Le jour de la Moisson était finalement arrivé. Après des décennies d'absence, les Hunger Games reprenaient pour le malheur de tous. Vingt-quatre participants mais un seul survivant. Les pertes s'élevaient donc à vingt-trois personnes par année. Ce n'était absolument pas négligeable. Tout cela pour le bon plaisir du Capitole ; tout cela pour satisfaire les caprices d'un nouveau président. La tension était à son comble sur la place publique du district 9. Hommes, femmes et enfants étaient présents. Quelques murmures animaient l'endroit bondé mais aucun mot clairement prononcé. Désormais, les habitants des districts avaient trop peur de dire à voix haute ce qu'ils pensaient sincèrement de cette situation, de peur d'être entendus par des oreilles indiscrètes. Tous savaient que le gouvernement était impitoyable et que les têtes tombaient facilement maintenant que le dictateur régnait sur les foules enragées. Soudain, ce fut le silence sur la place publique. Une femme s'avança vers le micro. Cette personne représentait le district pour cette nouvelle édition des Jeux. Tout sourire ainsi que maquillée et habillée pour l'occasion, la femme semblait excitée. Il est vrai que les habitants du Capitole ne voyaient pas le retour des Hunger Games de la même façon. Pour eux, c'était un show télévisé et rien de plus.
« Tout le monde m'entend ? Parfait ! Bienvenue, bienvenue mes amis. Aujourd'hui est un jour spécial. Après une absence prolongée des Jeux de la Faim, nous voici dans une toute nouvelle ère réclamant le sacrifice de deux enfants de chaque district une fois encore. Mais vous savez tous pourquoi, n'est-ce pas ? »
Silence. Il est évident que tous savent. Les écrans géants s'allument et des images des deux anciennes guerres marquent les esprits. Oui, tout vient de là. La rébellion. Et afin de punir les habitants des districts de ces évènements funestes, un retour aux sources s'imposait. Les images cessent.
« Il est certain que ces séquences resteront à jamais gravées dans vos mémoires. Souvenez-vous des jours sombres, mes amis. Bien ! Nous allons maintenant choisir les deux candidats pour ce district. Honneur aux filles, ne perdons pas les bonnes habitudes. »
La femme se dirige vers la première boule de verre. Tant de noms inscrits sur des morceaux de papier. La représentante du district choisi enfin le papier qui semble lui plaire. Elle se dirige vers le micro, déplie le papier et annonce le nom de la personne sélectionnée. Choc. La concernée se dirige fièrement vers l'estrade, monte rejoindre la femme et attend. C'est au tour du garçon maintenant. Même scénario. La représentante pioche un second nom, se dirige à nouveau vers le micro et annonce le nom du garçon. Ce dernier monte les escaliers et se place aux côtés de la fille. C'est décidé. Ils seront les tributs. La femme a les larmes aux yeux.
PRENOM TRIBUT FILLE : Léandre A-J Morgan PRENOM TRIBUT GARCON : Milan Adamson
RAPPEL
◭ Les potentiels tributes doivent d'abord lancer les dés dans le sujet adéquat. Si vous êtes le seul mâle ou la seule femelle de votre district, vous serez directement moissonné(e).
◭ Vous pouvez maintenant poster à la suite vos réactions en RP. 8 lignes minimum sont demandées, on privilégie l'évolution et la rapidité. Mais rien ne vous empêche d'en faire plus tant que le sujet avance rapidement.
◭ Les citoyens du Capitole peuvent commenter ici puisque les moissons sont retransmises en direct. Les stylistes ont le choix de venir ou non dans le district dont ils sont responsables.
◭ Tenez compte dans vos RP, du premier moissonné et du volontariat. Si pour une raison x ou y vous êtes le seul et que dans votre rp vous voulez dire que vous vous êtes porté volontaire, libre à vous !
◭ Un autre sujet, plus court cette fois, pour les adieux de famille aura bientôt lieu.
Léandre A-J Morgan
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Sujet: Re: La Moisson Lun 30 Avr - 15:06
C'était l'heure à présent. Je descendis l'escalier pour rejoindre Raphaël et sa mère. J'étais pétrifiée. J'avais la gorge nouée, le coeur en miettes et la bouche sèche. Je portais une robe qui avait appartenu à ma mère. Je me sentais mal à l'aise. J'avais l'impression de ne pas être à ma place. Lorsque j'ai fait mon entrée dans la pièce, Raphaël s'est tout de suite levé, sans un mot. Il est venu me prendre dans ses bras, toujours silencieux. Blottie contre lui, je pouvais entendre les battements de son coeur. Je savais qu'il n'allait pas bien, qu'il se faisait du soucis pour moi. Il ne voulait pas l'admettre mais au fond, je savais. Mes bras enroulés autour de sa taille ne voulaient plus se défaire. Je ne voulais pas m'éloigner de lui, je ne voulais pas perdre mon équilibre. Je ne voulais pas que tout s'arrête en un battement de cil. Et pourtant, je sentais que mon destin allait prendre un virage décisif aujourd'hui. Ce pressentiment que je serais celle que l'on va appeler ne me lâchait plus. J'avais besoin d'être ailleurs, de partir loin de tout ça. Raphaël était le seul que je voyais capable de me tirer de ma torpeur. « Léandre ... Il est temps ... » La voix douce et pincée par l'appréhension de sa mère me faisait mal. Elle avait peur de me perdre, elle me l'avait confié. Je me suis détachée avec difficulté et beaucoup de regret de mon meilleur ami. Elle me prit la main et m'attira à elle, me fredonnant cette chanson qu'elle me chantait quand j'étais petite pour m'endormir. Je ne voulais pas pleurer, pas maintenant. Je me suis donc détachée d'elle et je me suis dirigée vers la porte d'entrée.
J'avançais à reculons. Je ne voulais pas savoir. Raphaël ne me lâchait pas la main. Tant mieux, j'en avais besoin. La place publique était au coin de la rue. Je m'arrêtais un instant, j'avais besoin de souffler. Je ne voulais pas y aller, je ne voulais pas savoir. Raphaël s'est arrêté et m'a pris le visage entre ses mains. « Tout va bien se passer Anna, je te le promet ... » Il a déposé un baiser sur mon front et m'a entrainer vers la place. Je n'avais pas le choix. Il était persuadé que je reviendrais, que ce soir nous mangerions tous les trois. Je n'y croyais pas. En arrivant, il a fallu que je me sépare de lui. Je me suis pliée à la procédure sans broncher et me suis mise à ma place, avec les filles de mon âge, d'autres potentielles tributs. L'attente était longue, beaucoup trop longue. Je cherchais des yeux mon meilleur ami. Le seul regard que j'ai croisé, c'est celui de Milan. Ma gorge s'est nouée, mon coeur a raté un battement. J'ai baissé les yeux et j'ai reporté mon attention sur l'estrade. Je ne voulais pas que la dernière chose que je vois soit son visage. Cela ferait trop mal. Et puis, elle est arrivée avec ses grands airs de femme du Capitole. « Tout le monde m'entend ? Parfait ! Bienvenue, bienvenue mes amis. Aujourd'hui est un jour spécial. Après une absence prolongée des Jeux de la Faim, nous voici dans une toute nouvelle ère réclamant le sacrifice de deux enfants de chaque district une fois encore. Mais vous savez tous pourquoi, n'est-ce pas ? » Je ferme les yeux et finis par céder à la tentation. Je tourne une fois de plus la tête vers lui. C'est fou ce que ça peut faire mal. Le silence plane sur la place publique du district et moi, je ne vois que lui. Les écrans envoient des images. Je refuse de les regarder et je reste concentrée sur ce visage qui a tant bousculé mon quotidien.
« Il est certain que ces séquences resteront à jamais gravées dans vos mémoires. Souvenez-vous des jours sombres, mes amis. Bien ! Nous allons maintenant choisir les deux candidats pour ce district. Honneur aux filles, ne perdons pas les bonnes habitudes. » Je suis sortie de mes pensée par cette voix qui me donne la chair de poule. Mon attention se reporte sur cette femme qui mettra un terme à la vie de deux d'entre nous. Elle plonge sa main dans le bocal comportant tous les petits papiers. Je peux sentir le souffle coupé de tous mes camarades. Un silence de mort règne sur la place. Elle revient à son micro ridicule. C'est l'heure. « Léandre Morgan ! » J'entrouvre la bouche. Mon souffle est saccadé. Je n'en reviens pas. Les filles autour de moi me dévisage. Je sais que je dois y aller mais je n'y arrive pas. Mes jambes refusent de bouger. « ANNA ! » La voix perçante de Raphaël parvient jusqu'à moi. Alors c'était donc vrai. C'était moi, l'élue. Ma tête se dévisse et je trouve enfin mon meilleur ami, désemparé. Une larme coule le long de ma joue. Je reprends mon souffle et lui adresse un faible signe de tête. Il fallait qu'il reste fort. Pour moi. Il était temps pour moi de me diriger vers la scène, de me jeter dans la gueule du loup. Lentement, j'ai mis un pied devant l'autre et je me suis avancée. J'ai monté les marches, tremblante. Enfin arrivée près du micro et de cette femme horripilante, elle a prit mon bras et l'a levé, comme si j'étais la grande gagnante d'un concours. Moi, je me contentais de regarder les habitants du district neuf. J'ai retrouvé mon meilleur ami, soutenant sa mère. Mon coeur tombait à nouveau en mille morceaux alors qu'elle se dirigeait vers la seconde boule qui contenait les prénoms masculins.
Milan Adamson
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Sujet: Re: La Moisson Lun 30 Avr - 15:53
« Votre mère aurait été fière de vous. » Je détourne mes prunelles du corps las et fatigué de mon vieux père. On ne parle jamais de maman. Son souvenir est toujours présent pour lui et moi. Mais on ne s'exprime jamais à son sujet. Pour quoi faire ? Il est initule d'assombrir encore plus notre quotidien morose. Je suppose qu'il dit ça pour Alannis. Elle a besoin d'entendre des paroles réconfortantes. Mon petit ange est perdu. Elle n'est pas prête pour ça. Mes iris se bloquent sur sa petite silhouette frêle. Mon palpitant chavire devant sa petite frimousse rose et ses grandes opales émeraudes. La crainte. La peur. L'angoisse. L'appréhension. Le déchirement. Je panique. Je panique à l'idée qu'elle soit choisie aujourd’hui. Et si elle est épargnée cette année ? Rien ne m'assure qu'elle soit sauvée pour les prochaines moissons. Au moins, je sais que je ne la laisserai pas seule. Natalee, Adrastée, Eurydice. Ils m'ont promis. Ils vont s'occuper d'elle. Ils le doivent. J'aide mon paternel à avancer. Ça doit faire longtemps qu'il n'est plus sortie de notre foyer. Mais la présence à la Moisson est obligatoire. Et je le sais incapable de rester seul dans son fauteuil alors que l'avenir de ses enfants se joue. Ma sœur nous suit. On avance péniblement jusqu'à la place. Pourvu que ce bordel finisse bientôt. Je confie mon père à ma meilleure amie. Je lui adresse un pâle sourire et enroulent mes bras autour de son cou. Je reste muet un instant. Je m'écarte d'Adastrée. « Tu viendras me voir tout à l'heure ? » Je murmure. Elle sait de quoi je parle. Des trois minutes où les proches peuvent voire une dernière fois les tributes. J'aurai besoin d'elle plus que jamais à ce moment là. J'ai besoin de la jolie blonde. De son soutien. De son réconfort.
« Je vous aime .. » Mon père serre Alannis dans ses bras. Les paupières closes, j'attend que ces adieux déchirants et inutile s'achèvent. A mon tour de me faire encercler par les bras fragiles de mon seul parent. « Tu es plus fort qu'eux. N'abandonne rien. » Ses paroles glissent dans mon oreille. Basses pour ne pas qu'Alannis écoute. Il a donc compris. Qu'avec tous les tesserae, toute cette merde, je suis foutu. Condamné.
Mes doigts s'agrippent aux maigres épaules de mon petit trésor. On part s'inscrire. On se presse. Je n'ai envie de croiser personne. Surtout pas Natalee. Avant de la quitter, je m'accroupis face à elle. La peur doit déformer les traits de mon visage. Je le sens crispé. Autant que mon palpitant aux larmes. « Tout va bien se passer. Tu es une battante. Ma championne. » Mes lèvres collent un baiser sur son front. On s'éloigne pour rejoindre nos places respectives. Je ne suis même pas allé voir Natalee. Je n'ose pas affronter ses iris en larmes. Si je suis sélectionné, j'aurai encore le temps de la voir. Une dernière fois. Mes opales cannelles croisent le regard anisé de Léandre. Pile au moment où je pense à ma poupée blonde. Ça ne finira donc jamais ?
« Tout le monde m'entend ? Parfait ! Bienvenue, bienvenue mes amis. Aujourd'hui est un jour spécial. Après une absence prolongée des Jeux de la Faim, nous voici dans une toute nouvelle ère réclamant le sacrifice de deux enfants de chaque district une fois encore. Mais vous savez tous pourquoi, n'est-ce pas ? » Une nouvelle fois mes mirettes se posent sur le minois de Léandre au loin. Ma poupée brune. Mon cœur chavire. La confusion, les doutes reviennent. Je secoue la tête comme un gamin. Non. Hors de question. « Il est certain que ces séquences resteront à jamais gravées dans vos mémoires. Souvenez-vous des jours sombres, mes amis. Bien ! Nous allons maintenant choisir les deux candidats pour ce district. Honneur aux filles, ne perdons pas les bonnes habitudes. » Mon palpitant s'embrase. Mes poumons m'opressent. Le décor s'efface. Seule la voix de la femme fardée et superficielle capte mon attention. Pas Alannis. Pas mon trésor. Pitié pas elle. Elle ne mérite pas ça. Puisse le sort lui être favorable. Pour une fois. « Léandre Morgan. » Mon cœur se déchire. Le soulagement. La peine. Mes prunelles impuissantes suivent la maigre silhouette de Léandre. Non pas elle. Bordel. Pas elle. Tout se brouille autour de moi. Mon palpitant est soulevé d'un poids. Très lourd. Le plus conséquent. Mais on vient l'accabler avec un autre nom. Je refuse de la voir mourir. Pas ma poupée brune. « Milan Adamson. » Mon prénom sort de nul part. La faucheuse cavale vers moi. Me heurte. Je ne suis pas surpris. Je suis celui qui a pris le plus de tessserae. Celui qui a le plus de poisse. Visiblement. Je ne fais pas attention aux autres autour de moi. J'avance dans l'allée encadré par des pacificateurs. Comme si j'ai encore la force de m'enfuir. Mes pas gravissent les marches et atteignent l'estrade. Mes prunelles rencontrent celles de Léandre. Je suis troublé par son regard. Je ne sais plus quoi penser. On est condamnés tous les deux. Ça s'arrête là. Mes opales dévient se collent aux cheveux criards d'Eurydice. J'espère qu'elle se souvient de sa promesse. Il faut qu'elle la tienne. L'hôtesse me met face à la population du district. Mes mirettes en profitent pour scruter cette masse de visages. Elles s'arrêtent sur mon père. Je ne cherche pas de soutien. Seulement quelque chose pour apaiser mon cœur camé. Le décor tangue, disparaît. Je n'ose toujours pas croiser les prunelles affolées de ma poupée blonde. Je ne veux pas lui faire de mal. Je ne voulais pas l'abandonner. La perdre. Je ne suis pas prêt à affronter ça. Je me concentre sur mon père. Alannis dans les bras. Ils sont en sécurité. Pour un certain temps encore. Je n'ai plus à craindre pour eux. Mais il faut que je revienne. Je ne peux pas les abandonner. Je refuse. Je l'interdis.
Dernière édition par Milan Adamson le Lun 30 Avr - 16:36, édité 1 fois
Natalee Levitt
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Sujet: Re: La Moisson Lun 30 Avr - 16:14
Le jour fatidique était arrivé. Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. Comment aurais-je pu dormir alors qu’une sombre menace planait sur nos épaules ? Au petit matin, j’enfile la robe grise que ma mère m’avait préparé pour la moisson. L’élégance était le mot d’ordre. Soyez élégants et préparez-vous à voir mourir deux enfants de votre district. Et ne soufflez pas un mot à l’encontre de notre décision. Je descends les escaliers, me retrouve face à ma famille, déjà prête. Ils me dévisagent en silence. Je croise mon regard dans le miroir ; je fais peur à voir. Je ne suis pas coiffée, et des cernes se dessinent sous mes yeux. Je suis si fatiguée. Je n’avais qu’une envie : dormir, mais je n’en aurais pas la force. Je savais qu’à partir d’aujourd’hui, je n’aurais plus jamais la force de fermer les yeux. Je m’avance lentement, ma mère glisse sa main dans la sienne. Etonnement, je ne me sens pas le courage de la repousser. Peut-être, pour une fois dans sa vie, sera-t-elle prête à me soutenir. J’aurais pu me rendre sur la place publique, accompagnée de Milan et de sa famille ; mais j’en avais décidé autrement. Premièrement, nous étions censés rester en famille – mais cela ne m’aurait pas dérangé de contourner une fois de plus la loi. Ensuite, je n’avais pas réellement l’envie de l’accompagner, même si je savais que cela pouvait être nos derniers moments ensemble. Je lui en voulais. Je lui en voulais de m’avoir oublié, ne serait-ce que quelques secondes, au profit d’une autre fille. J’étais jalouse, même possessive et bien que je n’avais aucun droit – nous n’étions plus ensemble à ce moment-là – je ne supportais pas cette idée. Comment avait-il pu me faire ça ? Cependant, ce matin, il était temps que je ravale ma rancune. Milan allait partir. Je sentais au fond de moi qu’il allait être choisi : il n’y avait aucun doute, mon petit-ami irait se faire tuer dans l’arène.
Je n’avais jamais vu autant de monde rassemblé sur la place publique. Mon père nous emmena vers la droite de la foule. Nous étions divisés en deux camps et devions nous rassembler par famille. Au bout de quelques minutes, une femme apparaît sur la scène et se met à parler d’un air enjoué. Elle semble être impatiente de voir les jeux commencer. Comment pouvait-on autant apprécier le malheur des autres ? Je suppose que lorsqu’il ne touche pas quelqu’un de proche ou soi-même, on voit les choses différemment. Les filles seront les premières sélectionnées. Elle plonge sa lourde main dans une urne et en ressort le nom. Je croise les doigts. « Léandre Morgan ! » Je ferme les yeux. Ce n’est pas Alannis. Heureusement ; la petite n’aurait certainement pas fait long feu au sein de l’arène sanglante. J’ouvre les yeux, observe la jeune fille qui monte les marches de l’estrade. Je me tourne, aperçoit Milan au loin. Je fronce les sourcils. Je déteste la façon dont il la regarde. Je déteste cette fille. Et si elle se faisait tuer, je n’aurais aucun remord à remercier le ciel pour sa mort. Vient le pire moment. Le tour des garçons. Je sens la main de ma mère se resserrer dans la mienne. La femme, heureusement, ne tient pas le suspens. Elle annonce, tout de suite. Son nom. Je ne comprends plus. Pourquoi me l’enlève-t-on ? Tout se passe rapidement. En quelques secondes, je lâche la main de ma mère, j’hurle son nom au milieu de la foule, je cours vers lui mais Adrastée et Cameron me rattrape avant que je ne me fasse attraper par les pacificateurs. Adrastée m’entoure de ses bras, Cameron me tient la main fermement. Je ne repousse pas la jeune fille. Je laisse éclater ma peine dans ses bras, tout en continuant de murmurer son nom. Je hais le Capitole. Plus que tout.
Alannis Adamson
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Sujet: Re: La Moisson Lun 30 Avr - 18:16
« Votre mère aurait été fière de vous. » C’est bizarre, normalement papa ne parle plus de maman depuis longtemps. Je sais qu’ils sont tous les deux tristes quand ils parlent de maman. Moi pas beaucoup parce que je ne l’ai jamais connue, mais je suis triste quand même. Mais j’ai peur, très peur. Je ne veux pas être sélectionnée, je veux ne pas mourir et je veux encore moins que Milan soit sélectionné. Sans lui, je n’aurai plus personne comme famille à part papa, mais lui ce n’est pas la même chose. Milan m’a déjà dit que s’il était choisi, pleins d’autres personnes seraient encore là pour nous comme Natalee, Adrastée et Eurydice. Mais ce n’est pas la même chose. C’est bizarre aussi, Milan aide papa à marcher. Ça fait longtemps qu’il n’est pas sorti de la maison. C’est à cause de cette moisson stupide qui ne sert à rien. Il va Adrastée et ils se parlent entre eux. Ça ne m’intéresse vraiment pas. Je réfléchi à tout ce qui se passe dans ce district. Tout change et tout est différent. Mais je ne dois pas montrer que je suis triste, sinon, tout le Capitole va me prendre pour une faible et je ne veux pas cela.
« Je vous aime.. » Tout en disant cela, il me sert dans ses bras. « Moi aussi je t’aime papa, plus que tout. » C’est vrai, je l’aime plus que tout avec Milan, ils sont la seule famille qui me reste et qui risque de partir en cacahouète. Finalement, c’est le tour de Milan de dire au revoir à papa. Ils parlent entre eux pour que je n’entende pas. Je ne sais pas ce qu’ils se disent, mais ce n’est pas rassurant.
Nous voilà prêt à partir pour s’inscrire. Milan s’accroche à moi. J’ai peur, j’ai envie de pleurer. Tout devient si réel à ce moment. Avant, c’était un peu irréelle, mais devant le faite accomplis, impossible de nier ce qui se passe. Il doit sentir que j’ai peur, parce qu’il s’accroupit devant moi « Tout va bien se passer. Tu es une battante. Ma championne. » Non je ne suis pas une battante, j’ai peur, très peur. « Non tout ne va pas bien se passer je suis sûre. » Je suis sûre que quelque chose de mal va se produire, je le sens au plus profond de moi. On s’éloigne l’un de l’autre pour aller à nos places respectives. J’ai peur, Milan n’est plus là.
« Tout le monde m'entend ? Parfait ! Bienvenue, bienvenue mes amis. Aujourd'hui est un jour spécial. Après une absence prolongée des Jeux de la Faim, nous voici dans une toute nouvelle ère réclamant le sacrifice de deux enfants de chaque district une fois encore. Mais vous savez tous pourquoi, n'est-ce pas ? » Pourquoi le Capitole a besoin de sacrifier des enfants ? Aucun « Il est certain que ces séquences resteront à jamais gravées dans vos mémoires. Souvenez-vous des jours sombres, mes amis. Bien ! Nous allons maintenant choisir les deux candidats pour ce district. Honneur aux filles, ne perdons pas les bonnes habitudes. » Je cherche Milan du regard. J’ai peur, je ne veux pas être prise, mais de toute façon je n’aurai pas le choix. On n’a jamais le choix avec le Capitole. « Léandre Morgan. » Je suis contente, ce n’est pas moi qui ai été choisie. Heureusement, jamais je n’aurai fait le poids dans cette arène. Finalement, elle va tirer le nom des garçons. Le pire suspense de ma vie. Et là, c’est le drame. . « Milan Adamson. » Non pas lui, je pleure. Je ne peux rien faire d’autre, mon frère et presque père va devoir partir à ce jeu. Je ne veux pas, si seulement nous pouvions revenir en arrière.
Milan marche vers la scène avec les pacificateurs. J’aimerai tellement lui courir après et le prendre de mes bras et ne jamais le quitter, mais je ne dois pas. Sinon, nous aurions des problèmes. Il doit gagner, il le doit. Sinon sans lui, plus personne sera là pour papa et moi. Personnes et quand papa mourra, je sais que c’est pour pas longtemps. Il est vieux et la moisson sera le dernier pas qu’il aura fait pour le cimetière. Je serai orpheline. Plus personnes avec qui vivre. Il doit gagner, il me le doit, parce que je l’aime et sans lui, je suis personne.
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Sujet: Re: La Moisson Lun 30 Avr - 22:15
Eurydice-Danaé observa son reflet dans le miroir crasseux de la mairie du District Neuf. Aujourd'hui deux gamins allés être sélectionné vers une mort certaine. Deux gamins qu'elle devra habiller et accompagner pendant une semaine entière. Allait-elle le supporter ? La blonde se maudit de ne pas avoir eu le courage de tenir tête à sa mère. Mais en même temps, sa mère n'aurait jamais pris en compte les sentiments des deux jeunes adolescents. Ils seraient que des vulgaires mannequins. Enfin, elle n'aurait jamais choisi ce district non plus, trop pauvre. Remettant une de ses mèches blondes en place, elle s'observa. Elle avait encore choisi la simplicité, robe blanche, talons hauts, maquillage léger. Tout pour ne pas attirer l'attention, pour montrer qu'au Capitole ils ne sont pas tous des excentriques en quête de divertissement. Un pacificateur l'appela, le moment était venu. La styliste inspira une grande bouffée d'air et suivit l'homme en blanc. Son cœur battait. Vite. Elle avait l'impression que tout le monde pouvait l'entendre. Pourquoi était-elle stressée ? Après tout, ce n'est pas elle qui allait mourir dans cette arène imaginée par son père. Non elle les habillera juste. L'homme ouvrit avec un peu de mal la porte menant vers l'estrade. Eurydice plissa des yeux et mit de temps à voir clair. Tandis que sa vue distinguait petit à petit les formes devant elle, on la poussa vers l'estrade. La blonde se retourna, les yeux lançant des éclairs au Pacificateur. Celui-ci ne s’excusa pas, mais partit aussitôt. Elle s'installa sur le siège entre le maire et l'hôtesse. Celle-ci, plus colorée que jamais lui serra vivement les mains, lui affirmant qu'elle était fan des créations de Eurydice. La blonde grommela un merci inaudible. La femme avait l'air un peu trop enjouée à son goût. Pour parfaire tout de même son image, elle lui sourit comme elle avait appris à le faire. Par la suite, elle se leva et tapotant vivement vers le micro.
HÔTESSE - « Tout le monde m'entend ? Parfait ! Bienvenue, bienvenue mes amis. Aujourd'hui est un jour spécial. Après une absence prolongée des Jeux de la Faim, nous voici dans une toute nouvelle ère réclamant le sacrifice de deux enfants de chaque district une fois encore. Mais vous savez tous pourquoi, n'est-ce pas ? »
Pendant la retransmission des vidéos, l'ancienne mannequin tendit le cou pour essayer d'apercevoir, Milan. Elle avait un mauvais pré sentiment à son égard. Elle toucha de sa main manucurée le bois de sa chaise, priant pour que cela ne se réalise pas.
HÔTESSE - « Il est certain que ces séquences resteront à jamais gravées dans vos mémoires. Souvenez-vous des jours sombres, mes amis. Bien ! Nous allons maintenant choisir les deux candidats pour ce district. Honneur aux filles, ne perdons pas les bonnes habitudes. »
Le coeur de la styliste s'arrêta, comme toutes les filles du District Neuf. Léandre Morgan fut tirée, la blonde l'avait déjà croisée ou entendu son nom sortir de la bouche de son protégé. Elle se mordit la langue en voyant un homme de son âge crier son nom. Dur, très dur de voir cela, pire que dans les vielles cassettes de son père. Elle se maudissait d'être complice involontairement de cette tristesse. Après que la jeune fille soit installée à ses côtés sur le podium, dos à Eurydice. Le deuxième tribut fut tiré. Milan Adamson avait été à son tour tiré. Le visage de la styliste se décomposa, elle s'y attendait mais n'y croyait toujours pas. Non, ce jeune homme rencontré dans les champs ne pouvait pas mourir, pas plus que la jeune fille à côté de lui. Les sanglots de son ange s'élevèrent, résonnant dans tout le district. Le silence était roi, on n'entendait plus que le soutien silencieux à la famille des deux nouveaux tributs. Eurydice balaya la foule, cherchant le vieil homme et la petite fille. Elle avait fait la promesse de les aider même si sa mère serait contre cette décision. Les regards de Milan et d'Eurydice se croisèrent, ce qui ramena la blonde à la réalité. Les Hunger Games étaient bel et bien de retour. La voix aiguë de l'hôtesse retentit dans toute la place, puis des pacificateurs emmenèrent les deux nouveaux tributs du district neuf vers l'intérieur de la mairie. Elle laissa le soin au Maire de conclure. Eurydice se leva néanmoins à la suite des deux tributs, discrètement. La porte refermer derrière elle, la blonde demanda aux pacificateurs de s'en aller quelques minutes. Bientôt les deux adolescents auront la visite de leur famille, amis avant tout la Moisson n'était pas finie. Les deux hommes en blancs se retirèrent, Eurydice prit dans ses bras Léandre puis Milan. Elle lui chuchota à l'oreille tout en le gardant entre ses bras chétifs.
EURYDICE- « Je m'occuperai d'eux, je te le promet. »
J. Avalon Hawthorne
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◭ District : 9 la mentor avec une touche de rébellion..
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Sujet: Re: La Moisson Lun 30 Avr - 23:33
❧ Getting away with murder
« La Moisson ❧ »
Je suis prête. J'ai envie de vomir, de fuir, de ne pas monter sur cette scène. Dans peu de temps l'alarme sonnera et on devra tous aller sur la place. Moi je dois monter sur cette scène, c'est mon rôle. Je suis mentor, rôle que j'ai un peu de mal à réaliser. Je le désirais, ces gamins ont besoin de moi, et de personnes d'autres. Le neuf n'est pas un district que les autres craindront. Il n'a rien de riche, pas des plus modernes. Mais cette année, on aurait peur de mes tributs. Je vais les pousser à être les meilleurs. Je sais que je suis la meilleure pour ce rôle. Et puis il est avantageux pour moi. Le Capitol se rapproche.
Je sursaute presque devant mon miroir, cette petite robe sur moi, un tissu rappelant les céréales. Mes cheveux attachés sévèrement en chignon bas. Je sors. J'avance vite, et je double les enfants qui ont peur de se rendre sur cette place. Peut-être que l'un de mes élèves sera dans l'arène, c'est presque sûre. Je suis la prof de sport à la base. Je vais forcément connaître les gamins qu'on va me donner.
Maintenant je suis sûre l'estrade. Je ne préfère pas m'assoir, je reste debout derrière le maire. Le prénom nom tombe. Je déglutis, je garde la tête haute, je ne bronche pas, mais j'ai envie de vomir. Je regarde Leandre avancer. La pauvre.. je ne la quitte pas des yeux. Puis vient le tour du garçon. Je ferme les yeux, je pris pour qu'un évènement arrive et annule tout, mais rien, et j'entends Milan être appelé. Je rouvre les yeux et je le vois avancer. Il a une petite soeur.. Une petite amie aussi..
Je tourne les talons les devançant dans l'hôtel de justice. Je vois mon amie Eurydice choisie comme styliste cette année prendre les tributs dans ces bras. Je m'efforce d'être forte, mais je suis à l’abri des caméras maintenant je n'ai plus besoin de faire semblant. J'avance vers Leandre alors que Eurydice prend Milan dans ses bras, je passe mon bras dans son dos. Je lui souris histoire de la rassurer. - Je ferais mon possible pour que l'un de vous rentre.. ça va aller..
A mon tour je la prend dans mes bras doucement, pas trop longtemps, l'attachement est interdit.. mais je les aime déjà, je me rattache à eux déjà. Je souris à Milan. Je pense à sa soeur.. Je ne connais pas sa situation, je ne suis que leur ancienne prof de sport.
- Profitez de vos adieux, on vous attend ! ça va aller ! Courage, soyez fort, les caméras seront là à votre sortie. Montrez que vous en voulez ! Je sais que c'est dur.
Il était l'heure. L'heure de se rendre à l'abattoir. Et plus que jamais, j'avais peur. Je savais que dans cette famille, Paloma risquait sa vie. Elle avait l'âge requis et pouvait très bien être sélectionnée pour les Jeux. Comment la rassurer, en cette matinée funeste ? Je ne le pouvais pas. Personne ne le pouvait. Je me levai péniblement, couchée pour la première fois aux côtés de Cameron. Ces derniers jours, nous nous étions rapprochés considérablement. Nous nous étions embrassés, nous partagions le même lit et nous y restions enlacés des heures sans dormir. Nous ne pouvions pas. Les Hunger Games hantaient nos esprits. La rébellion également. Même si j'avais promis à Milan de me calmer de ce côté, je ne pouvais pas abandonner Cameron et sa bande. Non. Je devais me battre pour la liberté. Je devais me battre pour toutes les personnes que j'aimais plus de raison. Mon regard croisa celui de mon époux. Ce dernier esquissa un mince sourire mais la joie n'y était pas. Comment pouvait-elle l'être ? Il vivait peut-être ses derniers instants avec sa soeur. Je soupirai, caressant sa joue avec douceur. J'aurais aimé lui dire que tout irait bien mais c'était impossible. J'embrassai simplement ses lèvres, une dernière fois avant de me diriger vers la petite pièce qui nous servait de salle de bain. Il me fallait être jolie pour le Capitole. D'ailleurs, en quel honneur ? Je sais que c'était une sorte de tradition depuis des décennies, à chaque fois que la Moisson avait lieu. Mais je n'en avais jamais vécu. Alors pourquoi les traditions n'avaient-elles pas changées ? Peu m'importait. Je pouvais le faire. J'enfilai ma robe prévue pour l'occasion. Je coiffai mes cheveux ; une tresse que je laissai pendre dans mon dos. Rien de plus banal. Mais je m'en fichais éperdument. Je sortis de la salle de bain. Je croisai Paloma au passage que je serrai dans mes bras. Elle tremblait. Je déposai un baiser au sommet de son crâne. Je crois qu'il était inutile de préparer quelque chose à manger. Personne ne pouvait avaler un quelconque aliment. Personne n'en avait réellement le courage. Tant mieux. En vingt minutes, la maison entière était prête. Cameron et Paloma me rejoignirent à l'entrée et nous partîmes tous les trois, direction la place publique.
L'endroit était bondé. Des habitants de mon district, tous plus apeurés les uns que les autres. Et je pouvais comprendre. J'avais moi-même le coeur qui battait à toute vitesse. Je voulais que ça cesse ; que les noms soient prononcés. La sentence devait tomber et vite. J'étais à deux doigts de m'évanouir. Puis, je vis mon meilleur ami au loin. Je m'excusai auprès de Cameron et le rejoignit. Il était pâle. Il se sentait sans doute vulnérable et cette vision me brisait le coeur. Il m'enlaça et un mince sanglot s'éleva de mes lèvres. Je n'en fis rien. Il me fallait me calmer. Il s'écarta, me fixant de ses yeux magnifiques. Et si c'était la dernière fois ? Il faut que j'arrête avec mes pensées si négatives.
MILAN : Tu viendras me voir tout à l'heure ? ADRASTEE : Ne sois pas ridicule, Milan, je … Bien entendu. Je serai là.
Je ne pouvais pas m'y résoudre. Je ne voulais pas le laisser partir. Pas lui. Je l'aimais tellement. Je n'étais rien sans lui. Il était une part de moi et le laisser s'en aller revenait à arracher un bout de mon coeur. Au point où j'en étais. Je soupirai et le laissai passer ses dernières secondes avec son père et sa soeur. Des mots déchirant. Il ne fallait pas que je regarde. J'avais déjà envie de m'enfuir le plus loin possible. Mais ce n'était pas une option. Il me fallait attendre. Je fis mes adieux à la petite Alannis qui s'en alla à son tour. Je les regardai s'éloigner, serrant la main du père de mon meilleur ami dans la mienne. Cameron finit par nous rejoindre, ce qui ne semble pas offusquer le père de Milan. Il est trop occupé à pleurer. Je m'accroupis à ses côtés. Paloma est déjà partie s'enregistrer et je regrette déjà la vue de son si joli minois. J'ai tellement peur qu'elle soit sélectionnée, elle aussi. Cameron a déjà perdu ses parents. Il serait brisé si sa soeur partait aux Jeux. & moi aussi. Enfin, le silence se fait. Puis l'hôtesse se met à parler de sa voix fluette, aiguë, insupportable. Le Capitole en personne.
On dirait qu'elle est excitée, heureuse. J'ai envie de sauter sur l'estrade et de lui arracher le coeur, de lui ôter ce sourire atroce. Mais je ne peux pas, une fois de plus. Je me rappelle que je suis une jeune fille civilisée. Ahah, mais bien entendu. Les minutes passent. Enfin, le premier nom tombe. Celui de Léandre. Je ferme les yeux. C'est une amie proche de Milan. Mais cela signifie que Paloma et Alannis sont hors de danger. J'entends, impatiente, le deuxième nom. Et cela fait l'effet d'une bombe. Milan. Non ! Non, ce n'est pas possible ! J'ai envie de hurler, de courir vers mon meilleur ami et de l'arracher à cette estrade. Nous pourrions nous enfuir. N'est-ce pas ? Mais à peine ai-je le temps de penser à cette solution que j'entends quelqu'un hurler son nom. Je la cherche du regard. Elle a le visage déformé par la colère. Je m'élance vers elle alors qu'elle court en direction de Milan. J'ouvre les bras lorsqu'elle est près de moi et elle s'y réfugie. Cameron est à nos côtés également. Nous faisons signe aux Pacificateurs et j'éloigne Natalee de cet endroit. Nous retrouvons le père de Milan qui pleure à chaudes larmes un peu plus loin. Là où nous l'avions laissé. Je lâche la jeune femme frêle qui a la tête posée sur mon épaule et la laisse avec mon mari quelques secondes. Elle est entre de bonnes mains. Je m'accroupis ensuite vers le vieil homme et lui murmure ces mots. Ma voix est brisée par l'émotion.
ADRASTEE : Je suis tellement désolée …
Je ne vois pas quoi ajouter. Il me sert contre lui. Il ne nous reste maintenant plus qu'à attendre. Attendre de pouvoir le rejoindre pour lui dire adieu. Tous les souvenirs de Milan me reviennent. Notre première rencontre, les heures passées dans la forêt, nos rires, nos larmes, nos peines, nos amourettes. Tout. Je vais le perdre pour de bon. & cette pensée m'est intolérable.
Dernière édition par Adrastée L. Huggins le Ven 4 Mai - 17:55, édité 1 fois
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Sujet: Re: La Moisson Jeu 3 Mai - 18:00
LES ADIEUX
La tristesse, la haine, la douleur. Ou bien la fierté, les acclamations de joie, l'honneur. Tout dépendait des districts. Certains se voyaient déjà morts alors que d'autres imaginaient leur victoire. Vingt-quatre tributs choisis. Ils étaient enfin réunis. Malgré tous ces sentiments, il fallait avouer que l'émotion était à son comble. Les Hunger Games reprenaient et avec vingt-quatre visages désormais, les Jeux avaient un tout nouveau sens. Il était cependant difficile de le comprendre pour le moment. Les deux tributs se tenaient devant une foule en délire. Certains se connaissaient et s'appréciaient, d'autres se détestaient. Mais ils se comprenaient. Personne ne pouvait savoir ce que ça faisait d'être tiré au sort avant de le vivre. Tout était allé si vite. Mais il fallait faire face à la réalité. Dans la cohue, les voix des représentants des districts s'élevaient, pour calmer les ardeurs.
« Un peu de silence, je vous prie ! Maintenant que les deux tributs ont été choisis, tirés au sort ou même volontaires pour certains, nous vous donnons rendez-vous dans quelques jours pour le début des Jeux ! Puisse le sort vous être favorable ! »
Les deux tributs furent entraînés à l'intérieur du palais de Justice. Ils savaient très bien ce qui allait suivre maintenant. Ils avaient deux heures devant eux pour dire adieu à leurs familles. Seul le vainqueur aurait l'immense honneur de revenir dans son district. Pour les autres, c'était la fin. C'était sans aucun doute le moment le plus délicat. Comment trouver les mots ? Que dire ? Alors que les tributs étaient séparés et menés dans deux pièces différentes, la porte s'ouvrait déjà pour laisser entrer les premiers visiteurs. Place aux adieux.
RAPPEL
◭ 8 lignes minimum sont toujours demandées.
◭ Si plusieurs personnes sont conviées pour voir le même tribute, vous êtes priés de respecter l'ordre. Laissez parler le tribute en premier puis après, lancez-vous. Ceci afin de faliciter la compréhension.
◭ Après ce sujet clos, les tributes pourront poster la suite de leurs aventures au Capitole. (train, préparation des stylistes, etc.) Vous pouvez continuer vos RP en cours, en faire d'autres ailleurs, mais il s'agira alors de flashbacks.
◭ Le prochain sujet commun sera la parade. Donc vous pouvez RP entre vous la suite à votre guise.
Milan Adamson
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Sujet: Re: La Moisson Jeu 3 Mai - 18:36
Je m'avance péniblement à l'intérieur du Palais de Justice. Autour de moi, le vide s'est installé. Mes opales aveugles fixent le néant. Mon cœur consumé s'est éteint. Ma gorge bloque un hurlement. Je veux ma sœur. Je veux pouvoir serrer mon petit ange dans mes bras. Laisser glisser mes doigts dans sa chevelure caramel, la sentir contre moi, m'assurer que son petit palpitant fonctionne correctement. Et que le temps s'arrête à ce moment là. Je veux rester avec elle. Je ne veux pas la laisser. L'abandonner. La perdre. Je ne peux pas. Il me faut mon petit trésor pour avancer, pour équilibrer le merdier qu'est ma vie. Comment vais-je faire sans elle ? Sans la bercer tous les soirs ? Sans la sentir courir auprès de moi ? Sans voir ses grandes prunelles émeraudes et son sourire enfantin si touchant ? Le contact avec Eurydice me ramène brutalement à la réalité. Le décor s'installe, la souffrance détruit mes poumons. « Je m'occuperai d'eux, je te le promet. » « Merci … » Je resserre un instant mes bras autour de la frêle silhouette de la jeune femme. Elle est désormais la seule en qui j'ai confiance. Elle est mon maigre espoir. L'unique source de soutien dont j'ai réellement besoin. Je relâche enfin mon étreinte. Mes mirettes humides croisent le sourire d'Avalon. « Profitez de vos adieux, on vous attend ! ça va aller ! Courage, soyez fort, les caméras seront là à votre sortie. Montrez que vous en voulez ! Je sais que c'est dur. » J'ai envie de lui foutre mon poing en pleine face. Non elle ne sait pas. Elle ne comprend pas l'état dans lequel on se trouve. Ce n'est qu'un pion de plus pour le Capitole. Elle va nous regarder crever. Parce qu'elle l'a décidé. Nous demander d'être fort à ce moment précis est terriblement déplacé. Indescant. Injuste. Pourquoi n'avions pas nous le droit de montrer notre petit moment de faiblesse ? C'est pourtant humain de se sentir désarmer à un moment aussi fatifique non ?
Je me laisse guider jusqu'à la pièce où se déroulera les adieux. J'ignorais qu'on pouvait trouver un endroit aussi luxueux au district 9. L'endroit est vaste, lumineux, un peu poussiéreux. Mais l'ambiance qui y règne n'est pas chaleureuse. De grandes commodes sont plaqués contre les murs beiges. Mes pieds m'emmènent au sofa en velours vert au centre de la pièce. Mes jambes fléchissent et mon corps s'écroule sur le canapé. Mes iris bordé de larmes rester bloquées. Comme paralysées. M'interdisant de faiblir à ce point. Je suis réduis à un petit garçon punis et impuissant. J'ai perdu la notion du temps. Je ne sais plus depuis combien de temps j'attends. Mon esprit, occupé à imaginer les gouttes de chagrin de ma petite sœur, s'embrouille.
La porte s'ouvre enfin. Ma meilleure amie pénètre dans la salle. Ma silhouette d'adolescent charge sur la jolie blonde. Mes bras s'enroulent autour de son cou. Emprisonnent celle qui m'a toujours soutenue. « Ad chérie … » Je n'arrive pas à en dire plus. Les mots restent bloqués au fond de mon être.
Adrastée L. Huggins
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Sujet: Re: La Moisson Ven 4 Mai - 17:50
J'ai envie de hurler et de pleurer. Mais c'est inutile. Je regarde fixement Cameron et Natalee. Ils semblent encore sous le choc alors que la réalité me fait face. Si mon mari ne verse cependant pas une larme, il n'en est pas moins affecté. Je peux apercevoir cette tristesse dans ses yeux. Il sait ce que représente Milan pour moi & pour elle et c'est pour cette raison qu'il est profondément peiné pour nous deux. Je le connais ; il aurait préféré prendre sa place plutôt que de nous infliger ça. Mais ça n'en aurait pas été plus facile. Ce n'est plus l'heure de jouer les héros. Je sais que cela peut paraître égoïste mais j'aurais préféré que se soit un autre garçon du district ; un jeune homme quelconque. Une personne ayant une famille, peut-être une petite amie mais que je ne connaîtrais pas. Ou alors de vue. J'aurais moins souffert. Seulement, le sort en a décidé autrement. Il a préféré m'enlever Milan et pour cela il est certain que je finirais par me venger. Très franchement, quelles sont les chances de voir revenir mon meilleur ami victorieux ? Nous avons déjà eu cette conversation lui et moi. Les chances sont bien trop minces et nous le savons. Mais que faire à part espérer ? Je ne vais pas l'abandonner. Jamais. Alors que je suis perdue dans mes pensées, raide comme un piquet, la voix de la représentante résonne dans le microphone. Elle réclame le silence. Si je pouvais, c'est mon poing dans la figure qu'elle recevrait. Je la hais. Elle et son Capitole. Je fixe mes opales sur ses voisines, les ravissantes Eurydice et Avalon. Je les connais un peu et elles aussi. Elles sont toutes deux rebelles. Voilà comment je tiendrais le jour venu. Elles m'apporteront des nouvelles des tributs et plus particulièrement de nos tributs du 9. Je peux leur faire confiance. J'écoute d'une oreille le discours insensé de la présentatrice. Mais oui, donnons-nous rendez-vous pour le début des Jeux. Lorsque nous serons tous forcés de regarder nos amis s'entretuer. Faite-la taire ! Elle entraîne Léandre et Milan à l'intérieur du palais de Justice et la foule se disperse. Je prends Natalee par la main et pousse le fauteuil du père de mon meilleur ami de l'autre. La petite Alannis nous suit elle aussi mais ses larmes ne cessent de couler sur ses joues. Mon coeur se serre. Nous nous tenons bien vite devant le bâtiment et un Pacificateur nous demande ce que nous voulons. J'élève la voix et m'adresse à cet homme le plus calmement possible.
ADRASTEE : Nous venons dire adieu à Milan, comme le veut la tradition depuis des années. Ils ont encore le droit de voir leurs proches une dernière fois, non ? PACIFICATEUR : Oui, bien entendu. Qui sera le premier ?
Silence. Personne n'ose élever la voix. Tous savent que passer en premier est une position délicate. Mais il faut bien que quelqu'un de dévoue. Je soupire et avance d'un pas. J'adresse un mince sourire au groupe et je m'éloigne. J'entre dans le palais de Justice. C'est la première fois et je dois avouer que c'est un très beau bâtiment. Mais ce n'est pas le moment. L'homme me conduit devant une porte et me fait signe d'entrer. Je m'exécute. Il est là et fonce sur moi. Il m'enlace si fort que j'en ai le souffle coupé. Je pose ma tête contre lui et laisse couler une larme.
MILAN : Ad chérie … ADRASTEE : Je n'arrive pas à réaliser. Il faut que tu sois fort d'accord ? Tu peux le faire, Milan. Il te suffit de te rappeler ces heures dans la forêt en ma compagnie.
Je préfère lui donner des conseils plutôt que de m'apitoyer sur notre triste sort. Je pense que c'est ce qu'il aimerait lui aussi. Il m'est juste impossible de me dire que c'est sans doute la dernière fois que je le vois. Alors je dois profiter de chaque instant. Je m'éloigne de lui quelques secondes et je lui colle un baiser sur la joue.
Milan Adamson
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Sujet: Re: La Moisson Ven 4 Mai - 18:46
« Je n'arrive pas à réaliser. » Moi si. Je savais que ce moment arriverait. Je le redoutais, mais je l'avais accepté. Et aujourd'hui, à l'heure où la réalité s'est péniblement installée, je comprend enfin la souffrance. Ce que j'avais pu ressentir ces derniers temps n'est pas comparable à la douleur du présent. Elle paraît tellement pâle, tellement infime. Futile. Ridicule. Je vais tout perdre. Je vais perdre mon petit ange, mon père, ma meilleure amie et ma copine. « Il faut que tu sois fort d'accord ? Tu peux le faire, Milan. » Un non violent reste bloqué au niveau de la gorge. Je ne peux pas le faire ! J'en suis incapable. Je vais mourir comme un crétin devant les caméras. Je ne peux pas empêcher ça. Ils seront certainement tous plus forts que moi, mieux entraîné, plus malins. Je n'ai pas de point fort, pas d'atout, aucune spécialité qui ferait trembler mes concurrents. Je suis faible, une cible facile. Me tuer ne prendra pas beaucoup de temps. Et je passerai rapidement à la trappe. Je sombrerai dans l'oubli. « Il te suffit de te rappeler ces heures dans la forêt en ma compagnie. » « J'y penserai. » Ses lèvres satinées se collent sur ma joue humide. Mon palpitant se serre douloureusement. Mes poumons se contractent. Je retourne m'asseoir sur le sofa vert. Les coudes appuyés sur mes genoux, mon visage de gamins plonge dans mes mains moites. « Je n'ai aucune stratégie, aucun domaine de prédilection sur lequel me reposer. Je vais crever devant tout Panem. Devant toi. Devant Natalee. Devant ma petite sœur … » Ma mort va certainement traumatiser mon petit ange. J'espère que quelqu'un aura la délicatesse et la présence d'esprit de lui cacher ses mirettes. Il ne faut pas qu'elle assiste à ça. « Comment vais-je faire sans vous Ad ? » Sans mes amours. Sans leur soutien. Je suis perdue sans elle. Je ne suis plus rien.
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Sujet: Re: La Moisson Ven 4 Mai - 20:56
❧ Getting away with murder
« La Moisson ❧ »
Voilà, j'ai mes tributs. Je sais c'est horrible de penser ça. Avoir ses tributs, pourtant à partir de maintenant c'est moi qui en ait la charge. Enfin plus ou moins. Disons que la survie passe par mes conseils. Je déglutis, je lâche Léandre. La tribute, je regarde Milan. Je sans un tas de rancœur. Je sais que je ne vais pas être aimer. Car cette année, la nouvelle édition des Hunger Game a vu les mentors poser leur candidatures. Ils pensent tous les deux surement que je suis une pro Capitol et que je ne vis que pour servir celui ci. Ils ne savent pas encore réellement qui je suis. Ils peuvent se souvenir de moi comme une prof de sport un peu trop dure, et forcément cela ne joue pas non plus en ma faveur. Je crois qu'Eurydice a plus de chance avec eux. J'y penserais si j'ai à faire à des petits rebelles.
C'est le moment pour eux de faire leur adieu. Ou juste au revoir, je ne sais pas, et j'espère que l'un d'eux rentrera. Je ne veux pas m'attacher mais je sais qu'au fond de moi, même si eux me haïssent, moi je les aime déjà. C'est dingue, quelle faible mentor je suis ! Ils rentrent chacun dans une salle. Je reste dans le couloir du palais de justice. Ce truc est d'un luxe incroyable, je ne comprend pas que le district soit si pauvre qu'on possède un tel bâtiment. Je m'adosse au mur, je prend petit à petit conscience de la gravité des choses. C'est dur à porter la mort de jeunes personnes. Je me pensais sincèrement capable d'endurer ça, à voir.. Il ne faut pas que je craque, interdiction, pas devant eux et devant personne d'ailleurs. Je ne suis pas faible point.
Je relève alors la tête et je vois une jeune femme, des traces de larmes sur son visage. Elle est très belle quand même, ce n'est pas Adrastrée. Je connais pourtant cette jeune femme pour l'avoir eu dans mon cour. Natalee. J'essaie de lui adresser un sourire, je sais qu'elle est très voir très très proche de Milan, l'un des tributs sélectionner tout à l'heure.
- Je suis désolée Natalee..
Je la prend dans mes bras. C'est instinctif, pourtant je suis sûre que je ne ferais pas une bonne soeur, ou même une bonne mère, c'est bizarre.
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Sujet: Re: La Moisson Sam 5 Mai - 11:04
Décrire ce qui venait de se produire m’était impossible. Les larmes coulaient encore le long de mes joues, sans que je ne puisse les arrêter. De toute manière, je ne cherchais pas vraiment à les arrêter. Pleurer m’aider à tenir debout. Un instant, je tenais la main d’Adrastée, je me tenais face au père de mon petit-ami mais j’étais incapable de prononcer un seul mot. L’autre, Adrastée avait décidé d’entrer la première dans la salle des adieux, m’abandonnant seule au milieu de tous. Mais tant mieux, j’aurais ainsi le temps de reprendre mes esprits. De réfléchir à ce que je pourrais dire à Milan. Je m’adosse contre le mur le plus proche. Je respire lentement, avec difficulté. Je ne peux pas m’imaginer que tout est terminé, nos destins sont scellés. Aurais-je la force de regarder chaque jour des images désastreuses de Milan ? Soudain, une ombre s’approche de moi. Je ne relève pas les yeux, je me fiche de savoir qui cela peut bien être. « Je suis désolée Natalee.. » Une voix me parle. Je ne réponds pas, ne fait que hausser les épaules. Leurs « condoléances » - je pense que l’on peut appeler cela ainsi – ne me touchent pas. Je me fiche de leur avis. Soudain, la personne me prend dans ses bras. Je ne la repousse pas, me laisse aller contre elle quelques instants. Je me recule, daigne enfin la regarder. Hawthorne. Ancienne professeur de sport, aujourd’hui mentor. Je ressens l’envie irrésistible de la frapper, de lui hurler qu’elle fait partie de ces salauds du Capitole, qu’elle ne vaut pas mieux. Puis, je comprends. Elle est le mentor de Milan. Elle est celle qui sera censée l’aider à préparer sa stratégie. Elle l’entraînera à combattre. Elle l’aidera dans l’arène, par le biais des sponsors. Elle est, en réalité, mon alliée. Je croise son regard. Je ne cille pas. Je m’approche d’elle et lui murmure quelque chose à l’oreille. Personne ne doit entendre ce que je dis. Je la menace, en quelque sorte. Je la préviens que je suis enceinte, et qu’elle a intérêt de me ramener Milan, sinon je ne sais pas ce que je suis capable de faire contre le Capitole, et elle. Elle hoche doucement la tête. Je rajoute : « Pas un mot à Milan. Je lui dirai, peut-être, moi-même. » Je lui attrape la main, la serre doucement, lui faisant ainsi comprendre que je lui accorde ma confiance. « Il a sa vie entre vos mains. Ne nous décevez pas. »
J. Avalon Hawthorne
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Sujet: Re: La Moisson Sam 5 Mai - 11:31
❧ Getting away with murder
« La Moisson ❧ »
J'ai mal pour elle. Je me rend compte que j'ai une charge importante. Qu'on attend beaucoup de moi. Je dois faire revenir un tribut, et je dois surtout choisir lequel. Bien sûr dans l'arène je ne ferais pas de préférence. Ils auront tous les deux le plus d'aide. Si je pouvais payer moi même, il aurait toutes les chances de s'en sortir. Je suis sûre qu'Eurydice pense la même chose. Seulement on nous interdit tout paris. Ce qui est logique, les mentors les plus riches donneraient la victoires à leur tributs et là, le jeu n'aurait aucun intérêt pour les gens du Capitol, pour les gouvernement. Je soupire. Natalee dans mes bras, je sens des larmes de la jolie blonde couler sur moi. Je respire doucement pour calmer la monter de rage et de tristesse qui monte en moi. Elle s'écarte de moi, puis me regarde, je crois qu'elle vient de voir qui j'étais. Je lui souris timidement et chaleureusement, je sais que ce sourire ne l'aidera pas, mais je tente toujours. On ne sait jamais après tout.
Elle s'approche moi. J'entends tout juste les mots qu'elle me chuchote à l'oreille. J'essaie de ne pas être surprise et pourtant je le suis. Je la regarde ensuite, Milan va être père ! Elle attend son enfant. Je rage juste trois plus. Si je ne fais pas bien mon job, Milan ne reviendra pas et Natalee se retrouvera toute seule avec un bébé à la charge, qui n'aura, par ma faute, pas connu son père. Bien sûr elle m'interdit de le dire à Milan. J'acquiesce et je déglutis. Je regarde autour de nous. Il faut qu'elle sache qu'elle peut compter sur moi, mais là, il y a des personnes autour de nous. Je la prend par le bras pour l'entraîner à l'autre bout du couloir ou les Pacificateurs ne pourront pas entendre. Je pose mes deux mains sur ses épaules et je la regarde fixement.
- Ecoute Natalee, je sais très bien que Milan ne va pas vouloir de mon aide, on ne s'est jamais entendu même en cours, tu le sais, mais je ferais mon possible pour qu'il rentre, comme je le ferais avec Léandre. Seulement tu dois savoir une chose, je ne suis pas devenue mentor pour le plaisir de voir les jeux en directe du Capitol. On était peu à se proposer pour vous entrainer, la plupart c'était pour la gloire, moi j'en ai rien à faire, je suis contre ses jeux, et c'est juste une façon d'être plus proche de l'ennemi, tu comprends ? Alors crois moi je me bâterais jusqu'au bout pour que l'un d'entre eux rentre. Je ne te décevrais pas ! Je l'espère en tout cas ! Compris ? Pas un mot sur ce que je viens de dire ! Je pourrais finir muette pour ce que j'ai dis !
Je l'embrasse sur le front et je la prend dans mes bras une nouvelle fois. Je t'attache beaucoup trop. C'est ma plus grande faille. Je me détache d'elle et je lui souris.
- Fais attention à toi Natalee !
Un pacificateur s'approche. Je lui lance un regard arrogant, il veut savoir ce qu'on fait à l'écart. Sans hésiter je répond.
- J'ai le droit de remonter le moral à ma nièce, qui perd ses amies. Faites donc votre travail, qui consiste à rester planter devant cette porte là ! - je lui montre du doigt .
Bien sûr Natalee n'est aucunement ma nièce, mais ça lui l'ignore ! Il bougonne et repart devant la porte où Adrastée et Milan se trouvent pour leurs adieux. Puis je me retourne vers Natalee.
Adrastée L. Huggins
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Sujet: Re: La Moisson Sam 5 Mai - 15:51
J'essaye d'imaginer ce qui se déroule actuellement dehors. Devant le bâtiment. Natalee, la petite Alannis, le père de Milan et même mon cher & tendre. Tous attendent. Et moi je suis là. Dans cette salle pour sceller mon destin. Je regarde Milan. J'aimerais lui dire ce que je ressens vraiment ; que je suis morte de peur à l'idée de le perdre et que je sais pertinemment qu'il a peu de chance de revenir vivant. Mais premièrement, je n'ai pas envie de partir de cette pièce en ayant sur la conscience de telles paroles et deuxièmement, je n'en sais strictement rien. Qui me dit qu'il ne sera pas le dernier survivant ? Rien. Personne. Je vais devoir attendre les premières heures des Hunger Games pour me faire une idée.
MILAN : J'y penserai. ADRASTEE : C'est déjà ça.
Je sais qu'il essaye de me faire plaisir à sa manière. Il n'est pas idiot. D'autres sont plus entraînés. D'autres sont plus forts. Comment survivre parmi des champions ? Il peut le faire. Non. Il doit le faire. Je ne lui laisse aucun autre choix. Il ne peut pas me laisser tomber alors que j'ai encore tellement besoin de lui. Nous sommes jeunes. Nous avons la vie devant nous. Alors il faut qu'il revienne. Le jeune homme retourne s'asseoir sur le sofa. Il est perdu ce que je comprends tout à fait. Il plonge le visage dans ses mains et sa voix dure s'élève. C'est comme si tout espoir était vain et je ne peux pas l'accepter.
MILAN : Je n'ai aucune stratégie, aucun domaine de prédilection sur lequel me reposer. Je vais crever devant tout Panem. Devant toi. Devant Natalee. Devant ma petite soeur … ADRASTEE : Je sais mais parfois, il est plus facile de partir d'une base zéro. Tu as tout à apprendre et ça peut jouer en ta faveur. Alors que certains pensent déjà qu'ils gagneront le combat aisément et qu'ils connaitront tout des adversaires, tu pourras les surprendre. Montrer ce que tu vaux.
Il lui fallait essayer. Il ne pouvait pas abandonner si facilement. Pas maintenant. Je sais que c'était dur. Seulement, il ne devait pas perdre espoir. Je croyais en lui. Je croyais en sa force et son courage. Et lui ? Je l'espère sincèrement. Il le faut. Il en va de sa survie. Il ne peut pas jouer avec ça.
MILAN : Comment vais-je faire sans vous Ad ? ADRASTEE : Ca ne va pas être facile mais tu ne dois pas penser à ce que tu as quitté. Pense à ton avenir parmi ceux que tu vas retrouver ; uniquement à ça. Je t'attendrai & tes proches également. Je … Je t'aime tellement Milan ! Tu es comme mon frère et tu sais que malgré la distance, je serai dans ton coeur jusqu'au bout. Je te fais confiance, d'accord ?
C'est vrai, je serai toujours là pour le soutenir. Il est mon meilleur ami, il fait partie de ma vie et je ne le remplacerai jamais. Milan reste Milan. Une personne au grand coeur ; une personne que j'aime.
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Sujet: Re: La Moisson Sam 5 Mai - 22:02
Debout sur cette scène, je fais face à mon destin. Je vais mourir dans l'arène, je le sais. Je ne suis pas assez forte pour être vainqueur. J'ignore comment je vais faire pour ne survivre ne serait-ce qu'une seule journée. Mes yeux parcours la foule. Cependant, je n'arrive pas à quitter le visage de mon meilleur ami. Raphaël compte plus que tout pour moi et je vais le perdre aujourd'hui. Je sens que je l'ai déjà perdu. Je ne veux pas que ça arrive. J'ai trop besoin de lui, trop besoin de sentir sa présence près de moi. Comment vais-je m'en sortir dans l'arène ? Comment pourrais-je rester en vie sans lui ? Passer ne serait-ce qu'une seule nuit loin de ses bras me serre le coeur. A l'intérieur, je suis déjà morte. Plus rien ne me retient sur cette terre à présent. Je n'ai plus de raison de vivre, plus rien ne me retient à présent. « Milan Adamson ! » La voix de l'hôtesse me sort de ma rêverie. Je ne comprends pas tout de suite. C'est seulement lorsque je le vois s'avancer vers nous que je capte ce qu'il vient de se passer. Mon coeur se barre en morceaux, il n'en reste plus rien à présent. Le vide intersidéral, la fin du monde à l'intérieur de moi s'annonce des plus ravageuse. J'entrouvre la bouche et la referme presque immédiatement. Je n'ai pas le droit de dire quoi que ce soit. Je me sens sale, affreusement honteuse. J'ai peur. Je ne veux pas y aller, je ne veux pas me retrouver là-bas face à lui. Non, je refuse de le perdre. Je ne veux pas le voir partir, je ne veux pas qu'il m'abandonne. Je ne veux pas croiser son regard. Je baisse la tête. Pourquoi tant de haine ? Pourquoi le sort s'acharne-t-il sur nous ? Pourquoi ne veut-il pas nous laisser en paix ? Un vent de protestation commence. Je ne veux pas entendre ça. Le sort avait décidé et ce serait comme ça et pas autrement. Je ne veux pas que le chaos soit semé dans mon district, je ne veux pas que tous se mettent à protester. Je ne veux pas voir mourir les gens que j'aime juste à cause de ces stupides jeux. « Un peu de silence, je vous prie ! Maintenant que les deux tributs ont été choisis, tirés au sort ou même volontaires pour certains, nous vous donnons rendez-vous dans quelques jours pour le début des Jeux ! Puisse le sort vous être favorable ! » Mon regard foudroie la représentante du Capitole. Salope.
La suite se passe très vite. Je n'ai même pas le temps de me rendre compte que toute cette mascarade terminée que déjà je me retrouve dans le hall du Palais de Justice. J'ignorais qu'un tel endroit existait dans le district neuf. Trop occupée à observer les lieux, je fus surprise lorsque notre styliste, Eurydice, vint me prendre dans ses bras. J'étais admirative de son travail et puis, elle n'était pas méchante. Je l'aimais beaucoup. Dans ses bras, j'ai fermé les yeux. Je ne voulais pas que l'on puisse voir ma faiblesse alors, en quittant son étreinte, j'ai enfilé mon masque et la froideur de mon visage faisait peur à voir. Je refusais de me laisser aller. Pas maintenant. Pas devant les pacificateurs, pas devant Eurydice, pas devant Milan. Et encore moins devant Avalon. Cette dernière venait de passer sa main dans mon dos, me faisant sursauter. Un petit sourire qui se voulait certainement rassurant sur ses lèvres. Malheureusement, cela n'eut aucun effet sur moi. Comment était-ce possible de penser, ne serait-ce qu'une seule seconde, qu'un sourire pourrait me rassurer. Même pas en rêve. « Je ferais mon possible pour que l'un de vous rentre.. ça va aller.. » Ouai, tu parles. Elle me prend dans ses bras. Je n’émets aucune résistance, cela ne sert à rien. « Il faudra que je te parle ... Seules à seules ... » murmurais-je à son oreille. Cela m'était venu d'un seul coup, comme ça, sans prévenir. Je savais ce que j'avais à faire. Cela avait éclaté à ma figure en une seule seconde. C'était évident. Doucement, mes méninges se préparaient à vaincre. Je n'abandonnerais rien, j'irais jusqu'au bout. Je n'ai toujours pas osé jeter un regard à mon élément perturbateur et je ne le ferais pas. Ce sera à lui de me lancer un appel pour que je vienne. Je ne veux pas faire le premier pas. Je ne veux pas courir après le passé. « Profitez de vos adieux, on vous attend ! ça va aller ! Courage, soyez fort, les caméras seront là à votre sortie. Montrez que vous en voulez ! Je sais que c'est dur. » J'avais envie de lui dire de fermer sa gueule mais les mots ne voulaient pas franchir la barrière de mes lèvres. Je préfère baisser la tête et serrer les dents. Cela ne servirait à rien de faire ressortir ma colère.
Je me laisse guider jusqu'à cette pièce qui sera mon dernier endroit qui me séparera du Capitole. Avant d'entrer, je m'immobilise un instant. Le pacificateur me pousse à l'intérieur. Je me retourne avec violence vers lui avant de me raviser. « Pourrais-je avoir du papier et un stylo s'il vous plait. » Il acquiesce et ferme la porte. Je soupire. C'était donc à cela que ressemblait la fin du monde ? Je ne veux pas que cela s'arrête. J'ai peur. Il ouvre la porte avec une délicatesse que je ne comprenais pas. Un pacificateur aurait-il une âme, une conscience ? Il me tend ce que j'avais demandé, je les saisis. Il hésite puis fini par refermer la porte tout aussi délicatement. J'arque un sourcil mais ne m'attarde pas. Je n'ai pas le temps de chercher à comprendre. Je m'installe à la table et me met à écrire à une vitesse hallucinante. Je n'ai jamais autant écrit en si peu de temps. Lorsque Raphaël viendrait me voir, je lui remettrais cette lettre. J'ai besoin qu'il l'ai en sa possession, j'ai besoin qu'il la lui remette. En peu de temps, je pose mon stylo et je me relis. J'ai peur de ne pas avoir trouvé les mots juste pour apaiser sa colère. Je m'en fou. J'ai étalé tous mes sentiments sur ce papier, il est hors de question qu'elle soit une autre contrainte à laquelle il faudrait que je passe mon temps à réfléchir. Je ne veux plus me poser de questions sur cette histoire.
Natalee.
Je sais que tu n'as probablement pas envie de lire cette lettre et pourtant, je te demande d'aller jusqu'au bout de ce papier. Je sais que tu veux le chiffonner et le jeter à la poubelle mais s'il te plait, écoute ce que j'ai à te dire avant. Cela ne te prendra pas longtemps. Je veux juste que tu saches ...
Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai honte de moi, de ce que j'ai fait, de ce que j'ai pu te faire endurer. Tu auras certainement raison de me détester, je ne t'en veux pas. Si je pouvais me mettre à ta place ne serait-ce qu'une seule seconde, je me détesterais tout autant, voire même plus. Tu ne peux pas savoir à quel point je regrette. La faiblesse de cette période, la compréhension de Milan, tout. Je ne suis pas fière de ce qu'il s'est passé. Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais, je changerais tout, j'écouterais ma raison plutôt que de céder à la facilité. Très franchement, je ne sais pas ce qu'il m'a prit. Je crois ne pas avoir été moi-même ces derniers temps. L'annonce de la reprise des Hunger Games m'a anéantie et Milan est passé par là. Si tu savais le nombre de fois où j'ai lutté avec moi-même. Je voulais que tu saches que ce n'était pas moi. Je ne suis pas comme ça. Il est fort probable que tu ne me crois pas. Pourtant, je t'assure que cette personne n'était pas moi. Pour ce que ça vaut, j'apprécie beaucoup Milan mais ce qu'il s'est passé était une terrible erreur que je veux effacer.
Je veux également que tu saches que je ferais tout pour te ramener Milan. Malgré toute cette histoire, je sais qu'il tient à toi plus qu'à n'importe qui. Peu importe ce que tu pourrais dire ou tenter de faire croire, il est tout pour toi. Alors je te le ramènerais. Je refuse de rentrer, je ne veux pas revenir ici sans lui. Si l'un de nous deux devait remporter les Jeux, ce sera lui, je t'en fais la promesse. Sa vie est bien plus importante que la mienne, sois en certaine. Le maintenir en vie et faire en sorte qu'il revienne est ma priorité à présent.
Tu ne changeras peut-être pas d'avis en ce qui me concerne et je ne t'en voudrais pas. J'ai merdé et je l'assume pleinement. Je te demande juste de me faire confiance et de croire en moi. Je t'en demande peut-être trop, je le conçois. Pardonne-moi même si je sais que tu ne dois pas en avoir envie. Et n'en veux pas à Milan, c'est quelqu'un de bien. Il t'aime plus que sa propre vie.
Lean.
J'ai plié le papier en quatre et je l'ai glissé dans ma poche. Des pas se faisaient entendre dans le couloir. Je me suis levé en hâte. Le seul et unique. Raphaël allait entrer dans cette pièce. Je pourrais enfin être libérée de tout et ne penser qu'à ces trois minutes qui m'étaient offertes en sa compagnie. La porte s'ouvrit et ma bouche s'entrouvrit. Je ne comprenais pas. « Natalee ?! »
Milan Adamson
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Sujet: Re: La Moisson Sam 5 Mai - 23:03
« Ça ne va pas être facile mais tu ne dois pas penser à ce que tu as quitté. » Comme si je n'y pensais pas assez. Je sais très bien ce que je suis en train de quitter contre mon gré. Tout le bonheur, tous mes amours … J'assimile très bien le fait que je vais les perdre dans quelques instants. Ça m'obsède. Leurs frêles silhouettes me hantent. Je n'arrive pas à me les sortir de mon esprit torturé. J'ai peur pour elle. Je crains ce qu'elles vont devenir dans ce monde camé. Il va finir par les confiner. Les emprisonner. Les étouffer. « Pense à ton avenir parmi ceux que tu vas retrouver ; uniquement à ça. Je t'attendrai et tes proches également. » Un maigre espoir. Inutile même. Je ne reviendrai pas. Je le sais. Mes chances de remettre les pieds dans mon district sont quasiment inexistantes. S'y accrocher est ridicule. Adrastée va tomber de plus haut encore si elle s'imprègne de cette illusion absurde. Mon foyer n'est plus qu'un pâle souvenir. Les heures à trimer aux champs me manquent presque. Le temps passé dans la forêt à courir, à pousser Alannis au dessus de ses limites, ne m'ont rien apporté. A elle non plus d'ailleurs. J'aurai aimé le contraire. Croire que ça lui a été bénéfique. Je … Je t'aime tellement Milan ! Tu es comme mon frère et tu sais que malgré la distance, je serai dans ton cœur jusqu'au bout. Je te fais confiance, d'accord ? » Je relève mon visage. Mes mirettes humides observent silencieusement ma meilleure amie. Pour la dernière fois. Ma cervelle s'efforce de garder en mémoire les années écoulées côte à côte. Nos souvenirs heureux défilent. Ils paraissent si loin maintenant. Comme s'ils n'étaient plus qu'un simple rêve. La jolie blonde va laisser un énorme vide. Un néant oppressant. Nuisible. Ravageur. « Je t'aime aussi Adrastée. » Elle va terriblement me manquer. Mon palpitant gémit déjà de son absence prochaine. « Tu peux me faire confiance. Je me battrai jusqu'au bout. Mais ça ne suffira pas Ad. Je ne reviendrai pas. » La vérité s'impose. Bien réelle. Douloureuse. Déstructible. Elle finira par avoir ma peau. « Assure toi seulement que mon père survive encore un peu et que ma sœur ne finisse pas en orphelinat. Et par pitié, assure toi de rester en vie. »
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Sujet: Re: La Moisson Dim 6 Mai - 9:32
J’écoute le discours d’Avalon attentivement. Contre toute attente, je la crois. De toute façon, c’est la seule personne à laquelle je peux me raccrocher. Qui était-elle vraiment ? Une rebelle du capitole, certainement. Ou quelque chose du genre. Je ne comprenais pas vraiment qui étaient ces gens. Mais tant mieux. Il fallait certainement que quelques uns d’entre eux se rebellent. Histoire d’essayer de faire bouger les choses, de faire cesser ces stupidités. Peut-être arrivera-t-elle à réellement sauver Milan ? Je n’arrive pas vraiment à y croire, pourtant je n’ai pas le choix. Il faut bien que je puisse me rattacher à quelque chose, même si cette chose est complètement folle et abstraite. J’hoche la tête face à Avalon, je lui promets ainsi de ne rien dire. Je suis quelqu’un de parole. Je saurais garder le secret, si elle-même gardait sa promesse de me ramener Milan. Je soupire. Je ne peux pas imaginer ma vie sans lui. J’oublie la rancune de ces derniers jours, celle qui me bouffait de l’intérieur. J’oubliais Léandre pendant un court instant seulement, mais assez pour me rappeler que j’aimais Milan plus que tout, et que sans lui, je ne pourrais pas survivre bien longtemps. Je garde sa main dans la mienne, jusqu’à ce qu’elle me dire de faire attention. J’hausse les épaules. Je n’ai rien à craindre, ici. Le district neuf est ma maison, mon origine. Rien ne m’arrivera. Je la lâche quand un pacificateur s’approche de nous. Je souris légèrement face à la fougue d’Avalon. Je la regarde, et murmure doucement : « Merci… Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai quelque chose à faire avant d’aller voir Milan. » Avant de partir, je la prends dans mes bras, comme pour la saluer, lui dire adieu, mais aussi lui montrer que j’ai confiance en elle. Elle sauvera Milan, je le sais.
Je m’avance le long du couloir, me met face à la porte. Le pacificateur m’ouvre. J’entre lentement. Je ne sais pas réellement ce qui me motive à y aller, mais un fort désir, au fond de moi, m’y pousse. Elle semble surprise, prononce mon nom, comme si elle ne s’attendait pas à me voir ici. J’arque un sourcil. « Heureuse de constater que tu sais que j’existe. » Je m’avance vers elle. Je ne tremble pas, je n’ai pas peur. Elle n’est rien pour moi, elle ne l’a jamais été, et maintenant que je sais ce qu’elle a fait avec mon petit-ami, elle m’est encore plus indifférente. Enfin, pas tellement, puisque j’éprouve désormais un sentiment pour elle : la haine. Je ne pensais pas pouvoir détester autant. Je n’ai, par exemple, jamais été une grande amie d’Adrastée, je ne l’aimais pas, mais je ne la haïssais pas. Pas comme Léandre. Moi qui étais si douce et amicale, je me pensais même incapable d’un jour ressentir une chose pareille pour quelqu’un. Mais Milan était à moi, et je ne supportais pas le fait qu’il ait un jour pu avoir envie d’une autre personne. J’arrive maintenant à quelques millimètres de la jeune fille. Elle ne bouge pas. Lentement, je lui murmure : « Je te préviens : si tu reviens, et que Milan est … ne revient pas à cause de toi, je te tuerai moi-même. Tu m’entends ? » Le mot « mort » avait été incapable d’être prononcé. Il était trop difficile de pouvoir imaginer cela. Trop tôt. Je ne mens pas à Léandre. Je ne savais pas ce que j’étais capable de faire si je voyais que mon amoureux mourrait à cause de quelqu’un d’autre, surtout à cause d’elle. Je pourrais me venger, je n’ai aucun doute là-dessus. Après tout, sans Milan, je n’aurais peut-être plus rien à perdre.
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Sujet: Re: La Moisson Dim 6 Mai - 21:03
Nous restons plantés là, à nous confesser ce que nous n'avons jamais dis auparavant.
MILAN : Je t'aime aussi Adrastée.
C'est la première fois que nous nous confions cela. Il est évidemment que je m'en doutais mais ça fait toujours plaisir à entendre. Même si c'est la dernière fois qu'une telle déclaration sort de sa bouche. Mais mieux vaut tard que jamais. Il est parfois difficile de réaliser ô combien nous aimons les gens. Ce n'est que lorsque nous sommes confrontés au pire que cela nous apparaît clairement. C'est le cas aujourd'hui. Milan et moi avons besoin de dire ce que nous pensons réellement de l'autre parce que c'est l'occasion ou jamais. Je ne pourrais plus lui dire ce que j'ai sur le coeur lorsqu'il sera parti. Lorsqu'il sera … Non. Je ne peux pas me résoudre à le dire. Je déglutis. Mort. Oui parce qu'il faut que je m'y fasse. Même si je garde espoir ; un espoir que je sais vain.
MILAN : Tu peux me faire confiance. Je me battrai jusqu'au bout. Mais ça ne suffira pas Ad. Je ne reviendrai pas. ADRASTEE : C'est possible mais au moins, tu auras essayé.
C'est vrai que c'est tout ce qui importait. Je voulais simplement qu'il essaye de se battre pour sauver sa peau. Et il pouvait également compter sur l'aide de Léandre. Cette fille ne méritait pas la mort mais si elle pouvait contribuer au retour de mon meilleur ami, je voyais son sacrifice comme un cadeau du ciel. Mais ce qui me rendait triste, c'est qu'elle avait également des personnes qui comptaient pour elle. Des parents, des amis. Oui mais il ne pouvait y avoir qu'un unique vainqueur.
MILAN : Assure toi seulement que mon père survive encore un peu et que ma soeur ne finisse pas en orphelinat. Et par pitié, assure toi de rester en vie. ADRASTEE : Je ferai tout pour eux, je le jure.
Alors que je m'apprête à lui promettre que tout ira bien pour moi également, la porte s'ouvre. Un garde nous préviens qu'il ne reste que cinq minutes avant la fin de la conversation. J'ai le coeur serré et les larmes me montent aux yeux.
ADRASTEE : C'est très difficile de dire aurevoir. J'ai tellement de choses à te dire.
Tellement de choses à partager encore. Mais nous manquons de temps.
Milan Adamson
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Sujet: Re: La Moisson Lun 7 Mai - 16:46
« Je ferai tout pour eux, je le jure. » « Merci … » J'ai confiance. Je sais qu'elle fera de son mieux. Même si je ne lui avais rien demandé, elle l'aurait fait. Elle a assez de cœur pour ne pas laisser un vieux et une gamine s'enfoncer dans une galère profonde. Mais j'avais simplement besoin d'entendre des paroles réconfortantes. M'assurer que je ne laisse pas ma famille seule, perdue. Condamnée. La porte s'ouvre. La tête d'un pacificateur apparaît. Il nous reste plus que cinq minutes. Les cinq dernières minutes où je peux encore à parler à ma meilleure amie. Les cinq minutes où je la vois pour la dernière fois. Toujours installé sur le canapé, mes mirettes ne quittent pas la silhouette tremblotante de la jolie blonde. Elles profitent de chaque secondes. Elles s'imprègnent de son image. Elles ne veulent pas oublier. « C'est très difficile de dire aurevoir. J'ai tellement de choses à te dire. » « Je sais … » J'aimerai qu'elle vienne avec moi. Qu'elle m'accompagne dans le train. Au Capitole. Me soutienne jusqu'au bout par sa présence. Me tienne la main juste avant de pénétrer dans l'arène. Je ne veux pas la quitter. J'ai besoin d'elle. J'ai besoin de mon équilibre.
Je me remet sur pieds pour la rejoindre. Certain qu'il y est des micros dans cette pièce, je me retiens de prononcer le nom rebelle. L'un de nous deux est déjà dans la merde, ça suffit amplement. J'espère juste qu'elle se souvient que je n'approuve toujours pas. Que je désire plus que tout qu'elle se tienne tranquille. « Reste en vie, d'accord ? »
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Sujet: Re: La Moisson Mar 8 Mai - 18:03
« Heureuse de constater que tu sais que j’existe. » Je suis perdue. Je ne comprenais pas pourquoi elle était venue me voir. Je ne comprenais pas ce qu'elle attendait de moi, mis à part que je garde mes distances avec Milan. Sa présence dans cette pièce me trouble. La froideur qu'elle dégage est compréhensible, tout comme son envie de me tuer qui peut se lire dans ses yeux. Je suis capable de comprendre, je ne suis pas idiote. Je pense connaître la raison de sa présence dans cette pièce, avec moi. C'est un avertissement avant tout. Ou peut-être même veut-elle me tuer avant que j'entre dans l'arène. Enfin, ça, j'en doute. Ce serait trop facile et ma souffrance ne serait pas assez intense. Je me contente de croiser les bras. Je n'ai pas à répondre à cette phrase qui se voulait cinglante. Je n'ai pas besoin d'entrer dans son jeu. Je n'ai même pas envie de me battre avec elle, cela ne servirait à rien. Elle s'avance vers moi, se retrouvant juste devant ma petite taille. Seuls quelques millimètres la sépare de moi. Je peux sentir son souffle venir s'écraser sur mon visage. Je ne veux pas la quitter des yeux. Ce n'est pas un signe de défi, loin de là. Tout du moins, ce n'était pas ce que je voulais faire passer. « Je te préviens : si tu reviens, et que Milan est … ne revient pas à cause de toi, je te tuerai moi-même. Tu m’entends ? » Elle est effrayée. Elle a peur de ce qu'il se passera là-bas. Si elle savait ce que je comptais faire. Si elle savait à quel point je me sens salie par ce que j'ai fait. Je ne veux pas revenir ici sans lui. Je ne veux pas revenir ici pour être pointée du doigt. « Milan reviendra ... » soufflais-je en un murmure. Je ne laisserais pas les choses se dérouler autrement de toute façon. Ce sera lui et pas un autre. Ce sera lui et pas moi. C'est ce que je veux. « Je n'ai pas l'intention de revenir sans lui Natalee ... Je n'ai pas l'intention de revenir tout court ... » J'ai soupiré et je me suis laissée tomber sur la chaise. J'ai attaché mes cheveux à l'arrache. Pas besoin de faire les choses correctement, pas maintenant. Surtout pas maintenant. « Même si tu n'es certainement pas prête à me croire, je te fais la promesse de tout faire pour que ce soit lui ... Pour qu'il revienne à toi ... » Ces mots, je les avais prononcés la tête baissée. Après un léger silence, j'ai relevé ma tête et je l'ai regardé dans les yeux. Je voulais qu'elle puisse lire la sincérité sur mon visage et dans mes yeux. J'avais besoin qu'elle me fasse confiance sur ce coup là. Je sais que cela ne sera pas facile, d'autant plus que c'est moi qui le lui demande. Mais j'ai besoin de ça. Je me suis donc relevée et j'ai commencé à faire les cent pas, jouant avec mes mains. Je cherchais mes mots. Je n'arrivais pas à les trouver. Et puis, finalement, je me suis dis que les actes valaient mieux que les mots. J'ai donc sorti mon bout de papier sur lequel je lui avais écrit quelques mots. Tant pis si elle me le jette à la figure. J'ai besoin qu'elle le lise, qu'elle l'ait en sa possession. « Je ... Je comptais donner ça à Raphaël pour qu'il te le donne ... Je ... Je ne pensais pas te voir ici ... » Je lui ais tendu le papier. Advienne que pourra. « J'ai besoin que tu lises ça ... Prends-là ... Garde-là et ne la lis pas avant que nous soyons partis ... » Je ne voulais pas qu'elle la lise maintenant, pas avant qu'elle passe voir Milan, si cela n'était pas déjà fait.
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Sujet: Re: La Moisson Jeu 10 Mai - 16:58
L'heure des adieux à bientôt sonné.
MILAN : Merci … ADRASTEE : Tu aurais fait la même chose pour moi.
Evidemment. C'était une sorte de pacte entre nous. Promettre de prendre soin de la famille de l'autre. C'est vrai que cela s'appliquait plus à lui qu'à moi car je n'avais que des soeurs aînées et une nièce en âge de s'occuper d'elle-même. Malgré tout, il aurait fait n'importe quoi si je le lui avais demandé. Il est comme ça. C'est un garçon au grand coeur. Je n'ai pas toujours été d'accord avec sa façon de penser mais il reste mon meilleur ami. L'une des personnes que j'aime le plus. Et d'ici quelques minutes, toute cette amitié va cesser. Enfin, non. Elle va perdurer car je n'oublierai jamais mais il ne sera plus là. Sans doute plus jamais. Milan et moi nous regardons. Mes yeux sont embués de larmes et j'ai envie d'exploser une bonne fois pour toute. Je ne sais pas comment faire sans lui. Ma vie perd tout son sens ; vraiment.
MILAN : Je sais … ADRASTEE : C'est trop cruel …
J'aimerais tellement venir avec lui. Il aura un mentor certes mais je pourrais malgré tout lui apporter mon aide. J'aimerai le voir jusqu'à la fin. Profiter de son visage, de son contact chaud lorsqu'il me serre contre lui. Être avec lui. Juste lui et moi. Mais c'est impossible. Il traverse la pièce et se place devant moi. Je sais ce qu'il s'apprête à me dire. Il veut que je reste en vie. Dès sa phrase prononcée, je l'enlace. Je profite de son odeur une dernière fois. Nous restons comme cela quelques minutes puis enfin, la porte s'ouvre. Encore une fois. Le moment tant redouté est fin là.
PACIFICATEUR : C'est l'heure, allez. ADRASTEE : Encore deux minutes, pitié … PACIFICATEUR : Non, juste le temps de vous dire un dernier mot et dehors.
Cette fois, c'est le drame. Je me mets à pleurer à chaudes larmes alors que je ne veux pas le quitter. Mais j'en suis obligée. C'est tellement insupportable. J'ai encore des milliers de choses à lui dire ! J'aimerais que ça soit un rêve. Mais aujourd'hui, cela ressemble à un cauchemar.
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Sujet: Re: La Moisson Jeu 10 Mai - 19:42
Le corps frêle de ma meilleure amie dans les bras, je profite de sa chaleur. De son amitié. Des derniers instants qu'ils nous restent. J'aimerai que le temps s'arrête. Elle est avec mon petit amour de sœur, le seul équilibre qui stabilise mes journées noires. Après avoir coupé les ponts avec Léandre et l'histoire désastreuse avec Natalee, j'ai sombré. Seul. Isolé. Perdu. Détruit. Je n'avais plus personne. Mon père semble s'éteindre de jour en jour. La naïveté de ma sœur l'immerge complètement, l'enfermant dans sa bulle impénétrable. Adrastée est occupée avec ce crétin de rebelle un peu plus chaque jour. Je n'ai plus eu grand chose à laquelle me rattacher pour ne pas couler. J'ai découvert la solitude avec regret. Douloureusement. Mes opales vitreuses ont observé les journées passer, mon esprit presque absent me donnait à peine la force nécessaire pour continuer à me lever chaque matin. Le seul avantage, c'est d'avoir pu me concentrer uniquement sur mon petit ange. L'entraînement n'a jamais cessé. On est allés loin. Je l'ai poussé. Me suis presque acharné à la faire murir. Mais je n'étais plus moi-même. J'en suis même venue à souhaiter le pire. Que la faucheuse s'empare enfin de ma silhouette d'adolescent. Que ma vie s'échappe dans un dernier battement de mon cœur meurtrit. Ma famille et Adastrée ont parvenu, sans le savoir, à éviter le suicide. Je compte toujours me battre dans cette arène. L'instinct de survie primera toujours, je suppose. Mais ma soif de vie n'éclatera pas. S'il n'y avait pas Alannis, je ne me serrai sans doute laissé tuer tout de suite dans cette arène. S'il n'y avait pas Alannis, plus personne au district neuf n'attendrait mon retour. Mon père risque de crever avant moi. Adrastée aura Cameron pour oublier la peine et passer à autre chose. J'ignore si elle sait ce qu'il s'est passé entre son mari et Natalee. Si ça lui ferait du mal de l'apprendre. Si ça la détruirait autant que ça m'a détruit.
« C'est l'heure, allez » Le pacificateur surgit de nul part. « Encore deux minutes, pitié … » Je clos mes paupières. Encore toute une vie. « Non, juste le temps de vous dire un dernier mot et dehors. » Un sanglot s'échappe de la gorge de ma meilleure amie. Ses joues humides se collent contre moi. Mes bras l'étreignent un peu plus. Mon palpitant se fend. Il sait. Il comprend que ce sont les dernières secondes en compagnie de la jolie blonde. Il gémit, brûle. Il ne veut pas. Elle doit rester à mes côtés. Je refuse de la laisser partir. Mon équilibre. J'ai besoin d'elle. « Je t'aime. Ne m'oublie pas. » Quand je serai passé dans l'autre monde. Son mari non mérité pourrait lui extirper mon souvenir. Fourbe, il serait capable d'y arriver. Mais j'ai besoin que quelqu'un d'autre que ma famille me garde en sa mémoire encore un peu. Que les moments passés avec elle ne sombre pas aussi facilement dans l'oubli. Mes lèvres se collent sur son front et son corps s'éloigne. Le pacificateur l'emmène. Me l'enlève. Il m'arrache ma meilleure amie. Mes prunelles impuissantes l'observent une dernière fois. Mémorise à jamais son image. Elle disparaît. La porte claque. Mes larmes roulent sur mes joues creuses. Je l'ai perdu. Mon équilibre. Celle qui a su faire rayonner mes journées. Mon soutien. Celle qui est ancré dans mon palpitant fêlé. Pour toujours. Je reste immobile. Paralysé. Face à la cloison qui me sépare de ma meilleure amie. Les battements de mon cœur faiblissent. Rythmés par l'espoir ridicule qu'elle revienne se jeter dans bras. Mais rien ne se passe. C'est fini. Une part de moi s'éteint avec son absence. C'est bien réel maintenant. Je ne la reverrai plus. Son sourire n'illuminera plus le décor. Sa voix ne rassurera plus mon esprit brouillé. Sa présence ne réchauffera plus mon palpitant camé. Un hurlement se bloque. L'envie de hurler qu'on me la rende m'oppresse. M'étouffe. Elle partie, je ne suis plus rien.
Mes pieds me guident péniblement jusqu'au canapé. Une fois de plus, mon corps s'écrase contre le divan. Mes doigts fauchent maladroitement mes gouttes de chagrin. Malgré mes mirettes rougies, je tente de décrisper les traits de mon visage. Alannis et mon père doivent être les suivant. Ma petite famille ne peut pas me voir anéanti de la sorte. Ça achèverait mon paternel. Effrayerait mon petit trésor.
La porte s'ouvre une nouvelle fois. Mais ce n'est pas mes proches qui pénètrent dans cette pièce sordide. Mon palpitant s'arrête. Net. « C'est une blague ? » Mon ton trahit mon étonnement. Clairement, je ne m'attendais pas du tout à la voir ici. Qu'est ce qu'elle vient foutre là ? M'humilier un peu plus ? Me rappeler quel monstre j'ai pu être ? Natalee n'a pas sa place ici. Les adieux sont censé être pour les personnes voulant apporter leur soutien. Elle n'a plus été là quand j'avais besoin d'elle. Deux fois. Deux longues fois. J'ai du m'en sortir seul. Alors que je pensais qu'elle serait toujours à mes côtés. Je m'étais planté. Sur toute la ligne. L'apaisement, l'équilibre qu'elle était censée m'apporter n'a jamais existé. Elle m'a abandonné. Pour se protéger elle. Pour aller se faire réconforter dans les bras de Cameron. Pour s'assurer que ce n 'était pas de sa faute. Mais entièrement la mienne. Pour être certaine que c'est bien moi le salaud dans cette histoire. Je l'aime encore. Malgré ça. Mais j'y travaille. Je veux l'oublier. Qu'elle quitte la pièce. Qu'elle sorte de ma vie. Je veux crever en paix bordel. « Ton blondinet t'as laissé venir ? » Cette fois, ma voix laisse transparaître ma peine. Ma détresse. Qu'on fasse revenir ma meilleure amie à sa place. C'est d'elle et de ma famille dont j'ai besoin. Mes prunelles écarquillées, je la contemple presque avec dégoût. Tout notre amour passé me paraît maintenant ridicule. Je me suis laissé bercer par l'illusion. Tout ça n'était que du vent. Un souvenir sombre. Douloureux. Je me retiens de lui dire de foutre le camp. Je n'ai jamais été méchant. Pas avec elle. Je ne suis pas comme ça. Mais pitié. Qu'elle s'en aille. Mon palpitant brisé souffre de plus belle. Il s'est consumé. Notre histoire l'a achevé. Presque tué.
Natalee Levitt
◭ SOS : 215
◭ District : District 9
◭ Arrivée à Panem : 13/04/2012
Sujet: Re: La Moisson Jeu 10 Mai - 20:35
Ses paroles me décrochent un sourire. Elle est certaine de ne pas revenir, me promet que s’il le fallait, elle donnerait sa vie pour sauver Milan, pour me le ramener. Je l’envie, je la jalouse, en réalité. J’aurais, moi aussi, donné ma vie, mon corps, mon âme pour sortir l’homme que j’aimais de cet enfer. Mais, encore une fois, le beau rôle lui revenait. Certainement, Léandre serait toujours celle qui s’occuperait de Milan quand je n’étais pas capable de le faire. Elle semble sincère, mais je ne parviens pas à être touchée par ses mots. Je ne lui souhaite pas de mourir, pourtant. Je ne pourrais souhaiter cela à personne, pas même à elle. Elle semblait si fragile, si douce. Savait-elle au moins se battre ? Si elle était comme moi, elle serait incapable de tenir plus de quelques heures dans l’arène. Je pouvais être égoïste, comme me l’avait si bien rappelé Cameron, mais je n’en étais pourtant pas cruelle ou sans cœur. La mort ne devrait toucher personne d’aussi jeune. Elle n’était encore qu’une enfant, comme Milan. Comme tant d’autres. Je soupire. J’aurais voulu pouvoir la détester encore un peu plus mais je comprenais qu’à présent, je serais incapable de le faire. Léandre, malgré tout, était l’une de mes connaissances, et je savais que sa mort – si elle mourrait – resterait gravée dans ma mémoire, jusqu’à la fin de mes jours. Elle se lève de son canapé, se met à faire les cent pas. Je reste immobile, préférant le silence plutôt que de lui dire des choses futiles. Elle savait que je ne cautionnais pas ce qu’elle avait fait avec mon petit-ami, mais je sentais que je n’avais pas besoin d’en rajouter. Elle s’approche de moi, soudain ; me tend un bout de papier. Je fronce les sourcils, ne percutant pas tout de suite ce qu’elle voulait. Au bout de quelques secondes, je prends la lettre. Apparemment, elle m’a écrit. Elle me demande de ne pas la lire, maintenant. J’acquiesce en silence, avant de mettre le papier dans la poche de mon gilet. Je ne sais ce qu’elle avait en tête, et je ne cherchais pas vraiment à le savoir. Je me détourne, et me dirige vers la porte. Avant de sortir, je jette un dernier regard vers Léandre. « Bonne chance. »
Je retourne dans le couloir où nous attendons notre tour pour aller voir Milan. Quelques minutes plus tard, Adrastée sort de la pièce. J’évite son regard, ne me sentant pas prête à l’affronter. Oh, bien sûr, elle ne sait rien mais tout de même, je ne me sens guère à l’aise en sa présence. Je m’avance lentement, pénètre dans la pièce. Milan me fait face. Je déchiffre l’étonnement sur son visage. Il croyait vraiment que j’allais le laisser partir sans lui dire au revoir ? J’avais encore tellement de choses à lui dire. Et qui plus est, j’étais incapable de ne pas le voir, une dernière fois. Peu importe ce qu’il s’était passé ces dernières semaines. « C'est une blague ? » J’hausse les épaules. A vrai dire, je ne suis pas tellement d’humeur à rire, aujourd’hui. « Ton blondinet t'as laissé venir ? » Je me mords la lèvre, certaine que l’esprit de Cameron ne disparaîtrait jamais de ses pensées. « Je ne pense pas que Cameron ait un droit quelconque sur les décisions que je prends. » Je ressenti de la peine dans sa voix, il devait certainement entendre de l’amertume dans la mienne. La dernière fois que j’avais vu Cameron, nous avions fini par nous disputer, comme jamais je n’aurais cru que cela fut possible. Il n’avait pas été tendre avec moi. Je ne l’avais pas été, non plus, avec lui. Je croise le regard de Milan, et soudain, je ne peux plus supporter la distance qui se trouve entre nous. Je m’élance vers lui, sans un mot. Arrivée à sa hauteur, je me serre contre lui, contre son corps. Il me repousse au début, bien sûr, mais je ne lâche pas. Je passe mes bras autour de son corps. Je ne laisserai pas partir tant qu’il ne m’a pas pardonné. Je ne l’accepterai pas. Retrouver son corps, son odeur. Encore une fois. Je ne me lasserai jamais de lui, en fin de compte. J’avais commis une erreur, certainement la pire de toute ma vie, mais l’erreur est humaine. Et lui n’était pas non plus blanc comme neige. Je pose mes lèvres sur son cou, puis m’écarte un peu de lui. Je meurs d’envie d’embrasser ses lèvres, mais je n’ose pas. Je crains que ce soit encore un peu trop tôt. Il ne me regarde pas. Doucement, j’attrape son visage et le force à me regarder. « Milan… Je t’aime, tu comprends ? » Je marque une pause, caressant doucement son visage. « Il n’y a que toi. Il n’y aura toujours que toi. Je sais que tu m’en veux, et je le comprends, mais c’était une erreur, tu le sais. Tu es ma vie, Milan. » Je me détourne de lui, parcourt un peu la pièce avant de m’arrêter face à un canapé. Je lui tourne le dos. « Et si tu ne reviens pas… » Je m’arrête un instant, je sens ma voix trembler, les sanglots monter en moi. Je prends ma respiration avant de reprendre : « Je ne le supporterai pas. Je ne vivrai plus. » Je me retourne pour lui faire volte-face, me rapproche de lui, attrape l’une de ses mains que je serre dans la mienne. « Je t’en prie, Milan. » Une larme coule sur ma joue, mais je la remarque à peine. Je contemple l’homme que j’aime, l’horrible pensée en tête qui ne cesse de me rappeler qu’il est fort possible que ce soit la dernière fois que je le vois. « Il faut que tu te battes. » Je le connaissais, il était bien capable de se laisser mourir simplement pour m’ennuyer, pour me montrer qu’après tout, tout est de ma faute. « Pour ta famille. Ta meilleure amie… » Adrastée. Je l’avais presque oublié. Je sentis mon cœur battre avant de rajouter ma dernière phrase. « Pour moi… Pour ton enfant. » ajoutai-je dans un souffle. Il fronce ses sourcils. Je l’imagine déjà se dire qu’il n’a pas d’enfant et que s’il en avait, il serait déjà bien au courant. Je ne peux m’empêcher de sourire. Je ne l’ai encore dis à personne, je voulais qu’il soit le premier à l’entendre. La nouvelle ne m’avait pas vraiment réjoui, elle m’avait plus effrayé, en réalité, surtout parce que je savais que Milan risquait de partir. En d’autres temps, j’aurais été parfaitement heureuse ; un enfant avec Milan était le rêve de ma vie. Mais là, la situation était différente. Pourtant, en lui annonçant la nouvelle, je garde le sourire. Je ne veux pas qu’il pense que j’ai peur. Je veux juste lui montrer que j’ai confiance en lui. « Je suis enceinte, Milan. »