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| If it kills me... (ft. Adrastée) | |
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| Sujet: If it kills me... (ft. Adrastée) Sam 2 Juin - 16:48 | |
| Un cri dans la nuit, et puis, plus rien. Rien à part le silence, quelques grillons, les étoiles. Soudain, Cameron inspira profondément. Il manquait d’air. Il venait à peine de se réveiller. La douleur était telle qu’elle l’avait assommé, et à cet instant, il n’y avait pas d’homme plus vulnérable que lui. Il aurait pu se faire tuer à tout moment. Oui, seulement, il venait aussi de survivre à un piège redoutable. Il n’avait rien vu venir ; pas même la flèche qui lui avait transpercé le flanc, entre deux côtes. Ils savaient que des rebelles allaient venir par ici ce soir-là, c’était une certitude. Ils le savaient, et ils avaient tout mis en œuvre pour faire un exemple de Cameron. L’un des leaders de la rébellion, mis à mort par un piège enfantin. C’aurait été ridicule. Ridicule, et terrifiant pour ceux qui restaient. Cameron avait appris à faire attention à tout. Il regardait toujours où il mettait les pieds, de peur qu’un piège de fer se referme sur sa cheville. Le camouflage était bien sûr quelque chose que le Capitole ne négligeait pas. Pourtant, Cameron flairait les pièges, comme un chien de chasse reniflerait la trace d’une proie facile. Il craignait, bien sûr, de se faire prendre. Mais il avait assez confiance en lui pour penser que de toute manière, il repèrerait les traquenards. Oui, il avait assez confiance. Peut-être même trop. Il avait échappé de justesse à de nombreux leurres depuis quelque temps… Visiblement, le destin finirait toujours par le rattraper, et il n’y pouvait rien. Allongé sur le dos, il respirait tant bien que mal. Qui l’avait porté jusque là ? Il était quasiment sûr qu’il n’était pas tombé au même endroit. Le ciel était incroyablement dégagé ici ; pas de doute possible, il se trouvait dans le district neuf. Le sien. Alors qu’il était allé un peu plus loin, en dehors du territoire qui lui était normalement autorisé. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Quelqu’un l’aurait sauvé ? Tâtonnant, tremblant comme une feuille, il saisit la flèche. Ses lèvres étaient pâles et frémissaient. S’il ne se connaissait pas si bien, il aurait pensé qu’il était en train de mourir. Mais non. Pas maintenant. Pas comme ça. D’un geste sec, il ôta la pointe de fer de son corps. Un autre cri déchira la nuit. Il sentit du sang s’écouler par la plaie. Il allait souffrir, mais il ne mourrait pas. Il était obligé de se battre. De se relever, et de rentrer. De longues secondes furent nécessaires pour qu’il parvienne à se tenir assis, puis accroupi. Fébrilement, il plongea une main dans une poche de sa veste, et en sorti une toute petite boîte. Il l’ouvrit et trempa son doigt dans la pommade bleutée, qu’il appliqua généreusement sur sa blessure. Grimace. C’était terrible, une souffrance extrême, mais il savait pertinemment que ça lui ferait du bien plus tard, et qu’il pourrait alors remercier cet onguent pour lui avoir sauvé la vie. Il l’avait dérobé à son père, quelques jours avant qu’il soit assassiné, parce qu’il comptait s’aventurer assez loin et ne voulait pas partir les mains vides, au cas où il se blesserait. Lui n’en aurait plus besoin là où il était désormais. Et s’il savait qu’inconsciemment, il avait sauvé la vie de son fils ce soir, il ne lui en voudrait pas. Cameron attendit quelques secondes avant de se lever vraiment. Chancelant, il fit un pas et trébucha. Il se rattrapa de justesse. Il ne pouvait pas tomber, il ne pouvait pas rester là. Il devait avancer. Sa mâchoire se serra, et dans un grognement, il fit un nouveau pas, puis un autre. Il arriva finalement chez lui une heure plus tard, par je-ne-sais-quel miracle. Après tout, n’importe qui serait mort, à sa place. Certes, l’épaisse couche de vêtements qu’il portait ce soir là avait empêché l’arme de se loger plus loin, et d’abimer véritablement ses organes vitaux. Mais il savait qu’il était vraiment blessé cette fois, et qu’il faudrait plus que du repos pour qu’il guérisse vraiment. La crème qu’il avait appliquée faisait déjà effet, et il sentait le sang revenir dans ses lèvres et ses joues, qui devaient probablement se recolorer d’un léger ton rose. Lorsqu’il arriva à sa porte d’entrée, il pouvait presque se tenir droit. Alors qu’il tournait la poignée, il priait pour qu’Adrastée ne l’attende pas dans la cuisine, qui donnait presque sur l’entrée. La porte s’ouvrit sur une obscurité silencieuse. Cameron souffla doucement et marcha lentement jusqu’à l’évier de la cuisine, prenant soin d’allumer toutes les lumières. Il n’avait pas besoin de vivre dans la nuit ; s’ils voulaient vraiment le retrouver, ils savaient où il habitait. Son manteau atterrit sur une chaise, puis il enleva sa chemise blanche tachée de sang. Une autre grimace apparut sur ses lèvres lorsqu’il bougea les bras. La douleur le transperçait tout entier. Au fur et à mesure que l’étoffe partait, la plaie qui le faisait tant souffrir se dévoilait. Un trou bien net, quelques centimètres en dessous de son cœur. La chemise tomba à terre. Pas de doute : leur but était de le tuer. Mais il pouvait se réjouir d’une chose : ils avaient échoué. Ils ne l’auraient jamais. Ou au prix de nombreux efforts. Et cela le réconfortait un peu. De toute façon, leurs mises en garde ne serviraient à rien : il s’était promis d’aller jusqu’au bout, non seulement pour honorer la mémoire de ses parents, mais aussi pour empêcher ces Jeux de la faim de faire de nouvelles victimes. Il ne voulait pas que d’autres personnes meurent. Lui, ce n’était pas si grave. Il y avait des dizaines de Cameron Huggins, là, dehors, qui continueraient son combat de manière toute aussi brave et héroïque. La Rébellion ne mourrait jamais. Alors que le Capitole, lui, allait sévèrement pâtir de leurs actions… et peut-être être réduit en cendres. Un sourire apparut sur les lèvres de Cameron à cette pensée, mais fut vite effacé par une brûlure incroyable. Seulement, la douleur ne se fit pas ressentir là où il l’attendait. Il porta sa main derrière sa tête, et sentit que ses cheveux étaient mouillés… Mais l’étaient-ils vraiment ? Avant même d’avoir vu sa main, il savait à quoi s’attendre : du sang. En tombant, il avait heurté quelque chose. La flèche lui avait fait tellement mal qu’il n’avait pas encore remarqué cette blessure. Ce n’était rien de bien grave, et ce n’était pas si insupportable que ça, mais maintenant, il la sentait. Il laissa échapper un juron et ouvrit le robinet. Ses mains tremblaient comme jamais ; il ne savait pas si ces frissons étaient dus à sa douleur ou à sa peur. Plus que tout, il ne voulait pas qu’Adrastée le voie comme ça. Elle voulait déjà qu’il cesse d’être un rebelle ; mais il ne le pouvait pas. Il portait la rébellion dans son cœur, dans ses tripes. S’il ne se battait plus, il valait autant que ces gens du Capitole qui consentaient à prendre part à la liesse qui précédait les Hunger Games. Or, il n’était pas comme eux. Il refusait de l’être. Il attrapa une serviette et l’humidifia, puis la porta derrière sa tête. La fraîcheur lui procura un bien terrible, et il ferma les yeux pour en profiter un peu plus. Pas longtemps, car sa position le lança rapidement dans les côtes. Cette fois, il ne pouvait plus rester stoïque. Il se plia en deux, le souffle court. Sa plaie sanguinolente était colorée d’un rouge foncé. Elle était infectée. Mais il savait que la crème ferait effet rapidement. Il trempa de nouveau la serviette et épongea le sang qui coulait toujours. Des bruits de pas brisèrent le silence, et il sut alors qu’il n’était pas seul, depuis le début. En temps normal, il aurait plongé la main dans sa poche, malgré ses maigres forces, pour en extirper sa dague. Car après tout, ça pouvait être n’importe qui. Ennemi comme ami. Mais il connaissait ces bruits de pas par cœur maintenant. Alors, Cameron baissa la tête. Il ne voulait pas répondre aux questions qu’elle lui poserait forcément. Il ne voulait pas l’écouter essayer de le persuader que ce qu’il faisait était dangereux. Il le savait déjà. Même de dos, elle pourrait voir qu’il avait été blessé. L’énorme tâche de sang sur sa chemise, étendue au sol, en témoignait déjà. Tout comme le rouge qui restait accroché à ses mèches de cheveux blonds. Lentement, il posa la serviette sur le côté. Souillée par le sang, elle aussi. Il y avait trop d’hémoglobine dans cette pièce pour lui faire croire que rien ne s’était passé. |
| | | Adrastée L. Huggins ADMIN - Burn out
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Sam 2 Juin - 18:18 | |
| Il était tard désormais. L'obscurité régnait mais j'attendais dans le noir complet. J'attendais son retour. Mais je commençais sérieusement à désespérer. Où était-il ? Cameron avait disparu depuis plusieurs heures. Je tentais de me rappeler si quelque chose m'avait été communiqué mais rien. Rien du tout. Comme à chaque fois que le jeune homme partait en mission. Mais afin de me préserver, il avait préféré mentir sur ses réelles intentions. Il agissait toujours ainsi refusant de comprendre que je faisais également partie des rebelles. Plus que jamais. Mais il jugeait cette situation trop dangereuse pour moi. Il me préférait à la maison. Il voulait me savoir en sécurité. Mais il ne pensait pas à moi. Il ne savait pas à quel point je m'inquiétais pour lui chaque fois que l'on venait le chercher. Et je commençais à me demander si quelque chose de grave n'était pas arrivé ce soir. Il finissait toujours pas revenir. Il ne me laissait pas sans nouvelle pendant si longtemps. Je soupirai. Tant d'évènements étaient arrivés en si peu de temps. D'abord le retour des Hunger Games. Les hauts placés du Capitole avaient réussi à rétablir ces jeux cruels. Ensuite, le départ de Milan. Puis les aveux de Cameron et Natalee. Maintenant, la disparition de mon mari. Je commençais à ne plus pouvoir le supporter. Mon coeur meurtri saignait et sa plaie ne pouvait se refermer tant elle était ouverte encore & encore. Je n'avais pas mérité ça. J'aurais préféré me contenter d'une vie simple et douce comme nos parents et grands-parents. Malgré la misère. Malgré les injustices. Tant que l'amour était plus fort que tout, je ne pouvais baisser les bras. Mais dans un monde aussi insensé, ce n'était pas aussi évident. Je risquais de perdre ces personnes que j'aimais à tout instant. Je pouvais moi-même être tuée pour n'avoir été que la compagne de Cameron ; pour avoir rêvé d'un monde libre. La goutte qui faisait déborder le vase. Je me levai d'un bond. Je ne pouvais plus rester ici et attendre. Il me fallait agir. Je me dirigeai vers la porte que j'ouvris d'un geste brusque. En une fraction de seconde, je fus dehors. La lune éclairait le district mais j'aurais fait le chemin même si cela n'avait pas été le cas. Je voulais savoir. J'en avais le droit, non ? Je savais que Cameron avait des contacts un peu partout. Des personnes sur qui compter. Et qui mieux que ces individus pouvaient savoir ? Arrivée devant la porte d'un ami proche de mon époux, j'eus quelques doutes. Et si jamais Cameron était mort ? Non, impossible. Et si tous les rebelles avaient été entraînés dans cette mission ? Je déglutis. Mais je n'avais pas le choix. Je frappai à la porte. La lumière filtra à travers les rideaux et la porte. Puis, Jonas m'ouvrit. Il ne paraissait pas surpris. Pas du tout même.
JONAS : Bonsoir, Adrastée. Un problème ? ADRASTÉE : Bonsoir. Cameron n'est pas rentré. JONAS : Oh vraiment ? Il ne faut pas t'en faire pour lui. Il ne prendrait pas de risques inu … ADRASTÉE : Arrête de me mentir, Jonas.
Le jeune homme soupira. Il en avait assez de mentir apparemment. Il baissa la tête et fixa le sol. Je me raclai la gorge et l'encourageai à continuer. Il haussa les épaules.
JONAS : Cameron est introuvable. ADRASTÉE : Comment ça, introuvable ? JONAS : Nous étions dans la forêt au delà des limites. Et nous ne l'avons pas revu. ADRASTÉE : Et vous êtes tous rentrés ? JONAS : Il faisait tellement noir … Je suis désolé. ADRASTÉE : Tu peux. Je vais aller le chercher. Et si quelque chose lui est arrivé, je te jure que tu regretteras de l'avoir laissé tomber ! Tu n'es qu'un idiot, Jonas !
Je fis marche arrière, ne voulant pas entendre ce que le rebelle avait à me dire. Je me mis à courir. Je pouvais l'entendre hurler mon nom mais je m'en fichais bien. Je ne pouvais pas laisser Cameron seul dans cette forêt. Il était peut-être blessé. Très certainement même. Et cette pensée me serrait le coeur. Les deux heures qui suivirent semblèrent complètement inutile. J'avais beau l'appeler, hurler son nom, le chuchoter par moment, personne ne répondait. Les larmes coulaient le long de mes joues mais je refusais de me faire à cette idée. Il ne pouvait pas mourir et m'abandonner. Il avait promis ! Je m'arrêtai afin de m'asseoir sur une pierre quelques minutes. Où aller ? Où chercher ? Jonas avait raison. Il faisait sombre. Les animaux sauvages pouvaient attaquer à tout instant. Et j'étais épuisée. Blessée aussi. Bras, jambes et visage étaient égratignés ici et là. Je pouvais sentir le sang couler à certains endroits mais rien de grave. Après maintes tentatives, je décidai de rentrer à la maison. Mais je ne pouvais pas le laisser plus de quelques heures. Demain dès l'aube, il me fallait y retourner. Le trajet jusqu'à la maison fut difficile. J'avais mal partout et je pleurais aussi. Mais je pouvais être forte. Rien qu'une fois. Arrivée à quelques mètres de la maison, j'aperçus de la lumière. Je déglutis. Des rebelles ? Des pacificateurs ? Des amis ? Cameron ? Doucement, je poussai la porte. Personne en vue pour le moment. J'entrai. Et si jamais l'ennemi m'attendait ? Je serrai les poings. Impossible. Puis, je l'aperçus. Il était dos à moi mais j'étais certaine qu'il m'avait entendu. Je me précipitai vers lui afin de lui faire face. Au passage, la chemise tachée de rouge me donna quelques précisions sur son état. Je posai mes mains sur son visage, l'obligeant à me regarder.
ADRASTÉE : Mon Dieu, Cameron ! Je t'ai cherché partout !
Il laissa échapper un soupir. Avait-il mal ? Evidemment que oui. Toutefois, je compris rapidement que le jeune homme semblait désolé pour les égratignures sur mon visage. Il était plus inquiet pour moi que pour lui. Je levai les yeux au ciel. Puis je constatai l'ampleur des dégâts. Je plaquai les mains sur ma bouche. Il était amoché. Vraiment. J'aurais voulu m'enfuir. Je détestais le sang. Je détestais les blessés. Je détestais la souffrance. Mais il avait besoin de moi.
ADRASTÉE : Il faut que tu t'allonges sur le canapé. Je vais chercher des bandages.
J'en profitai pour reprendre mes esprits. Je m'attachai les cheveux et attrapai quelques bandages dans notre chambre. Lorsque je pénétrai à nouveau dans le salon, Cameron n'avait pas bougé. Toujours plié en deux dans la cuisine. Je soupirai. Il n'avait sans aucun doute pas la force de bouger. Il me fallait l'aider. La traversée de la cuisine au salon dura une dizaine de minutes. Le jeune homme était très affaibli. Marcher le faisait souffrir. Mais j'étais persuadée que l'allonger sur le canapé était la meilleure décision. Il s'avachit simplement. Par où commencer ? Je m'accroupis.
ADRASTÉE : Je vais commencer par les endroits faciles. Tu as quelques plaies sur le visage et sur les bras. Ton pantalon est abîmé. Je pense que nous devrions l'enlever pour soigner les égratignures qui se trouvent en dessous. Ne bouge pas.
Il ne fit rien. Quant à moi, je tentai de lui ôter ce vêtement. Mais j'étais à la fois embêtée à l'idée de le faire souffrir encore et gênée par la vue de cet homme si peu habillé. « Allons Astée, ne sois pas ridicule ». Une fois le pantalon enlevé, je commençai à soigner ses blessures. Mais alors que le silence régnait, Cameron saisit ma main. Je déglutis.
ADRASTÉE : Tu … Tu m'as fait si peur. J'ai cru que je t'avais perdu … J'ai appelé ton nom dans la forêt tant de fois. Je t'imaginais quelque part, mort. Ne refais jamais ça.
Ma voix se brisa et les larmes commencèrent à couler une fois encore. Quelle idiote. J'essuyai mes joues. Je ne pouvais pas être faible. Pas maintenant. Pas alors que Cameron avait besoin de moi. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Sam 2 Juin - 22:48 | |
| Ce n’était pas tant les reproches d’Adrastée qu’il craignait. C’était surtout le fait qu’elle le voie dans cet état. Vulnérable, faible, blessé. Il ne le voulait pas. Il ne voulait pas être décharné devant elle, être un cas hospitalier ambulant. Il le refusait. C’était terriblement dur pour lui d’être une moitié d’homme en ce moment. Il n’avait même pas été véritablement le mari qu’il aurait dû être. Elle devait plus le voir comme un confident, un ami, qu’un véritable amant. Bien sûr, ils avaient avoué qu’ils s’aimaient ; mais cela ne changeait rien au fait que la passion n’avait pas encore éclaté entre eux. Ils s’étaient déchirés, ils avaient souffert, et pourtant, ils étaient à mille lieues de se comporter véritablement comme un mari et une femme. Comme un mari et une femme qui se désirent, qui veulent passer leur vie ensemble. Car même après s’être avoué leur amour, ils ne cessaient de se fuir. Sans le faire exprès, cette fois, mais ça ne changeait rien. Cameron partait de plus en plus, pressé par l’optique d’une révolution prochaine, et Adrastée le retenait de toutes ses forces, sans y parvenir. Elle restait à la maison, mais son cœur était bien plus loin. Il le savait, il le sentait. Elle détestait cette situation. Mais qu’y pouvait-il ? Il n’avait plus vraiment de choix. Même s’il arrêtait tout, s’il passait le relai à quelqu’un d’autre, le Capitole connaissait son nom désormais. Il ne serait plus jamais tranquille. Alors, face à l’adversité, autant montrer les dents et attaquer. Il ne laisserait pas ces gens trouver sa femme, lui faire du mal. Détruire leur potentielle famille. Et puis, il y avait Paloma. Rien que pour sa petite sœur, Cameron se devait d’être fort. De les protéger. Alors, oui, il partait souvent, il se battait, mais il faisait cela pour eux. Et il espérait que sa femme le comprenait et l’approuvait. Il savait très bien, pourtant, qu’elle détestait le voir s’éloigner et risquer sa vie. Jusqu’à aujourd’hui, il était toujours revenu indemne. Alors, que s’était-il passé ? Un instant d’inattention, un piège savamment posé. La flèche était passée juste à côté de son cœur. À un pouce près, il mourait. Et cela lui donnait la nausée. Ce n’était pas prévu. Passer à côté de la mort l’aidait à y voir plus clair. Certes, il avait toujours plus de chances que Milan, qui avait tellement plus de probabilités de mourir… Mais un piège pouvait le tuer en un coup, sans prévenir. Ses amis, eux, s’étaient méfiés. Pourquoi lui ne l’avait pas fait ? Alors qu’il essayait de se souvenir du fil de la soirée, tout s’embrouillait. Il entendait la flèche fendre l’air, transpercer son torse, et il se revoyait tomber sur le sol. Sa tête avait effectivement heurté quelque chose. Et puis, il s’était un peu redressé, avait crié sous le coup de la douleur. Et… quelqu’un l’avait soutenu, l’avait aidé à marcher jusqu’à l’endroit où il s’était réveillé. Il s’en souvenait, maintenant. Il ne savait plus qui, mais une personne l’avait tiré de là. Lui avait sauvé la vie. La faiblesse. Quelqu’un avait dû le sauver. Sinon il serait mort. Adrastée avait raison : il n’y arriverait pas tout seul. Tout seul, il n’aurait pas survécu. Il ne survivrait pas. Alors, à quoi bon ? Il refusait qu’elle l’aide. Qu’elle risque sa vie. Sa femme, sa merveilleuse femme, ne pouvait pas braver les mêmes dangers que lui. Il en crèverait plus vite encore.
Alors que ces pensées se bousculaient dans sa tête, elle accourut vers lui et saisit son visage, l’obligeant à la regarder. Il remarqua tout de suite son visage écorché. Glissant une main le long de son bras, doucement pour ne pas réveiller sa blessure, il l’interrompit :
- Adrastée… Ton visage… Tu aurais dû attendre ici…
Mais elle leva les yeux au ciel. Bien sûr, elle n’aurait jamais patienté. Il lui était impossible de rester à la maison en espérant que son mari arrive bientôt, alors qu’elle savait que ce dernier était probablement en train de mourir au beau milieu de la nature. Les lèvres de Cameron tremblaient légèrement, étaient de nouveau blanches. Il avait froid. Ses paupières se fermèrent un instant. Il devait tenir bond. Sauver les apparences. Mais il était livide. Non seulement, il était blessé, mais elle aussi. De toute évidence, elle relativisait sa propre douleur au moins autant que lui. Rapidement, elle se rendit compte qu’il avait frôlé la mort. Son état ne laissait aucun doute possible. Elle plaqua ses mains sur sa bouche.
- Ça va aller… C’est pas grand-chose, je te jure…
Murmura-t-il en souriant légèrement pour tenter de la rassurer. Mais la pièce vacilla soudain sous ses yeux, et il dut cramponner le meuble à côté de lui pour ne pas trop chanceler. Rapidement, elle s’éclipsa pour chercher des bandages. Cela permit à Cameron de retrouver ses esprits. Ne pas craquer, ne pas se montrer faible. Pas devant Adrastée. Il déglutit et reprit sa respiration. Chaque bouffée d’air le faisait un peu souffrir, mais de moins en moins. Il sentait que la cicatrisation s’accélérait sous les effets de la crème. Il aurait toujours une marque blanche sous le cœur, mais la plaie serait présente moins longtemps, et le ferait moins souffrir. Lorsqu’elle revint, il ne lui avait pas obéi. Il essayait simplement de reprendre son souffle – et sa contenance. Cela leur prit de longues minutes, mais ils atteignirent finalement le séjour. Une fois assis sur le canapé, Cameron l’écouta. Elle voulait qu’il se déshabille complètement pour le soigner. Après tout, que pouvait-il dire ? Il n’avait plus la force de lutter. Même si pour lui, se faire pouponner comme ça était dégradant et humiliant – surtout face à sa femme –, il savait pertinemment qu’il ne pourrait pas l’empêcher de n’en faire qu’à sa tête. Elle était gênée, pourtant. C’est vrai qu’il ne s’était pas imaginé ôter son pantalon devant elle de cette façon, la première fois. Mais il était son mari ; leur incohérence résidait justement dans le fait qu’elle ressente un embarras à la simple idée de lui enlever son pantalon. Ils n’avaient pas à être mal à l’aise dans ce genre de situations. Après tout, ils avaient dit oui « pour le meilleur et pour le pire ». Cameron saisit la main d’Adrastée. Si elle était confuse, si elle agissait comme un robot, il était persuadé que c’était parce qu’elle extrêmement nerveuse… À l’idée de le perdre ? Ses mots vinrent confirmer ce qu’il pensait, et son cœur se serra.
- Adrastée…
Sa main étreint davantage celle de sa femme. De l’autre main, il la força à le regarder. Oui, il avait mal, mais moins physiquement que moralement, et surtout, bien moins qu’elle.
- Je te l’ai promis, je ne mourrai pas…
Mais elle détourna son regard et repris ses soins sur les jambes de Cameron. Ses joues rosirent très légèrement. Il ne voulait pas qu’elle le considère simplement comme un malade, à ce moment-là. Il avait besoin de sa femme. D’elle, seulement d’elle. Pas d’une infirmière. Sa voix se durcit.
- Arrête, Adrastée. Arrête ça. Je t’en supplie. Je ne veux pas que tu me voies comme ça… Que… tu me regardes comme ça…
Il secoua légèrement la tête. Il voulait d’elle. Il la voulait tellement. Il l’aimait tellement. Elle était prête à tout pour lui. Il ne pouvait accepter tant d’abnégation à sens unique. Elle était toujours là, toujours. Il avait mal partout, il était faible, mais il était là aussi. Alors, Adrastée releva les yeux vers lui, et son regard le désempara totalement. Ses yeux étaient remplis de larmes. De larmes et d'amour. Elle avait eu tellement peur. Il avait été cruel de jouer un tel tour à son cœur. Eux qui s’étaient jurés de ne pas se quitter. De ne « plus » se quitter. C’était ce regard-là qu’il voulait. Il voulait se réveiller tous les matins avec ces yeux face aux siens. Ces lèvres magnifiques.
- Je suis ton mari, murmura-t-il.
Puis il se pencha, ignorant la douleur une bonne fois pour toutes, afin d’attraper doucement sa bouche rose. |
| | | Adrastée L. Huggins ADMIN - Burn out
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Dim 3 Juin - 15:20 | |
| Ce que je pouvais ressentir en cet instant n'avait aucune importance. Enfin, je parlais des douleurs qui parcouraient mon corps un peu partout. Mes pieds enflés par les heures de marche sans aucun résultat. Mes bras et mes jambes écorchés par les branches et les ronces qui n'avaient pas ralenti ma course. Mon visage dans le même état. Mais tout cela ne valait pas la peine. Tout ce qui avait de l'importance en cette soirée était Cameron. Il était en vie. Il avait eu énormément de chance. Et je pouvais constater que le trou juste au dessous de son coeur prouvait que les personnes qui l'avaient attaquées cherchaient à le tuer pour de bon. Il n'aurait pas dû s'en sortir. Il devait normalement disparaître à jamais. Mais il était plus fort que la mort. Il avait vaincu la faucheuse. Cette fois du moins. Combien de temps encore cela durerait-il ? Une ou deux fois ? Pas plus en tout cas. Et je ne pouvais le tolérer. Il n'allait pas repartir de si tôt. Premièrement, parce que sa blessure n'était pas superficielle et qu'il aurait besoin de repos. Ensuite, parce que je ne lui laissais plus le choix. Plus de mensonges, plus de besoin de me protéger. Il se devait d'être sincère maintenant. Ou je le suivrais. J'étais prête à risquer ma vie pour lui montrer que cette guerre était perdue d'avance. Du moins, pour le moment. Il devait réfléchir au lieu d'agir ; de foncer tête baissée dans des pièges. Terminées les missions suicides. Il enverrait ses amis. Mais lui ne quitterait plus cette maison. J'avais déjà perdu Milan. Je n'étais pas prête à laisser partir une autre personne. Surtout aussi importante. Comprenait-il ? Je pense que oui. Il avait eu si peur ce soir. Peur de me faire souffrir sans aucun doute. Mais cela ne changeait rien. Il y était allé malgré tout. Il connaissait les risques. Et il les acceptait. Moi non. Comment vivre sans lui ? Comment apprendre à me passer de sa présence ? Tout cela était tout bonnement impossible. J'aurais voulu lui hurler dessus afin de le faire réaliser ses erreurs. Mais je n'en avais pas le coeur. Il avait largement eu sa punition. Je ne comprenais pas comment une telle chose avait pu se produire. Cameron était habituellement prudent. Il ne prenait pas de risques inutiles. Jamais. Mais une fois avait suffit. Une seconde d'inattention et sa vie s'était pratiquement arrêtée. Le pire dans tout cela était la réaction des autres rebelles. Ils l'avaient cherché mais avaient finalement arrêté car la pénombre les empêchait de voir correctement. Tous des idiots. Cameron était le leader ! Il mourrait & la rébellion également. Demain tous m'entendraient. Je n'allais pas pardonner si rapidement. Mon mari aurait pu mourir de froid quelque part dans cette forêt. Son coeur aurait pu cesser de battre. Mais les rebelles étaient en sécurité et cela était apparemment bien plus important. Ils allaient subir mes foudres.
Plus j'y pensais et plus mon visage se crispait. J'étais très en colère. Après moi-même pour l'avoir laissé partir. Contre Cameron pour être parti. Contre le monde entier pour être si cruel. Mais je me devais de me calmer. Cela ne servait à rien. Il était là face à moi en cette seconde et rien d'autre ne comptait. Mais cela suffisait-il ? J'avais si peur que quelque chose de plus grave n'arrive. Cameron me ramena à la réalité en prononçant mon prénom. Il serrait ma main si fort que j'en avais mal. Mais je ne voulais pas le regarder. Pourtant, il m'y força. Je déglutis.
CAMERON : Je te l'ai promis, je ne mourrai pas …
J'aurais tant voulu lui dire que je le croyais. Mais j'en étais bien incapable. Il n'était pas invincible malheureusement. Ses blessures le prouvaient. Il n'était qu'un homme. Je détournai le regard. Je devais me concentrer sur ses blessures. Mais Cameron ne semblait pas vouloir que je continue.
CAMERON : Arrête, Adrastée. Arrête ça. Je t'en supplie. Je ne veux pas que tu me voies comme ça … Que … tu me regardes comme ça …
Il avait sans aucun doute raison. Je jouais davantage l'infirmière que la femme que je devais être ce soir. Mais la colère et la peur de le perdre prenaient le dessus. Je n'arrivais pas à parler. Je n'arrivais plus à prononcer des mots qui auraient pu lui prouver à quel point il comptait. Même si Cameron le savait. Mais c'était toujours si bon de le savoir. Je soupirai un bon coup avant de relever les yeux. Une fois encore, j'avais envie de pleurer. Mais je ne devais pas. Je ne pouvais pas. Le jeune homme sembla se radoucir et ajouta quelque chose qui m'alla droit au coeur. « Je suis ton mari ». Oui mais pour combien de temps encore ? Si Cameron s'amusait à risquer sa vie de la sorte, je ne pouvais qu'attendre que l'on vienne m'annoncer sa disparition. Je n'eus pas le temps d'ajouter quoi que se soit. Il se pencha vers moi et m'embrassa avec force. Je grimaçais. Je ne voulais pas qu'il souffre davantage. Mais il semblait ne pas y prêter attention. J'en fis de même. Notre baiser dura quelques secondes avant que d'un geste de la main, je le repousse sur le canapé. Je me levai toutefois afin de m'asseoir sur ses jambes nues. Face à lui. Ma peau était en contact direct avec la sienne. Mes mains étaient posées sur ses épaules et ma tête était baissé. Mes yeux fermés. Je réfléchissais. Je croisai enfin son regard et un sourire se dessina sur mes lèvres.
ADRASTÉE : Arrête de bouger, je dois terminer mon inspection.
Il s'exécuta. Je voulais vérifier qu'il allait bien. Je voulais en être certaine. Toujours assise sur ses jambes, je saisis ses mains afin de soigner les blessures. Il les reposa sur mes cuisses. Je m'approchai ensuite de son visage et j'en embrassai chaque centimètre avec douceur. Puis je le fis pencher la tête pour éponger le sang. La plaie semblait se refermer. Une blessure en moins. Mais il me restait la plus évidente ; celle sur son torse. Un peu de pommade et un bandage. Je ne pouvais pas faire mieux. Une fois ma mission terminée, je soupirai. Cameron aussi. Avait-il moins mal ? Le silence s'installa dans la pièce. Mais il n'était absolument pas gênant. Le jeune homme passa ses mains sous ma robe, afin de caresser la partie de mes cuisses recouvertes par le tissu. Il reprenait peu à peu des couleurs. C'était bon signe. Mes mains à nouveau posées sur ses épaules, je m'avançai vers son visage pour lui chuchoter quelques mots.
ADRASTÉE : Tout va bien maintenant. Tu es en sécurité avec moi.
L'était-il réellement ? Je ne pouvais le certifier. Mais je voulais être celle qui saurait le protéger de tous les dangers. Je voulais être la seule qui pourrait le rassurer. Je voulais être sa femme. Pour le meilleur et pour le pire. « You and I will be safe and sound ». |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Dim 3 Juin - 16:14 | |
| L’abandon. Celui des autres rebelles. Quelque temps plus tôt, celui de sa meilleure amie. Cameron l’avait souvent subi, récemment. Cet abandon qui transperce le cœur, qui donne envie de mourir, car il implique des personnes qu’il pensait garder toujours à ses côtés. Mais Adrastée avait toujours été là. Peu présente au début, du fait de leur union forcée, mais ce n’était plus pareil aujourd’hui. Elle ne fuyait plus, elle restait. Plus que jamais, alors qu’il avait terriblement besoin d’elle. Les autres rebelles avaient été lâches ce soir-là, mais après tout, il n’avait pas à les blâmer. Il les comprenait. Après tout, ils avaient eu peur pour leur propre sécurité. Ils avaient laissé Cameron pour mort, mais dans tous les cas, ils seraient peut-être morts eux-mêmes s’ils étaient restés sur place. Avec le temps, il avait accepté l’idée que tout le monde n’était pas prêt à prendre les mêmes risques, surtout au nom d’une liberté qu’ils n’étaient pas certains d’obtenir un jour. Mais c’était plus important, désormais. Parce que deux des leurs avaient été sacrifiés récemment ; ou plutôt vingt-quatre. Cela changeait la donne. Ils ne faisaient pas tout cela uniquement pour eux, mais aussi pour ceux dont l’avenir se trouvait sur la sellette à cet instant précis. Peut-être par amour propre, il refusait que Milan meure ; mais il savait aussi que ça arriverait s’ils n’agissaient pas. Alors, entre la lâcheté et un trop plein de bravoure, il préférait faire preuve d’excès de courage. Personne ne pourrait le lui reprocher ; personne, à part Adrastée, s’il venait à décéder. Le seul fait d’envisager de lui faire subir cela était incroyablement cruel, et il se détestait. Mais il était pris entre deux feux, et il lui fallait faire des choix. Le plus évident pour lui était de risquer sa vie, parce qu’il savait que la communauté entière priait pour que le Capitole tombe. Mais l’autre choix, celui qu’avait fait sa femme, était précisément celui qui le tiraillait : soit il devait faire attention, quitte à ne plus quitter leur maison, soit elle venait avec lui. Il le refusait. Ce n’était pas sa seule présence qui allait l’empêcher de se prendre une flèche en pleine tête. Ce n’était pas Adrastée qui allait déjouer tous les pièges qui trainaient sur leur chemin. Elle allait être au moins aussi chétive qu’eux. Et il devait déjà faire attention à sa propre survie, et ne voulait pas avoir aussi le poids de celle de sa femme. Ses mots eurent malgré tout un effet sur elle. Si blessé qu’il était, il parvenait à la rassurer, au moins un peu. Elle avait peur d’être veuve avant l’heure, et lui aussi craignait de perdre la vie. Mais qu’elle le veuille ou non, ça arriverait si ça devait arriver. Le fait de partir en missions, de se mettre en danger, ne changerait que peu de choses. Au mieux, ils viendraient le chercher ici, et il devrait donc la défendre, et Paloma aussi. Au pire, il se ferait tuer. D’un coup, un seul petit coup. Son cœur cesserait de battre. Elle serait triste, mais au final, elle saurait qu’elle n’avait aucun moyen de l’en empêcher. Alors oui, c’était malheureux, mais le destin était difficilement manipulable. S’il devait mourir, il mourrait. Du moins, c’était sa façon à lui de concevoir les choses. Ainsi, lorsqu’elle interrompit leur baiser, il soupira. Oui, il avait mal, mais pas plus que lorsqu’elle refusait de prendre en considération sa volonté. Lorsqu’elle s’assit sur ses genoux, il fut donc saisi d’étonnement, mais ne le montra pas. Ils n’avaient jamais été physiquement aussi proches. Peau contre peau. Les douces cuisses d’Adrastée contre les siennes. « Arrête de bouger, je dois terminer mon inspection », murmura-t-elle au bout d’un moment. Il était de toute façon bien incapable de faire un geste, à ce moment-là. Elle l’avait considérablement surpris, en bien, et il n’avait pour seul souhait, à cet instant, que de la regarder prendre soin de lui. Il la trouvait si belle qu’il pouvait l’observer des heures.
Après qu’elle eut pansé toutes les plaies de son corps endolori, il la regarda avec un sourire. Il glissa ses mains sur les cuisses nues de sa femme, juste sous le tissu de sa robe, et soupira paisiblement. « Tout va bien maintenant. Tu es en sécurité avec moi », chuchota-t-elle à quelques centimètres de son visage, sur lequel elle s’était tendrement penchée. Mais il secoua la tête. Adrastée ne sembla pas comprendre, et il rit légèrement – peu de temps car la douleur de sa côte fut réveillée par la contraction de ses abdominaux, ce qui le fit grimacer. Il sourit naturellement, avant de parler à son tour.
- Crois-le ou non, je n’ai jamais été plus vulnérable qu’en ta présence… Avec toi, mon courage disparaît. J’ai tout le temps peur…
Il ne souriait plus, mais la regardait avec tendresse.
- J’ai peur de ne pas être assez bien, peur de te décevoir… encore. J’ai bien moins peur de la mort que de toi, Adrastée. La mort ne requiert pas d’être particulièrement exemplaire… Toi, si.
Sa main endolorie caressait la cuisse de la jeune femme, doucement. Sa peau le brûlait, à ce contact, mais il ne le sentait même pas. Comme un enfant qui s’égratigne et continue de jouer. Ce contact à lui seul parvenait à le plonger dans une profonde sensation de bien-être.
- C’est justement ce que j’aime. Le fait, dans un sens, de ne pas être en sécurité avec toi.
Ses mains glissèrent vers le dos de la jeune femme, le creux de ses reins. Il l’attira contre lui et embrassa doucement son cou. Son parfum était exquis. Il l’avait toujours adoré. Et il l’aurait reconnu plus que n’importe quel autre. C’était aussi ce qui faisait la particularité de leur couple : le fait de se connaître aussi bien en se fréquentant depuis aussi peu de temps. S’ils avaient été mariés de force, aujourd’hui, ils s’aimaient plus que tout. De quoi donner une leçon à tous ceux qui avaient condamné leur union avant même qu’elle ne soit prononcée. Il y avait toujours cru, lui. Même lorsque leur relation était catastrophique. Il y croyait toujours aujourd’hui, alors que les évènements laissaient peu de place aux croyances. Pouvaient-ils avoir des enfants dans cet environnement ? Fonder une famille ? Certainement pas. Mais ce n’était pas le but immédiat de Cameron. Il voulait avant tout aimer, aimer tant qu’il en était encore temps. Dieu seul savait s’ils seraient encore là demain, où s’ils auraient succombé à de nouveaux pièges, de nouveaux ennemis. Pour l’instant, ils étaient là, amochés mais vivants. Ils avaient survécu à une journée de plus. Et dans ces temps de dictature, il fallait profiter de chaque instant passé ensemble. Il était persuadé qu’ils n’avaient pas assez vécu, tous les deux. Qu’ils ne s’étaient pas assez aimés. Il leur restait tant de choses à vivre. Et l’idée des enfants ne paraissait alors pas si incongrue. Du moins, si leur mère était Adrastée. Ses lèvres contre son cou, il lui susurra un « je t’aime » rempli d’espoir pour l’avenir. Après tout, il leur en fallait, s’ils voulaient vivre libres. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Dim 3 Juin - 21:37 | |
| Mes paroles prononcées, Cameron secoua la tête. Je déglutis. Ne se sentait-il pas bien avec moi ? Ne pensait-il pas être en sécurité près de moi ? Mon incompréhension le fit rire. Quelques secondes du moins, avant que la douleur ne se réveille. Il grimaça et je l'imitai. Je ne pouvais supporter de le voir tant souffrir. Enfin il m'expliqua. « Crois-le ou non, je n'ai jamais été plus vulnérable qu'en ta présence … ». Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je comprenais tout à fait où il voulait en venir. Je ressentais exactement la même chose. Lorsque je me trouvais à ses côtés, c'est comme si le monde disparaissait. Près de lui, je ne voyais que nous, que notre petit monde. Alors que j'aurais dû faire davantage attention. J'aimais le comparer à ce soleil éclairant mon visage, m'éblouissant de sa présence. Voilà ce qu'il était. Il était celui qui réchauffait mon coeur. « Avec toi, mon courage disparaît ». Je n'étais pas tout à fait d'accord. Je pensais plutôt qu'en ma présence, il pouvait être lui-même. En ma présence, il oubliait les apparences et se montrait tel qu'il était. Et cela ne voulait pas dire qu'il perdait son courage. Au contraire. « J'ai tout le temps peur … ». Et moi donc. Maintenant que nous étions deux, je ne pouvais plus jouer l'égoïste. Je ne pouvais plus penser uniquement pour moi. Prendre des décisions qui me regardaient. Et cela était effrayant. Toutes mes décisions, tous mes choix influaient sur notre vie de couple. Si je décidais de me battre, Cameron ne pouvait plus se permettre de risquer sa vie. Si j'abandonnais, je le laissais tomber. Si je l'aimais, je faisais preuve de faiblesse. Mais c'était si bon de l'aimer. Et c'est en cela que nous avions sans cesse peur. Peur de perdre la personne que nous désirions. Peur de se retrouver désormais seul. Mais à deux, nous étions plus forts. Il fallait y penser. Le jeune homme ne souriait plus. Il était très sérieux mais faisait preuve de tendresse. Il caressait mes jambes et ce contact me faisait frissonner. Je ne voulais pas qu'il s'arrête. « J'ai peur de ne pas être assez bien, peur de te décevoir … encore ». Les pleurs. La tristesse. La souffrance. Tout ceci était terminé. Cameron avait commis une erreur que j'avais parfois du mal à oublier mais il faisait tout pour se faire pardonner. Et cela marchait. Il se montrait doux et aimant. Il jouait son rôle de mari à la perfection. Et de notre union forcée était née un véritable amour. Amour que j'aurais pu perdre aujourd'hui. Mais il ne fallait plus y penser. Cameron était en vie. Il était là avec moi. Rien d'autre ne comptait plus que cela. « J'ai bien moins peur de la mort que de toi, Adrastée. La mort ne requiert pas d'être particulièrement exemplaire … Toi, si ». Je trouvais ses propos particulièrement émouvants. Je pinçai les lèvres dans l'espoir de retenir les larmes de bonheur. Car cette déclaration était la plus belle de toutes. « C'est justement ce que j'aime. Le fait, dans un sens, de ne pas être en sécurité avec toi ». J'esquissai un sourire.
ADRASTÉE : Attention, je suis une femme dangereuse.
Bien entendu que je ne l'étais pas. Du moins, pas vraiment. Lorsque je lui promettais la sécurité, j'étais sincère. Je voulais prendre soin de lui. Je le voulais pour moi toute seule. Je me devais de le rendre heureux. Et après quelques semaines en sa compagnie, je pouvais dire que j'avais plutôt bien réussi. Des débuts difficiles. Des évènements tragiques aussi. Mais tout était rentré dans l'ordre. Nous avions passé plusieurs jours sans attirer le moindre problème. A nous aimer. A nous lever le matin côte à côte. A nous enlacer. A nous embrasser. Même si j'aurais voulu passer davantage de temps en sa compagnie. Mais les rebelles l'accaparaient. Ils avaient besoin de lui si souvent que Cameron devait partir à l'aube et rentrer très tard le soir. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Jusqu'à ce jour. Il avait failli mourir. Il aurait très bien pu ne jamais me revenir. Car après tout, son sort ne paraissait gêner personne. Perdre le leader ? Dommage mais il pouvait être remplacé. Pas dans mon coeur malheureusement. Je soupirai. Il me fallait penser à quelque chose de plus joyeux.
ADRASTÉE : Tu sais, je ne te demande pas d'être exemplaire. Je te demande simplement d'être toi-même et de ne plus me mentir. Je te veux toi. Je veux penser à nous. A notre avenir. A ces rêves de famille. A ces rêves de liberté. A rien d'autre.
Les mains de Cameron glissèrent dans mon dos. Il m'attira à lui et embrassa mon cou. Mes mains étaient posées sur le canapé, juste derrière ses épaules. Je serrais le tissu avec force, comme pour me contrôler. J'étais tellement heureuse de partager cela avec lui. J'étais tellement fière d'être sa femme. De lui appartenir. Et ce soir plus que jamais. Il était pas si près de la mort. Cela était une leçon. Nous devions profiter l'un de l'autre ; pleinement. Ne pas se priver. Ne pas se gêner. Ne penser qu'à nous. Vivre notre vie comme nous le souhaitions. Et cette vie pouvait bien être animée par le désir d'avoir des enfants. Même si je ne voulais pas de famille dans ces conditions, je ne pouvais pas dire que la vision de ma fille ou de mon fils me dérangeait. Au contraire. J'imaginais chacun de leurs traits. Ces petits qui auraient les yeux de leur père, sa force aussi. Perdue dans mes pensées, je souris lorsque Cameron me susurra un « je t'aime ». J'embrassai ses lèvres, pressai mon corps contre le sien en prenant soin de ne pas lui faire de mal. Comme j'aimais être avec lui. J'étais si bien.
ADRASTÉE : Moi aussi, mon amour … Moi aussi.
C'était la première fois que je lui donnais un surnom. J'espérais que cela n'allait pas le déranger. Mais j'avais envie de lui faire comprendre qu'il était mien. Je voulais m'impliquer un peu plus dans cette histoire d'amour. J'avais besoin de lui. J'avais besoin de nous. Je fermai les yeux posant mon front contre le sien. Mon corps était bouillant maintenant. Sans doute animé par un désir qui m'était encore inconnu. L'envie de lui. L'envie de nous. J'entremêlai mes doigts aux siens puis embrassai ses lèvres. Encore et encore. Sans pouvoir m'arrêter vraiment. Jusqu'à manquer de souffle. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Lun 4 Juin - 16:08 | |
| Leur rapprochement avait été soudain. Pas trop soudain, non ; juste rapide, naturel, sans signe annonciateur. Ils s’étaient simplement rendu compte qu’ils avaient besoin l’un de l’autre. Cameron savait qu’il ne pourrait vivre sans Adrastée, c’était un fait. La simple pensée de la perdre, de devoir vivre sans elle, lui déchirait le cœur. Même s’il n’avait pas été amoureux d’elle, même au début de leur relation, il aurait éprouvé la même chose. Elle était une trop bonne personne, trop généreuse et attentive aux désirs des autres. Elle méritait la meilleure vie possible, dans ce monde sans pitié qu’était Panem. Et s’il pouvait lui offrir, il n’hésiterait pas une seule seconde. Il ne lui mentirait plus, non. Il ne le pouvait plus. Il lui avait déjà menti au tout début, en lui faisant croire qu’elle ne lui plaisait pas alors qu’il la désirait plus que tout. Et puis, était venue la grande trahison. Il avait étreint, touché, embrassé Natalee. Il avait pensé à une autre femme, eut envie d’elle aussi, et s’en était terriblement voulu. Mais il avait tellement eu l’impression que la blondinette était la seule personne à lui témoigner un véritable amour, qu’il en avait oublié le principal : Adrastée était sa femme. Qu’elle l’aime ou non n’était pas la question. Il l’avait épousée, de force, et même s’il était un pion dans l’histoire, il se devait de ne pas lui faire vivre un cauchemar. Depuis la révélation de cette trahison, il y a quelques semaines déjà, elle avait appris à lui pardonner. Elle savait pertinemment qu’il n’y avait qu’elle qui comptait ; cela se voyait à la manière qu’avait son mari de la regarder, de la toucher, de l’embrasser. L’impulsion qui avait poussé son geste envers Natalee était guidée par un désir bestial et sauvage. Pour Adrastée, il ressentait de l’amour, un amour profond et véritable. Et du désir aussi. C’était un fait, depuis le premier jour. Mais depuis qu’ils avaient admis qu’ils s’aimaient, il savait que le moment de leurs corps nus, l’un contre l’autre, arriverait tôt où tard. Parce que partager son lit, son âme, son intimité avec sa femme, était ce qu’il attendait depuis très longtemps. Elle méritait plus d’attention qu’une reine ; et il était certain que naturellement, sans faire d’efforts, il lui donnerait tout le bonheur qu’elle méritait.
Elle se serra contre lui, et son pouls s’accéléra. Et puis, elle prit ses lèvres, et ses doigts s’entremêlèrent à ceux de Cameron. Elle était fiévreuse. Pleine de désir. Et lui aussi. Les battements de son cœur s’intensifièrent. Il espérait que sa blessure n’allait pas se réveiller, mais à vrai dire, les baisers d’Adrastée étaient le remède à n’importe quelle plaie. Lui qui avait essayé de contrôler ses pulsions depuis leur catastrophique nuit de noces, lui qui avait dominé son envie d’elle depuis autant de temps… Ce soir, elle lui montrait qu’elle le voulait. Qu’il était à elle, qu’elle était à lui. Cameron n’avait plus mal à cet instant. Comment souffrir alors qu’Adrastée lui offrait tout ce qu’il voulait ? Elle, son amour, son corps. Tout. Et il n’avait besoin de rien d’autre. Il répondit à ses baisers avec davantage de vigueur. Lorsque tous deux manquèrent de souffle, il coupa court à leurs embrassades et glissa de nouveau ses mains sur sa taille, mais cette fois-ci au-dessus de sa robe. Il remonta doucement ses doigts, sur le devant de son buste, jusqu’à son col. Un bouton. Il la regardait dans les yeux. Ses pupilles étaient légèrement plus dilatées que d’habitude. Un autre. Elle sembla frissonner. Le tissu glissa de son épaule, et Cameron se pencha pour déposer un baiser sur sa peau. Sa blessure le lançait, mais il n’y prêtait vraiment pas attention. Adrastée était tellement belle… Se redressant, il attrapa de nouveau ses lèvres, et finit de déboutonner sa robe tout en l’embrassant. Puis il recula lentement, de quelques centimètres à peine, et entreprit de soulever le vêtement pour le lui ôter... Mais à peine eut-il levé le bras gauche qu’une douleur fulgurante le transperça. Il se tint un instant les côtes, la tête baissée, puis releva les yeux, un mince sourire aux lèvres.
- Je crois que tu vas devoir prendre le relai pour ça…
Bien sûr, Adrastée s’inquiétait. Peut-être aurait-il trop mal pour profiter véritablement du moment ? Peut-être faudrait-il arrêter là, et faire ça une autre fois ? Elle ne lui posa pas la question de savoir s’il allait bien, mais son regard interrogateur était on-ne-peut-plus explicite. Cameron secoua doucement la tête, et se rapprocha d’elle.
- Rassure-toi… Je ne pourrais pas aller mieux, murmura-t-il, les lèvres presque collées à celles de sa femme.
Elle enleva sa robe, dévoilant ses sous-vêtements. Ils étaient désormais presque nus. Il la regarda longuement. Peut-être était-elle gênée, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Elle était tellement splendide. Il avait rêvé ce moment avec elle. Il avait songé au jour où ils seraient peau contre peau. L’ultime barrière serait enfin baissée ; ils n’auraient plus rien pour les séparer. Absolument rien. Cameron aimait croire que, pendant un instant, le temps s’arrêterait. Ils ne risqueraient plus de mourir, ni de perdre ceux qui leur étaient chers. Ils se fondraient l’un dans l’autre, sans regarder autour, sans se préoccuper des malheurs du monde. Seuls au monde.
- Tu es magnifique, chuchota-t-il.
Elle était griffée de partout, égratignée au niveau du visage, mais elle restait irréelle, presque trop belle. Il était certain qu’on ne pouvait pas en dire autant de lui. Ses bandages ne laissaient aucun doute sur son état, et quelques gouttes de sang séché collaient ses cheveux. Et pourtant, il s’agissait d’un moment de satisfaction totale. Le seul fait de la voir, de sentir son parfum, parvenait à lui faire oublier qu’il était presque mort, ce soir. Le regard qu’il lui lança voulait tout dire. « Tu es prête ? » ; cela n’appelait pas de réponse. Il savait qu’elle l’était. Et lui aussi. Il n’avait jamais été aussi prêt de toute sa vie, en fait. Lentement, il s’approcha pour l’embrasser, d’abord doucement, puis avec plus de vigueur et de passion. Il oubliait tout, désormais. Sa famille décimée, le Capitole, la Rébellion, Natalee… Tout, sauf Adrastée. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Mer 6 Juin - 17:23 | |
| L'amour. Le désir. Des sentiments qui m'avaient été inconnus durant de si nombreuses années. Ce n'est que maintenant que je comprenais. J'avais tant de fois parlé de ces choses avec Milan. Mais à l'époque, nous n'étions que des enfants. Nous ne pouvions savoir. Il fallait le vivre pour se rendre compte à quel point tout cela était important. Je pouvais me rappeler de cette journée d'été passée aux côtés de mon meilleur ami. Il faisait chaud et à notre âge, les enfants pouvaient rentrer chez eux et profiter d'une après-midi ailleurs qu'aux champs. Du coup, nous nous étions éloignés afin de parler tranquillement. Nous aimions nous retrouver seuls. Nous aimions nous confier des secrets et nous avions bien évidemment fait le pacte de ne jamais en révéler aucun. Comme nous étions innocents à cette époque. Les Hunger Games avaient été oubliés et vivre dans un des districts les plus pauvres ne semblait pas si difficile. Tout cela avait bien changé. Après nous êtres rendus dans notre endroit favoris, loin des regards indiscrets, nous nous étions allongés dans l'herbe. J'avais posé ma tête contre le torse de Milan et ce dernier s'était mis à parler le premier.
MILAN : Dis, tu es déjà tombée amoureuse ? ADRASTÉE : Non jamais. Je préfère de loin mon indépendance. L'amour ce n'est pas pour moi. MILAN : Ah bon ? Tu ne veux pas d'un homme dans ta vie ? Tu ne veux pas fonder une famille ? ADRASTÉE : Je ne sais pas … Je n'ai jamais réellement réfléchi à tout cela. MILAN : Pourquoi ? ADRASTÉE : Tu sais pourquoi. Mes parents. MILAN : Ton histoire de mariage forcé ? Tu penses sincèrement que ton père approuverait une fois encore ? Tes soeurs sont peut-être heureuses mais tu n'es pas comme elles. ADRASTÉE : J'ai besoin de ma liberté, je sais. MILAN : Si tu avais le choix ? ADRASTÉE : J'aimerais me marier avec la seule et unique personne qui serait capable de m'aimer telle que je suis. Une personne qui ne voudrait pas me changer. Une personne qui saurait prendre soin de moi et qui ne m'abandonnerait jamais et ce malgré les épreuves. MILAN : Tu crois que cette personne existe quelque part ? ADRASTÉE : Peut-être. L'avenir nous le dira.
Et en effet, l'avenir m'avait apporté des réponses. Tout ne s'était pas passé exactement comme je l'avais souhaité bien sûr. Mes parents m'avaient trouvé un mari. J'avais été forcée de l'épouser. Et longtemps, j'avais pensé que jamais nous ne pourrions nous aimer. Mais j'avais tord. Car en réalité, il était l'élu. Il était celui qui avait réussi à faire chavirer mon coeur. Il m'avait touché par sa bonté & sa gentillesse. Il m'avait offert son coeur et son âme. Je ne pourrais jamais le remercier pour tout ce qu'il avait fait. Avec Cameron, je me sentais vivre. Le jeune homme n'avait jamais cherché à me changer. Il m'avait accepté avec mes qualités et mes défauts. Il avait tout aimé en moi dès notre premier regard. Il est vrai que j'avais mis du temps à comprendre. Je m'étais éloignée quelques semaines afin de réfléchir à notre situation. Mais attristée par la vue de cet homme blessé, je m'étais jurée de faire des efforts. Nous avions dans un premier temps appris à nous connaître. Tout doucement. Pas à pas. Puis nous étions passés au stade d'amis. Des personnes qui se découvrent et qui s'apprécient. Et les sentiments s'en étaient mêlés. L'amour. La jalousie. La haine aussi lorsque j'avais appris la trahison. Mais désormais, plus rien n'avait d'importance. Nous étions de nouveau ensemble car l'amour avait triomphé de ce mal qui nous rongeait. Nous voulions continuer main dans la main et faire notre chemin tous les deux. Nous voulions nous aimer. Pour toujours.
Alors que nous nous embrassions, Cameron décolla sa bouche de la mienne. Le silence. Pas un bruit. Ses mains parcouraient mon corps. Puis, il entreprit de déboutonner ma robe. Un premier bouton. J'avais envie de lui hurler de continuer. Il comprit immédiatement. Un deuxième bouton. Je frissonnai. Alors que le tissu laissait entrevoir mon épaule, le jeune homme se pencha pour embrasser ce bout de peau. J'esquissai un sourire. Ses lèvres se posèrent à nouveau sur les miennes et il termina de déboutonner mon vêtement. Mais au moment d'ôter la robe, Cameron se figea. Il me lâcha pour se tenir les côtes. Je pinçai les lèvres. Il me demanda de prendre le relai. Je déglutis. Il est vrai que j'étais stressée par cette première fois mais j'étais également inquiète. Le jeune homme s'approcha de moi afin de me rassurer. Je décidai donc de l'écouter. Après tout, il savait ce qu'il faisait. En quelques secondes à peine, je me retrouvai en sous-vêtements. Cameron me regardait attentivement, cherchant à mémoriser tous les détails de mon corps pratiquement nu. Aucun de nous ne parlait mais je n'étais pas gênée. Au contraire. J'appréciais. « Tu es magnifique », dit-il enfin. Griffée. Abîmée. Mais ces impuretés faisaient tout. Il m'aimait pour cela. Mais lui aussi était beau ; si beau. Même avec ses blessures. Même avec ses bleus. Même avec ses égratignures. Cela n'enlevait rien. Alors, Cameron me regarda et je compris. Il me demandait si j'étais prête. Et bien évidemment que je l'étais. Je l'avais tant attendu. Lui. Maintenant que nous y étions, j'avais l'impression de vivre un rêve. Comme si tout cela était impossible. Pourtant … Nous fîmes l'amour sur ce canapé comme si cette fois était la dernière. Aucune violence. Aucun mouvement déplacé. Juste la réunion de deux êtres s'aimant très fort. Douceur. Passion. C'est ainsi que les choses se déroulèrent. Puis passées les dernières secondes à se regarder dans les yeux & à s'embrasser, je m'endormis sur le torse de Cameron. Mes rêves ne furent pas agités. Non. Je rêvais de nous. De notre famille. De notre avenir. La souffrance et la peine me semblaient si loin. Envolées même. En cet instant, rien ne comptait. Rien sauf Cameron. Rien sauf nous. Doucement, mes paupières s'ouvrirent. Et lorsque je vis son visage s'approcher du mien pour y déposer un baiser, je sus. Tout était réel. Tout. Lui. Moi. Nous. Notre nuit d'amour. Et même cette terrible envie de recommencer. Encore et encore. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Jeu 7 Juin - 21:23 | |
| Une nuit parfaite, absolument parfaite, comme il n’en avait pas connue depuis longtemps. Ils avaient fait l’amour sans heurt, sans violence, mais pas sans désir. Leurs corps brûlants s’étaient immobilisés tard dans la nuit, et ils s’étaient endormis dans les bras l’un de l’autre. Cameron en avait rêvé, et il lui fallait avouer que la réalité avait été à la hauteur de ses espérances. Oh, bien sûr, ce n’était pas idéal car il était blessé, et que ses plaies réveillaient une douleur lancinante. Mais même si son corps entier l’avait fait souffrir, il avait profité de ce moment autant de possible. Il avait déjà fait l’amour auparavant, mais cette fois-ci était incomparable. Après tout, quand on le fait lorsqu’on est vraiment amoureux, on ne peut pas rêver mieux… Lorsqu’il rouvrit les yeux, le jour ne s’était pas encore levé. Il n’avait pas dormi longtemps, mais d’un sommeil de plomb, si bien qu’il n’était presque pas fatigué. Ses lèvres avaient retrouvé leur belle couleur d’origine. Il n’eut pas à attendre bien longtemps qu’Adrastée s’éveille à son tour. La pièce semblait gelée dans une semi-obscurité délicieuse. Il aurait aimé rester ici pour toujours. Sa bouche se posa sur celle de sa femme, une fois, puis plusieurs. Doucement, il se tourna pour échanger leurs positions, et se trouvait désormais au-dessus d’elle. Une simple couverture les recouvrait ; elle se trouvait juste à côté du canapé, et il l’avait déposée sur le corps d’Adrastée en la sentant frissonner, pendant la nuit. Désormais, elle ne servait que de masque à leur nudité. Ses bras forts et musclés entouraient sa femme comme une cage. Il se rendit alors compte d’une chose : il n’avait pas mal. Il baissa un instant la tête vers son buste et sa blessure. C’était comme si elle n’avait jamais existé, et pourtant, le bandage était toujours là pour témoigner de sa présence. Il était persuadé qu’elle devait être entièrement cicatrisée. Cette crème était un miracle. Bon, il savait bien que la douleur reviendrait dans la journée, mais tout de même : une plaie comme celle-là ne se refermait normalement pas aussi rapidement. Il sourit et leva les yeux vers sa femme.
- On dirait que je vais mieux.
Sa tête lui faisait un peu mal, mais c’était un souci vraiment secondaire. Le regard d’Adrastée était différent de d’habitude. Comme si tout avait changé depuis cette nuit. C’était vrai, et très étrange aussi. Ils avaient mis du temps à se rapprocher vraiment. Entre lui qui la désirait de manière quasiment bestiale, et elle qui le repoussait depuis le début, les forçant tous les deux à se tourner le dos et à vivre chacun de leur côté. Désormais, ils ne vivraient plus jamais seuls. Cette nuit avait changé leur vie, et ils le savaient. Et pas seulement parce qu’ils ne s’étaient pas protégés, et qu’Adrastée risquait donc de tomber enceinte ; après tout, à Panem, les habitants des Districts se préoccupaient peu de la contraception, ayant d’autres ennuis à affronter. Mais avant tout, rien ne serait comme avant parce qu’ils avaient partagé la forme la plus aboutie d’intimité qui puisse exister entre deux êtres. Ils s’étaient vus nus, ils s’étaient touchés, embrassés, avaient pu vraiment montrer leur désir l’un pour l’autre. Alors oui, il n’avait plus mal, il était heureux, et ça se voyait. Mais après tout, comment pourrait-il en être autrement ? Le regard de Cameron s’ancra dans celui de sa femme. Elle voulait recommencer. Elle le désirait tout autant que la veille. Voire plus… Et lui, ce n’était même pas la peine de se le demander. Il avait tout le temps envie d’elle ; aujourd’hui davantage. Il s’appuya sur l’une de ses mains, et fit lentement courir l’autre le long du corps de la jeune femme. De fines caresses qui exploraient de nouveau les courbes de son corps, les unes après les autres. Elle ferma les yeux un instant. Le désir, encore et toujours plus brûlant, menant à toujours plus de passion et de fureur. Alors que, quelques heures plus tôt, sa faiblesse l’avait obligé à rester immobile et calme durant l’acte, il savait qu’aujourd’hui, son regain d’énergie lui permettrait d’offrir à sa femme le plus beau des moments. Il n’y avait plus de nuages dans leur ciel. Tout allait pour le mieux. Bien sûr, ses parents étaient morts, bien sûr Milan était parti aux Hunger Games, mais ils essayaient de ne plus penser à tout cela, et c’était incroyablement libérateur. Cameron avait l’impression que sa tête allait exploser s’il pensait encore à la Rébellion et à la perte de ces êtres chers. Il voulait juste vivre, profiter de sa femme tant qu’il était vivant – car il s’était bien rendu compte que la mort le guettait partout où il allait. Alors, vraiment, il ne voulait plus penser à tout cela ; du moins, tant qu’il le pouvait.
Le jeune homme se pencha vers sa femme et lui prit un baiser avec douceur, puis un autre, un peu plus passionné. Alors que leurs souffles se mêlaient, il replongea doucement en elle, comme il l’avait fait la veille, et un léger gémissement sortit des lèvres d’Adrastée. Il la voulait, il voulait vivre avec elle, avoir ses enfants, mourir à ses côtés. Il ne pensait pas vraiment à vieillir ; on ne pouvait pas dire que vivre vieux était de circonstance à Panem. Enfin, s’ils s’étaient tenus à l’écart de la Rébellion, ils auraient pu envisager de devenir des personnes âgées. L’idée devenait de plus en plus attirante. Cameron voulait-il encore mourir pour cette cause perdue, ou préférait-il vivre une vie misérable, mais en compagnie de la plus parfaite des femmes ? Alors, il rouvrit les yeux sur le visage d’Adrastée. Ils ne s’étaient jamais vraiment dit à quel point ils s’aimaient. Il avait essayé de lui faire comprendre ; mais elle avait dû croire qu’il voulait avant tout se faire pardonner son écart avec Natalee. Si elle avait su qu’il l’aimait plus que tout, qu’aurait-elle dit ? L’aurait-elle seulement cru ? Il ne le pensait pas. Adrastée avait beaucoup souffert, par sa faute, et lui en voudrait sans doute toujours un peu. Mais elle devait bien savoir, au fond d’elle, qu’elle était la seule personne qui comptait pour lui. Tout comme lui savait, à cet instant, en la voyant gémir sous ses tendres coups de reins, qu’elle l’aimait et le désirait plus que n’importe quel homme. Il posa alors son front sur sa tempe. Collées à son oreille, ses lèvres prononcèrent ce qu’il n’aurait jamais pu lui dire à un autre moment.
- Je veux un enfant, Adrastée.
Et tous les deux atteignirent le plaisir ultime exactement au même instant. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Dim 10 Juin - 12:16 | |
| Satisfaction. Tel était le mot. Ouvrir les yeux avec ce sourire et soupirer de plaisir. Je me sentais bien. Je me sentais revivre. Je me sentais à nouveau moi-même. Entière. Ecouter le coeur de Cameron battre. Caresser son corps nu. Me serrer contre lui. Combien de fois avais-je rêvé de cela ? Trop souvent. Et il fallait être honnête ; cette nuit avait été absolument délicieuse. J'avais attendu ce moment trop longtemps. Me donner à Cameron avait été la suite logique des choses. Nous nous étions mariés, nous nous étions pratiquement détestés, nous nous étions retrouvés, nous nous étions détruits et maintenant, nous formions un véritable couple. Lui. Moi. Nous. Pourtant, il faut dire que j'avais appréhendé ce jour où nous ferions enfin l'amour. Pourquoi ? Parce que mes soeurs m'avaient souvent rappelé ô combien la première fois faisait mal. Leurs plaisanteries à ce propos m'effrayaient. Je ne voulais pas souffrir. Je ne voulais pas avoir mal. Mais lorsque Cameron et moi avions ôté nos vêtements, toutes ces appréhensions s'étaient envolées. Je n'avais pas eu si mal que cela. Bien évidemment, certains moments n'avaient pas été très agréables mais ce n'était pas insupportable. Oh que non. Moi qui avais tant de désir. Je n'aurais pu rêver meilleure première fois. Certes, Cameron était blessé. Mais il n'avait rien dit à ce propos durant l'acte. Il s'était contenté de se montrer doux et violent à la fois. Et lorsque je fermais les yeux, je replongeais dans les souvenirs de cette nuit qui avait été la meilleure en compagnie de mon époux. Je ne rêvais que de recommencer. Encore et encore. Ne faire qu'un avec lui. Et je savais que c'était également le souhait de Cameron.
Nos regards se croisèrent. Il m'embrassa plusieurs fois puis d'un geste tendre, il me fit basculer. Je me retrouvai sous lui en un instant. Une petite couverture recouvrait nos corps nu. Mais nous n'avions plus rien à cacher. Nous nous connaissions désormais par coeur. J'avais exploré son corps toute la nuit et il en avait fait de même. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je caressai ses bras forts et musclés et embrassai son torse. Cameron semblait entièrement guéri. Il n'avait plus mal. Sans doute la douleur se réveillerait-elle plus tard dans la journée mais nous avions quelques heures devant nous. Quelques heures de répit. Que demander de mieux ? Le jeune homme brisa le silence.
CAMERON : On dirait que je vais mieux. ADRASTÉE : On dirait en effet. Il faut fêter ça.
Un nouveau sourire illumina mon visage. C'est alors que je remarquai le regard de Cameron. Ce regard. Celui qui signifiait que tout avait changé. Et j'adorais ça. Nous étions enfin réunis. Pour le meilleur et pour le pire. Tant de temps pour en arriver là. Si j'avais su, jamais je ne me serai éloignée. Je m'en voulais tellement. J'avais abandonné mon âme soeur. Mais nous étions ensemble maintenant. Jamais plus nous ne serions seuls. Nous pouvions même rêver à cette famille que nous désirions former. Ces enfants que nous voulions avoir. Et lorsque j'y pensais, cela pouvait arriver plus tôt que prévu. Nous avions fait l'amour sans protection. Nous n'y avions pas pensé en réalité. Mais je n'avais pas peur. Mettre au monde les enfants de Cameron serait le plus beau des cadeaux. Même ici, à Panem. Mon paupières se fermèrent quelques secondes et naturellement, ma main vînt de poser sur mon ventre. Puis, je rouvris les yeux et fixai mon mari. Il comprenait que j'avais envie de recommencer. Et je pouvais sentir son désir grandir. Encore et encore. Sa main droite se mit à parcourir mon corps et mon rire s'éleva dans la pièce. Mes paupières se fermèrent une nouvelle fois. Je n'attendais que lui. Comme si tout le reste ne comptait plus. D'ailleurs, j'avais oublié tous ces mauvais rêves. Le départ de Cameron, le visage de Natalee lors de notre confrontation, la blessure de Cameron, la peur de le perdre. Il n'y avait que nous. Cameron se pencha vers moi en embrassa mes lèvres. Avec douceur dans un premier temps puis avec fougue ensuite. Et puis, nous ne fîmes qu'un à nouveau. Un gémissement d'échappa de mes lèvres alors que mes mains s'agrippaient aux bras du jeune homme. J'avais déjà beaucoup moins mal que la veille. Et je savais que la douleur finirait par disparaître totalement. Mais vraiment, avoir mal n'était pas un problème. Le plaisir était tellement plus grand. Alors que nos corps étaient toujours liés, Cameron se pencha vers moi. Il ouvrit la bouche. « Je veux un enfant, Adrastée ». Cette phrase eut un impact direct. Mes ongles s'enfoncèrent un peu plus dans sa peau et mon gémissement se fit entendre avec plus de puissance. Je fermai les yeux. Le corps de Cameron retomba finalement sur le mien. Je souris puis embrassai sa joue. Je pris quelques secondes pour répondre.
ADRASTÉE : Moi aussi. Je veux mettre au monde ton enfant mais est-ce bien le moment ?
Je le voulais tellement. Un fils. Une fille. Des enfants. Je voulais porter ces petits, être enceinte à mon tour mais les temps étaient sombres. Nous faisions partie des rebelles. Nous étions tous les deux au coeur du conflit. Peut-être attendre encore un peu ? Quelques mois ? Même si je le voulais maintenant. Mais je savais que ce n'était pas raisonnable. Oh et puis après tout, je n'avais jamais été raisonnable de toute ma vie. Alors à quoi bon attendre ? Je caressai la joue de mon mari.
ADRASTÉE : Peu importe. Je suis prête en réalité.
Je relevai la tête pour embrasser ses lèvres. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Lun 11 Juin - 10:22 | |
| Il n’aurait jamais cru vouloir un enfant un jour. Après tout, il était dénué de beaucoup d’émotions avant de connaître Adrastée. Tout d’abord, il n’aimait pas vraiment. Bien sûr, il tenait à sa famille. À l’époque, sa petite sœur était sans doute la seule personne qu’il aimait réellement, d’un amour puissant et indestructible, le genre d’amour qu’on ne connaît qu’avec ses proches, qu’avec ceux que l’on a toujours connus. Il avait craint de voir les Hunger Games réapparaître, et qu’elle les quitte prématurément ; car en toute honnêteté, il était certain qu’elle n’en serait pas ressortie vivante. Et puis, il avait connu cette fillette, devenue jeune-femme, Natalee. Avec elle, tout était différent. Il y avait toujours eu cette espèce d’ambiguïté, ce sentiment d’amour réel, d’amour autre que fraternel, qu’il n’avait jamais vraiment ressenti jusque là. Mais entre eux, cela n’aurait jamais pu donner autre chose qu’une amitié feinte, qu’un amour à mi- mot. Natalee n’était pas de celles qui s’attachent. Finalement, il y avait eu Adrastée, la seule capable de combler son cœur de tout l’amour qu’elle pouvait lui donner. Certes distante au début, elle était devenue sa plus grande alliée, son amie, sa confidente. Elle était la seule personne désormais, avec Pal, en qui il avait entièrement confiance. Quand elle se trouvait à ses côtés, il savait qu’il pouvait dormir sur ses deux oreilles. Mais, de là à vouloir un bébé. Il savait que cela représenterait un changement considérable. Pourrait-il prendre autant de risques s’il vivait désormais pour trois ? Devait-il vraiment braver le danger comme avant, ou se retirer et laisser ses amis prendre les coups ? Il n’aurait jamais pu demander à sa bande de rebelle, à ses proches, de mourir à sa place, simplement à cause d’une potentielle paternité. Si Adrastée l’aimait, elle devait donc envisager le pire le concernant, car il était certain que s’il devait mourir, il ne tournerait pas le dos et ne s’en irait pas. La simple perspective de laisser les autres crever à sa place le rendait blême. Il n’aurait jamais pu condamner ses amis, qui avaient peut-être les mêmes souhaits que lui : ceux de fonder une famille. Mais alors qu’il pensait à tout cela, quelque chose éclot. Une toute petite chose, un brin d’idée. Cette pensée qui ne lui avait pas traversé l’esprit jusqu’à cet instant. Mais après tout, c’était tellement logique. Si Adrastée tombait vraiment enceinte, il pourrait la dissuader, pour de bon, de ne pas l’accompagner, de ne pas risquer sa vie. Elle qui voulait à tout prix veiller sur lui après cet accident, il n’avait d’autre moyen de la convaincre que de la faire chanter par rapport à cette grossesse. C’était mal, il le savait. Et puis, elle était tellement têtue qu’il ne savait même pas si ce plan avait une chance de fonctionner. Il était sûr que, même enceinte jusqu’au cou, elle ne cesserait de le chercher dans les bois lorsqu’il ne rentrerait pas, quitte à faire courir des risques à leur enfant. Peut-être même refuserait-elle de porter la vie, en sachant qu’elle devrait se tenir à l’écart de tout danger pendant un certain temps. Oui, cela le tracassait vraiment, d’autant plus qu’il souhaitait la voir avec un gros ventre. Il voulait vraiment de ce bébé. Pour autant, avait-il le droit de se servir de lui comme d’un instrument de chantage ? Si elle ne s’en rendait pas compte, il le ferait, et jusqu’au bout. Plus qu’un simple désir, c’était maintenant son seul moyen de veiller sur sa femme sans qu’elle ne le remarque trop.
Alors, il se pencha et l’embrassa doucement. Non, ce n’était vraiment pas le bon moment. Ou si, plutôt. Car ça permettrait de l’empêcher de braver tous les dangers. Elle était bien trop courageuse, là était son plus grand défaut.
- C’est le moment idéal, murmura-t-il. Nous avons besoin d’espoir, je pense…
Il sourit maladroitement. On voyait bien qu’il n’y croyait pas vraiment. L’espoir avait disparu depuis la réintroduction des Hunger Games. Et l’idée de voir leur fils ou leur fille partir dans quelques années pour être livré au Capitole dans un spectacle épouvantable ne pouvait pas les convaincre de fonder une famille maintenant. Pourtant, si Cameron envisageait cette possibilité, c’est qu’il avait bon espoir. L’espoir, avant tout, qu’ils parviendraient à renverser le pouvoir avant que ses enfants n’aient atteint l’âge requis pour participer aux Jeux. Il y croyait, vraiment. Ayant des contacts avec la majorité des districts, il savait que beaucoup de soulèvements se précisaient. Les gens en avaient assez, ne voulaient pas voir de nouveau leurs enfants partir à l’abattoir. Et il était également certain que le pouvoir était en train de s’essouffler ; sinon, pourquoi réintroduire les Jeux de la Faim, arme ultime du Capitole pour montrer qu’il avait la mainmise sur les districts ? Si la suprématie des dirigeants était si évidente, jamais ils n’auraient remis ces jeux au goût du jour. Car cela ne voulait dire qu’une seule chose, à l’heure actuelle : ils avaient peur.
Pour la première fois depuis des semaines, Cameron éclata de rire. Adrastée le regarda d’abord comme si elle ne comprenait pas. Il secoua la tête en souriant. Tout semblait si clair désormais. C’était d’une simplicité enfantine, mais tout le monde était tellement traumatisé que personne n’avait vu le véritable enjeu derrière la réintroduction des Hunger Games. D’une voix légère, presque en plaisantant, il s’adressa à sa femme.
- Le Capitole tremble. Ils ont peur. Ils ont même très peur…
Elle sembla comprendre très rapidement. Ils pouvaient avoir un enfant. Ils pouvaient fonder une famille. Car ce revirement de situation ne pouvait avoir qu’un sens : le système était en train de s’effriter. Cameron se redressa, afin de s’asseoir à côté de sa femme. Elle fit de même. Ils allaient le faire. Ils allaient tout renverser, ils allaient sauver Milan, ils allaient faire cesser cette mascarade qui durait depuis bien trop longtemps. Comment, il ne le savait pas encore ; mais ils avaient les hommes, la conviction, la force pour enclencher le mécanisme. Certains perdraient la vie, bien sûr, et à cette idée, il s’arrêta de sourire un instant. Contrairement à ce qu’Adrastée pouvait sûrement penser, il ne souhaitait pas perdre la vie. Il voulait voir son enfant grandir, et prendre leurs traits au fil des années. Mais il ne connaissait pas encore le prix à payer pour défier le Capitole. Après tout, seules certaines personnes connurent ce sentiment, il y a bien longtemps de ça déjà. Cela faisait des dizaines d’années qu’ils n’avaient plus eu besoin de se battre pour leur liberté. Alors, s’il savait que le sang des innocents serait nécessairement versé, il ne pouvait pas imaginer jusqu’où ça pourrait aller. Mais une chose était certaine : il était convaincu que la Révolution qui se préparait allait tout changer. Il tourna la tête vers sa femme, un sourire éclairant désormais ses lèvres, de manière nette et sans équivoque.
- Nous allons gagner. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Jeu 14 Juin - 20:33 | |
| Avoir un enfant. Pour moi, cela était un doux rêve que nous ne pouvions réaliser pour le moment. Comment mettre au monde un bébé ici ? Pourquoi faire naître un petit être sur cette terre où le feu ravageait tout sur son passage ? Où les hommes ne craignaient pas de sacrifier leurs semblables ? Car telle était notre planète. Les hommes se détruisaient. Les hommes se haïssaient. Et nous, nous n'avions pas d'autre choix que de nous battre ou mourir. Si peu de solutions finalement. Alors je ne pouvais me résoudre à fonder une famille maintenant. Même si je le voulais terriblement. Il est vrai que des enfants auraient pu mettre de la joie dans notre vie. Cameron était une personne si extraordinaire que je savais d'avance qu'il serait un excellent père. Quant à moi, je ne savais que dire. Je n'avais jamais eu une réelle affection pour les tous petits. Mais je m'étais occupée de ma nièce dès sa naissance et même si nous n'avions pas énormément d'années de différence. Mais sa présence m'apaisait. Je l'aimais d'un amour sincère. Et je savais qu'il en serait de même avec mes enfants. Cette envie de les protéger ; de les garder près de soi. Mais à Panem il était impossible de planifier ces choses. Pendant des décennies, les parents avaient élevé leurs enfants dans la paix et désormais tout s'effondrait. Ces familles qui regardaient partir leurs petits aux jeux. Ces parents qui étaient certains de voir leurs progénitures pour la dernière fois. Non. Je ne voulais pas subir un tel supplice. Je ne pouvais pas aimer mon enfant et le laisser mourir de la sorte. Je devais être certaine de vivre dans un monde libre avant de fonder une famille. Je devais m'assurer que mes fils et mes filles ne vivraient pas dans la peur et le danger chaque jour. Surtout que nous étions des rebelles. Cameron et moi. Nos nos étaient connus. Nos visages étaient mémorisés. Alors inutile de rallonger la liste des victimes. Pas pour le moment. Je soupirai. Que faire ? Comment ? Quand ?
Il faut dire que j'avais du mal à me convaincre que fonder une famille était mal. Je le voulais tellement. J'avais désormais tout ce dont j'avais toujours rêvé. Un mari formidable, une vie plus ou moins tranquille. Même si j'avais vu mon meilleur ami partir aux et mon époux se faire transpercer le corps par une flèche. Mais rien ne m'arrivait à moi. Si je souffrais moralement, rien ne se passait physiquement. Je restais saine et sauve. Alors pourquoi refuser de porter un enfant ? Pourquoi repousser cet évènement heureux qui pouvait nous apporter la paix ? Parce que. J'avais trop peur. Mais Cameron ne semblait pas partager mon avis. Il nous voyait déjà parents. Je pouvais lire dans ses yeux cette envie immense de voir grandir ses enfants. De les aimer. De les protéger aussi. Je déglutis. Je me sentais si cruelle. Mais je pensais sincèrement que quelques mois supplémentaires tous les deux, sans enfants, étaient nécessaires. Pour être fixés une bonne fois pour toutes. Perdue dans mes pensées, je sentis les lèvres de mon mari sur les miennes. Un sourire se dessina sur mon visage. Il parla enfin. « C'est le moment idéal. Nous avons besoin d'espoir, je pense … ». A son tour, il sourit. Mais j'avais du mal à y croire. Il ne fallait pas faire des enfants pour remonter le moral des troupes. Surtout pas. Il fallait peser le pour et le contre. Et pour le moment, le contre l'emportait. Je haussai les épaules. J'aurais voulu partager son avis. Mais mon coeur me dictait pourtant le contraire.
ADRASTÉE : Je le sais. Mais je ne suis pas sûre que se soit une très bonne idée. Attendons encore quelques mois ?
Il semblait pourtant certain que faire un enfant était la solution. Il ne voulait pas attendre. Pourquoi tant de hâte ? Cela cachait quelque chose. Pensait-il réellement aux risques ? A ce que ce bébé pouvait nous apporter ? Du temps. Voilà ce que demandait un petit. Comme si nous n'en manquions pas cruellement ! Je ne pouvais pas concevoir cette idée de rester seule à la maison pendant que Cameron risquerait sa vie pour nous. Impossible. Je le voulais près de moi. Ou alors, je voulais le suivre. Avec des enfants, mes petits jeux dangereux étaient terminés. Plus d'autre choix que celui de rester enfermée. Ce n'était pas la vie que je voulais pour tout de suite. Il me fallait protéger mon mari. Je sursautai lorsque Cameron éclata de rire. Avait-il perdu la tête ? Je ne comprenais pas. Puis il secoua la tête.
CAMERON : Le Capitole tremble. Ils ont peur. Ils ont même très peur. ADRASTÉE : Comment ? [ … ] Oh.
Je pouvais comprendre. Tout semblait évident. Si les Hunger Games avaient été rétablis, c'est que le gouvernement ne se sentait pas si puissant que ça. Il y avait des failles. Il y avait des entités tellement plus puissantes. Les districts en réalité. Et le Capitole en avait peur. Ils étaient si nombreux. Tous ces hommes et femmes prêts à se battre. Mais le gouvernement avait mal joué son coup. En autorisant le retour des Jeux, le Capitole se savait en danger. Tous ces haut placés se doutaient que les districts se rebelleraient. Alors pourquoi ? Dans l'espoir de faire mieux que dans le passé ? Impossible. Nous avions tous évolués. La leçon avait été retenue. Tous les habitants de Panem étaient désormais prêt à aller plus loin. A brûler tout ce qui se trouvait sur son passage. Comme le Capitole était idiot. Cameron se tourna vers moi.
CAMERON : Nous allons gagner.
Je n'en doutais pas. Mais pour le moment, je demandais simplement à voir. Je préférais attendre pour faire cet enfant. Être certaine que tout fonctionnerait selon le plan. Et pour cela, quelques mois étaient nécessaires. Un sourire illumina mon visage. Puis ma voix brisa le silence qui s'était installé.
ADRASTÉE : Je suis de ton avis. Mais nous avons donc tout le temps pour avoir un enfant. Laissons-le naître dans un monde libre.
Je savais que mes propos étaient censés. Cameron entendrait-il raison ? |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Lun 18 Juin - 21:28 | |
| Un monde libre. Alors qu’ils n’en avaient jamais été si proches, Cameron ne savait plus s’il devait vraiment y croire. Et même s’il y croyait, que pouvait-il bien penser désormais ? Adrastée ne voulait clairement pas fonder une famille, du moins, pas tout de suite. Mais lui, il avait besoin d’une raison pour ne plus risquer sa vie. Pour ne plus mourir. Sa femme ? Oui, bien sûr, elle était là, et il ne pouvait pas l’abandonner pour toujours. Mais la fuir était bien plus facile que de rester perpétuellement à ses côtés. Pourquoi, il ne le savait pas vraiment. Peut-être parce que lorsqu’il était à côté d’elle, il se sentait faible. Il avait peur qu’un danger survienne et qu’il ne puisse pas la protéger. Il craignait aussi l’emprise qu’elle avait sur lui. Il aurait fait n’importe quoi pour elle. Même mourir. C’était stupide, car il savait que c’était ce qu’elle souhaitait le moins au monde. Mais n’aurait-ce pas été un moyen de se libérer d’elle, en un sens ? Il avait l’impression qu’elle le gardait prisonnier. Pas parce qu’elle souhaitait qu’il aille moins souvent en mission et qu’il prenne plus soin de lui, non. Mais parce qu’elle liait son cœur au sien, de manière définitive et permanente, et qu’il devait nécessairement vivre pour deux désormais. Pour trois, s’ils avaient un fils ou une fille. Oui mais voilà : un bébé aurait tout changeait, et il le savait. Parce qu’il était peut-être destiné à être père, au final. Parce qu’il savait qu’il se calmerait s’il avait un enfant. Parce qu’il pouvait être responsable, autant qu’il fallait l’être avec un bébé et une femme. Il en était certain. Et c’était sans doute le seul moyen dont disposait désormais Adrastée pour le retenir réellement. Autrement, il le savait – et il le lui avait promis -, il risquerait tout, notamment pour sauver Milan. Quitte à mourir. Tout en sachant, évidemment, qu’elle ne serait pas d’accord et protesterait. S’il mourait, elle ne s’en remettrait pas, c’était certain. Elle allait s’effondrer les premiers jours, puis refuser de s’alimenter, ce qui entraînerait nécessairement son décès. Il ne le voulait pas. Mais il ne voulait pas non plus cesser de se battre pour lui faire plaisir. À moins qu’ils aient un enfant. Il fronça légèrement les sourcils et baissa les yeux. Oui, il était contrarié. Simplement parce qu’alors qu’il pensait que tout irait bien et qu’ils formeraient finalement une véritable famille, elle lui assénait le coup de grâce. « Pas maintenant ». Mais quand, dans ce cas ? Ils étaient les mieux placés pour savoir que leur vie pouvait s’arrêter d’un moment à l’autre. Le rétablissement des Hunger Games était la petite cloche de verre qui allait éteindre le feu qui brûlait dans leur cœur. Ils mourraient tous, qu’ils soient concernés ou non. Ou du moins, jusqu’à ce qu’ils se libèrent. Et même si ce temps semblait proche, à portée de main, plus accessible que jamais, Cameron voulait vivre le plus possible. Il craignait trop de s’endormir et de louper cette chance formidable qui s’offrait à lui. Ainsi, autant qu’il retenait la nuit à cet instant précis, il souhaitait retenir également le peu de vie qu’il lui restait aux côtés de sa femme. Il savait parfaitement qu’il pourrait disparaître le lendemain, la laissant dans une peine immense. Alors, pourquoi attendre pour vivre ? Pour avoir un enfant qui leur ressemblerait ? Il glissa une main sur le ventre d’Adrastée, évitant toujours soigneusement son regard. Puis il releva finalement la tête. À quoi bon lui en vouloir ? Elle faisait ce qu’elle pensait être juste. Et s’ils décidaient d’avoir un enfant ensemble, elle serait la première à le sentir grandir en elle, à devoir prendre soin de son corps pour deux personnes en même temps. C’était elle, la première concernée. Qui était-il pour l’obliger à porter sa progéniture ? Il n’avait jamais voulu la forcer à quoi que ce soit, depuis leur première soirée ensemble… depuis le jour de leur mariage, pour être plus précis. Il n’allait pas commencer à lui imposer une vie. Pas aujourd’hui.
- D’accord, murmura-t-il donc.
Puis il secoua doucement la tête. Il se demandait si la crainte d’Adrastée de tomber enceinte, son manque d’envie d’avoir un enfant maintenant, n’était pas aussi due à sa trahison avec Natalee. Avait-elle totalement confiance en lui, ou gardait-elle une part de rancœur ? Lui avait-elle réellement pardonné ? Il n’en était plus sûr. Il ne pouvait pas la blâmer ; c’était normal qu’elle doute. Mais si c’était vraiment le cas, il pensait que c’était réellement injuste. Elle rejetait son désir de fonder une famille après qu’ils aient fait l’amour. Si leurs places étaient inversées, elle lui en aurait voulu. Si elle avait exprimé son envie d’avoir un bébé et qu’il lui avait fait comprendre que ce n’était pas le bon moment. Mais que pouvait-il lui dire ? Qu’elle était injuste ? Que si elle était à sa place, elle ne le supporterait pas ? Qu’elle n’avait pas le droit ? Elle avait tous les droits sur lui, les avait depuis leur mariage. Et dans tous les cas, il ne pourrait jamais lui en vouloir. Du moins, jamais ouvertement.
Ses lèvres se posèrent brièvement sur celles de sa compagne. On voyait bien qu’il avait la tête ailleurs. Il ne la regardait presque pas. En fait, il avait du mal à trouver ses yeux. Elle semblait elle-même le fuir. De toute évidence, les instants de bonheur gâchés étaient leur spécialité. Cela devenait une habitude pour eux de dire les mauvaises choses au mauvais moment. Pour Cameron, qui était presque mort la veille, cette absence d’intention de la part de sa femme de répondre à ses souhaits – qu’il considérait presque comme d’ultimes volontés, au point où il en était – était un coup de plus porté à son visage et à son corps, bien plus douloureux que la flèche qui lui avait transpercé le flan.
- Je vais me laver, répondit-il simplement au silence qui commençait à s’installer entre eux.
Son ton ne reflétait aucune animosité. Il ne pouvait pas être méchant. Cela ne lui aurait servi à rien. Et c’aurait été tout aussi inutile de lui dire la vérité. De lui avouer qu’il n’était pas d’accord du tout, qu’il voulait un enfant parce qu’ils ne savaient pas combien de temps ils auraient ensemble, et qu’il voulait profiter de chaque instant en sa compagnie. Il se leva, en évitant toujours soigneusement son regard et sans prendre la peine d’enfiler des affaires – c’aurait été d’une hypocrisie sans nom de se montrer pudique devant elle –, et se dirigea vers le cabinet de toilette. Il mit de l’eau à chauffer dans le coin de la pièce, sur le poêle, mais décida que cela servirait à Adrastée, et qu’il pouvait plutôt faire sa toilette à l’eau froide. Il entreprit de se laver en évitant soigneusement les bandages. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’il entendit toquer à la porte. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Mer 11 Juil - 17:25 | |
| Je pouvais comprendre rien qu'en le regardant que Cameron ne pensait pas comme moi. Il voyait ce moment comme celui qui devait changer nos vies à jamais. Il nous imaginait clairement avec un enfant. Mais comment pouvais-je concevoir mon avenir autrement ? Evidemment que je le voulais. Je rêvais de cette vie meilleure depuis si longtemps. Et vivre avec cet homme que j'aimais ne pouvait que me donner envie d'aller plus loin. Je me sentais prête. Je nous savais adultes et responsables. Mais ici à Panem ? Maintenant ? Je me sentais perdue. Toutes ces horreurs, ces monstres qui erraient dans nos rues. Non. Cela ne me paraissait pas réalisable. Je ne voulais pas accoucher dans ces conditions. Je ne pouvais pas imaginer la vie de mon enfant dans un monde si cruel. Avec des personnes qui étaient prêtes à enlever mon fils ou ma fille à ses parents pour toujours ? Non merci. Comment aurais-je pu vivre sachant que mon bébé risquait sa vie ? Je ne le pouvais pas, tout simplement. Cette pensée simple me donnait envie de pleurer. Voilà un désir qui était inconcevable pour le moment. Même si je le voulais. Je soupirai, réfléchissant clairement à toutes les possibilités. Il y avait des pour & des contre. Beaucoup de contre. Mais un enfant ! N'était-ce pas la plus belle preuve d'amour que je pouvais offrir à Cameron ? Je pouvais imaginer ce petit être en fermant les yeux. Un petit garçon aux cheveux blonds et raides, comme son père. De grands yeux bleus. Un sourire ravageur. Ou alors, une petite fille aux boucles brunes parfaites. Pourquoi pas les deux ? Panem nous promettait un bien triste avenir pour ces petits mais était-ce impossible ? Une famille ? Des enfants à aimer ? Un mari à combler ? Un sourire se dessina sur mes lèvres. Mais je ne pouvais pas montrer cette joie immense à Cameron. Je ne le pouvais pas pour le moment. Nous risquions tellement pour le moment. Mais je le sentais blessé. Je venais en quelque sorte de briser ses rêves. Il posa délicatement une main sur mon ventre. Je déglutis. La tristesse. Voilà ce que son regard me renvoyait. Sa voix brisa le silence qui venait de s'installer entre nous.
CAMERON : D'accord.
Il avait murmuré, comme si nous pouvions être écoutés ou comme si il n'avait pas la force de prononcer à haute voix ces quelques syllabes. Je me sentais tellement coupable. Et lui, que pensait-il de ce refus ? Sans aucun doute que je ne l'aimais pas assez. Même si cela me paraissait absurde car je ne pouvais vivre sans lui. Je me voyais vieillir à ses côtés. Je nous imaginais parents. Bien sûr que je le voulais ! Mais maintenant ? Soudain, autre chose me vînt en tête. Cameron pouvait également penser que j'avais perdu toute confiance en lui et que je n'avais pas oublié sa trahison. & je devais admettre que c'était une douloureuse pensée. Mais ça n'avait rien à voir. Evidemment. Cameron était revenu. Il n'avait pas choisi Natalee. Alors à quoi bon lui en vouloir ? Il avait fait une erreur et le savait. Mais il était avec moi en cette seconde. Pas avec elle. Ca ne suffisait pas. Cameron doutait de tout maintenant. Il posa ses lèvres sur les miennes, à peine quelques secondes. Je soupirai une nouvelle fois. Il semblait tellement peiné. Ailleurs. Il ne me regardait pas, préférant me fuir. Je ne pouvais pas le blâmer. Pas du tout même.
CAMERON : Je vais me laver. ADRASTÉE : Oh …
Je ne savais pas quoi dire. Nous aurions pu rester ici des heures. Nus, nos corps se touchant. Mais il ne voulait plus. Il souhaitait en finir avec nos moments intimes. Pour le moment du moins. Avant de pouvoir ajouter quoi que ce soit - il s'était levé et dirigé vers la salle de bain. Je me sentais mal et je ne pouvais clairement pas en rester là. Je voulais parler de toute cette histoire avec lui. Mais était-il prêt à entendre ce que j'avais sur le coeur ? Je pris donc mon courage à deux mains. Je me levai à mon tour, marchant lentement jusqu'à la salle de bain. Puis, je frappai quelques coups. Aucune réponse. J'ouvris la porte. Tout comme Cameron, j'étais nue. Pas besoin de mettre des vêtements alors que je connaissais désormais son corps et inversement. Je fis quelques pas dans sa direction.
ADRASTÉE : Je suis désolée. Je ne voulais pas te faire de la peine.
Après tout, je disais la vérité. Je ne pensais pas à mal. J'avais simplement du mal à nous imaginer avec un enfant maintenant. Pas dans un district qui subissait les foudres du Capitole. Et puis, nous étions connus désormais. Cameron pouvait très bien laisser sa famille, mourir sans avoir eu la chance de connaître son enfant. Alors non, je ne pouvais pas tomber enceinte maintenant. Je me mordis la lèvre inférieure. Comprenait-il tout cela ? Je passai les mains sur mon visage, mon corps tremblant désormais. Je détestais cette situation. Je me sentais si mal de devoir être celle qui brisait tous les espoirs, tous les rêves. J'avais besoin de mon mari. J'avais besoin de son corps contre le mien, de ses baisers dans mon cou et sur mes lèvres. Je le voulais lui pour moi seule. Mais j'avais si peur de le perdre.
Dernière édition par Adrastée L. Huggins le Sam 14 Juil - 14:47, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Sam 14 Juil - 14:33 | |
| La salle de bain semblait glaciale. Sans se retourner, sans la regarder, je l’écoutais simplement. Bien sûr, je comprenais ce qu’elle pensait. Je savais qu’elle ne voulait pas d’un enfant qui pourrait lui être enlevé à chaque instant. Parce qu’elle ne pourrait pas s’en remettre. Alors, bien sûr, il pouvait ne pas être tiré au sort. Et bien sûr, quand bien même il serait choisi, il pouvait survivre. Il pouvait gagner. Mais par-dessus tout, elle avait oublié une chose : aussi longtemps que je serai vivant, j’empêcherai quiconque de faire du mal à mes enfants. Je n’en avais pas encore, mais pourtant, je savais que c’était ce qu’un père ferait. Ce que je ferais. Adrastée pouvait penser tout ce qu’elle voulait ; que la dictature ne s’arrêterait pas, que leurs enfants leur seraient enlevés les uns après les autres, mais moi, je savais pertinemment qu’il ne leur arriverait rien. Ou alors, il faudrait me tuer. Là était sans doute le problème, non ? Après tout, c’était tout ce qu’elle craignait pour le moment. Que je meure. Je le savais, même si elle ne l’avouait qu’à mi-mot. Elle disait sa peur de me perdre, elle avouait avoir songé que le Capitole me réduirait en poussières un jour. Mais elle ne disait jamais totalement la vérité. Le fait qu’elle ait peur de devoir veiller sur trois personnes : elle-même, moi, et notre enfant. C’était évident qu’il s’agissait de la chose la plus effrayante pour elle. Parce que si je mourais, si je n’arrivais pas à faire tomber le Capitole avec les autres rebelles, elle serait également condamnée à perdre notre fils ou notre fille. Alors, nous basions notre vie sur des hypothèses. Toutes étaient acceptables. Mais aucune n’était convenable si nous voulions bâtir un avenir. Aujourd’hui, nous n’avions que du vent. Un mariage arrangé, une famille décimée, un futur incertain. Nous pouvions disparaître du jour au lendemain. Mais nous pouvions aussi nous donner les clés pour survivre. Pour faire une famille, l’agrandir avec des enfants. C’était stupide, Adrastée avait raison. C’était irresponsable, loin d’être raisonnable. Nous ne savions pas quelle vie nous pouvions promettre à un nourrisson. Mais n’était-ce pas plus stupide encore de n’embrasser que l’ombre du bonheur ? De n’avoir que des idées, des images d’une vie idéale, sans réellement chercher à l’atteindre ? Je ne savais plus. Je n’avais plus envie de chercher à comprendre, en fait. Il était impossible de forcer Adrastée à vivre une vie qu’elle ne souhaitait pas. Je l’avais bien vu avec notre mariage. Il avait fallu qu’elle tombe amoureuse de moi, alors qu’elle me détestait. Sûrement parce que dans son idéal de vie, le mariage devait se faire avec quelqu’un pour qui on éprouvait des sentiments. M’aimait-elle donc véritablement, ou aimait-elle l’idée d’avoir un mari qui aurait été avant tout son amant ? Je baissai les yeux. Je lui tournais toujours le dos, silencieux. Puis, j’attrapai une serviette pour m’essuyer. Au bout de quelques instants seulement, je décidai de m’exprimer.
- Tu ne m’as pas fait de la peine.
Je poursuivais, imperturbable. La serviette tomba au sol, alors que je prenais les affaires qui se trouvaient sur une chaise à côté de moi. Une fois rhabillé, je me tournai vers elle. Je voyais bien qu’elle gardait certaines choses en elle. Sûrement des choses qu’elle ne pouvait, ne voulait pas m’avouer. Mais aucune d’elles n’était un aveu d’une volonté réciproque d’avoir un enfant. Et je le savais très bien. Je secouai la tête. J’allais regretter ce que j’étais sur le point de lui dire, je le savais. Mais pourtant, il fallait que ça sorte.
- Seulement, Adrastée, je ne peux pas être le seul à répondre à tes désirs. Tu ne veux pas que je sauve Milan, c’est d’accord, tu ne veux pas d’enfant, d’accord aussi… Je ne te forcerais pas à faire quelque chose que tu ne veux pas. Mais je ne t’ai jamais demandé de sacrifier ce que tu voulais. Jamais.
Je levai les yeux vers elle. Ma mâchoire était serrée, tellement serrée. Je ne pouvais pas m’autoriser d’être faible, mais j’avais du mal à rester stoïque, une nouvelle fois. Je savais pertinemment que si notre relation continuait dans ce sens là, je finirais par lui mentir, par lui désobéir. Je resterais dans la rébellion, au mépris de ma propre vie. Je m’éloignerais. Parce que je ne pouvais pas lui demander, en retour, d’abandonner des choses auxquelles elle tenait. J’avais conscience qu’il s’agissait d’une forme de chantage, et elle allait m’en faire la remarque. Mais ce n’était pas vraiment ça. Je ne voulais plus qu’elle m’interdise de partir en mission ; si je n’avais rien à quoi me raccrocher, comme une perspective de famille avec elle, je n’avais aucune raison de rester tranquillement ici, à l’abri de tout. J’étais inutile ici. C’est dehors que j’avais véritablement ma place. Dehors, à me battre, pour sauver nos deux tributs, et tous les autres. À m’escrimer à faire tomber la dictature, en compagnie des autres rebelles.
- Je ne peux pas. C’est… physiquement impossible… Plus que la rébellion, c’est ça qui va me tuer à la longue. De rester ici, impuissant, sans avenir.
Mes mains s’étaient cramponnées au lavabo, et je le lâchai soudain. Mes phalanges étaient devenues blanches. Je me raclai la gorge, puis me dirigeai vers la bassine d’eau qui était désormais bouillante. Je la versai dans la petite baignoire, puis rajoutai un peu d’eau froide. Je sentais le regard de ma femme sur moi, mais essayais de ne pas y faire attention. Non, vraiment, je ne pouvais pas. À chaque fois que je regardais dans ces yeux, je voyais un avenir qui me paraissait interdit, inaccessible. Ses arguments n’avaient pas d’effet sur moi. Le désir de la voir grossir de jour en jour, embellie par une grossesse désirée, serait toujours présent. L’envie de tenir entre ses mains une version miniature d’Adrastée n’en serait que plus puissante. Tout comme le souhait de l’embrasser et de sentir entre nous son ventre rebondi. Je l’aimais terriblement, mais avais parfois du mal à lui dire. Au fil du temps, je m’étais dit que cela faisait le charme de notre relation. Et puis, j'avais compris que c’était uniquement car j'avais l’impression que mes paroles peinaient à trouver un écho. Je n’aurais su dire pourquoi je ne croyais pas vraiment en l’amour d’Adrastée. Était-ce dû au commencement de notre relation ? Ou était-ce simplement parce que j'avais l’impression que les sentiments qu’elle avait pour moi étaient superficiels ? Quand bien même elle m’aimerait d’un véritable amour, pourquoi ne pouvait-on jamais construire quelque chose ? Pourquoi fallait-il toujours que l’un de nous deux gâche notre histoire, d’une manière ou d’une autre ? J'avais fini par accepter. Mais cela ne pourrait plus durer. Je la voulais. Et je voulais un avenir avec elle. Je ne pouvais plus continuer, comme un rat en cage, à accepter qu’on ne donne pas de sens à mon futur.
- Je t’ai préparé un bain, dis-je simplement, tout en fermant le robinet duquel s’écoulait l’eau fraîche.
Dernière édition par Cameron Huggins le Dim 15 Juil - 22:17, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Sam 14 Juil - 15:32 | |
| La tension était à son comble. Nous pouvions presque entendre les mouches voler. Et cela était véritablement insupportable. Pourquoi en étions-nous arrivés là ? Nous qui avions tant partagé quelques heures plus tôt. Je me souvenais encore de sa peau contre la mienne, de sa façon d'embrasser ma nuque et mon corps tout entier, de me presser contre lui. Mais désormais, seule la tristesse et le mal être nous entouraient. Pourquoi fallait-il toujours tout gâcher de la sorte ? Je n'en avais aucune idée. Peut-être était-ce notre façon de nous aimer. Mais comme cela était douloureux. Je pensais pourtant que l'amour était un sentiment magnifique, un sentiment magique. Je crois qu'en réalité, il nous fallait du temps. Le temps de nous connaître davantage. Le temps de partager quelques mois, voire années tous les deux. Mais cette façon de nous détruire de la sorte allait-elle finir par nous séparer ? Je le craignais tellement. Je me voyais si peu vivre sans lui. Il faisait maintenant partie de mon quotidien, il faisait partie de moi. Et le voir partir aurait été bien trop difficile. Si la seule manière de la garder près de moi était de lui promettre un enfant, alors j'étais prête à le faire. Même si je pensais que c'était une folie. Cependant, je me rendais compte que le garder enfermé dans notre maison alors que rien à part moi ne le retenait n'était pas bien. Parfois, j'étais bien trop égoïste. Je le voyais malheureusement trop tard. Je craignais que quelque chose soit « cassé » entre nous. Etait-ce possible après tout ce que nous avions traversé ? Pouvait-il réellement m'en vouloir alors qu'il disait m'aimer si fort ? Je déglutis, incapable de supporter davantage de tension. Il nous fallait parler, régler ce problème immédiatement avant que les choses n'empirent. Je ne pouvais pas le perdre. Je ne pouvais pas tout gâcher une fois encore. Je devais rectifier le tir. Pourtant, je rêvais de nos enfants. Je nous voyais parents et heureux avec notre famille. Il me fallait juste un peu de temps pour me faire à cette idée. J'étais jeune et apte à participer à la rébellion. Avec des petits, il était impossible de m'en aller. Impossible de tenter quoi que ce soit. Alors il fallait réfléchir à tout cela. Mais je n'avais apparemment que peu de temps. Je voyais déjà Cameron s'éloigner, blessé ou tout simplement incapable de vivre avec moi dans ces conditions. Perdue dans mes pensées, ce fut la voix de mon cher & tendre qui me ramena à la réalité.
CAMERON : Tu ne m'as pas fait de la peine. ADRASTÉE : Oh, vraiment ?
Il laissa tomber sa serviette sur le sol, me laissant admirer une fois encore son corps nu. J'aurais préféré continuer nos activités de la veille et de ce matin mais apparemment, le bon temps était terminé. L'heure était à la discussion, aux choses sérieuses. Cameron s'habilla sans même me jeter un regard. Je le sentais tendu, froid, distant. Tout ce que je haïssais. Enfin, il se tourna vers moi. Je baissai les yeux, incapable de l'affronter. J'avais tellement peur de sa réaction, de ses paroles. Allait-il être dur ? Tant pis, je devais écouter ce qu'il avait sur le coeur. Il secoua la tête, je soupirai. J'étais certaine de ne pas apprécier ce qui allait suivre mais je n'avais pas le choix. Cameron avait besoin de parler, il lui fallait expliquer certaines choses. Et je comprenais tout à fait. « Je ne peux pas être le seul à répondre à tes désirs ». Etait-ce donc sa façon de voir cette situation ? Me considérait-il simplement comme une enfant gâtée, désirant mener à la baguette l'être aimé et incapable de faire des efforts en retour ? « Tu ne veux pas que je sauve Milan, c'est d'accord, tu ne veux pas d'enfant, d'accord aussi … ». Je secouai la tête. Je ne voulais pas qu'il sauve Milan car je ne pouvait pas me résoudre à le laisser se sacrifier ainsi. Perdre mon meilleur ami avait été très difficile mais je n'étais pas prête à dire adieu à mon mari aussi. Et pas parce que j'avais peur d'être seule non, mais tout simplement parce que je l'aimais si fort que vivre sans lui aurait été insupportable. Comprenait-il cela ? Et par rapport aux enfants, je le désirais plus que toute autre femme mais il me fallait y réfléchir sérieusement avant. Je ne pouvais pas dire oui en quelques secondes. Ce n'était pas moi. « Je ne te forcerai pas à faire quelque chose que tu ne veux pas. Mais je ne t'ai jamais demandé de sacrifier ce que tu voulais. Jamais ». Il leva les yeux vers moi, attendant sans doute ma réaction. Il avait réussi. Les larmes coulaient doucement sur mes joues, tant la dureté de ses propos m'avait secouée. Je ne savais pas vraiment quoi dire en cette seconde. Je n'avais même pas réellement envie de me justifier.
ADRASTÉE : Voici un discours bien difficile à entendre …
Mais au fond, peut-être avait-il raison. Si Cameron vivait la situation de cette façon, c'est que je ne savais comment m'y prendre. Il était fort probable que je ne pense qu'à moi ou que je sois une pure égoïste. Mais ce n'était pas facile à entendre. Jamais. Cependant, je devais vraiment changer ma façon de me comporter car j'allais le perdre pour de bon. Et cela n'était pas envisageable.
CAMERON : Je ne peux pas. C'est … physiquement impossible … Plus que la rébellion, c'est ça qui va me tuer à la longue. De rester ici [ … ] sans avenir. ADRASTÉE : Sans avenir ? Tu crois vraiment que je ne veux pas de famille ?
Le coup de grâce. Et alors que Cameron se tournait vers moi pour me dire qu'il avait préparé un bain pour moi, je bouillonnais. Je ne pouvais pas croire ce que j'entendais. Je ne pouvais pas penser une seule seconde que c'est ainsi que mon mari me voyait. Une femme qui ne lui promettait aucun avenir. Je ravalai un sanglot, me laissant tomber sur le sol. Mes jambes recroquevillés et ma tête posée sur mes bras, je voulais simplement être seule. Comment pouvait-il croire que je n'étais pas prête à avoir un enfant ? Que je ne le voudrais jamais ? Il était aveuglé par ses propres désirs. Perturbé par ce qui était arrivé la veille. Il aurait pu perdre la vie, c'est vrai mais cela ne voulait pas dire que nous devions donc avoir un enfant tout de suite sous prétexte que la vie était trop courte. Je soupirai, relevant la tête. Je le sentais une fois de plus tendu, à deux doigts de parcourir les quelques mètres qui nous séparaient pour me serrer dans ses bras mais ce qui était dit, était dit.
ADRASTÉE : Je sais que je fais des erreurs, je sais que je ne suis pas la femme parfaite mais je te demande du temps. J'ai besoin de réfléchir. Tu penses que je ne veux pas porter ton enfant ? Comme tu te trompes ! Je suis également certaine que tu es persuadé que je ne suis pas vraiment amoureuse de toi. Mais ouvre les yeux ! Je te veux toi, Cameron. Personne d'autre.
Lui, moi & une famille. Il fallait vraiment se détruire la vie de la sorte pour lui faire comprendre que c'est ce que je désirais plus que tout. Malgré tout, je ne pouvais lui en vouloir. Si Cameron en arrivait à cette conclusion, c'est sans aucun doute que je ne faisais rien pour lui prouver que notre vie me plaisait ou que je voulais plus. J'étais bien novice en amour. Pourtant, je faisais des efforts. Mais pas suffisamment. J'aurais du me mettre à sa place, parfois. Je disais non à toutes ces propositions. Je l'avais repoussé des semaines durant aussi. Mais j'étais comme ça, difficile à dompter. Je m'en voulais vraiment mais que pouvais-je faire de plus ? |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Sam 14 Juil - 17:38 | |
| Je souhaitais tout sauf la faire pleurer ou la rendre triste. Je n’avais pas été si dur que ça, du moins, à mon avis. J’avais été honnête. Si j’avais risqué ma vie la veille, c’était parce qu’il était dur pour moi de me mettre des limites. Je n’y arrivais tout simplement pas. C’était inconscient, têtu, mais c’était mon caractère, mon essence. Je ne pouvais pas être autrement, même en me forçant. Et en ce qui concernait la rébellion, mon choix était fait depuis longtemps : je devais y participer. Aurais-je agi ainsi si mes parents avaient toujours été de ce monde ? Si tout le monde n’avait pas compté sur moi pour les sauver ? Peut-être pas. Peut-être serais-je resté sagement chez moi, me rapprochant progressivement de ma femme, apprenant à la connaître, à partager nos secrets et nos angoisses, innocents dans notre bulle. Mais ce n’était pas le cas. Ces responsabilités, j’avais été obligé de les endosser. Je ne les avais pas souhaitées, au contraire : je les avais exclues, de toute mes forces, tentant de me dérober à chaque minute. J’avais peur, je ne voulais pas prendre la tête du mouvement. Et puis, les choses s’étaient imposées d’elles-mêmes. Comment en était-on arrivés là ? À se parler comme si nous ne nous comprenions pas, alors que nous étions certainement plus en phase maintenant que nous ne l’avions jamais été ? Ça ne faisait pas de sens. Mais la vérité était pourtant claire, limpide, devant nos yeux. Adrastée demandait du temps, mais en avions-nous ? Elle pouvait bien sûr penser qu’avoir un enfant alors que le père risquait sa vie chaque instant était insensé. Mais ne pas vivre, rester coincés dans un état détestable de semi-léthargie, ne nous aiderait pas plus à avancer. Nous avions besoin d’avancer. Enfant ou pas, j’avais la désagréable impression qu’Adrastée ne voulait toujours pas de cette vie. Cette vie qui m’était imposée, et que je ne pouvais pas balayer d’un revers de la main. Oui, elle avait peur, c’était un fait. Mais je n’avais pas le choix, et c’était ce que j’essayais de lui faire comprendre depuis le début. Je l’écoutais et comprenais ce qu’elle voulait me dire. Oui, elle m’aimait sûrement. Mais m’aimait-elle de la bonne manière ? Elle ne voulait plus me laisser risquer ma vie, et même si je le comprenais parfaitement, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle ne voulait pas forcément ce qu’il y avait de bien pour moi, mais pour elle seule. Oui, elle serait heureuse de me savoir en sécurité à la maison ; mais moi, l’étais-je ? Dès que nous nous rapprochions, nous faisions un pas en arrière, presque immédiatement. Il fallait toujours que ça soit comme ça. Pourtant, je ne voulais pas qu’elle me prenne pour un type qui voulait seulement l’engrosser sans se rendre compte des conséquences. Je voulais éclaircir les choses. J’attendis la fin de ses mots, qui appelaient nécessairement ma réponse.
- Je ne te forcerai jamais à avoir un enfant. Jamais. Je ne t’en voudrai pas parce que tu n’en veux pas maintenant. Et je ne te presserai pas pour que tu donnes naissance à notre fils ou à notre fille.
Je baissai les yeux vers elle, accroupie à quelques mètres. Mais je ne pouvais pas m’approcher. Pour l’instant, c’était trop dur. Je poursuivis.
- Hier soir… Je n’ai pas vu le piège… J’ai été blessé, oui. Quand j’ai rouvert les yeux, la douleur était si intense que j’ai bien cru que je n’arriverais pas à rentrer. J’ai eu peur de ne pas te revoir. Et je me suis rendu compte que nous vivons comme cela, désormais. Non plus dans le futur, mais toujours au présent, toujours à se demander si nous allons survivre aux assauts du Capitole.
Je ne voulais pas lui raconter que, l’espace d’un instant, j’aurais voulu ne pas rentrer, mourir là. Pour lui manquer autant que Milan lui avait manqué en partant aux Jeux. Pour manquer à quelqu’un. Ça n’aurait pas été correct, et ça l’aurait faite souffrir. Mais c’était vrai. J’aurais voulu qu’elle ressente cette terrible douleur qui transperçait mon cœur chaque fois que je regardais ses yeux bruns et que je me disais qu’un avenir lointain était exclu. Cette impression de manque terrible que rien ne saurait combler. Je restai debout, au même endroit.
- Je ne peux plus faire ce que je dois faire correctement… Partir inconsciemment, être concentré… Je pense constamment à toi. J’étouffe sans toi. Et si je ne peux pas t’accorder de temps, c’est simplement parce que je n’en ai pas. Je n’en aurai jamais assez pour construire quelque chose avec toi. Ça me tue. Je…
Ma voix se brisa.
- Mais la vérité est là, Adrastée : je préfère risquer ma vie pour renverser cette dictature, plutôt que de vivre sous ce dôme de verre qui nous prive de toute perspective d’avenir, et qui bouffe nos projets les uns après les autres…
Elle allait sans doute penser que je voulais un enfant car j’étais persuadé que j’allais mourir. N’était-ce pas le cas ? Je me posais parfois moi-même la question. Mais ça ne concernait pas uniquement ma vie. Je ne voulais pas qu’Adrastée ait des regrets, dans le cas d’une possible disparition, en se disant qu’elle aurait pu avoir un enfant de moi et que nous n’avions jamais franchi le pas. C’était tôt. Nous étions jeunes. Mais nous étions assez mûrs. Et puis, tout s’était passé tellement vite. Nous n’avions pas eu le temps de voir venir les évènements. Nous étions déjà mariés avant même de se connaître véritablement. Ce n’était pas si incongru qu’elle tombe enceinte. Elle ne le voulait pas, pas maintenant, mais elle ne pouvait pas dire que ça arrivait trop vite. Si son ventre grossissait soudain, ce serait surtout la concrétisation de notre amour, qui était la seule chose qui me permettait de tenir le coup, désormais. Je ne voulais pas vivre sur les ordres du Capitole, et suivre un parcours préétabli. C’est ce qu’ils voudraient. Ils voudraient détruire les rebelles un à un, en les privant de tout espoir, de tout bonheur. Cela n’arriverait pas avec les Huggins. Pas avec nous. Nous étions au-dessus de tout ça, au-dessus d’un destin tracé par des hommes dépourvus d’âme. Notre amour, plus que tout, était au-dessus de tout cela. Enfin, je franchis les quelques mètres qui me séparaient d’elle et me baissai pour la prendre contre moi. En sentant ses sanglots, je la serrai encore plus fort. Ma main se glissa dans sa natte, de laquelle quelques mèches s’étaient échappées pendant la nuit. Caressant lentement sa nuque, je la rassurai, du moins, je l’espérais. Tout ce que je voulais, c’était son bonheur. Mais plus que tout, le nôtre.
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Lun 16 Juil - 17:00 | |
| Le plus difficile dans cette histoire était sans doute notre comportement. Nous agissions ainsi l'un envers l'autre depuis le début. Pourtant, nous n'aurions pas dû. Nous étions mariés et amoureux. Pourquoi donc nous détruire de la sorte ? Pourquoi mettre en péril cette histoire dès que tout allait bien entre nous ? Notre relation avait mal démarré. Nous ne parlions pas du tout mais maintenant, nous parlions peut-être trop. Certes, il nous fallait être sincères pour construire quelque chose de solide mais parfois, la sincérité était bien cruelle. Elle nous faisait dire des propos que nous risquions parfois de regretter. Comme en cette matinée. Tout avait si bien commencé. Hier, nous étions passés si près de la mort et cela nous avait rapproché. Nous avions compris que le temps était venu de nous offrir à l'autre. Moi, pour la première fois de ma vie. Lui, sans doute la première fois par amour véritable. Mais voilà que nous en étions venus à parler d'un sujet fâcheux. La famille. Un avenir, un enfant, plusieurs peut-être. Et nous n'étions absolument pas d'accord là-dessus. Si Cameron nous voyait parents, je préférais attendre un peu. Pas que je ne voulais pas de famille mais plutôt que je désirais voir l'évolution de ce monde étrange. Mais en réalité, nous n'avions plus le temps. Nous en manquions cruellement. Alors mon mari avait plus que raison en insistant. Il était plus que temps de passer aux choses sérieuses. Nous devions penser à notre avenir maintenant, tant que nous le pouvions. Qui sait ce qu'il allait advenir de nous ? Nous pouvions mourir demain, dans un mois, dans un an, dans dix ans aussi. Panem était un monde surprenant. Nous ne savions jamais sur quel pied danser. Alors autant faire ce que nous voulions aujourd'hui. Profiter du temps que nous avions ensemble. Profiter de ces instants avec nos enfants. Et je comprenais que je m'étais enfermée dans un mauvais schéma, que je n'avais jamais réellement compris ce que nous vivions. Cameron était là, avec moi et c'est tout ce qui comptait en cette heure. Il ne fallait pas penser aux conséquences, il fallait vivre. Il fallait vivre notre vie intensément. Le jeune homme m'avait écouté parler - ou plutôt pleurnicher. Car je ne savais jamais comment réagir dans ces situations. Je prenais toujours tout de la manière la plus négative du monde, certaine que je faisais toujours les mauvais choix. Mais j'avais mes raisons de penser de la sorte. Avais-je été une bonne femme dernièrement ? N'avait-je pas demandé à Cameron de vivre dans une prison dorée afin que je puisse être certaine que sa vie n'était pas en danger ? Dans un sens, si. Et je m'en voulais. Je ne pouvais pas le forcer à rester à la maison. Mais de l'autre côté, j'avais si peur pour lui. Mon époux éleva la voix afin de m'expliquer son point de vue. « Je ne te forcerai jamais à avoir un enfant. Jamais. Je ne t'en voudrai pas parce que tu n'en veux pas maintenant. Et je ne te presserai pas pour que tu donnes naissance à notre fils ou notre fille ». Je secouai la tête, signe que je comprenais ses propos. Il continua sur sa lancée, me confiant des choses sur son incident d'hier soir. Je pouvais sentir la peine dans sa voix, le souvenir douloureux de ce qu'il avait ressenti en se blessant. Comme il avait du souffrir. Comme j'aurais aimé être là à cet instant, pour le réconforter, pour lui murmurer des propos rassurants. Mais je m'étais perdue dans les bois, je l'avais cherché sans jamais le trouver. Mon coeur eut un raté lorsqu'il me confia avoir eu peur de ne jamais me revoir. Qu'aurais-je fait sans lui ? Je soupirai.
CAMERON : [ … ] Et je me suis rendu compte que nous vivons comme cela, désormais. Non plus dans le futur, mais toujours au présent, toujours à se demander si nous allons survivre aux assauts du Capitole. ADRASTÉE : Tu as raison … La vie au district, la vie à Panem même, n'est pas facile. Ces gens qui meurent de faim, qui perdent leurs enfants … Ces personnes qui ne demandent qu'à être sauvées finalement.
J'aurais du ajouter que je comprenais donc sa démarche de rebelle. Je le soutenais sincèrement, faisant moi-même partie du mouvement. Je m'étais occupée des blessés parfois, j'avais nourri quelques personnes aussi. Mais je ne pouvais pas affirmer à voix haute que je voulais que Cameron continue. Non, tout cela était au dessus de mes forces. J'avais tant besoin de lui, tellement envie de le voir rentrer tous les soirs. Combien étaient morts en route ? Combien de femmes pleuraient leurs hommes qu'elles ne reverraient jamais ? Beaucoup trop. Et je ne voulais pas connaître ça. Cameron reprit la parole. « Je ne peux plus faire ce que je dois faire correctement … Partir inconsciemment, être concentré … Je pense constamment à toi ». Je pinçai les lèvres, touchée par ses paroles une fois de plus. «J'étouffe sans toi. Et si je ne peux pas t'accorder du temps, c'est simplement parce que je n'en ai pas. Je n'en aurai jamais assez pour construire quelque chose avec toi. Ca me tue. Je … ». Sa voix se brisa, je fermai les yeux. Je comprenais à présent sa réaction. Mais l'entendre parler comme si nous étions déjà morts était tellement difficile. J'aurais aimer lui crier que nous avions la vie devant nous, que je le lui promettais mais je ne pouvais pas. Je n'avais pas ce pouvoir. Cameron termina finalement son discours. Il était ému, je pouvais le sentir. Il traversa les quelques mètres nous séparant et me serra dans ses bras. Il caressait mes cheveux, me berçant ainsi, me réconfortant. Mes mains s'enroulèrent autour de son cou.
ADRASTÉE : Je comprends, Cameron, je comprends. Et je suis vraiment désolée, pour tout. Je … Je t'aime tellement, tu sais.
Courte pause. Je me serrai davantage contre lui.
ADRASTÉE : Si nous manquons de temps, si nous devons vivre chaque jour comme si c'était le dernier, alors je suis prête. Ne parlons plus du Capitole, ne parlons plus de projets. Pensons à nous, à cet instant présent.
Oui, l'important était d'être ensemble. Pour le moment. Je ne voulais plus penser à Cameron risquant sa vie en tant que rebelle. Je ne voulais plus me faire de souci en ne le voyant pas rentrer à la tombée de la nuit. Je voulais profiter de lui. Profiter de nous. Tant que nous le pouvions encore. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Mer 18 Juil - 21:55 | |
| Elle ne comprenait toujours pas. Je le savais. Peut-être même qu’elle ne comprendrait jamais. Ce besoin que j’avais de me créer une famille. Cette urgence qui était mienne, cette rapidité avec laquelle je me devais de vivre pour pouvoir me dire que je n’aurai aucun regret. Mais non ; elle m’en privait. De nouveau. Je savais désormais que je mourrais sans connaître vraiment le bonheur. Je l’avais elle, c’était vrai ; mais je voulais tellement plus. Me marier de nouveau avec elle, par exemple. Ça semblait incroyablement superflu, à l’heure actuelle. Pourtant, ça comptait beaucoup pour moi. J’aurais tout donné pour la prendre de nouveau pour épouse, devant mes proches, et d’être sincère cette fois-ci. Le problème étant que j’avais été sincère la première fois déjà. Contrairement à elle, je l’avais toujours aimée. Ce qui rendait encore plus impardonnable le comportement que j’avais adopté ces dernières semaines. Mais c’était difficile de la voir et de se dire que je n’aurais peut-être jamais l’occasion de vieillir à ses côtés. Alors, peut-être qu’en guise de protection, le recul était ma meilleure défense. Je partais, je ne revenais que très rarement, et à un moment-donné, je mourrais. Mais voilà. Se marier de nouveau, avoir un enfant, étaient des choses qui me tenaient vraiment à cœur. Comme je lui avais affirmé, je n’aurais jamais eu l’idée de lui forcer la main. Mais je savais pertinemment que ça pouvait maintenir ma tête hors de l’eau. M’empêcher de couler. Elle, nous, notre enfant. Adrastée refusait de voir la réalité en face. J’allais mourir. Alors autant faire en sorte que notre vie en vaille la peine. Je fermai les yeux un instant et la serrai davantage contre moi.
- J’ai eu très envie de toi, Adrastée, longtemps avant que tu ne t’offres vraiment à moi… Alors… Comment se fait-il que maintenant que je t’ai, que je t’ai toute entière, je veuille tellement plus ?
Mon cœur se serra dans ma poitrine. L’air me manquait. Je me résignais peu à peu. Adrastée avait le droit d’avoir une vie, après tout. Nous étions mari et femme, mais parfois, comme en ce moment, nous nous comportions comme des étrangers. Je l’aimais tellement. Mais cet amour était-il suffisant ? Plus que cela, n’était-il pas trop fort ? Je voulais la forcer à faire des choses dont elle n’avait aucune envie. Tout en sachant que j’allais bientôt mourir… Elle avait le droit de vivre, d’être jeune, de profiter de l’instant présent sans vouloir se lancer dans un avenir sérieux. Au bout de quelques instants, alors que je faisais tout pour échapper à cette confrontation, je me reculai doucement d’elle. Il fallait que je lui explique clairement. Pour qu’elle comprenne vraiment mon empressement, et qu’elle ne cherche plus à éviter la douloureuse vérité. Mes mains saisirent son visage sans geste brusque, tout en douceur. Mes iris se perdirent dans les siens, comme ils le faisaient toujours. Ce fut un murmure qui sortit de mes lèvres.
- Je vais peut-être mourir.
Elle ferma les yeux et mes mains se resserrèrent sur son doux visage, l’obligeant à me regarder. Ma voix se fit un peu plus forte.
- Au point où nous en sommes, je suis tout aussi mort que Milan. J’ai autant de risques que lui de mourir. Je suis l’une des personnes qu’ils veulent le plus.
Elle serait peut-être veuve bientôt. Aussi cruel que cela paraissait, il s’agissait de la triste réalité. Quand bien même la révolte parviendrait à son terme, et même si les rebelles réussissaient à libérer le peuple de Panem, je pourrais ne jamais revenir. Simplement parce que je n’incarnais pas la Rébellion à moi seul. Je n’étais qu’un visage parmi tant d’autres. Certes, ils voulaient ma mort. Mais moi-même, je n’avais pas véritablement compris pourquoi. Étais-je dangereux ? Cette question revenait régulièrement. Peut-être leur faisais-je peur. Je n’en avais aucune idée, à vrai dire. Je me préoccupais simplement de ma femme et de ma sœur dans un premier temps, de la liberté de Panem ensuite. Je n’avais pas le temps de me demander si j’étais l’équivalent de cette fille dont on parlait dans les livres de mon père sur l’ancienne insurrection. Je ne voulais pas être la figure de proue d’une révolte. Tout simplement parce que je tenais à ma vie, ne serait-ce qu’un tout petit peu, pour Adrastée et notre potentielle progéniture. Pff, qu’est-ce que je disais. Notre inexistante progéniture. Cette qui ne verrait jamais le jour, car elle n’aurait pas de père. Le fil de mes pensées s’était perdu quelque part, très loin, et c’est le regard d’Adrastée qui me ramena près d’elle. J’espérais que, même si j’étais un jour gravement blessé, sa manière de me contempler me ramènerait toujours dans ses bras. Que je reste le même, c’était tout ce qui comptait. Mort ou vivant, du moment où je ne nous trahissais pas. Je touchai son ventre, de manière fugace.
- J’ai des rêves pour nous qui sont des rêves stupides, car ils ne se réaliseront peut-être jamais.
Ce n’était plus grave. J’avais craché le morceau. J’allais mourir. Alors, à quoi bon faire comme si je me réjouissais de vivre au jour le jour, et de ne pas voir son ventre grossir doucement sous mon regard émerveillé ? Je ne voulais pas vivre au jour le jour ; et je ne pouvais pas vivre sur le long terme. C’était cela. J’étais forcé de vivre d’une manière qui m’était étrangère, dans un cycle que je détestais profondément. Obligé de me dire que j’allais peut-être fermer mes yeux aujourd’hui, en plein soleil, et ne les rouvrir que sur une nuée d’anges, au mieux, qui m’attendraient pour me faire vivre le pire des cauchemars. Celui d’être loin d’elle. Ce n’était plus une vie. C’était un enfer. Un enfer qui me poursuivait nuit et jour. Pour lequel je me battais, car je voulais qu’il cesse à tout prix. Je partais en mission, je faisais mon travail, et je priais pour réussir à faire tomber le Capitole une bonne fois pour toute, afin de rentrer à la maison un jour en me disant que nous n’avions plus rien à craindre. Adrastée savait-elle ce que je traversais, ou tout cela était-il trop confus ? Je m’approchai et saisis ses lèvres. À l’instant présent, comme elle le disait. Et puisse le sort nous être favorable. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Dim 22 Juil - 11:47 | |
| Cameron semblait perdu dans ses pensées. Il restait persuadé que je ne pouvais comprendre ce que la rébellion signifiait pour lui, ce que perdre la vie à chaque instant voulait dire. Il pensait encore et toujours à notre avenir, à ce désir de bébé, à cette envie de famille mais il y songeait comme si tout cela n'avait plus aucun sens. Comme si je venais de lui affirmer que ses rêves ne prendraient jamais vie. Et il avait très peur. Je pouvais le sentir, il avait peur de mourir sans avoir connu le véritable bonheur, celui d'être père et d'avoir une famille à protéger. Il avait peur de disparaître en sachant que je resterais seule pour toujours, sans lui et surtout sans personne pour me faire repenser à ces moments merveilleux que nous avions vécu. Dans son esprit, il était déjà évident qu'il allait y rester, qu'il ne vivrait pas assez longtemps pour connaître toute cette joie. Mais je restais persuadée du contraire. Certes, le Capitole avait son nom. Oui, il risquait sa vie à chaque instant. Mais il n'était pas le seul. Douze districts faisaient la guerre au gouvernement et je savais que d'autres jeunes gens prenaient de plus gros risques pour libérer Panem et que de ce fait, ils restaient les cibles principales du Capitole. Cameron pouvait donc dormir sur ses deux oreilles. Rien ne lui arriverait pour le moment. Alors pourquoi semblait-il vivre ses derniers instants ? Qu'avait-il en tête ? C'est comme si, en cet instant, Cameron n'avait plus confiance en rien. Comme si, pour de bon, il avait baissé les bras. Cela ne lui ressemblait pas pourtant. Mon mari était un battant. Il voyait toujours l'espoir là où il n'y en avait pas. Il redonnait du courage à tous ceux qui n'y croyaient plus. Mais pour la première fois depuis des mois, il était celui qui avait besoin d'aide. Il était celui qui se noyait et qui ne pouvait rejoindre la surface. Je me devais de le guider, de lui faire comprendre que tout irait bien. Parce que je savais que nous avions encore de belles années devant nous. Cameron finit par briser le silence. Mais je sentais ses bras se refermer davantage contre moi. Comme si je pouvais m'échapper mais qu'il souhaitait me retenir ; encore un petit peu. Il disait vouloir tellement plus. Je relevais légèrement la tête.
ADRASTÉE : La vie est ainsi, Cameron. Nous voulons toujours plus que ce que nous avons. Mais je suis là et je ne vais pas partir. Alors essaye de rester près de moi, veux-tu ? Profitons l'un de l'autre, ne nous soucions pas du reste.
Je le sentais si malheureux et je ne pouvais rien y faire. La pire situation, vraiment. J'aurais voulu faire tellement plus mais je savais que le moindre mot prononcé n'aurait aucun impact sur lui. Il se savait perdu, en était convaincu et rien ni personne ne pouvait le faire changer d'avis. Comment en étions-nous arrivés là ? Ma tête posée contre sa poitrine, j'écoutais son coeur battre. Battre si vite, battre si fort. Comment apaiser son âme ? Comment le calmer une bonne fois pour toute ? Je n'avais pas la solution au problème, malheureusement. Et cela me rendait encore plus triste. Je ne pouvais définitivement pas le laisser dans cet état. Je devais faire quelque chose. Alors que j'étais sur le point de lui dire le fond de ma pensée, Cameron saisit mon visage. Un geste rapide mais doux. Il plongea son regard dans le mien et bougea les lèvres. Ses paroles confirmèrent ce que je craignais. Je fermai les yeux, incapable de prononcer le moindre mot. Il m'obligea pourtant à le regarder. Comment ? Alors que mon coeur se serrait un peu plus à chaque fois que mes yeux se posaient sur son visage ; à chaque fois que je le sentais partir. « Au point où nous en sommes, je suis tout aussi mort que Milan. J'ai autant de risques que lui de mourir. Je suis l'une des personnes qu'ils veulent le plus ». Je soupirai. Il avait tord.
ADRASTÉE : Cameron, ne dis pas une chose pareille … Par pitié. Tu ne vas pas mourir, du moins pas comme ça. Je refuse ! Le Capitole te veut mais ils seraient déjà venus te chercher si tes opérations les gênaient réellement.
Après tout, n'était-ce pas la stricte vérité ? Si le Capitole se sentait en danger, Cameron serait déjà mort et enterré. Pourtant, il se trouvait là, devant moi. Plus ou moins en forme. Il avait risqué sa vie, la nuit dernière, mais il était encore & toujours là. Près de moi. Il n'allait pas mourir ainsi, non. Je le voyais vivre encore de nombreuses années. Je le voyais clairement devenir le père de mes enfants, devenir cet homme aux cheveux grisonnants dans une trentaine d'années. Je nous voyais vieillir ensemble et mourir tous les deux. Il ne pouvait en être autrement. Il avait tord de croire que sa vie était terminée. Mais il est vrai que nous ne vivions pas dans un pays libre. Nous étions comme prisonniers de Panem. Alors peut-être était-ce cela. Cameron se sentait comme un oiseau en cage, destiné à mourir car il ne pouvait être maître de son destin. Mais personne ne semblait en sécurité ici. Notre vie à tous pouvait se terminer ici, par un simple claquement de doigts des dictateurs. Mais il fallait croire en notre avenir, en notre futur. Nous n'avions que cela. Mes yeux se posèrent sur Cameron et mon regard insistant sembla le ramener à la réalité. Il posa sa main sur mon ventre, quelques secondes. Puis, il parla. « J'ai des rêves pour nous qui sont des rêves stupides, car ils ne se réaliseront peut-être jamais ». Je secouai la tête négativement.
ADRASTÉE : Ce qui est plus stupide encore, est de penser qu'ils ne se réaliseront peut-être jamais comme tu dis. Je ne demande que ça, les voir devenir réalité. Alors cessons de vivre dans la peur et pensons à notre avenir.
J'esquissai un sourire timide. Il pensait sans aucun doute que sa mort était proche mais j'allais le faire changer d'avis. Il allait voir. Sa vie ne se terminerait pas ainsi. Dans quelques mois, il verrait mon ventre grossir. Dans quelques années, il verrait nos enfants grandir. Il ne pouvait en être autrement. Cameron approcha sa tête de la mienne et embrassa mes lèvres. Un baiser passionné. Mes bras enlacèrent son cou et ma jambe droite s'enroula autour de son corps. Il posa une main sur ma cuisse, comme pour la soutenir. Vivre pour le présent, pour le futur. Mais avant tout, vivre pour nous. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Dim 22 Juil - 12:59 | |
| Ce n’était pas une question d’avoir tort ou d’avoir raison. Chacun de nous avait de bonnes raisons de penser ce qu’il pensait. Adrastée ne voulait pas que je meure, et je le comprenais. Elle m’aimait, elle m’aimait vraiment, et à bien y réfléchir, j’étais comblé de sentir son amour, enfin, après en avoir tant douté. Mais seulement, mon regard était lucide, même si pour elle, j’étais pessimiste. Je voyais simplement la vérité, les faits. J’étais à la tête de la Rébellion du Neuf. Dès que les tunnels seront plus étendus, je serai en première ligne. Allié avec les autres chefs, ennemi suprême du Capitole. Sans compte que notre district était l’un des plus importants pour eux. Nous leur fournissions beaucoup de produits alimentaires ; sans nos produits, ils manqueraient très vite de ressources essentielles. Et je savais, de source sûre, que les ravitaillements se feraient bientôt rares. Nous allions leur couper nos denrées, les empêcher d’obtenir ces céréales si précieuses. Alors, nous étions sûrement surveillés de plus près que ce que nous pensions. Je savais que, s’ils me mettaient la main dessus, ils ne me lâcheraient pas, et n’économiseraient pas les tortures pour me faire parler, ou simplement par satisfaction personnelle. Et Adrastée ne pourrait rien y faire. S’ils se débrouillaient bien, ils pourraient même me transformer en monstre, incapable de ressentir le moindre sentiment. Je savais qu’ils étaient très forts pour faire perdre la raison aux gens. J’étais bien trop renseigné sur le Capitole et la première « insurrection populaire du geai moqueur », comme ils l’appelaient dans les livres, pour l’ignorer. Mais Adrastée, en était-elle consciente ? Savait-elle que la moindre étincelle, le moindre signe de révolte, pouvait mettre le feu aux poudres ? Que le moindre grain de sable dans la machine devait être éliminé ? Bien sûr, comme je venais de lui dire, je m’étais fait à l’idée. Mais elle ? Qu’allait-elle devenir ? Je refusais qu’elle soit enlevée par le Capitole, jetée en prison comme une criminelle. Pas tant que j’existerai. Elle n’était pas fragile, elle savait se battre, et je ne voulais pas la maintenir dans une bulle où elle serait forcément en sécurité. Je ne le pouvais pas, de toute manière. Mais simplement, je ne voulais pas qu’elle soit torturée. Mieux valait, pour chacun de nous, mourir plutôt que de tomber dans les mains de ces gens-là. Ils n’avaient aucune compassion, aucun sentiment ; ils ne nous épargneraient pas. Et le fait d’être des amants, de s’aimer passionnément et d’être mariés, ne les rendrait pas plus indulgents. Ils nous broieraient comme des insectes.
J’essayai de ne pas penser à tout cela, et embrassai Adrastée avec toute la passion qui m’animait. Je l’attirai davantage contre moi, glissant ma main sous sa cuisse froide. Comment pouvions-nous faire comme si nous ne nous étions rien dit ? Comme si je n’allais pas mourir ? Je me le demandais parfois. Je me demandais si c’était raisonnable d’être heureux, de profiter de certains instants, alors que tout était si grave. Et plus encore, alors que je savais que tout cela me serait bientôt retiré. Je fronçai les sourcils, sans cesser mon baiser. Il ne fallait pas que je pense à tout ce qui me tuait. Sinon, je ne pourrais plus vivre. Je ne pourrais plus embrasser ses sublimes lèvres et toucher son corps sans me dire que je ne connaîtrai bientôt plus rien de tout cela. Je ne pourrais plus goûter à ces plaisirs charnels sans me dire qu’ils me seraient bientôt retirés. Je me reculai pour stopper notre baiser. Mes sourcils étaient toujours froncés. Je ne savais pas comment vivre, ni quoi faire. Comment me satisfaire de cette situation, et continuer malgré tous ces obstacles. Je me levai. Adrastée murmura mon nom, comme si elle avait peur que je parte soudain. Moi-même, j’avais peur de partir. Peur de quitter cette pièce pour me confronter de nouveau au monde, dans toute sa dureté et sa complexité, dans toute son horreur et sa cruauté. Je me dirigeai vers la porte, et l’entendis m’appeler plus fort. Lentement, je fermai le loquet de la porte. Si cet endroit était le seul où nous étions heureux, où nous étions ensemble, je souhaitais que personne n’entre dans cette bulle. Absolument personne. Elle était nôtre. Je revins vers elle en quelques pas, et l’embrassai tellement vite et hâtivement qu’elle s’allongea sur le sol. Je glissai une main sur sa nuque pour atténuer sa chute. Puis je fis vagabonder mes lèvres dans son cou, au-dessus de sa poitrine, puis de nouveau sur sa bouche. Mes baisers se firent plus doux.
- J’aimerais passer chaque instant de ma vie dans tes bras… Je glissai une de ses mèches derrière son oreille. Ses jambes entouraient déjà mon corps. Je sentais sa peau nue sous mes doigts, et l’odeur de son parfum dans mes narines. À cet instant, je me maudissais pour m’être rhabillé. Mais après tout, c’était seulement le dur reflet de la réalité qui rythmait notre vie. Nous n’avions pas vraiment le temps d’être innocents et amoureux. Je devrais repartir dès que le soleil se serait levé. Dans une petite heure, grand maximum. Je n’avais pas le temps. Et il fallait profiter de nous deux. Elle était ma femme, après tout. Nous n’avions pas encore consommé notre mariage jusqu’à aujourd’hui. Et maintenant que nous avions commencé, il nous était difficile d’arrêter. Adrastée avait raison. Nous devions arrêter de vivre dans la peur, et nous laisser porter par nos envies et nos émotions. Je mourrai peut-être ; mais je n’en savais rien pour le moment. Je ne devais pas vivre seulement l’ombre du bonheur qui pouvait m’être offert. C’était injuste non seulement pour moi, mais surtout pour elle. Elle avait également attendu ce rapprochement entre nous. Elle l’espérait au moins tout autant que moi, a été libérée lorsque nous nous sommes avoué nos sentiments. La vie est bien trop courte pour avoir peur. Je me penchai alors sur elle, de nouveau, et attrapai ses lèvres roses. L’une de mes mains glissa sur sa taille, alors que je sentais mes tempes battre sous l’impulsion du désir. Mes doigts continuèrent leur glissade, et je me félicitai intérieurement d’avoir fermé la porte à clé. |
| | | Adrastée L. Huggins ADMIN - Burn out
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Mer 25 Juil - 12:30 | |
| Les moments délicats étaient désormais passés, nous pouvions enfin profiter de notre petite vie, tranquille pour une fois. Du moins, quelques heures. Le retour à la réalité serait difficile lorsque Cameron devrait repartir mais peu importait. Il nous fallait profiter de cet instant présent, ne pas penser au reste. Sinon, nous ne pouvions plus vivre. Il ne nous restait plus que nos yeux pour pleurer. Non. Impossible, nous avions encore de longues années devant nous. Je le savais. Il ne pouvait en être autrement. Cameron se recula et mit fin à notre baiser passionné. Il fronçait les sourcils. Sans doute pensait-il à tous ces problèmes qui semblaient faire de notre vie un enfer ces derniers temps. Ne pouvait-il donc pas mettre cela de côté quelques heures ? Il se leva finalement. Je soupirai, murmurant son prénom une première fois. J'avais tellement peur de le voir quitter cette pièce, peur qu'il ne revienne plus, peur qu'il me laisse seule une fois encore. Il se dirigea vers la porte. Je déglutis, appelant son nom un peu plus fort. Mes mains tremblaient et mon coeur battait la chamade. Non, il ne pouvait pas me faire ça. Mais il ne fit que fermer le loquet de la porte. La tension redescendit et mes lèvres esquissèrent un sourire. Il restait. Il restait avec moi dans cet endroit qui représentait notre repère, qui était l'unique endroit où nous voulions nous trouver. Lui et moi. Ensemble. Il traversa de nouveau la pièce et embrassa mes lèvres avec tellement de fougue que mon corps en tomba à la renverse. Il me fit basculer sur le sol avec douceur, plaçant une main sous ma nuque. Puis, il embrassa mon corps avec amour. Je fermai les yeux. Il arrêta ses baisers pour murmurer quelques mots.
CAMERON : J'aimerais passer chaque instant de ma vie dans tes bras …
J'ouvris mes paupières, regardant le jeune homme dans les yeux. J'aurais effectivement voulu ne vivre qu'auprès de lui. J'aurais aimé que le temps s'arrête et que nous profitions indéfiniment l'un de l'autre. Car rien ne comptait plus à mes yeux que notre couple. Lui et moi. Purement et simplement.
ADRASTÉE : Moi aussi. Juste toi et moi, ici. Pour toujours …
Il replaça une mèche de cheveux derrière mon oreille. Mes jambes entouraient son corps et mes mains tentaient de déboutonner sa chemise. Pourquoi diable s'était-il rhabillé ? Un bouton, deux boutons, trois boutons. J'attrapai le vêtement et le retirai avec douceur, caressant son visage au passage. Mais je sentais que Cameron pensait à autre chose. Je savais que mon mari réfléchissait à ce qui se passerait une fois les minutes écoulées dans cette pièce. Lorsque nous serions obligés de retourner à nos petites vies. Mais je ne voulais pas gâcher ce moment une nouvelle fois, je me fichais bien de savoir ce qui arriverait alors. Vivre dans la peur, vivre dans cette angoisse jour après jour ne nous ressemblait pas. Il nous fallait penser à nous, à nos envies, à notre avenir. Peut-être allions-nous mourir demain. Personne ne pouvait réellement savoir après tout. Mais au moins, nous aurions vécu notre vie comme nous le voulions. Pas de regret, pas de peine.
Je repensais à tout ce que nous avions vécu jusque là. Des épreuves. Des peines, des joies, des colères, des retrouvailles. Nous avions vécu de nombreuses choses. Et j'avais aimé chaque instant en sa compagnie. Même si la vie avec Cameron était parsemée d'embûches parfois. Mais je ne pouvais aimer ma vie à ses côtés autrement. Nous savions nous aimer, nous détruire aussi, mais notre couple était ainsi. Et il fallait profiter de chaque moment. La vie était tellement courte en réalité. Cameron se pencha sur moi et embrassa mes lèvres. Ses mains parcouraient mon corps et cela me faisait frissonner. Avec un sourire, je déboutonnai les quelques boutons de son pantalon, que je fis glisser finalement jusqu'à ses pieds. Cameron esquissa un sourire à son tour et j'embrassai ses lèvres une fois encore, serrant mon corps contre le sien. J'ouvris la bouche, laissant passer quelques mots.
ADRASTÉE : C'est toi que je veux, ici et maintenant.
Un murmure, à peine audible. Mais je savais que le jeune homme avait très bien compris ma requête. Depuis que nous avions goûté ensemble aux plaisirs charnels, impossible de penser à autre chose que son corps contre le mien. Puis après une dispute, j'avais besoin de douceur. Je le voulais lui, je le voulais tout entier, je le voulais pour moi seule. Peu importait le reste. |
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| Sujet: Re: If it kills me... (ft. Adrastée) Mer 25 Juil - 22:11 | |
| Avant de m’en être rendu compte, je me retrouvai de nouveau nu dans ses bras. Un sourire apparut sur mes lèvres. Je l’attirai contre moi d’une main, l’autre me maintenant quelques centimètres au-dessus d’elle.
- Vous voulez abuser de moi, Madame Huggins…
Pour la première fois, je riais de notre mariage, et surtout, je l’appelais par son nom. Oui, elle était ma femme. Je ne l’avais pas vraiment réalisé jusqu’à présent. J’étais trop occupé, sans aucun doute, à penser à la Rébellion. À penser à la mort. À ne plus vivre. Notre mariage avait été une erreur, c’était clair dans mon esprit. Du moins, en théorie. En pratique, je l’aimais et la voulais. Mais je n’aurais jamais cru me vanter de l’avoir pour femme. L’appeler par son nouveau nom, qui était le mien. Elle portait mon nom. Je l’embrassai doucement, mon épiderme reflétant mon désir à la sensation de son corps contre le mien. J’espérais que ça serait toujours comme ça. Que nous aurions toujours autant envie l’un de l’autre. Que faire l’amour sera toujours la solution à nos problèmes, car après tout, nous n’en avions pas tant que ça. Nous pouvions nous contenter de cet amour, et surmonter tous nos soucis grâce à lui ; j’en étais convaincu. C’était peut-être une utopie, un rêve, mais j’aimais croire qu’il pouvait exister, dans un monde où le Capitole serait défait, où nous serions libres. Un jour, nous serions libérés de cette dictature. De ce poids immense qui pesait sur nos jeunes épaules. Et nous serions peut-être la génération qui porterait cet espoir de changement. Ce jour là, nous pourrons vraiment vivre notre amour, chaque seconde, sans nous préoccuper de notre survie. Et je serai alors encore plus heureux de l’appeler Madame Huggins.
- Ma femme…
Je glissai mes lèvres le long de son cou, puis sur le lobe de son oreille. Pour la troisième fois en quelques heures seulement, je repris possession de son corps, la laissant m’emprisonner à nouveau dans sa féminité. Cette fois-ci, par rapport à la nuit passée, nous étions presque timides, presque calmes. Notre soif insatiable d’amour était désormais un peu étanchée. Nous n’avions plus la même fougue. Mais cette fois fut infiniment plus romantique. Je voulais rester là pour toujours. Sur elle, mon corps faisant un barrage avec l’extérieur. Rien ne pourrait l’atteindre, ainsi. Absolument rien. Elle serait à l’abri de tout. Et surtout, elle ne pourrait plus m’échapper pour risquer sa vie, comme elle le faisait trop souvent. Il était normal que je prenne des risques ; je l’acceptais pleinement, et j’avais émis la possibilité de mourir depuis mon entrée dans la Rébellion. Mais elle, ses prises de risque me brisaient le cœur en un millier de morceaux. J’avais tellement peur qu’elle ne me revienne pas, qu’elle se fasse piéger, qu’ils me la prennent. Je l’avais enfin. Comment aurais-je pu la laisser partir ? Je la serrai contre moi, alors que ses derniers gémissements se glissaient dans mon oreille. Nous sommes restés comme cela longtemps, plusieurs dizaines de minutes, sans rien dire. Nous nous regardions juste, et je savais que ces œillades valaient bien plus que toutes les paroles du monde. Ce matin là sembla durer une éternité. Je ne quittai les bras d’Adrastée que pour lui faire à manger, au moment du déjeuner. Et pas une seconde je ne pensai à partir en mission. La Rébellion pouvait attendre… |
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| | | | If it kills me... (ft. Adrastée) | |
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