Tu es conscient que nous ne pourrons pas faire marche arrière ? ». Ces mots résonnèrent dans la tête de Cameron. Bien sûr qu’il le savait. Ça allait tout changer, et c’était justement ce qu’il voulait. De toute façon, ils le savaient tous les deux : au point où ils en étaient, soit ils cessaient de se fréquenter tout court, soit ils franchissaient le pas. Il ne comptait pas la croiser encore et lui sourire simplement comme à une amie, lui parler et contrôler sa voix de sorte à ce qu’elle ne remarque pas ses sentiments qui transparaissaient. Il ne comptait pas faire comme avant. Ainsi, il se moquait pas mal de l’incidence que pourrait avoir ce baiser sur leurs vies. Au contraire, il s’y était préparé et n’attendait que ça, maintenant. Pouvoir être avec elle, vraiment avec elle, pas comme des époux mais juste comme des jeunes gens qui s’aimaient, ne serait-ce qu’un peu, sans parler de grand amour. À l’heure actuelle, tout portait à croire qu’ils ne ressentaient rien l’un pour l’autre. Alors, l’espace d’un instant, il voulait qu’elle pense à lui autrement que comme celui qui lui avait enlevé sa liberté à jamais. Plus elle s’approchait, et plus son cœur battait fort. Bientôt, elle se trouvait à quelques centimètres seulement de lui. Ses yeux se fermaient lentement, tandis qu’il attendait d’accueillir ses lèvres sur les siennes, de l’embrasser comme elle le méritait. Bien sûr, il aurait pu ne pas lui demander son avis. C’aurait été plus naturel. Pourtant, il lui semblait normal de laisser Adrastée franchir ce pas si elle le souhaitait. Il l’avait brusquée une fois et ne voulait pas recommencer. Après tout, ils étaient des inconnus ; même s’ils avaient des sentiments l’un pour l’autre, rien ne les obligeait à se rapprocher réellement, à par leur impuissance face à cette alliance imprévue et imposée. Il glissa une main derrière sa tête, dans son épaisse masse de cheveux, et finit de l’attirer réellement contre lui, pour qu’elle l’embrasse vraiment à pleine bouche. Il avait bientôt ouvert les lèvres, si bien que cela ressembla rapidement à un véritable baiser d’amour. Ressembla seulement, car tous deux savaient qu’ils ne s’aimaient pas encore. Une très forte attirance, un attachement indéniable, ne définissaient pas à eux seuls ce que l’amour devait être. S’ils étaient ensemble, Cameron voulait que ça soit entièrement, exclusivement, longuement. Que cela dure. C’était ce qui comptait, après tout. Peut-être était-il trop optimiste, trop niais, trop sentimental ; mais il se disait qu’en ces périodes sombres, ils avaient besoin de ça. S’ils étaient ensemble, ils étaient plus forts que s’ils étaient séparés, et ce n’était pas négligeable. De sa main libre, il entremêla ses doigts à ceux de sa femme, si fort que vite, sa main se vida de son sang, jusqu’à lui faire ressentir des picotements. C’était si douloureux et si agréable à la fois qu’il n’arrivait pas à savoir s’il devait la lâcher ou la serrer davantage avec le peu de forces qu’il lui restait. De l’autre main, il lâcha la tignasse de sa compagne et glissa sa paume dans son dos, de façon à presser sa poitrine contre son buste fort. Naturellement, il se leva avec elle et finit par l’enlacer véritablement de ses deux bras, sans cesser son baiser. Alors que ce premier contact s’estompait lentement, leurs lèvres se déliant doucement, il l’attira de nouveau vers lui et déposa plusieurs baisers sur sa bouche rose. Il était extrêmement calme et doux avec elle, bien plus qu’il ne l’avait été lorsqu’il avait gaffé, il y a quelques poignées de jours seulement. Elle était à lui à cet instant, rien qu’à lui, et ce sentiment de possession l’assagissait presque. Pour un moment, un seul moment, il n’avait pas à se battre pour elle. Il était fatigué de devoir courir après son ombre, fatigué de devoir éviter à chaque instant cette personne qu’il appréciait tant. Plus que tout, il était épuisé de cacher ce qu’il ressentait pour elle. De devoir la détester en apparences, alors qu’il n’en était rien en réalité. Il la serra contre lui et déposa un baiser sur sa joue, après s’être péniblement éloigné de ses lèvres.
- Je ne veux plus t’éviter Adrastée. Je ne veux plus être un étranger pour toi. Je ne peux plus l’être.
Non, il ne voulait plus de cette relation infernale qu’ils avaient tous deux contribué à installer. Toute considération sexuelle mise à part, elle était sa femme. Même s’il avait décidé d’ôter son alliance jusqu’à ce qu’ils s’aiment vraiment, cela ne l’empêchait pas de vouloir veiller sur elle, bien au contraire. Il avait insisté sur le « peux », car c’était vraiment de ça qu’il s’agissait au final. Il n’avait plus le pouvoir de se tenir à distance d’elle, vraiment plus. Et elle était la seule à pouvoir calmer la bête qui sommeillait en lui et qui menaçait à chaque instant de se réveiller, à son contact ou à la simple pensée de la révolte qui enflait. Il était censé guider les rebelles du district neuf, mais il était de plus en plus persuadé qu’il n’en aurait plus le courage. Dans tous les cas, il risquait déjà sa vie. Le Capitole avait retenu le nom de sa famille, instigatrice des premiers actes de révolte. Pouvait-il donc s’en tirer indemne, alors qu’ils avaient déjà assassiné ses parents ? Sa sœur aussi n’était plus en sécurité. Tout devenait une source de danger ; il n’avait pas besoin de risquer sa vie en plus. Pourtant, il le fallait, et il le savait pertinemment. Ne serait-ce qu’établir des contacts entre les districts par le biais des souterrains : c’était nécessaire s’ils voulaient tous survivre. Ils avaient réinstauré les Hunger Games, et déjà, Cameron se demandait ce qu’ils allaient encore inventer pour les tuer tous, progressivement. Bien sûr, ils s’en prenaient d’abord aux enfants car ils étaient des proies faciles. Simples à exterminer sans que quiconque s’en aperçoive, dociles, paisibles car affamés. Mais qu’allaient-ils donc faire contre la force vive de Panem, ces habitant qui se trouvaient dans la fleur de l’âge et qui pouvaient tout à fait combattre ? Ils allaient sûrement les exterminer, un à un, comme on écrase des fourmis du doigt quand on est gosse. À cette pensée, Cameron eut un frisson et serra un peu plus Adrastée contre lui. Comment lui faire comprendre, sans qu’elle s’affole, qu’ils mourraient probablement tous à petit feu, même s’ils ne faisaient rien ? Comment lui dire qu’elle n’allait sûrement pas vivre vieille et heureuse, pas dans ce contexte, pas sous cette menace constante ? Et surtout, comment trouver la solution, comment renverser le pouvoir et reprendre le contrôle sur le pays, de sorte à ce qu’aucun autre enfant ne soit plus jamais menacé de mort au prétexte d’un jeu stupide ? Il avait peur, vraiment peur, et pas seulement pour lui ou Paloma, mais aussi pour celle qu’il tenait entre ses mains à ce moment-même. Il voulait lui crier, il voulait lui dire à quel point il était terrifié, à quel point tout l’effrayait profondément : la perdre, perdre sa sœur, se perdre lui-même, perdre le peu de liberté qu’il leur restait. Il n’avait pas grand-chose, mais il tenait profondément à ce qu’il possédait. Sa petite ferme, son champ de blé, sa famille. Et puis, des choses aussi simples que le chant des oiseaux, le coucher du soleil, l’odeur de l’herbe. Il n’était pas prêt à dire au revoir à tout ça. Il ne le serait jamais.
Son regard capta finalement celui d’Adrastée. Il voulait lui assurer que tout irait bien, mais ces mots peinaient à se frayer un chemin entre ses lèvres. Il ne pouvait pas lui mentir. Pas à elle.
- Je suis là. Je serai là. Quoiqu’il arrive.
Il se retint d’ajouter « jusqu'au bout ». Il avait peur qu’elle pense que leur arrêt de mort était déjà signé. Ce n’était pas le cas, mais il leur faudrait être fort. Encore plus que cela, ils devraient se battre. En venir aux mains. Enfin, juste Cameron. Adrastée devait être épargnée de tout cela. À tout prix. Il ne savait pas si elle pouvait supporter physiquement les coups, et à vrai dire, il ne voulait pas le savoir. Il espérait n’avoir jamais à l’observer en train de combattre. Tout au plus, elle résisterait. Mais il avait trop peur qu’elle meure.
La porte d’entrée s’ouvrit à la volée et un garçon brun, musclé et guère plus âgé qu’eux, apparut sur le seuil. D’abord affolé, il ravala sa panique en voyant Adrastée. Cameron comprit tout de suite qu’il y avait un problème. L’un d’entre eux s’était sans doute fait prendre pendant qu’il circulait en dehors du district, ce qui était leur activité principale dernièrement. Son pouls s’accéléra. Il se tourna brusquement vers sa compagne, souffrant déjà de devoir la laisser. Mais elle ne pouvait pas le voir. Il avait remis son masque de froideur, celui de l’homme distant et dur qu’il avait porté de manière quasi permanente depuis leur mariage, uniquement pour se préserver d’elle et de ce qu’il ressentait pour elle. Là encore, il jouait la distance, craignant de ne jamais quitter la maison s’il ouvrait de nouveau son cœur à elle l’espace d’un instant.
- Je dois partir. Reste là. Ne bouge pas d’ici.
C’était primordial. Il savait qu’elle n’en ferait qu’à sa tête, mais s’il lui arrivait quelque chose, il ne se le pardonnerait jamais. Fugace, il déposa un baiser sur sa joue et se dirigea vers son camarade, sans se retourner. À peine eut-il franchi le pas de la porte qu’il regrettait déjà de ne pas l’avoir vraiment embrassée. C’était peut-être la dernière fois qu’il la voyait.
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| Sujet: Re: Between a rock and a hard place (w. Adrastée) Mar 1 Mai - 15:30 | |
| Un vrai baiser. Doux, passionné. Le genre de baiser qui vous donne ce que l'on appelle des papillons au ventre. Il est vrai que je n'avais jamais connu ça. Petite fille puis ensuite adolescente, je ne semblais pas plaire aux garçons. Je n'étais pas la plus hideuse du district certes mais j'étais insignifiante. Je ne retenais l'attention de personne. Ou alors les jeunes garçons qui en avaient eu après moi avaient bien caché leur jeu. En réalité, je n'en savais trop rien. Je ne m'étais jamais posée la question. Je vivais ma vie sans me soucier des autres. Point. Mais malgré tout, je rêvais d'une autre vie pour mon futur. Je voulais être riche pour subvenir aux besoins des miens et trouver chaussure à mon pied. Je voulais un homme qui me ressemble, fort et courageux. Lorsque mes parents m'avaient appris mes noces prochaines avec Cameron, ce n'était pas l'image que je m'étais faite de lui. Je ne le connaissais pas mais il paraissait trop calme. Je m'étais trompée. Nous nous ressemblions réellement. Et c'était aujourd'hui que j'en prenais conscience. Cela expliquait sans aucun doute la sensation étrange que je ressentais dans le ventre. Je pense que l'on pouvait appeler cela de l'amour. Oui, un début d'amour. Et alors que ses lèvres étaient encore posées sur les miennes, je ne pensais qu'à une seule chose. « Ne t'arrête pas, ne t'arrête jamais ». Il était bien agréable de se sentir désirée, il fallait le reconnaître. Je me sentais bien, même si la position assise n'était pas de tout confort. Cameron pensait la même chose apparemment car il m'entraîna avec lui lorsqu'il se releva et nos corps s'entrechoquèrent avec passion. Il me laissa reprendre mon souffle quelques secondes et à nouveau, il déposa des baisers sur mes fines lèvres. Il ne pouvait pas voir le sourire qui illuminait mon visage. Non, car nous avions tous deux les yeux fermés. Mes mains enlaçaient son cou et jouaient avec ses cheveux blonds. Notre étreinte était douce, agréable et ressemblait de près à ce que j'avais imaginé vivre avec la personne aimée. Mais en fin de compte, j'avais trouvé cette personne. Là devant moi. Cameron m'offrait tout ce dont je rêvais. Mais j'avais été trop idiote pour m'en rendre compte les premiers jours. Maintenant que j'en étais certaine, je ne voulais pas le laisser partir. Jamais. Je voulais le garder pour moi toute seule. Je voulais l'aimer et le chérir jusqu'à ce que la mort nous sépare. Comme nous nous l'étions promis devant l'autel. Et je crois bien que le jeune homme ressentait des sentiments identiques à mon égard. Je pouvais le lire dans ses yeux. Cameron me serra contre lui, embrassant ma joue avec douceur. Je regrettais déjà ses baisers mais il avait quelque chose à me dire. Des paroles qui ne pouvaient que réchauffer mon coeur qui battait à présent pour lui.
CAMERON : Je ne veux plus t'éviter Adrastée. Je ne veux plus être un étranger pour toi [ ... ] ADRASTEE : Tu ne le seras plus, vraiment. Cette nuit à tes côtés m'a fait réfléchir et je n'ai plus envie de m'enfuir comme je l'ai fait de si nombreuses fois depuis notre mariage. Je veux rester avec toi.
C'est tout ce dont j'avais envie. Je le voulais. Il me voulait. Alors qu'il en soit ainsi. Je prenais enfin conscience de la chance que j'avais. Mais notre petit jeu dangereux était terminé. Plus question de s'éviter ou de faire semblant. Nous avions décidé de jouer la carte de la franchise. Et je dois dire que j'étais bien heureuse du résultat. J'étais fatiguée d'être seule, de me battre contre moi-même. Je devais grandir et m'autoriser à aimer. & à être aimée aussi. Et malgré tout ce que nous avions traversé, ce que nous allions connaître d'ici peu également, je me devais d'accorder ma confiance à Cameron. Nos chemins s'étaient croisés et ce n'était pas un simple hasard. Nous avions des épreuves à vivre tous les deux. Nous nous devions d'être ensemble. Maintenant et pour longtemps. Jusqu'à la fin même.
CAMERON : Je suis là. Je serai là. Quoi qu'il arrive. ADRASTEE : Je sais et je te fais confiance.
Je serrai ses mains, incapable de le lâcher. Je sais qu'il parlait de notre avenir incertain. Mais il nous fallait y croire, nous battre pour la liberté. Nous risquions la mort, c'est vrai mais nous devions nous y préparer juste au cas où. Même si j'avais promis à Milan le contraire. Seulement, je ne pouvais pas abandonner réellement ce combat. Je voulais vivre dans un pays libre, aux côtés de ceux que j'aimais mais cela était impossible pour le moment. Le gouvernement actuel réclamait le sang de ses enfants lors des Jeux de la Faim. Une fois de plus, le peuple de Panem devait donner ce qu'il avait de plus cher et le voir mourir en quelques secondes. Cela me rendait folle de rage. Je pensais à mes futurs enfants, ceux que j'aurais pu avoir avec Cameron un jour. Comment leur faire comprendre qu'ils étaient condamnés dès la naissance ? Comment les entraîner à devenir des machines de guerre ? Je ne pouvais pas avoir une famille dans ces conditions. Non, il fallait que le monde change. Mais il y avait un prix à payer. Je fus interrompue par le bruit de la porte, claquant contre le mur. Je sursautai. Un jeune homme brun, que je reconnaissais pour être un camarade de mon époux, entra dans le salon. Il avait un air grave. Je fronçai les sourcils, me tournant maintenant vers Cameron. Je savais. Il devait y aller.
CAMERON : Je dois partir. Reste là. Ne bouge pas d'ici. ADRASTEE : D'accord mais sois prudent.
Il embrassa ma joue et referma la porte. Seule dans cette pièce, je regrettai déjà sa présence. J'avais peur de le perdre, de ne jamais le revoir. Mais je ne pouvais qu'attendre désespérément son retour. |
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