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| Sujet: Re: La Moisson Jeu 10 Mai - 22:02 | |
| « Je ne pense pas que Cameron ait un droit quelconque sur les décisions que je prends. » J'en sais rien. Et je m'en fou. Qu'elle reste avec lui. Elle n'est plus à moi. Elle peut s'afficher avec lui désormais. Je ne serai plus jamais là pour assister à ce tableau écœurant. Qu'elle fasse ce qu'elle veut de sa vie. Ça ne me concerne plus, j'en suis sortie. Et elle sortira de la mienne lorsque les battements de mon cœur cesseront. Quand je serai enfin libéré de tout ça. L'instant d'après, son maigre corps rencontrent le mien. J'enfouis mon désir de la blottir dans mes bras. Je refoule mon envie de l'embrasser. Dans le déni total, mes paumes se plaquent à ses épaules pour la repousser. Elle insiste. Je m'écarte. Elle revient plusieurs fois à la charge. Mon palpitant se casse. « Bordel tu crois pas que c'est déjà assez pénible comme ça ? » Pourquoi faut-il qu'elle rende ça plus compliqué ? Elle n'aurait pas du venir. Ça ne m'aide en rien. J'avais besoin d'elle avant. C'est trop tard maintenant. Durant tous ces mois où l'angoisse avait envahit mon foyer. Où j'ai du me consacrer à ma petite sœur. Où j'ai maintenu en vie mon vieux père tout seul tant bien que mal. Où je me suis efforcé d'accepter ma mort prochaine. Jusqu'à finir par la souhaiter. Sa présence ici est blessante. Douloureuse. Presque indécente. Inconvenante. Malsaine. Mes opales l'évitent. La fuient. Elles ne supportent pas le supplice que Natalee leur infligent. « Je t'en prie. Sors. Oublie que j'existe. » Il n'y a aucune conviction dans mes paroles. Uniquement la mélodie du désespoir. Ses lèvres se collent à mon cou. Je reste impassible. Mais à l'intérieur, mon cœur s'embrase. Enflammé par l'incompréhension, il flanche. Ses phalanges se referment sur moi et m'oblige à lui faire face. Mes prunelles éteintes la scrutent avec méfiance. « Milan… Je t’aime, tu comprends ? » Non. Décidément je ne comprend pas. Je ne comprend rien à rien. Elle souffle le chaud et le froid. Se venge. M'esquive. Pour finir par m'achever avec ses mots dénués de sens. Ses doigts glissent sur ma frimousse enfantine. Les traits de mon visage se crispent. Qu'elle arrête ça tout de suite. « Il n’y a que toi. Il n’y aura toujours que toi. Je sais que tu m’en veux, et je le comprends, mais c’était une erreur, tu le sais. Tu es ma vie, Milan. » Une erreur ? Alors c'est là la définition qu'elle emploie pour m'avoir détruit ? Pour m'avoir réduit à un gamin blessé privé de sa poupée blonde ? Pour m'avoir fait passer pour un monstre ? Mais bon sang. C'est elle qui m'a abandonné. Qu'est-ce que j'étais censé comprendre à sa fuite ? Certainement pas que notre histoire n'était pas terminé. J'ai trouvé du soutien ailleurs. Oui, je sais que ça lui fait mal. Mais qui sait ce que je serai devenu sans l'irruption de Léandre dans ma vie ? Elle a su m'apporter un équilibre pendant ces jours sombres. C'est tout ce que je cherchais. Je me suis confondu dans des sentiments ridicules parce que Léandre arrivait à stabiliser mon quotidien durant son absence. Mais ce que je n'arrive pas à digérer, c'est sa vengeance. Je ne l'a croyais pas comme ça. Je ne pensais pas qu'un jour elle serait réduite à ça. A me faire du mal. Qu'elle puisse un jour considérer que je mérite cette souffrance. Avec Cameron. Pour couronner le tout. Celui que je déteste le plus au monde. L'affreux bonhomme qui me vole déjà ma meilleure amie. Qui l'expose aux dangers des idéaux rebelles. Il a fallut qu'elle l'embrasse. Lui. J'ignore jusqu'où c'est aller. Trop loin de toute manière. Mon cœur se fend un peu plus à l'image de Natalee gémir sous les caresses du sale blond. A profiter de ce moment d'ivresse et de vengeance. La poupée blonde que j'aimais tant avait disparu. Elle n'aurait jamais agis aussi brutalement en n'explosant mon pire cauchemar en plein cœur. Mes iris prennent toujours soin de ne pas se poser sur elle. Mon être tout entier prie pour qu'elle s'en aille enfin. « Et si tu ne reviens pas… » Il n'y a pas de ''si''. Je vais crever quoi qu'il arrive. « Je ne le supporterai pas. Je ne vivrai plus. » Tu parles. Elle se jettera dans les bras de Cameron. Et il l'a réconfortera. Lui murmurera que je ne la méritais pas. Qu'elle ne perd rien. Qu'elle sera bien mieux sans moi. Mieux avec lui. « Je t’en prie, Milan. Il faut que tu te battes. Pour ta famille. Ta meilleure amie… » C'est prévu. Ma sœur a encore besoin de moi. Mais est-ce que j'y mettrai toute mon énergie ? Mon désir qu'enfin tout ce merdier se termine est présente. Puissante. Dévastatrice. Je perd de vue mon objectif. Maintenir mon petit ange hors de danger. Elle est sans doute aussi condamnée que moi. « Pour moi… Pour ton enfant. » Quel enfant ? Je n'ai engrossé personne à ce que je sache. « Je suis enceinte, Milan. » Mes opales virent sur la frêle silhouette de Natalee. Son sourire me déconcerte. Une blague de mauvais goût ? Un nouveau moyen pour amplifier ma culpabilité ? Un bébé. Maintenant. Par les temps qui courent. Alors que le monde s'écroule de jour en jour. C'est vraiment ridicule. Idiot. Il crèvera sans doute dans l'arène lui aussi. Je reste silencieux. Cette nouvelle m'abasourdit. Mes mirettes dévient une nouvelle fois. Scrutent le néant. « Tu t'es trompé de personne. Adresse toi plutôt à ta dernière conquête. » C'est tout ce que mon esprit brouillé à réussit à me faire dire. Il vaudrait mieux pour elle que ça ne soit pas moi. Un père mort. Au courant au dernier moment. Mais qu'importe, puisque je vais crever. Pourquoi m'avertir si tard ? Ça serait vraiment trop me respecter de me l'annoncer plus tôt. Depuis combien de temps le sait-elle ? Depuis combien de temps sait-elle qu'elle va mettre au monde un gamin condamné ? Je n'ai jamais voulu ça pour elle. Depuis la remise en place des Jeux de la Faim. J'avais renoncé à l'idée de fonder une famille avec Natalee. L'avoir à mes côtés pour le reste de ma vie me comblait suffisamment. « Si c'était vraiment moi. Tu m'aurais prévenu plus tôt, non ? » Alors c'est certainement une blague. Un canular vaudrait mieux qu'un petit monstre avec les gênes de Cameron. « Qu'est ce que tu cherches ? Tu t'es disputé avec ton nouveau chéri ? Et tu veux une nouvelle fois te venger ? La dernière a très bien fonctionné. Pas besoin d'en rajouter. Tu veux pas que je crève en paix ou quoi ? » Mes mots ne sont pas froids, mes paroles m’échappent d'un tons las. Elle ne peut pas m'accorder ce dernier souhait ? Est-ce que j'ai vraiment mérité tout ça ? - Spoiler:
C'est bon, il va pas pouvoir se calmer maintenant ce crétin de mimi xD
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| Sujet: Re: La Moisson Ven 11 Mai - 7:15 | |
| Il existe des blessures que l’on ne peut jamais refermer. Je comprenais ça aujourd’hui en regardant Milan, en entendant sa haine, sa rancune. Je ne pouvais rien faire contre cela, j’étais même résignée à partir, en plus me battre. De toute façon, à quoi cela servirait-il ? Il ne m’aimait plus. Je pouvais me battre, seule, autant que je voulais mais mon combat resterait inutile. Sans lui, il n’a plus de sens. « Bordel tu crois pas que c'est déjà assez pénible comme ça ? » Je me recule, hausse les épaules. Que croit-il, bon sang ? Que, moi, quand j’ai su pour Léandre, j’ai accueilli la nouvelle avec sérénité ? Je suis désolée de le dire, mais je suis, moi aussi, passée par là. Alors oui, peut-être que me venger ainsi ne me ressemblait pas. Faire du mal, volontairement, aux gens que j’aime n’était pas moi. Je le regrettai, maintenant. Mais peu importe. Je ne pouvais pas supporter qu’on me reproche ce qu’on avait fait, avant moi. Je ne prends pas la peine de répondre. Je n’ai rien à dire, rien à ajouter. S’il ne me croit pas, s’il ne me croit plus, et bien qu’il en soit ainsi. Je suis si fatiguée, si lasse. Il ne me reste plus rien, aujourd’hui. A part l’enfant que je porte. Et encore, il n’était pas encore là. Milan me demande ensuite de partir. J’acquiesce, si c’est ce qu’il désire, je le ferai. Je me dirige vers la porte, prête à sortir, quand sa voix me rappelle. « Tu t'es trompé de personne. Adresse toi plutôt à ta dernière conquête. » Je ferme les yeux, accusant les coups. Cette critique était évidente, je m’y étais attendue, préparée. Je m’avance à nouveau vers lui, jusqu’à ce qu’il reprenne la parole, me reprochant de ne pas lui avoir dit plus tôt. C’est drôle. Quand est-ce que j’aurais pu lui dire ? Je l’avais appris il y a une semaine à peine, et il me semble que nous ne nous étions pas vraiment croisés depuis. « Qu'est ce que tu cherches ? Tu t'es disputé avec ton nouveau chéri ? Et tu veux une nouvelle fois te venger ? La dernière a très bien fonctionné. Pas besoin d'en rajouter. » Cette fois-ci, je lui fais complètement face. D’un geste rapide, je le gifle. Je croise son regard, je tremble. Je n’aurai certainement pas dû agir, ainsi. J’en avais simplement marre. Je voulais le faire réagir. Je ne voulais pas qu’il reste ainsi, me jugeant pour une erreur commise, et se laisser mourir, lentement, en silence. « Premièrement, si je ne te l’ai pas dit avant, c’est parce que je n’en ai pas eu l’occasion. Je ne l’ai appris que très récemment. Et non, pour ta gouverne, non, Cameron n’est pas le père. » Je n’ajoute pas que, de toute manière, nous n’avons jamais couché ensemble : il est fort probable que Milan ne me croit pas, alors je ne préférai pas user de ma parole pour rien. Je savais très bien qui était le père de mon enfant, et cela me suffisait à pouvoir avancer. J’avais envie de le secouer, de lui hurler qu’il était temps qu’il se réveille, qu’il comprenne la vérité. Il la méritait, avant de partir. Je songe soudain à Léandre. Comment se comporteront-ils ensemble, là-bas ? J’étais certaine qu’ils se rapprocheraient. Mais, je suppose, que je n’ai pas mon mot à dire. Si Milan ne veut plus de moi, il sera libre de ses actes. « Tu veux pas que je crève en paix ou quoi ? » Ses dernières paroles me font frissonner. La menace de la mort ne nous quittera jamais. J’hausse les épaules, à nouveau. « Je peux partir, si tu veux, si tu penses que ça te fera te sentir mieux. Mais sache une chose, Milan, je serai toujours à tes côtés, que tu le veuilles ou non. » Je me détourne de lui, me rapproche de la porte, celle qui nous séparera probablement, à jamais. « Mais je t’en prie, ne te fais pas tuer en essayant de la sauver. C’est tout ce que je te demande… Pour le reste, je me débrouillerai seule. » Inutile de préciser que je parlais de Léandre, puis du bébé et de l’amour que je lui portais. S’il ne voulait pas accepter l’idée qu’il était le père de mon enfant, tant pis pour lui. Je l’assumerai seule. Le monde extérieur m’effraie, pourtant. Un monde sans Milan n’est pas source de bonheur. Mais, je suppose ne pas avoir une once de choix. Je devais m’y résoudre, tout comme je devais me résoudre à accepter le fait que Milan ne voulait plus de moi. Peut-être ce moment marquerait la fin de notre histoire, la fin de son amour. Mais j’étais certaine que le mien ne tarirait jamais. Si Milan quittait ce monde, personne ne viendrait le remplacer. - Spoiler:
Désolée, c'est court ..
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| Sujet: Re: La Moisson Ven 11 Mai - 17:50 | |
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Ses doigts s'écrasent sur ma joue creuse. Sa claque n'épargne pas mon cœur. Il saigne. Se fait tout petit. La gifle de Natalee fait plus de dégâts que celle de Léandre. Ma poupée blonde a vraiment disparu alors. « Premièrement, si je ne te l’ai pas dit avant, c’est parce que je n’en ai pas eu l’occasion. » Il suffisait de venir me voir. Elle sait où j'habite. Elle sait où me trouver aux champs. Son excuse est ridicule. L'instant où elle avait su, elle aurait dû venir me voir immédiatement. Par respect. Si c'est vraiment mon enfant, j'aurai dû être prévenu tout de suite. « Je ne l’ai appris que très récemment. Et non, pour ta gouverne, non, Cameron n’est pas le père. » Mes opales vitreuses plongent dans le regard anisé de la jeune femme. Elle n'a donc pas couché avec lui ? Les battements de mon palpitant se laissent doucement guidés par un sentiment de soulagement. Mais ça ne change malheureusement rien à son geste de vengeance. « Je peux partir, si tu veux, si tu penses que ça te fera te sentir mieux. Mais sache une chose, Milan, je serai toujours à tes côtés, que tu le veuilles ou non. » Me sentir mieux ? Comment je pourrais un instant me sentir mieux dans une situation pareille ? On me pousse vers la faucheuse. J'ai dis adieux à ma meilleure amie. Je vais abandonner mon petit trésor. Et je vais laisser celle que j'aime avec un bébé sur les bras. « Mais je t’en prie, ne te fais pas tuer en essayant de la sauver. C’est tout ce que je te demande… Pour le reste, je me débrouillerai seule. » Je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre qu'elle parle de Léandre. Si elle ne m'a toujours pas pardonné pour ça comment pourrais-je lui pardonner pour l'autre crétin ? « Si tu n'as pas besoin de moi, tant mieux. » « Je n'ai pas prévue de la protéger. Ce n'est pas Alannis. Je m'occuperai déjà de me maintenir en vie. » Je ne me sacrifierais uniquement pour ma petite sœur. Mais le sort à décidé de nous envoyer à la mort à des moments différents. Léandre, malgré le foutoir et le sentiment d'apaisement qu'elle m'a apporté, ne compte pas assez pour risquer ma vie pour la sienne. « Si je finis par devenir un meurtrier dans cette arène, c'est sans doute moi qui la tuerai de toute façon. » Regagner la confiance de la brune pour l'atteindre plus facilement. Voilà ce que j'avais prévu. Si quelqu'un du district neuf doit gagner c'est moi. Pas elle. Pour ma petite sœur. Pour mon père. Parce que Léandre a cassé mon couple avec sa jolie frimousse.
Toujours immobile depuis son entrée dans la pièce, mes membres restent paralysés. Mes muscles, encore crispés, épuisent mon corps frêle d'adolescent. « Si je reviens ... » Les chances sont maigres. Quasi inexistantes. Je ne m'y accroche pas plus que ça. « J'assumerai notre enfant. » Je bute sur ces mots. Je ne réalise pas tellement qu'un petit être avec nos gênes puisse venir au monde. Mais il pourrait bien être celui qui arrive à nous réunir. A me faire retrouver la vie dont j'avais rêvé avant tout ce merdier. Si je gagne, on vivra aisément. On n'aura plus rien à craindre. Quelque chose éclate. Un sentiment dont j'avais oublié le sens coule dans mes veines. La motivation. L'envie de me battre. De revenir. Cette impression est encore faible. Mais bien présente. « Je t'aime toujours Natalee. »
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| Sujet: Re: La Moisson Dim 13 Mai - 9:18 | |
| « Si tu n'as pas besoin de moi, tant mieux. » J'arque un sourcil. Penses-t-il vraiment ce qu'il est en train de me dire ? Comment peux-t-il imaginer une seule seconde que je n'ai pas besoin de lui dans ma vie ? C'est insensé. Ma vie sans lui ne rimerai à rien. Elle n'aurai aucun sens, serai morne et triste. Mais je suppose que rien n'est comme avant, que mon Milan est persuadée que je serais mieux sans lui, ce qui est, bien entendu, complètement faux. Je n'ai même pas le temps de lui réponde – de toute façon, je n'étais même pas sûre de ce que je pouvais lui dire pour lui faire bien comprendre que je n'aimais que lui – que déjà, il me répondait à propos de Léandre. J'étais soulagée. Au moins, il n'essaierait pas de la défendre. Cela m'aurait peut-être détruit un peu plus de le voir mourir à cause d'elle. D'un petit geste de la tête, je le remercie. Je suis, pourtant, bien consciente qu'il ne fera pas cela pour moi mais qu'importe, au moins, il essaiera de survivre. J'aurai peut-être une chance de le revoir. De me faire pardonner. De vivre avec lui. Avec mon amour. Et avec notre enfant. J'imaginai déjà la vie que l'on pouvait avoir, s'il revenait vainqueur. Nous serions heureux, nous ne manquerions de rien et notre enfant sera notre trésor. Mais une boule se forme au creux de mon estomac, une pensée me vint. Je me mords la lèvre. Je n'avais jamais encore évoqué la possibilité que mon enfant puisse être, à son tour, sélectionné pour les jeux. En réalité, j'étais persuadée que d'ici-là, tout serait terminée. Cela ne peut pas durer des années. Et puis, des rebelles se préparent, en ce moment. Cameron en fait partie. Peut-être pourra t-il, enfin, faire quelque chose d'utile en empêchant les jeux ? « Si je finis par devenir un meurtrier dans cette arène, c'est sans doute moi qui la tuerai de toute façon. » Je soupire. Il était évident que, pour sauver sa peau, Milan devrait sacrifier d'autres personnes. Mais la possibilité qu'il devienne un assassin ne me plaisait pas. Il ne méritait pas d'avoir du sang sur ses mains et je savais qu'une fois sorti de là – s'il en sortait – il serait hanté par ses gestes. Mais je serai là pour le protéger, envers et contre tout.
Je m'appuie contre le mur, derrière moi, pose ma main sur mon ventre. Je ne sentais pas encore mon enfant, mais je savais qu'il était là, en moi. Il sera beau et fort, comme son père. Doux et protecteur, comme sa mère. Notre enfant sera un parfait mélange. Un fruit de l'amour. Je ne regrettai pas d'être tombée enceinte, en réalité. Bien sûr, j'aurais largement préféré que tout ceci se passe dans des circonstances différentes, mais il avait fallu que cela arrive, un jour ou l'autre. Au moins, Milan serait encore plus motivé pour nous revenir. Je l'espérais. « Si je reviens … J'assumerai notre enfant. » Je lève les yeux vers Milan, croise son regard. Je ne savais pas exactement ce que cela voulait dire : qu'il s'occuperait de l'enfant, mais qu'il ne m'épouserait pas ? Incapable de lui poser la question, je lui murmurai un simple « Merci. » Soudain, l'impossible se réalisa. Ce que je n'aurais jamais cru entendre de nouveau, du moins pas aujourd'hui. J'étais certaine qu'il me détestait, qu'il ne pourrait jamais m'aimer à nouveau un jour, me désirer, vouloir de moi. Mes yeux se ferment, de soulagement. Je suis heureuse, mais bien consciente qu'il ne m'a pas encore accordé son pardon. Je ne lui réponds pas, en lui disant que je l'aime aussi, car il sait très bien que mon amour pour lui n'a jamais faibli. Lentement, je m'approche de lui, à nouveau. Je ne m'arrête que lorsque nos corps soient séparés de quelques infimes centimètres. J'attrape sa main, entrelace ses doigts aux miens. Je pose mon front contre le sien. Nos deux respirations se mêlent l'une à l'autre. Je meurs d'envie de l'embrasser, comme avant. Mais je n'en fais rien. Je le laisse faire le premier pas, s'il en a envie. Je ne veux pas le forcer, je veux qu'il soit certain de ce qu'il a envie de faire. Mais je comprenais que ce n'était pas aujourd'hui que la vie allait nous séparer. Nous semblions bien plus fort que ça. Dans un chuchotement presque inaudible, je finis par lui dire : « Tu me reviendras, Milan. Je le sens. »
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| Sujet: Re: La Moisson Mar 15 Mai - 14:56 | |
| Sa maigre silhouette s'avance vers moi. Toujours immobile, je la laisse approcher. Mon souffle s'affaiblit. Les battements de mon palpitant ralentissent lorsque nos respirations s'entremêlent. Nos mains se retrouvent. Mes phalanges serrent leur prise. S'accrochent de toutes leur force à mon petit ange. A ma source de motivation. Les paupières closes, je profite de cet instant d'apaisement. Je me laisse emporter par un flot d'espoir. D'amour. Mon cœur s'embrase doucement. Sous l'effet des retrouvailles. Il revit. Guérit de ses blessures déchirantes. Qui le tiraillaient. L'anéantissait. Le tuaient à petit feu. Ma poupée de porcelaine est revenue. Elle est de nouveau mienne. Mon trésor que je croyais perdu. Notre histoire ne s'achèvera pas aujourd'hui. Je retrouve la sensation d'il y a quelques temps. Lorsque je pensais l'avoir récupéré après des mois d'absence. Où je me sentais revivre par sa présence. Mais cette fois je sais que nos retrouvailles ne voleront pas en éclat. Pas à cause de Léandre. Pas à cause de moi. Mais d'une cause extérieure à nous. « Tu me reviendras, Milan. Je le sens. » Je n'y crois toujours pas. J'espère quand même m'en sortir. Pour ma sœur. Pour elle. Pour notre enfant. Mes opales s'attardent un moment sur le ventre encore parfaitement plat de Natalee. Je ne réalise pas encore qu'il y abrite un petit être. Le nôtre. Le fruit de notre amour. Je m'en veux un moment de ne pas avoir pris les précautions nécessaires. Je ne voulais pas élever un enfant pour le voir mourir devant tout Panem. Si les circonstances étaient différentes. Si nos descendants ne risquaient rien. Fonder une famille avec Natalee aurait été le futur que j'envisagerais. Je ne regrette pas pour autant la venue au monde de ce bébé. Il reste, avec le retour de la jolie blonde, la meilleure chose qui puisse m'arriver. Les deux seuls évènements qui réussissent à me faire tenir debout. A vouloir me donner l'envie de me battre.
Mes prunelles glissent le long de ses courbes jusqu'à finir noyées dans l'éclat de ses émeraudes. Mes mains abandonnent ses petites menottes, attrapent sa frimousse rose, caressent doucement ses joues satinées. Mes lèvres franchissent les derniers centimètres qui nous séparent pour se coller aux siennes. La passion se mêle à notre baiser. Mon cœur s'enflamme. S'incendie sous l'ampleur de la fougue qui coule dans mes veines. L'ardeur file à l'intérieur de mon corps épuisé. La ferveur et l'exaltation guident notre échange. Nos silhouettes se touchent, se rencontrent à nouveau. Je retrouve des sensations enfouies, refoulées depuis son départ. Je ne veux pas qu'elle s'en aille. Il faut qu'elle reste avec moi jusqu'au bout. J'ai besoin de sa présence. De sa bouille d'ange. De sa voix mélodieuse et rassurante. « Je serai là à temps pour l'arrivée de notre enfant. Je te promet de tout faire pour revenir pour vous. » La crainte brouille mon esprit inquiet. Qui va s'occuper d'elle quand je ne serai pas là ? Ma famille ne sont pas compétent pour ça. J'ignore la relation qu'entretiennent ma meilleure amie et Natalee. Si l'histoire avec Cameron a fait surface ou non. Il y aura bien Eurydice. Mais j'ai peur que ça fasse trop. Elle a déjà gentiment acceptée de prendre soin de mon père et de ma sœur. « Tes parents sont au courant ? » Ils ne m'ont jamais aimé. Je suppose que je ne suis pas l'homme aussi parfait qu'ils le souhaitaient pour leur fille. Je ne suis pas certain qu'ils prendront cette nouvelle avec enthousiasme. Surtout si c'est mon enfant. Et que je risque de crever bientôt. Mais est-ce qu'ils sont cruels au point d'abandonner Natalee alors qu'elle est fragilisée par sa grossesse ? Je pense pas. Je n'espère pas.
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| Sujet: Re: La Moisson Mar 15 Mai - 19:14 | |
| Soudain, l’impossible arrive, alors que je n’y croyais presque plus. Ses lèvres s’approchent des miennes, les effleurent lentement. Puis Milan finit par m’embrasser pleinement. Doucement, d’abord, puis avec un peu plus de force, de passion. Enfin. Nous ne faisons plus qu’un. Je m’accroche à lui, passe mes bras autour de son cou, me colle encore plus contre lui. L’harmonie est parfaite. Je pourrai passer ma vie ainsi, dans ses bras, ses lèvres sur les miennes. Je l’aimais, c’était indéniable. Je n’avais jamais aimé que lui. L’amour ne se contrôle pas, vous tombe dessus quand vous ne vous y attendiez pas. Alors que je pensais que ce que je vivais avec Cameron se rapprochait du sentiment amoureux, en rencontrant Milan, vers mes quinze ans, je m’étais rendue compte que j’avais eu bien tort. L’amour était fort, indéfinissable mais vous remplissait de bonheur à la minute même où il pénétrait votre corps et votre cœur. L’amour était un tout, il était ce qu’il manquait à ma vie. Milan était ma petite étoile, celle que je n’aurais jamais osé espérer. Il me donnait l’impression de vivre dans un monde tellement différent. Quand j’étais avec lui, le monde disparaissait. Même à ce moment précis, avec la menace des jeux, la menace de sa mort, j’oubliais tout quand il me serrait dans ses bras. Je ne trouverais jamais de meilleure place que là. C’est pour ça qu’il devait me revenir, à tout prix. Nos lèvres se quittent, nos respirations haletantes se mêlent. J’en veux encore. Je ne veux plus m’arrêter. Mais la réalité nous rattrape. « Je serai là à temps pour l'arrivée de notre enfant. Je te promets de tout faire pour revenir pour vous. » J’hoche doucement la tête, garde sa main contre mon ventre. Nous ne sentons rien mais je sais que nous ressentons la même chose. Notre enfant se trouve là, protégé de tout, du monde cruel. Je prendrai soin de lui. Après tout, l’enfant est ma deuxième vie, une partie de moi. Une partie de Milan. « Je te crois. De toute façon, tu n’as pas le choix. Tu sais bien que sans toi, je n’y arriverai pas. » Je ne cherche pas à lui mettre la pression, loin de là mon idée. Mais il sait que je suis incapable de vivre seule, encore moins avec un bébé. Je ne saurais pas nous faire vivre. J’ai toujours été dépendante des autres. En réalité, j’ai peur de me retrouver seule. Mais avec le départ de Milan, la solitude est ce qui m’attend. Je n’ai plus personne, à part mes parents et ma grand-mère mais il n’est pas certain que je puisse compter sur eux. Et ils sont certainement les dernières personnes à qui j’ai envie de faire part de mes soucis. « Tes parents sont au courant ? » J’hausse les épaules, je ne suis sûre de rien – il paraît que les mères ont une capacité pour percevoir les choses, même les plus enfouies, mais bon, je doutais qu’elle puisse s’apercevoir d’un quelconque changement chez moi ; il faudrait, pour cela, qu’elle me connaisse assez. « Non, tu es la première personne à le savoir. » Ce n’est pas étonnant, après tout. Il est le père et je n’ai jamais envisagé partager la nouvelle avec quelqu’un d’autre que lui. Il sera celui qui élèvera notre enfant, il est le seul que cette grossesse concerne.
Je m’approche de lui, dépose un doux baiser sur ses lèvres. Puis, je songe à quelque chose. Je lâche sa main pour détacher le collier que je porte, toujours, autour de mon cou. Je le tends à Milan. Le médaillon est une croix en argent. Cet objet est dans notre famille depuis des générations, il évoque apparemment un symbole particulier, un porte-bonheur peut-être. En tout cas, moi, il ne m’a jamais déçu jusqu’ici. Je veux que Milan l’ait : pour qu’il lui porte chance, à son tour, et pour qu’il garde une partie de moi avec lui, dans cette arène. Je pose ensuite une main sur sa joue, et lui souris tendrement. « Tu penseras à moi, comme ça. » Je lui fais un clin d’œil, lui montrant que je sais parfaitement qu’il n’a pas besoin de ça pour penser à moi, comme je n’ai pas besoin d’avoir de grands écrans de télévision sur la place publique pour m’inquiéter pour lui. Mais nous avions tous besoin de nous rattacher à quelque chose. Peu importe ce que c'était. Peu importe ce que je verrai. Je suivrai Milan, par le biais de ces images, jusqu'au bout.
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| Sujet: Re: La Moisson Ven 18 Mai - 1:26 | |
| « Non, tu es la première personne à le savoir. » Va bien falloir en parler à quelqu'un pourtant. Elle ne pourra pas le cacher indéfiniment. Je ne veux pas qu'elle gère ça seule. Je ne veux prendre aucun risque. Elle aura besoin d'aide. De soutien. De quelque chose d'autre à se raccrocher. Pas uniquement à des images télévisées projetant mon image. Quelqu'un qui sera là. A ses côtés. Pendant qu'on me privera de ma poupée blonde. Quelqu'un qui sera toujours là quand la faucheuse m'emmènera. Alors que je m'apprêtais à lui confier mes inquiétudes à son sujet, elle me stoppe par un baiser. Je me tais. Je lui fais confiance. Elle saura quoi faire. L'instinct maternel deviendra assez fort pour la guider vers les meilleurs choix. Je l'espère. De tout mon être. Je souhaite plus que tout au monde son bonheur. Sa sécurité. Elle mérite ce qu'il y a de mieux sur terre. Malheureusement, je crains de ne pas être en mesure de lui offrir.
Natalee me tend son collier. Aussi loin que je m'en souvienne, je l'ai toujours vu avec. Le métal froid rentre en contact avec ma peau. Mes phalanges se referment sur son médaillon. Mes lèvres laissent échapper un merci à peine inaudible. « Tu penseras à moi, comme ça. » On sait tous les deux que je n'ai pas besoin d'un quelconque souvenir pour que la jolie blonde hante mes pensées. Elle est toujours présente dans mon esprit. Quoi qu'il puisse arriver. Elle partage avec ma famille l'intégralité du palpitant meurtrit qu'il me reste.
Le pacificateur fait une nouvelle irruption dans la salle. De son air hautain, il nous signale que nos adieux s'achèveront dans cinq minutes. Il ne doit pas se rendre compte de ce qu'il fait. Qu'en réalité, il m'annonce que je vais perdre ma raison de vivre dans peu de temps. Qu'enfaite, la faucheuse me heurtera une nouvelle fois lorsque la silhouette de mon petit ange disparaîtra. Qu'elle finira par me faire plier. Parce que lui m'enlèvera l'amour de toute mon existence. Dans cinq minutes. La porte se referme. Je reste muet. Mon esprit ne sait plus quoi me faire dire. Lui prier de rester prudente et de prendre soin d'elle lui semble tellement ridicule. Lui interdire d'approcher à nouveau ce crétin qui a bien faillit briser notre amour lui paraît indécent. Lui promettre de ne plus me laisser confondre dans des sentiments confus pour Léandre est pour lui inutile. Pourtant c'est ce que mon cœur aimerait lui confier. Ma raison a peur de regretter. D'avoir des remords de ne pas dire tout ce qui me pèse. Mais mes lèvres n'en font rien. Elles n'écoutent ni mon esprit brouillé, ni mon palpitant blessé, ni ma raison inquiète. Elles prennent le dessus. Estimant que les gestes sont plus forts que de simples mots. Elles retrouvent celles de ma poupée blonde. Pour l'une des dernières fois. Certainement. Mes mains glissent derrière sa nuque, mon front se colle au sien. Nos souffles se mêlent une nouvelle fois. « J'ignore comment on va la jouer là-bas, quelle stratégie on va décider d'adopter ... mais qu'importe ce que tu vois … Rappelle toi que c'est seulement du spectacle. Je ferai tout pour te revenir. » J'ignore si on va me faire passer pour un peureux, un faible, pour que mes concurrents me fichent la paix. Si on va devoir jouer un jeu Léandre et moi. Je refuse de faire quoi que ce soit qui pourrait blesser mon trésor. Malgré leur show télévisé. Malgré leur souhait de vouloir des scènes palpitantes. Que ce soit de la comédie ou non. Mais une fois loin d'elle, j'ai peur d'accepter n'importe quoi pour pouvoir survivre. Pour la retrouver. « Tu es tout ce que j'ai, Natalee. »
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◭ SOS : 215
◭ District : District 9
◭ Arrivée à Panem : 13/04/2012
| Sujet: Re: La Moisson Lun 28 Mai - 8:47 | |
| Si je ne l’avais dit à personne avant Milan, c’est simplement parce que je n’en avais pas le courage. De toute façon, à qui aurais-je pu le dire ? Mes parents, le jour où ils apprendront cette nouvelle, feront certainement une crise cardiaque. Ma grand-mère me regardera par-dessus ses lunettes, avec un air de « je te l’avais dit, ce garçon ne causera que des problèmes à notre famille. » Avoir un enfant hors-mariage, pour eux, n’était pas quelque chose de sain. Ce n’était pas normal, pas dans l’ordre des choses. Nous aurions pu nous marier, peut-être, si ces jeux n’étaient pas arrivés pour nous en empêcher. Et à part ma famille, je n’avais personne à qui parler. Je n’avais plus de meilleur ami et de toute manière, je n’avais envie de me confier à personne. Bien sûr, je venais pourtant de le confier à Avalon mais je préférais garder ce détail pour moi. Je savais que Milan ne l’avait jamais vraiment apprécié quand elle était notre professeur, et je le connaissais assez pour savoir qu’il l’apprécierait encore moins, désormais. Je lui avais simplement dit parce que je pensais, qu’ainsi, elle songerait d’autant plus à me le ramener, vivant. Elle était bien consciente que tout enfant avait besoin d’un père. Je regarde ses mains se refermer sur mon médaillon. Mon corps se détend, comme soulagé qu’il ait daigné accepter ce cadeau. J’avais eu peur, pendant un court moment, qu’il ne le rejette et qu’il ne me dise qu’il ne voulait rien qui m’appartenait. Mais il accepte mon cadeau, ce médaillon dont je ne me séparais jamais. Mais il sera mieux entre ses mains, contre son corps. Il le protégera. Le bruit de la porte brise l’aura silencieuse, qui s’était installée entre nous. Le pacificateur nous annonce qu’il est temps de se séparer. Je soupire, n’étant absolument pas prête à le quitter. Pas maintenant. D’ailleurs, qui serait prêt à dire au-revoir à quelqu’un, tout en sachant qu’il n’a qu’une chance sur vingt-quatre de le retrouver ? Je ne verse pas de larmes, je me suis promis de rester forte. Surtout, je ne veux pas qu’il s’inquiète pour moi. Il est la seule personne pour laquelle il doit s’inquiéter. Il doit se battre pour sa propre vie. Milan m’attire à lui, colle son front contre le mien. Je me sens bien, là. Il n’y a pas de meilleure place que dans ses bras. Je ferme les yeux, écoute, pour la dernière fois peut-être, le flot de ses paroles, la douceur de sa voix. « Je sais, je sais que tu te battras pour nous. » Je sais surtout qu’il n’acceptera jamais les conséquences de ses actes meurtriers, s’il en fait, mais je garde cela sous silence. Je ne préfère pas aggraver la situation. « Je te regarderai, tous les jours. Je serai avec toi, à chaque seconde, même si je me trouve ici. Mon cœur et mon esprit seront avec toi. » Je ne m’imaginais pas les choses autrement. Je savais que, durant son absence, je serais totalement inutile, fantomatique. Je ne vivrais plus. J’attendrais, patiemment, son retour et oublierais tout ce qui m’entoure. Il reprend la parole, m’annonce qu’il est tout ce qu’il a. Je me rapproche encore un peu plus de lui, colle mes lèvres sur les siennes. « Et tu es tout ce que j’ai. » J’hausse légèrement les épaules, comme si cette annonce allait de soi. Ensemble, nous ne formions qu’un. L’un sans l’autre, nous ne pouvions plus vivre. Je pose ma main sur sa joue, et dans un murmure, j’ajoute, pour une dernière fois : « Je t’aime, mo ghaol. »
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◭ Age du joueur : 31
◭ SOS : 199
◭ District : district neuf.
◭ Arrivée à Panem : 22/06/2012
◭ Double compte : none.
| Sujet: Re: La Moisson Sam 30 Juin - 18:49 | |
| C'était le jour. Le grand jour. Mes membres tremblaient, même si je savais ne pas pouvoir être moissonné. Ce n'était pas pour moi que je m'inquiétais, non. Mais pour Anna. Ma Anna, qui courait le risque de partir aux jeux et surtout, de ne pas revenir. Je redoutais ce jour depuis que les jeux avaient été remis en place et que cette boule dans ma gorge s'était installée. Elle était toujours là, cette sensation de mal être dans mon corps. Ma bouche était sèche, et je ne voulais pas boire, certain de m'étrangler tellement l'émotion était forte. Et puis, j'entendis les pas de Léandre dans l'escalier et me retournais pour la voir descendre les marches et arriver dans la pièce. Je ne pouvais dire un mot. A quoi bon ? Alors, je me levais silencieusement et dès qu'elle eut posé le pied sur le palier, je la prenais dans mes bras. La serrant du plus fort que je pouvais, comme si cette étreinte serait assez pour la protéger de tout. Je sentais son odeur, celle que je connaissais plus que tout, et les battements de son cœur dans sa poitrine. Je me demandais si elle avait au moins à moitié autant peur que moi. C'était idiot, comme certains diraient. La chance qu'elle soit tirée était faible, les filles dans ce district étant assez nombreuses. Mais elle était toujours là, cette chance. Et j'avais l'impression qu'elle ne nous serait pas favorable. « Léandre ... Il est temps ... » Ce fut ma mère qui parla, nous obligeant à stopper notre étreinte. Elle avait été comme une mère pour Anna depuis bien longtemps, mais nous ne nous considérions pas comme des frères et sœurs. En tout cas, pas de mon côté. Elle était ma meilleure amie, presque ma raison de vivre et .. Je devais avouer l'aimer. Oui, je l'aimais. Et si elle était choisie aujourd'hui, je lui dirais.
Nous avancions dans la rue, nos pas lents, d'appréhension. La place publique était tout près de chez nous mais je ne voulais pas y arriver, non. J'avais attrapé la main de Léandre pour la soutenir et la serrais sans briser ses petits doigts. Elle était tellement petite. Face à des colosses dans l'arène, elle ne pourrait pas survivre, et cela me faisait plus que peur. Et alors, je sentis le pas d'Anna ralentir et elle s'arrêta complètement. Interloqué, je me retournais vers elle et la vit, complètement décomposée. Pour lui donner du courage, je prenais son visage entre mes mains et embrassais son front. C'était une chose que je faisais souvent, lorsqu'elle n'allait pas bien. Mais je me doutais bien qu'il ne suffirait pas de ça pour que tout aille bien. « Tout va bien se passer Anna, je te le promet ... » Et nous reprîmes le chemin vers la place publique. Arrivés, nous dûmes nous séparer et je pris place avec les gens qui ne pouvaient pas être moissonnés, avec ma mère. J'avais envie de lui prendre la main car elle aussi s'inquiétait. Mais tout irait bien. Anna ne serait pas appelée, et nous rentrerions le soir même à la maison. Je ne prêtais même pas attention à la Capitolienne qui s'était avancée sur l'estrade et sursautais quand elle prit la parole. « Tout le monde m'entend ? Parfait ! Bienvenue, bienvenue mes amis. Aujourd'hui est un jour spécial. Après une absence prolongée des Jeux de la Faim, nous voici dans une toute nouvelle ère réclamant le sacrifice de deux enfants de chaque district une fois encore. Mais vous savez tous pourquoi, n'est-ce pas ? » Un silence de plomb. Tout le monde savait pourquoi, et l'enthousiasme de cette femme me donnait envie de vomir. Je restais interdit en ne tournant la tête, craignant de me prendre un poing au cœur en croisant le regard d'Anna.
« Il est certain que ces séquences resteront à jamais gravées dans vos mémoires. Souvenez-vous des jours sombres, mes amis. Bien ! Nous allons maintenant choisir les deux candidats pour ce district. Honneur aux filles, ne perdons pas les bonnes habitudes. » Je retins ma respiration. Ce n'était pas Anna. Ce n'était pas Anna. Cela ne pouvait pas l'être. J'essayais de me convaincre que tout irait bien, mais bientôt, le nom d'une fille serait révélé. Et il ne sera pas celui de Léandre Morgan me répétais-je. « Léandre Morgan ! » Je levais la tête, la souffrance prenant par de mon être. J'avais l'impression d'être écrasé, de toutes parts. D'être claustrophobe et enfermé sous terre. Je ne pus m'empêcher de crier « ANNA!! » et d'essayer de me frayer un passage jusqu'à elle. Des pacificateurs m'arrêtèrent et je dus regarder ma meilleure amie essayer d'être forte et de monter les marches de l'estrade pour rejoindre la Capitolienne. Mon monde s'était effondré. Non, non. Elle n'était pas morte. Pas encore minaudait mon esprit. Les larmes voulurent couler sur mes joues mais je les en empêchais. Il fallait que je sois fort pour elle. Que j'arrive à convaincre des gens de la sponsoriser, par n'importe quel moyen. « Milan Adamson! » Non. Pas lui. Mon ami. Mon ami contre ma meilleure amie, la femme dont j'étais amoureux .. J'étais horrifié. Et je le regardais lui aussi. A partir de là, je ne me souvins de rien. Je ne m'évanouissais pas mais, restais tel un zombie. Rejoignant le palais de justice pour pouvoir voir Anna une dernière fois.
On me fit attendre. On me fit attendre tellement longtemps ! Au moins, cela voulait dire qu'Anna avait des gens de son côté. Des gens qui feraient tout pour qu'elle rentre. Je voulais qu'elle rentre, absolument. Et ainsi, lorsque ce fut mon tour, je me précipitais sur la poignée de la porte et entrais pour voir mon Anna. Je la prenais dans mes bras, pendant un temps qui me parut bien trop long. J'avais une tâche et une tâche seulement : il fallait que je la mène à bien. Ainsi, je me retirais et la regardais dans les yeux, ne lui laissant pas le temps de parler. « Anna. Tu reviendras, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour cela. » Je n'avais aucune idée qu'elle avait déjà promis à quelqu'un d'autre que ce ne serait pas elle qui gagnerait. Je ne pouvais que me raccrocher à cet espoir : qu'elle pouvait gagner. Avec les bons moyens, elle le pourrait. On avait vu des filles plus jeunes et plus frêles gagner auparavant, il me semblait. Cela remontait tellement. « Anna, 'écoute moi .. » Je pris une grande inspiration. « Tu es la personne la plus importante à mes yeux. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi ! Toutes ces années passées à tes côtés .. je n'aurais pu rêver d'une meilleure meilleure amie. » Ma répétition ne me fit même pas rire, comme cela aurait pu le faire d'habitude. « Je me suis dit que je ferais une chose. Une chose et une seule. Que si tu venais à être tirée au sort, je te dirais .. »[/color] Déjà, j'entendais les pacificateurs revenir pour me ramener à l'extérieur. Ils ouvrirent la porte et je me débattais pour lui glisser mes trois derniers mots. « Je t'aime ! » Et la porte se ferma devant mes yeux, avant de voir sa réaction. Avant de savoir si elle avait compris que j'étais amoureux d'elle, et cela depuis de nombreuses années. Que sa mort me dévasterait. Et que je ne serais plus jamais le même, qu'elle gagne, ou pas.
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